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Compilation 3 New Romances
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Livre électronique208 pages3 heures

Compilation 3 New Romances

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Compilation de 3 New Romances Adultes.  Découvrez dans cette anthologie exceptionnelle: 

 

1. Son Secret / Son Innocence

 

Anne-Lise vient de débuter à la réception d'un des plus grands hôtels de Deauville.
Un soir, elle y croise complètement par hasard la route de Nathan Lowes, un acteur franco-américain en pleine ascension. Celui-ci semble fasciné par Anne-Lise….
Mais elle ne comprend pas…comment un si bel homme de 30 ans, qui doit avoir des hordes de femmes qui tambourinent à sa porte, pourrait s'intéresser à une fille comme elle de tout juste 21 ans, qui peine à joindre les deux bouts avec son job de réceptionniste ?
Lui semble totalement charmé par elle, et ce qu'il appelle son « innocence de jeune fille»…que veut-il dire par là ?

Quel secret cache-t-il ?

 

2. Mauvais Garçon(s)

 

Caroline connaît bien la réputation des joueurs de football stars : son propre cousin en est un.  Célibataire, elle sait pertinemment que ces hommes, bien que parfois très attirants, ne sont pas fait pour elle. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Tristan Teroux, le légendaire capitaine de l'équipe. Et un soir, dans un moment d'égarement, elle cède à ses avances et se dit qu'elle pourrait, pourquoi pas, se lâcher une nuit avec un homme aussi sexy. Après la meilleure nuit de sa vie, Caroline se sent vaciller sous son charme dévastateur. D'autant qu'il a su lui montrer qu'il est loin d'être un joueur sans cervelle… Mais lorsqu'elle découvre que Tristan Teroux est aussi l'ennemi juré de son cousin, sa réputation d'homme à femme la fait douter de ses intentions…

Saura-t-elle lui faire confiance et dévoiler son cœur à un homme aussi imprévisible ?

 

3. Juste Un Moment Pour S'aimer

 

Lorsque Julia, une jeune fille de 25 ans, plutôt heureuse mais dont la vie amoureuse tourne en rond, fait la connaissance du mystérieux Sasha, tout son monde va basculer, immédiatement et irrémédiablement. Pour un baiser.  

Confrontée à sa meilleure amie Elisa, tombée elle aussi sous le charme de cet athlète professionnel, elle va être entraînée dans un tourbillon sans fin de mensonges et de culpabilité. Pour un baiser.

Car Sasha va faire bien plus que réveiller la sensualité et la jalousie de Julia. C'est toute sa personnalité de femme qui va être révélée...pour le meilleur comme pour le pire...

Pour Un Baiser. Inoubliable.

Entre secrets trop coupables et attirance trop irrésistible, Julie sera tiraillée et soumise à un ouragan de manipulation et de passion... car Sasha est beau, terriblement sexy, et embrasse particulièrement bien...de quoi faire fondre Julia...et Elisa...

Pour un baiser, tout va basculer.

 

LangueFrançais
Date de sortie9 mars 2023
ISBN9798215274750
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    Aperçu du livre

    Compilation 3 New Romances - Isabelle Ross

    Contents

    Son Secret / Son Innocence

    Mauvais Garçon(s)

    Juste Un Moment Pour S'aimer

    Isabelle Ross

    Son Secret / Son Innocence

    Anne-Lise vient de débuter à la réception d’un des plus grands hôtels de Deauville.

    Un soir, elle y croise complètement par hasard la route de Nathan Lowes, un acteur franco-américain en pleine ascension. Celui-ci semble fasciné par Anne-Lise....

    Mais elle ne comprend pas...comment un si bel homme de 30 ans, qui doit avoir des hordes de femmes qui tambourinent à sa porte, pourrait s’intéresser à une fille comme elle de tout juste 21 ans, qui peine à joindre les deux bouts avec son job de réceptionniste ?

    Lui semble totalement charmé par elle, et ce qu’il appelle son « innocence de jeune fille»...que veut-il dire par là ? Quel secret cache-t-il ?

