Trio 1 : La proposition: Trio, #1
Par Eleonore Marco
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À propos de ce livre électronique
Un triangle amoureux ? Pourquoi choisir ?
Geekette parisienne un peu timide, Anaïs mène sa petite vie de journaliste débutante dans son coin quand elle retrouve un ancien camarade de classe, Romain. Ce dernier voulait déjà Anaïs lorsqu'ils étaient ensemble au lycée, mais cette fois, il ne la laissera pas s'enfuir. Pour la séduire, il ravive des souvenirs enfouis, éveille sa curiosité en multipliant les propositions torrides, et lui présente le gentil Simon, son meilleur ami, dont il est secrètement amoureux. En tissant autour d'Anaïs et de Simon un filet de tentations et de fantasmes, Romain parviendra-t-il à les attirer tous les deux dans son lit ?
Ce conte de fées très sensuel constitue le premier volet d'une romance en 3 parties.
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Aucun autre ennemi que toi Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5
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Avis sur Trio 1
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Aperçu du livre
Trio 1 - Eleonore Marco
Trio
1. La proposition
Eleonore Marco
Copyright © 2017 by Eleonore Marco
Tous droits réservés.
Ce livre raconte une histoire d’amour entre deux hommes et une femme. Il contient des scènes érotiques, sinon ce n’est pas amusant.
ISBN de la version ebook : 979-10-96438-07-5
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Ce n’est pas tout à fait fini…
2. La trahison - Premiers chapitres
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À propos de l’autrice
Chapitre Un
J’ai un verre de vin à la main et la ferme intention de picoler, bien que je sois là pour le journal. Normalement, ce genre de vernissage est réservé aux gars cool du service culturel. Mais en raison de l’heure tardive, de la date en plein pont de l’Ascension, du caractère relativement obscur de l’artiste et de son médium de prédilection, les circuits imprimés, on a trouvé plus pertinent d’envoyer la geekette. La fille du fond du couloir, cachée derrière ses lunettes et sa frange, celle qui passe ses journées à essayer des gadgets (non, pas des sex toys). Autrement dit, ma pomme.
Si j’avais eu ma fierté, j’aurais peut-être refusé. Mais pour être très franche : je n’ai pas marché, j’ai couru. J’avais trop besoin de sortir. Je n’ai pas choisi ce métier de journaliste pour être coincée derrière un bureau. Je veux assouvir mon insatiable curiosité, je veux voir du monde.
Eh bien, je suis servie. La galerie est blindée. Il y a des bobos et des yuppies dans leur quart d’heure de semi-gloire, de l’alcool et des petits fours. Je laisse rouler sur moi les bribes de conversations tout en décryptant les plaques à côté des œuvres. Globalement pas de quoi se relever la nuit. C’est amusant, si on veut. Définitivement hypercérébral, un jeu sur les réseaux d’après ce que je comprends. J’envisage d’écrire un article léger, avec le niveau d’ironie réglé à 30 % à peu près, et une floraison de termes techniques. Ça fera planer le chef de service. Ça prodiguera à son snobisme des caresses exotiques. En tout cas c’est ma tactique pour qu’il se souvienne de moi plus tard, parce que j’ai désespérément besoin de changer de rubrique. Je veux chroniquer l’art, pas les gadgets.
À m’ennuyer comme je le fais, forcément, je repère tout de suite le type entre deux groupes de hipsters barbus et tatoués. Il faut dire que même à cinq mètres de distance, ses yeux sont si bleus, on ne voit qu’eux. Turquoise flashy, et accessoirement braqués sur moi, avec une insistance qui laisse peu de place à l’interprétation. Des yeux qui ne se gênent pas et prennent tout leur temps pour me déshabiller, si chauds que je sens quelque chose s’éveiller en moi, comme une curiosité qui aurait dormi un peu trop longtemps. Enfin, concrètement, c’est à un endroit bien précis de ma personne que ça se passe. « Curiosité », c’est une métaphore. Je m’arrache à la contemplation de ces saphirs pour détailler le reste de la personne. Jean noir, T-shirt noir, cheveux d’un noir de jais, légèrement trop longs. Un physique trapu, noueux, qui sent l’énergie à peine contenue. Une tête qui me dit vaguement quelque chose. Il ne doit pas dépasser de beaucoup mon propre mètre soixante-quinze. Il a quelque chose de douteux et de magnétique. Un mauvais garçon. Cette idée fait courir un frisson le long de mon dos, comme si une traque s’engageait, et que j’étais la proie.
Intimidée par cette sexualité si visiblement assumée, je fais mine de m’abstraire dans l’analyse d’une œuvre.
Oh, non. Je l’ai quitté des yeux deux secondes et il a disparu dans la masse. Je ne sais pas ce qui m’inquiète le plus. Qu’il en ait déduit que je n’étais pas intéressée et qu’il soit parti chercher son bonheur ailleurs. Ou qu’il soit en chemin, en cet instant même, pour venir m’attraper.
Je précise que tout ceci n’est absolument pas habituel pour moi. Je suis la dernière personne au monde à gérer la drague directe et décomplexée. Ce n’est pas que je n’aie jamais eu à chasser, c’est juste que je préférerais mourir de faim. Ce n’est d’ailleurs pas loin d’être le cas ces temps-ci. J’ai essayé de me convaincre que j’étais tout simplement asexuée, d’évacuer le problème de cette façon, mais il faut croire que… non. Définitivement non, mon corps ne l’entend pas de cette oreille.
