L'Aventure du Milliardaire: Les Frères Jameson, #2

Par Leslie North

Le célèbre homme à femmes milliardaire est aujourd'hui un homme changé… Juste à temps pour devenir père.

 

Eddie Jameson a toujours été le vilain petit canard de sa famille. Créatif, provocateur et insouciant, Eddie a la réputation d'être un véritable extraverti, insupportable lorsqu'il s'agit de se plier aux règles. Cependant, à présent qu'il est de retour à bord de la Jameson Agency, Eddie a su redorer son blason : c'est un homme nouveau, digne du respect de sa famille.

 

Margot Daley est la fille de l'un des clients les plus importants de Jameson Agency, et la femme qu'Eddie n'a de cesse de courtiser depuis des années. Qu'importe qu'il soit un homme changé, il la désire ; et quel mal pourrait-il y avoir, après tout, à faire revivre l'ancien Eddie le temps d'une soirée ? Lorsque Margot et Eddie se rencontrent par hasard lors d'une fête, les étincelles volent et leur histoire d'amour enfantine se transforme bientôt en une véritable nuit de débauche.

 

À présent, le poste d'Eddie dans sa compagnie et sa place au sein de sa propre famille sont en danger. Margot est enceinte, et pour la première fois de sa vie, elle ignore comment gérer cet imprévu. La seule chose dont Margot et Eddie sont sûrs, c'est qu'ils partagent un lien étroit, un lien qui les rend plus forts et qui embrase les draps de leur intimité. Mais ils devront malgré tout décider s'il peut effectivement y avoir de l'amour, ainsi qu'un mariage heureux, au bout de cette grossesse surprise.

• Langue: Français
• Éditeur: Relay Publishing
• Date de sortie: 29 déc. 2021
• ISBN: 9798201830113

Aperçu du livre

1

EDDIE

Son aventure d’un soir était revenue le hanter, et Eddie Jameson n’avait jamais été aussi ravi de se laisser tenter.

— Jameson ? 

L’investisseur en capital risque hautain qui se tenait à ses côtés tentait de captiver son attention.

— Ça va ? Le punch te monte à la tête ? 

Eddie cligna des yeux. Il avait presque oublié qu’il se trouvait dans un bar de New York, et avait jusqu’à omis la présence de son interlocuteur.

— Ouais. Je reviens dans une minute, promit-il au costume-cravate en face de lui. Tout intérêt pour leur conversation ennuyeuse avait disparu à l’instant même où il avait aperçu le visage familier assis à l’autre bout de la pièce.

Eddie dépassa le capitaliste, lui glissant son verre entre les mains. Il était clair que l’homme n’appréciait pas être traité comme un serveur, mais Eddie s’en moquait. Son attention était ailleurs.

Margot Daley était assise au bar, et rien d’autre n’importait. Eddie la connaissait depuis son enfance. Il s’agissait de l’une de ses amies les plus proches et les plus chères, une femme magnifique qui était par ailleurs, jusqu’à présent, son aventure la plus mémorable. Ils s’étaient tournés autour pendant au moins dix ans avant de passer à l’acte et même maintenant, le simple fait de la voir invoquait le souvenir du moindre coup de butoir et de leurs cris de plaisir essoufflés dans son esprit. Margot était son amie la plus ancienne et son amante la plus récente, une combinaison détonante.

Eddie l’aurait remarquée n’importe où, et cela même s’il n’avait pas eu la chance de la voir nue par le passé. Elle rayonnait telle une rare fleur nocturne dans un champ de marguerites interchangeables. Sa robe de cocktail noire se démarquait avec grâce des teintes pastel du printemps. Là où les autres jupes flottaient autour de jambes nues et athlétiques, le tissu moulant que portait Margot épousait à la perfection la moindre de ses courbes, pareil au regard curieux d’un amant potentiel. Le moindre mouvement de ses jambes était un signal en lui-même, attirant l’attention de chaque homme présent pour leur faire savoir que c’était elle, la reine de la soirée.

Dieu, qu’elle était belle. Musclée, et presque aussi bronzée que lui naturellement, sa peau marquée par les nombreuses heures qu’elle passait à l’extérieur. Même à l’autre bout de la pièce, Eddie parvenait à distinguer ses sourcils d’un noir profond au-dessus de ses yeux noisette illuminés par une lueur d’innocence. Leur couleur contrastait avec ses long cheveux blonds dorés tout en les complimentant à la perfection.

