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Trio 2 : La trahison: Trio, #2
Trio 2 : La trahison: Trio, #2
Trio 2 : La trahison: Trio, #2
Livre électronique175 pages3 heures

Trio 2 : La trahison: Trio, #2

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À propos de ce livre électronique

Après une nuit mémorable, Anaïs a du mal à renoncer à Romain et à Simon. Elle ne demande qu'à être invitée à nouveau dans leur lit. Seul problème, en cédant à leur attraction mutuelle, les deux copains ont bousculé l'équilibre d'une amitié qui leur est vitale. Chacun pose ses limites, et elles ne sont pas du goût de tout le monde. Une guerre d'usure et de séduction s'engage à mesure que les trois protagonistes font plus ample connaissance. Elle ne se terminera pas sans dégâts…

LangueFrançais
Date de sortie18 janv. 2021
ISBN9791096438082
Trio 2 : La trahison: Trio, #2

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    Aperçu du livre

    Trio 2 - Eleonore Marco

    Chapitre Un

    Je monte l’escalier sombre et tortueux, le cœur battant. Ici, protégée de la brise d’été, ma peau s’éveille à ses propres courants, désir et curiosité. Voici le palier, la porte. Maintenant j’ai une clef, mais je continue à sonner : j’aime bien m’annoncer par une décharge d’électricité. La bobinette ne tarde pas à choir, et le battant à s’ouvrir sur la silhouette râblée et l’énergie subtile de Romain. Il porte un jean et une chemise de lin bleu pâle, délicieusement froissée. Bien qu’il soit tout habillé, il a l’air de quitter un lit à l’instant. Et d’être prêt à y retourner.

    — Entre, m’accueille-t-il, tu peux poser tes affaires dans l’entrée.

    Je me déleste de mon sac et il m’embrasse, il prend des nouvelles détaillées de mon corps. Sa bouche veut tout savoir de ma journée, soutire toutes les informations, confisque au passage toute velléité de lui résister.

    — Tu peux laisser tes vêtements aussi, Anaïs.

    — Ha, ha.

    Il s’écarte et me tourne autour comme un requin dans l’eau claire d’un lagon, s’attaque à ma jupe portefeuille.

    — Ah, je connais ce système.

    Il tire sur le nœud, évidemment. Je m’y attendais. J’ai acheté cette jupe exprès pour lui. Avec un bruissement de soie, la pièce de tissu tombe au sol.

    — En progrès, juge Romain, un éclat dangereux dans le regard.

    — Où est Simon ?

    — Il nous attend dans la chambre.

    — Oh.

    Je passe ma langue sur mes lèvres soudain très sèches. Une vision de Simon au lit vient de me traverser l’esprit, son corps athlétique au repos entre les draps gris, son regard noyé d’ombre. Dans mon imagination, il sort des bras de Romain.

    — Je veux le voir.

    — Déshabille-toi d’abord.

    Joignant le geste à la parole, Romain soulève l’ourlet de mon T-shirt. Je l’aide à faire glisser le vêtement par-dessus ma tête. Je m’amuse de sa mine captivée quand je me tiens devant lui en sous-vêtements et en sandales, les mains sur les hanches.

    — Et toi ?

    Je m’attaque aux boutons de sa chemise, pour être franche, malgré mes gestes fébriles, ça ne devrait pas représenter un défi insurmontable. Ils sont déjà presque tous défaits.

    — Qu’est-ce que vous étiez en train de faire quand je suis arrivée ?

    L’expression qui s’épanouit sur son visage sème dans la poussière tous mes fantasmes les plus fous.

    — Tu verras bien.

    Je produis une sorte de bruit avide. Mais il continue à prendre son temps, à me tourner autour, maintenant il se tient derrière moi, il dégrafe mon soutif. Dans une tentative désespérée pour éroder un peu de tension, je commente :

    — Un geste routinier, déjà accompli environ deux cents fois en cours de géographie…

    — Oh, ma jolie, si tu es venue par goût de la routine, tu risques d’être déçue.

    Je frissonne en sentant sa main courir dans mon dos.

    — Alors ? demande Audrey. Qu’est-ce que tu en penses ?

    Je sursaute et mes yeux horrifiés croisent, dans le miroir, ceux de ma copine.

    — T’étais où, là, au fait ? taquine-t-elle avec un sourire en coin, en donnant un dernier coup de brosse à mes cheveux. Avec tes deux Adonis ?

    Par Zeus. Mon cœur bat à deux cents à l’heure. Mes yeux dardent à droite, à gauche, tentant d’additionner deux et deux, mes fantasmes avec la réalité présente, celle du salon de coiffure où travaille Audrey, et où je suis entrée il y a une heure pour une coupe et une couleur.