    Tout droit sortie de son BTS hôtellerie-restauration, Anne-Lise était prête. Elle savait que les premières semaines d’un nouveau travail n’étaient jamais évidentes, encore moins si ce nouveau travail était de surcroît le premier de sa carrière. Son rêve était de devenir gérante d’un hôtel de luxe, mais elle ne pouvait évidemment pas commencer par là, même si elle l’aurait bien voulu. Il lui fallait gravir les échelons, patiemment. Tous les matins depuis deux semaines, elle se rendait à huit heures tapantes au Palais des Rois, l’hôtel le plus prestigieux de la ville. La jeune femme n’en avait pas cru sa chance quand son portable avait sonné très tôt un matin de juillet. Un des recruteurs auxquels elle avait envoyé de quoi postuler pour un poste de réceptionniste à l’hôtel l’avait rappelée, curieusement intéressé par son CV. Encore embrumée de sommeil, il lui avait fallu un temps pour réaliser ce qui lui arrivait. Chaque matin depuis avait été une surprise qu’elle se faisait à elle-même : elle avait été embauchée comme ça, aussi facilement que de rentrer dans un moulin. Elle n’avait que vingt-et-un ans, et elle se voyait déjà sur le toit du monde. L’hôtel n’avait vraiment rien à envier à ceux que l’on pouvait trouver dans Paris même : dorures à perte de vue, tapis rouge, poignées de portes sculptées, portraits peints des anciens propriétaires accrochés au mur. La famille descendait de Louis XIV, d’après ce qu’on disait. The place to be, comme avait l’habitude de dire le patron de l’établissement.

    Ses amis lui répétaient à tour de rôle de ne pas s’emballer : l’endroit était certes beau, mais elle n’était que la réceptionniste. Anne-Lise avait beau défendre l’endroit par sa beauté, sa grandeur et l’ampleur de l’opportunité, il lui fallait bien avouer qu’elle était à court d’arguments, et qu’ils avaient raison. La nature de la tâche était aisée et était à la portée de tout le monde, comme on le lui avait fait remarquer. Il n’y avait pas de compétences particulières à avoir. Répondre au téléphone et accueillir les clients, c’étaient les missions pratiques du travail : rien de bien méchant en effet. Cependant, après de longues soirées à refaire le monde autour d’un verre, entourée de sa joyeuse bande, il lui était apparu qu’elle n’avait pas été embauchée pour ses capacités intellectuelles, mais pour son genre. N’importe quel idiot pouvait faire le standardiste, mais il y avait autre chose qu’il fallait faire et dont on ne parlait jamais : ce que certains féministes appelaient maintenant le « travail émotionnel », c'est-à-dire l’idée que les employeurs avaient tendance à embaucher des femmes parce qu’elles seules pouvaient naturellement apporter douceur, amabilité et réconfort dans l’exercice de leur travail. Pire encore, c’était ce qui était écrit dans les annonces : il fallait être docile. Féministe, Anne-Lise n’était pas sûre de l’être, mais il est vrai qu’elle devait toujours se montrer conciliante, tandis que ces collègues masculins ne s’embarrassaient pas de tant de scrupules.

    Si elle ajoutait à cela sa plastique plus qu’avantageuse sans être tape-à-l’œil, elle savait au fond d’elle très bien pourquoi elle était là. Le prestige passait aussi par les réceptionnistes : elles étaient la vitrine de l’hôtel, le reflet extérieur du luxe intérieur. Elle aimait néanmoins son métier : rien de prestigieux, mais elle se sentait utile, comme l’un des nombreux rouages qui permettaient de faire correctement fonctionner un engrenage. Ce matin donc comme tous les matins, elle passait derrière le grand bâtiment : le personnel avait pour ordre de ne jamais passer par l’entrée principale, parce que cela ne faisait pas partie du prestige. Elle poussa la porte et remonta l’escalier de service, puis ouvrit la porte qui menait au hall d’entrée. Les femmes de ménage avaient à peine terminé leur service. La jeune femme aimait bien arriver un peu en avance : cela lui permettait de se mettre à la place des clients. Rêvassant distraitement en s’installant derrière le comptoir, elle se mit à ricaner : les clients, c’était en fait une autre paire de manche.

    « Salut, Lisette ! »

    Anne-Lise leva les yeux et aperçut Karine, sa collègue. Elle lui fit un signe de la main en souriant. La jeune femme vint s’asseoir à côté d’elle et mit son casque autour de son cou.