Je suis très consciente de ma propre anatomie, avec toutes ces parties réactives qui choisissent ce moment pour se manifester. Évidemment, c’est aujourd’hui qu’il a fallu que je fasse l’impasse sur le soutif. Quand je me penche vers la mini-sculpture, je réalise à présent que j’en fais profiter toute la salle. Hum. Voilà qui explique sans doute l’attitude suggestive de Monsieur Regard-de-braise.
Ça existe, les braises bleues ? Nerveuse, je dois m’y reprendre à quatre fois pour déchiffrer la pancarte qui légende cette œuvre.
Quoi ? « Satire labyrinthique du monde moderne » ? Ce que je lis n’a pas le moindre sens.
Et maintenant ça fait un moment douloureusement long que je suis là, dans cette position inconfortable. Naturellement, c’est donc ainsi que le type me surprend.
— Anaïs ?
Il connaît mon prénom ? WTF ?
C’est fatal, je dois avoir l’air d’une poule qui a trouvé un couteau. Super sexy, à n’en pas douter. Surtout quand je balbutie :
— On s’est déjà vus quelque part ?
Mais au moment où la phrase franchit mes lèvres, des fragments de souvenirs me reviennent en mémoire. Ils datent du lycée. J’étais quoi, en première ? Il y avait ce groupe de types. Avec cet abruti de Clément, celui qui m’a poursuivie de ses sales blagues, sans relâche pendant trois ans. Un jour, au début d’un cours d’espagnol, il a réussi un coup de maître. « Tu savais que Romain était raide dingue de toi ? ».
— Romain ?
Maintenant, j’en suis sûr, c’est lui, c’est Romain. Adulte, majeur, vacciné, et sexy à tomber à la renverse.
Le sourire qui s’épanouit sur son visage traduit la joie sincère d’être identifié sans erreur. Le regard de braise ? Non, j’ai dû le rêver. Juste des beaux yeux bleus, avec des paillettes dorées. Et ce que j’ai vu tout à l’heure, c’était simplement l’expression concentrée d’un vieux camarade de classe qui cherchait à remettre une fille et un prénom.
Je suis rouge comme une tomate.
Romain hausse un sourcil, mais, en parfait gentleman, passe sur ma pigmentation étrange.
— Ça alors, dit-il, ça me fait plaisir de te voir.
Je bafouille :
— Combien de temps ça fait ? Six, sept ans ?
Il continue à sourire et à me fixer :
— Moi, j’ai l’impression que c’était hier.
Et oh, impossible de dire s’il faut trouver dans son regard soutenu de la franchise amicale ou un quelconque double sens. Je n’ai pas de point de repère. J’en suis réduite à me dissoudre.
— Euh, et qu’est-ce que tu fabriques ici ?
Il fait la moue, avec un demi-haussement d’épaules :
— Je suis venu soutenir un copain.
Ce qui n’explique rien du tout. De mon côté, je bredouille :
— Oh, bien, et moi, je couvre l’expo pour mon journal…
Son sourire s’épanouit encore sur ses traits séduisants, un brin asymétriques :
— Tu es journaliste ? Excellent. On a toujours su que tu irais loin.
C’est ironique ou pas ? Je tempère un peu son enthousiasme.
— Oh, on ne peut pas vraiment dire que je sois une de ces journalistes qui…
Qui quoi ?
Parfois, il vaut mieux se taire. Et de toute façon il me coupe, de la façon la plus adorable qui soit, d’une main sur mon bras. Le contact de sa paume, chaude, sèche, me fait presque frémir.
C’est comme ça qu’on touche une vieille connaissance de lycée que l’on retrouve dans une galerie d’art parisienne ? Ou pas ?
— Qu’est-ce que tu dirais d’aller boire un verre dans le quartier, histoire d’échapper à ce cirque ? propose-t-il en désignant la masse des amateurs d’art.
J’acquiesce avec un peu trop d’entrain, pour cacher ma terreur.
— Oh, oui ! Définitivement partante.
Il sourit, probablement parce que je suis une gentille fille et que ma bonne volonté, mon envie de bien faire sont toujours accueillies par ce genre de sourire.
— Parfait. Laisse-moi juste prévenir le pote avec qui je suis venu.
Je demande cinq minutes pour finir mon enquête journalistique. On se retrouvera dehors.
Pendant que je bâcle la fin de ma visite (meh, cet article, je pourrais l’écrire en dormant, et le reste je l’inventerai, et au pire je reviendrai demain, elle ne va pas s’envoler cette expo), Romain retrouve cet autre type à l’autre bout de la salle. Je regarde. Je suis curieuse, c’est ma très grande faute. Et waouh. Un seul regard, et je sais que je vais être incapable de terminer mon papier maintenant.
Sur une échelle de un à dix, l’autre type est à peu près deux cent mille fois plus intéressant que la sculpture bizarre que je viens de photographier. Très grand, une silhouette de nageur, larges épaules, longs bras aux muscles fins, longues jambes. Que celle qui n’a jamais bavé sur Michael Phelps ou Camille Lacourt me jette la première pierre. Ses cheveux sont châtains, extrêmement courts. Nos regards se croisent. Je souris, je fais coucou, je suis gauche, je tiens mon rôle de copine du lycée. En contrepartie, je récolte à peine un hochement de tête, un froncement de sourcils.