Il l’approcha presque sans s’en rendre compte. Il n’en fut cependant aucunement dérangé, lui qui n’avait pas pour habitude d’ignorer les désirs de son corps. Sa main trouva la hanche de Margot dès qu’il fut suffisamment proche d’elle, et elle glissa dans le creux de son dos dans une salutation silencieuse et intime. Margot sursauta légèrement avant de se retourner vers lui. Bien que personne ne l’ait jamais regardé de la sorte auparavant, Eddie avait entendu parler de ce regard – celui d’une biche surprise par les phares d’une voiture.

— Eddie ! s’exclama-t-elle, étonnée.

— C’est moi, acquiesça Eddie. Comment tu vas, Margot ?

— Qu’est-ce que tu fais ici ? 

Sa surprise était si profonde qu’Eddie dut se faire violence pour ne pas perdre le sourire. Il ne pouvait nier qu’elle ne semblait pas mécontente de le voir, mais la note d’incrédulité qu’il discernait dans sa voix le fit malgré tout douter.

— Disons que je dois mon invitation à la disgrâce de Kyle Moby, admit-il. Ce siège est libre ?

Margot acquiesça, et Eddie prit place à côté d’elle. Il laissa sa main glisser le long de la taille de Margot jusqu’à retomber sur son propre genou. Bien qu’il détestait s’éloigner d’elle, la surprise qu’elle n’avait su dissimuler en le voyant l’avait déstabilisé.

Il concéda alors en silence et pour lui-même qu’il était possible qu’elle n’ait pas autant pensé à lui que lui l’avait fait, cela même si son égo s’en trouvait blessé. Margot n’avait eu de cesse de hanter son esprit depuis la nuit torride qu’ils avaient partagée, près de deux mois plus tôt. Elle était la distraction qu’il ne pouvait se permettre, à présent qu’il s’épanouissait dans l’agence en forçant le respect de ses frères… mais elle était aussi une addiction nouvelle dont il n’avait pas la force de se priver. Pas encore.

Il était indéniable que Margot elle-même semblait distraite. Elle avait choisi une tenue simple qui la mettait superbement en valeur sans pourtant prendre en compte les couleurs de la saison. Ses cheveux dorés étaient légèrement décoiffés, sans doute caressés par le vent plutôt que par un quelconque produit capillaire. Eddie aurait parié son héritage qu’il n’était pas le premier à l’aborder ce soir-là, et pourtant elle était là, plongée dans une solitude qu’elle s’était elle-même imposée, le regard perdu dans le vague tandis que le barman gardait un œil sur elle à quelques pas de là, tel une sentinelle. Elle n’avait même pas de verre devant elle.

Il devait remédier à cela.

— Kyle Moby ? De Mobius Mobile ? lui demanda Margot. Je ne suis pas au courant. Que s’est-il passé ? 

— Il a été retiré de la liste des Thirty Under Thirty, lui confia Eddie tout en jetant un coup d’œil furtif à travers la pièce pour l’effet. Margot se pencha vers lui et il ajouta : mais si on te le demande, tu ne tiens pas ça de moi. La nouvelle liste sort ce mois-ci. Il s’est ridiculisé à leur dernière réunion. C’était le premier événement auquel Kyle était invité.

— En tout cas, tu racontes très bien l’histoire, lui fit remarquer Margot. Typique d’un Jameson. 

Eddie sourit en réponse à ce compliment.

— Tu bois quoi ? Tu sais quoi, je m’en occupe. Il fit signe au barman : un whisky-glaçons pour moi, et un whisky à l’eau pour ma superbe amie. Bon sang, ce type nous observe ou quoi ? Enfin bref, pour en revenir à mon histoire… Donc Kyle s’est pointé à la fête complètement ivre, et tout le monde a fait semblant de ne pas remarquer qu’il avait été incapable de sortir de sa limousine sans l’aide de trois types pour le tenir debout. Ils ont réussi à le faire monter jusqu’au toit où avait lieu l’événement. Selon moi, ses amis avaient prévu de le laisser cuver sur un canapé, mais ce dit canapé était situé à l’extérieur… juste à côté de la piscine. 

Margot grogna en secouant la tête. Si elle pensait déjà connaître la fin de l’histoire, elle allait être surprise. Eddie s’enfonça dans son tabouret en levant les mains, comme si ce geste était nécessaire pour qu’elle comprenne l’étendue du scandale que Kyle avait provoqué.

