Coup de soleil

Je suis arrivé à Miami la nuit dernière. En plein décalage horaire, je me suis réveillé après trois heures de sommeil seulement et maintenant, à onze heures du matin, j’ai une terrible envie de dormir alors que la journée commence et que la mer m’appelle.

Je quitte l’hôtel Excelsior en plein quartier Art déco de South Beach et je me dirige vers la plage de sable blond qui s’étend sur des kilomètres le long de l’Atlantique, paisible en ce mois de juin. Les estivants ne sont pas trop nombreux et ils semblent préférer visiter la ville plutôt que jouer au lézard face à l’océan. Ça m’arrange car je n’aime pas la foule. J’ai envie de bronzer en paix toute la journée et de remettre à demain mes occupations dans le vieux Miami.

Je suis en vacances, j’ai deux semaines de liberté totale devant moi !

Du moins est-ce ce que je crois encore à ce moment-là... Plutôt que de descendre vers l’extrémité sud de la presqu’île plus fréquentée, je décide de marcher dans la direction opposée. L’océan à ma droite, je progresse jusqu’à ce que je découvre un espace de sable calme où je pourrai m’étaler.

Au fur et à mesure de mon avancée, la densité des baigneurs diminue. Après une vingtaine de minutes de promenade, enfin la plage se désertifie.

Autour de moi, deux couples seulement : des jeunes amoureux portoricains ou cubains, entre 20 et 25 ans. Elle est mignonne, possède un visage aux traits fins entouré de longs cheveux bruns frisottés ; lui paraît sportif, bien que petit et plutôt râblé.

Plus près de la mer, comme s’ils craignaient que quelqu’un leur cache la vue sur l’écran panoramique de l’océan, des retraités américains comme il y en a tant en Floride : septuagénaires, les cheveux blancs tous les deux, les yeux clairs, silencieux et installés sur des transats. L’endroit idéal pour moi, avec la quiétude recherchée. Je vais profiter au maximum du solstice d’été.

Je pose ma serviette de bain, me déshabille et m’allonge sous le soleil brûlant. Je me baignerai plus