    « T’as vu ce qui se passe dehors ? C’est vraiment de pire en pire chaque année ! »

    Anne-Lise se redressa légèrement, essayant d’apercevoir ce qui pouvait bien être si important. Elle regretta presque immédiatement de ne pas avoir regardé plus tôt, puisqu’un véritable spectacle prenait place devant ses yeux. Elle eut immédiatement l’impression d’assister aux répétitions des rats de l’opéra de Paris. C’était un véritable chaos : un grand camion était stationné à une cinquantaine de mètres de l’entrée, et des déménageurs s’affairaient à l’arrière de celui-ci, montant et descendant de gros cartons qui semblaient contenir des meubles ; des membres du personnel de l’hôtel déroulait un immense tapis rouge qui s’étendait jusqu’en bas de la rue tandis que des techniciens installaient frénétiquement des éclairages de toutes sortes le long de ce dernier. Pour compléter ce ballet quelque peu ridicule, des serveurs du restaurant du Palais des Rois bourdonnaient autour de cette foule compacte, proposant rafraîchissements et viennoiseries diverses. Anne-Lise secoua la tête, incrédule.

    « C’est pour quoi, tout ça ? »

    Karine leva les yeux au ciel, comme si elle lui avait demandé d’additionner deux et deux.

    « On est début septembre, Lisette. »

    « Quel rapport ? »

    « Le festival du film américain, allô ! » s’écria sa voisine, un peu exaspérée. « Ça commence ce soir et ça dure pendant dix jours, tu vis dans une grotte ou quoi ? »

    Anne-Lise fit non de la tête, un peu perdue. Elle ne s’intéressait pas tellement au cinéma. Bien sûr, elle aimait aller au cinéma ou simplement regarder des films au fond de son lit les jours de pluie. Mais ses connaissances s’arrêtaient là. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi on faisait tout ce chambardement pour quelques acteurs.

    « Attends, mais ça veut dire que les acteurs vont venir ici ? »

    « Eh ben tu comprends vite, toi » rit Karine. « Ça va être le branlebas de combat, prépare-toi. Nous on n’est qu’au bas de l’échelle, mais on va quand même pouvoir voir passer du beau monde ! »

    Anne-Lise eut un petit rire nerveux, incertaine de ce qui l’attendait. À la réception, malgré la renommée de l’hôtel, on lui avait dit que l’ambiance serait plutôt calme à cette époque de l’année. La bonne vieille blague, elle avait failli se faire avoir. Elle savait pourtant pertinemment que travailler à la réception d’un hôtel de cette envergure n’était pas de tout repos. Elle soupira, et se tourna vers Karine, qui avait déjà placé son casque sur les oreilles, micro à la bouche, pour prendre les appels. Elle fit de même, par mimétisme : elle n’avait pas encore pris toutes les habitudes d’une parfaite réceptionniste, et elle se demandait parfois pourquoi tout le monde s’affolait comme s’il s’agissait de faire décoller l’avion de la reine d’Angleterre, mais ce n’était pas son rôle de faire des commentaires.

    La belle brune expliquait souvent son métier à ses amis de la manière suivante : elle préférait croire que la hiérarchie d’un hôtel ne faisait pas de haut en bas, comme la plupart des gens se plaisaient à imaginer, mais bien de bas en haut. En effet, on a tendance à penser que le travail de réceptionniste est très monotone : quelqu’un appelle, réserve une chambre pour tant de temps et tant de personnes. Comme elle le disait souvent, si la réceptionniste n’est pas là, qui prévient les femmes de chambre, les femmes de ménage, les portiers et voituriers et autres gérants de l’hôtel ? Les réceptionnistes eux-mêmes, et c’est de cette façon qu’Anne-Lise aimait se valoriser. « Les petites mains en coulisses des grands événements sont les plus importantes », avait-elle déclaré la veille. Aujourd’hui, elle ne croyait pas si bien dire. Après avoir commencé la journée comme à leur habitude, Karine, Anne-Lise et leur seul collègue masculin Samuel se retrouvèrent soudainement submergés de travail. Ils s’apprêtaient à prendre leur pause déjeuner à l’extérieur de l’hôtel quand on les rappela immédiatement à l’intérieur. On leur expliqua alors qu’ils étaient en manque d’effectif à l’étage, et que l’un d’entre eux avaient certainement dû mal gérer la répartition des acteurs arrivant le soir même pour le début du festival. Résultat des courses, ils n’avaient pas assez de monde pour préparer le nombre de chambres adéquat, et qu’ils allaient être réquisitionnés pour les préparer.