    Depuis la nuit torride et déstabilisante que j’ai passée avec Simon et Romain le week-end dernier, je suis dans un état second, c’est le moins qu’on puisse dire. Perdue dans un labyrinthe de désir, je divague à plein tube, des variations toujours plus détaillées, et toujours sur le même thème. J’ai dû faire en pensée quinze fois plus de choses avec eux que nous n’avons eu le temps d’en explorer dans les faits. Je ne peux pas m’en empêcher. Et encore si mes rêves étaient seuls envahis par ces fantasmes, mais non, à l’état conscient c’est pareil. Dans la rue. Dans ma cuisine. Sur le quai du métro. En conf de rédac, quand j’essaye de pitcher un sujet qui déjà, à la base, ne m’enthousiasme guère. Voire même en pleine interview. Tout me ramène à ces deux hommes et aux trop courts moments d’intimité partagés avec eux. Ma vie est devenue absurde tant cette question me hante : le truc des deux amants en stéréo, là, c’était juste pour un soir ou il y a moyen de la refaire ? Dire que Romain voulait des fantasmes et que je n’avais rien à lui raconter. Maintenant qu’il n’en demande plus, je les ramasse à la pelle.

    — Moi, continue Audrey, une expression fière sur le visage, je trouve que je me suis bien donnée. On dirait Méduse ! Totalement mythologique, comme tu aimes.

    Je me détache à grand-peine de mon reste de torpeur sensuelle pour examiner mon reflet dans le miroir. C’est très réussi. La mèche d’un rouge éclatant me donne un air un peu dingue, juste de quoi survivre dans ce monde de fous.

    D’ailleurs, voici que Monica la Grande en personne passe à la station pour nous féliciter. C’est tout juste si Audrey ne se met pas à roucouler, d’entendre la star louer ainsi son travail. Et c’est vrai qu’elle s’est surpassée.

    — Tu peux aussi les porter en chignon, dit Audrey. Ce sera très élégant. Par exemple, avec un costume anthracite, une jupe crayon, des boucles d’oreilles en perles. Je suis bien contente d’avoir réveillé la rouquine flamboyante qui sommeillait en toi, ma poule.

    Je soupire et réussis à articuler un très distrait :

    — C’est super. T’es vraiment une coiffeuse et une coloriste prodigieuse, Aude.

    — Hum… Merci ?

    — Pardon. C’est juste que… quand j’ai pris rendez-vous il y a trois jours, je me sentais magique et féroce. Maintenant, je me sens surtout perdue et abandonnée.

    Je devrais me secouer un peu et jouir sans réserve de ce rendez-vous chez Monica la Grande. C’est un immense privilège et un honneur. Ce n’est pas si souvent que l’on se fait coiffer dans un salon aussi tendance, et a fortiori pas sous trois jours, quand on sait que la liste d’attente relègue les Madonna et autres Kim Kardashian à la Saint-Glinglin. Démocrate et rebelle, Monica aime favoriser ses clients réguliers, peu importe leur pedigree. Ici, Tatie Roberte, qui habite au 24 plus haut dans la rue, aura toujours la priorité sur Lady Gaga, c’est comme ça. D’ailleurs il n’y a pas une seule tignasse mauve ou mal coupée dans le quartier. Par contre, il faut montrer patte blanche, passer quasiment un quiz de culture générale (afin de prouver qu’on aura un niveau de conversation suffisant pour les coiffeuses de son équipe) et promettre son premier-né.

    Ma copine Audrey, qui soit dit en passant est la meilleure, a dégotté ce rendez-vous pour mes beaux yeux. Il est certes un brin tardif — vingt-trois heures trente, un vendredi. Mais je sais que le salon reste fréquemment ouvert jusqu’à deux, trois heures du matin. Je suis vraiment fondée à me sentir comme une VIP.

    — On est un petit peu emo ce soir ? glisse Audrey. Maladie d’amoûr ? Je dois récupérer les DVD de Buffy ? Je crois que je les ai prêtés à ma sœur.

    Maladie d’amoûr, non, pas vraiment. Plutôt une sorte d’encéphalite spongiforme sexuelle. Je suis en train de me transformer en hormone géante. Oui, c’est ça. Je réponds à Audrey par un soupir encore plus pathétique que le premier.

    — Tu savais que c’était une possibilité, fait-elle remarquer gentiment.

    Quoi donc ? Que mes compagnons de jeu n’aient plus besoin de moi au-delà de notre première nuit incendiaire ? Ou que mon cerveau perde à jamais la capacité de penser à autre chose qu’à mes ébats imaginaires avec eux ?

    — Bien sûr, dis-je. Mais c’est dur à avaler. Pendant un moment, j’ai vraiment cru qu’avec Romain on s’était retrouvés et réconciliés. C’est un peu bête. Pardon, ça doit être le sevrage. En l’espace de quelques jours, je suis passée de cinq cents SMS par jour à rien du tout.