    Samuel éclata de rire, visiblement incapable de se contrôler :

    « Nous ? On n’est pas formés ! Tu me vois en femme de chambre, Lisette ? »

    « Effectivement, une petite jupe en dentelle t’ira à ravir ! » avait rétorqué la jeune femme, levant les yeux au ciel. « Plus sérieusement, qui va s’occuper de la réception, si on est tous les trois dans les étages ? »

    Ce à quoi on lui avait répondu que puisque l’hôtel était complet vu les circonstances, ils seraient de toute façon plus utiles à faire autre chose, les femmes de chambre étant débordées, et – à en juger par le bruit provenant du plafond – déjà passablement énervées. On les conduisit au vestiaire, pour qu’ils puissent tous trois se changer, puis on les dispersa à trois endroits différents de l’hôtel : Samuel au troisième étage, Karine au deuxième et Anne-Lise au premier. Un étage chacun à préparer de fond en comble en moins de cinq heures. Serrant les dents en attachant un tablier immaculé autour de sa taille, Anne-Lise pensa très fort à ce maudit festival. Les acteurs et autres invités de marque avaient intérêt à en valoir la peine ! Elle passa donc le reste de l’après-midi à courir de chambre en chambre, s’empêtrant dans des draps immenses. Elle savait faire un lit, là n’était pas la question, mais quand il s’agissait de faire trois lits king size par suite, elle commençait à en avoir assez. Quand le soir fut venu, elle fut bien contente de rendre son tablier – dans tous les sens du terme – et de sortir se changer les idées avec ses collègues de travail. Hors de question de rester là pour voir arriver les acteurs.

    Épuisés par leur journée plus imprévue et éprouvante, les trois compères se dirigèrent bras dessus, bras dessous vers le Pina Colada, le bar où ils avaient leurs habitudes. C’était un petit établissement décoré à l’ancienne, avec des poutres en bois apparent, qui laissait une ambiance rustique mais conviviale. Ce soir-là, il n’y avait presque personne. Peut-être était-il encore trop tôt, ou peut-être était-ce simplement un soir de semaine. La brise d’automne s’engouffra allégrement par la porte quand Anne-Lise s’assit enfin devant une petite table en soupirant. Le bar resta paisible pendant une heure ou deux, et déjà les trois amis avaient tous bu quelques verres. À mesure que la soirée avançait et que les verres se vidaient, la conversation prenait des airs de défi. Samuel parlait du fait qu’Anne-Lise n’avait jamais eu de relation longue, qu’elle avait du mal à s’engager. Cela sonnait comme un reproche, et Anne-Lise commençait à en avoir assez.

    « Tu sais quoi, je suis prête à te parier que je peux prendre n’importe quel mec dans ce bar et essayer quand tu veux ! »

    Samuel prit sa bière entre ses mains et balaya la salle du regard. Ses yeux s’éclaira quand il trouva enfin l’objet de sa quête.

    « Tu vois celui-là, assis au bar ? » Il pointa sa bière dans la direction choisie. Il désignait un homme à l’apparence tout à fait ordinaire, un peu renfrogné. La jeune femme leva les sourcils, elle était certaine qu’il le faisait exprès.

    Avec un petit sourire provocateur, elle se leva, sous les exclamations de Karine et Samuel qui arboraient tous deux des sourires goguenards. Confiante, « Lisette » s’avança d’un pas assuré vers l’homme au nez plongé dans sa bière. Alors qu’elle allait lui adresser la parole, elle se fit bousculer par un autre homme, une sangria à la main. La collision fit perdre l’équilibre à la jeune femme, déjà atteinte par les effets de l’alcool, et renverser la boisson de l’homme sur la belle chemise de cette dernière, légèrement déboutonnée. Anne-Lise fit un bond en arrière, surprise.

    « Hé, regardez où vous allez, débile ! »

    « Oh, je suis vraiment, vraiment désolé, mademoiselle... »

    L’homme essaya d’éponger la tâche de sangria sur la chemise de la jeune femme, sans succès. Il leva les yeux, et leurs regards se croisèrent. Anne-Lise le dévisagea. Elle avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, sans se souvenir. Visiblement inquiet, l’homme posa son bras sur son épaule.