    C’est vrai. Les textos outranciers de Romain sont probablement ce qui me manque le plus. Et la voix de Simon. Audrey fait la grimace, mais se montre rassurante :

    — Peut-être que tu te fais du souci pour rien. Tu as essayé de les appeler ?

    À vrai dire, je ne pense qu’à ça, et cependant, la seule idée de reprendre contact s’ils ne veulent plus me voir me fait froid dans le dos.

    — Un petit message texte alors ? suggère Audrey. Tente le coup. Qu’est-ce que tu as à perdre ?

    Chapitre Deux

    En sortant du salon de coiffure, j’envoie un SMS à Romain. Très sobre.

    Est-ce que tout va bien ?

    Je marche une minute, puis deux, l’appareil à la main. Pas de réponse.

    Alors, je me discipline : je fourre mon téléphone dans ma poche et je me remets en route en m’appliquant bien à ne penser à rien de précis. C’est l’été, il fait chaud, dans ce quartier touristique, une foule en goguette déambule au hasard et s’égaye sur le trottoir. Je sens les regards sur ma mèche rouge, c’est assez agréable et flatteur.

    Je suis presque arrivée dans mon quartier quand la réponse de Romain me parvient.

    Ça va. Pas mal de boulot. Désolé pour le silence radio.

    Puis, plus rien.

    Je trouve que c’est un peu court. Je rétorque donc sur le même ton.

    Ah bon, et moi qui pensais que t’avais perdu ta langue. J’étais sincèrement inquiète. Mais je suis rassurée maintenant. Salut !

    Et je remballe le téléphone, bien déterminée à l’ignorer désormais.

    J’ai été un peu sèche, j’ai fermé les écoutilles, je me protège. Trop, comme d’habitude.

    Arrivée chez moi, je revêts mon plus vieux et doux T-shirt, je me fais une tisane à la camomille. Avec une lampée de rhum (vous avez déjà essayé ce mélange ? C’est pas bon). Puis je me mets au lit avec les Culottées de Pénélope Bagieu.

    Mon téléphone se met à vibrer au milieu de la nuit. Évidemment, j’étais encore en train de rêver. C’est devenu quasiment permanent, j’ai tout le temps des petits trios dans la tête qui font des galipettes cochonnes.

    C’est Romain.

    Simon et moi, on a eu quelques… échanges.

    Voilà une entrée en matière qui ne me paraît pas de très bon augure.

    Des échanges ?

    On a beaucoup discuté. Simon voulait qu’on clarifie certaines choses après l’épisode de… l’autre jour.

    C’est-à-dire notre tango horizontal à trois, je présume. Je demande :

    Tu as envie d’en parler ?

    Après tout, c’est lui qui m’envoie des textos à trois heures du matin, ça traduit probablement un besoin de se confier, pas vrai ?

    Comme il ne répond pas tout de suite, je me rendors.

    Brrrr, fait le vibreur. Au temps pour ma tentative de retour au sommeil.

    Simon a du mal à digérer ce qui s’est passé l’autre jour. Ça l’a… affecté. Changé.

    Ah. Nous y voilà.

    Tu veux dire ce qui s’est passé entre nous ? Et entre vous ?

    Oui.

    J’avoue : J’avais un peu peur qu’il se produise un truc du genre.

    Moi aussi, admet Romain.

    Je décide de mettre les pieds dans le plat, juste pour voir.

    Et cependant, il m’a semblé qu’il digérait plutôt bien, sur le moment.

    Je voudrais expliquer qu’à vrai dire, je ne comprends même pas pourquoi on ne l’a pas déjà refait tant nous l’avions tous très bien digéré, mais je m’abstiens. J’ai quand même ma fierté.

    Tu ne connais pas la famille de Simon. Je suis un élément de stabilité dans sa vie.

    Arf, ne puis-je m’empêcher de commenter. Quelle ironie.

    Il a eu une enfance un peu rocambolesque, poursuit Romain sans relever mon sarcasme. Il t’a raconté qu’il déménageait tout le temps, mais ce n’est pas parce que son père était militaire, ou représentant en aspirateurs.

    OK, je donne ma langue au chat.

    Disons juste que des papas, il en a vu défiler quelques-uns, et qu’ils n’étaient pas tous géniaux. Il est vraiment tombé de Charybde en Scylla. Et maintenant, il a un peu peur du changement.

    En effet, c’est compréhensible. Je décide :

    Je vais essayer de prendre contact avec lui.

    C’est pas sûr qu’il te réponde, dit Romain.

    Pourquoi ?

    Mais Romain n’est plus disponible tout à coup pour satisfaire ma curiosité. Je reste sur ma faim. Pire encore, j’ai l’impression très nette qu’il a oublié de me parler de quelque

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