    « Are you okay? Ça va ? Vous semblez secouée... »

    La jeune femme fit deux pas en arrière pour pouvoir le regarder de bas en haut.

    « On se connaît ? »

    « Non, pas personnellement.. » L’homme eut un petit rire. « Mais vous m’avez certainement vu dans un film. I mean... Jude Crawford, dans Love at First Sight ? »

    « Oh, mais c’est vous, Nathan Lowes ! »

    Anne-Lise se retourna, trouvant Karine à côté d’elle, surexcitée.

    « Ça vous ennuierait de signer un autographe ? » La pauvre tenait à peine debout. La soirée avait été longue. Amusé, Nathan Lowes sortit de sa poche un bout de papier et un stylo. Il devait avoir l’habitude, pensait Anne-Lise.

    « No problem. » avait-il dit avec un léger accent américain.

    Karine n’en pouvait plus d’émerveillement. Samuel surveillait la scène qui se déroulait sous ses yeux, un petit sourire moqueur au coin des lèvres. Anne-Lise gardait un visage fermé. Ce Lowes ne devait pas être bien connu. Maintenant qu’il en parlait, elle arrivait à le placer sans problème, elle avait vu cette comédie romantique. Karine l’avait suppliée de la regarder avec elle, persuadée que c’était le prochain film à obtenir soit la Palme d’Or du festival de Cannes, soit qu’il allait remporter plein d’Oscars à la prochaine cérémonie. Quand elle avait vu le film, Anne-Lise s’était elle-même persuadée qu’il n’obtiendrait rien du tout, parce que le scénario était bien trop prévisible, voire ennuyeux à mourir. Alors que l’acteur finissait sa dédicace, elle retourna s’asseoir près de Samuel.

    « Pas impressionnée par le tombeur de ces dames ? Je pensais que toutes les filles étaient folles de lui ! »

    « Peut-être que j’en suis pas une, alors... » soupira la jeune femme, essayant de cacher sa tâche de sangria.

    Le lendemain, Anne-Lise dut supporter les suppliques de Karine. Elle s’était mise en tête que Nathan Lowes voulait absolument la revoir. Elle n’avait pas écouté le reste de la soirée : après avoir un peu discuté avec Samuel, elle était rentrée chez elle, fatiguée de cette interminable journée. Elle avait passé une nuit agitée : son chat n’avait pas arrêté de gratter la porte de sa chambre, et elle avait donc passé la nuit à le caresser distraitement d’une main, sous peine de subir des miaulements intempestifs à toute heure. Les traits tirés, elle n’était pas d’humeur à parler garçon, surtout pas de l’acteur en vogue que tout le monde semblait traiter comme s’il était le nouveau messie.

    « Pourquoi il ne voudrait pas te revoir, toi ? » demanda-t-elle à son amie tout en descendant le micro sur son menton, après avoir terminé une communication avec un futur client. « Je ne suis même pas fan de ce qu’il fait ! Tu serais mieux placée pour trouver quoi lui raconter... »

    « Ah, bah j’aurais bien voulu, figure-toi ! Mais il a insisté pour te voir toi, ne me demande pas pourquoi... de toute façon, j’ai déjà son autographe, qu’est-ce que je pourrais vouloir de plus ? »

    Anne-Lise ne pouvait pas être plus indifférente à la demande du jeune acteur. Il voulait la voir ? Il n’allait certainement pas venir seulement pour elle, puisqu’il était attendu au festival à l’avant-première de ce fameux film à l’eau de rose. Un invité parmi tant d’autres, en somme.

    Le soir venu, c’était le rush dans l’hôtel. Elle n’avait jamais encore vécu de soirée aussi agitée sur son lieu de travail. De son point de vue, il n’y avait réellement que trois catégories de clients. Tout d’abord, il y avait les chaleureux. Rares parmi la masse de clients qui défilait dans cet endroit, parce que tout le monde est pourri par le luxe dès qu’il en goûte. Rarissime chez les acteurs en particulier. Mais présents quand même. Anne-Lise avait été surprise à quel point « riche » pouvait rimer avec « généreux », surtout quand on est une vieille dame. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle avait réussi à récupérer des robes de

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