— Donc, pour résumer : un idiot complètement ivre. Une piscine. Personne pour le surveiller. Kyle se réveille une demie heure plus tard et il ouvre son pantalon.

— Non. 

L’intervention de Margot n’aurait pu arrêter le train de ses pensées, à présent qu’il avait quitté la gare.

— Parce qu’il a envie de pisser, c’est évident. Le type boit depuis qu’il s’est réveillé ce matin-là, rit Eddie. Donc il se met à pisser dans la piscine. Et Philip Hedlund, numéro vingt-neuf à qui appartient la piscine, sort juste à ce moment-là et le surprend la main dans le sac. Forcément, il pète un plomb. Il jette Kyle dans la piscine tête la première, son pantalon encore sur les chevilles. 

Margot gémit à nouveau en se prenant la tête entre les mains. Eddie se pencha vers elle.

— Mais comme on le sait, Kyle a beaucoup bu. Tous les invités se sont rassemblés dehors et attendent de voir comment il va réagir. Il arrive à sortir de la piscine seul, son pantalon toujours sur les chevilles, mais Philip n’arrête pas de lui hurler dessus. Alors qu’est-ce que fait Kyle ? Il ne veut pas déranger plus qu’il ne l’a déjà fait. Il titube jusqu’à la balustrade du toit, et vomit par au-dessus… seulement, une autre fête avait lieu un étage plus bas. Un enterrement de vie de jeune fille. Margot manqua de s’étouffer.

Et les filles se sont mises à crier.

Margot manqua de s’étouffer. Eddie agita les mains au-dessus de sa tête comme s’il se protégeait d’une douche imaginaire. Il était aisé de trouver de l’inspiration dans la grimace d’agonie grandissante qui tordait le visage de Margot. 

— Comme tu l’images, Kyle a dû quitter la fête… et par là même, le classement des Thirty Under Thirty, ce qui m’a permis d’y avoir une place. Il aura trente-et-un an la semaine prochaine, de toute façon. 

Eddie rit en réponse à sa conclusion quelque peu décevante, Margot se contentant de hocher la tête, incrédule. Si elle était parvenue à prétendre être dégoûtée tout au long de sa tirade grivoise, l’étincelle qui dansait à présent dans son regard lui laissait à penser qu’elle dissimulait son hilarité. Pourquoi en ressentait-elle le besoin ? Il l’ignorait, mais était bien déterminé à le découvrir. Il se rapprocha d’elle légèrement, son épaule caressant la sienne.

— Enfin bref, quoi de neuf de ton côté ? Je n’ai pas eu de tes nouvelles depuis... 

— Depuis. 

Elle répéta ce mot comme pour ponctuer sa phrase. Son refus apparent d’évoquer la nuit qu’ils avaient passée ensemble ne déstabilisa pourtant pas Eddie. Il se rapprocha plus encore, collant son genou au sien. Au bout d’un moment, il sentit Margot se pencher légèrement vers lui. Son langage corporel était moins rigide que ses mots, ce qu’il trouva encourageant malgré lui. Il voulait simplement une excuse pour pouvoir sentir la courbe de sa cuisse pressée contre la sienne un peu plus longtemps.

— Écoute, je suis désolé de ne pas t’avoir recontactée, lui dit Eddie. J’ai été très occupé à l’agence. Et je sais que toi aussi tu l’as été à la firme. Tu travailles sur quoi, ces derniers temps ?

— Le design de nouveaux bureaux, principalement.

L’expression de Margot changea à nouveau et Eddie ne put retenir un petit rire. Son expressivité était attachante bien qu’elle ne le réalisait sans doute pas, et elle avait toujours l’air d’avoir dix ans de moins que ses vingt-huit ans lorsqu’on la lançait sur un sujet qui la passionnait véritablement.

— Ce sont les seuls contrats qu’on nous confie en ce moment, tous dans des quartiers chics. Mais c’est vite ennuyeux tu sais, personne n’a d’idée originale ou ne semble vouloir prendre de risque. Nos clients veulent tous faire exactement ce que font leurs compétiteurs.

— Ils ont de la chance de t’avoir, dans ce cas, dit Eddie. Ils ne pouvaient pas trouver de designer plus créatif. Après tout, combien d’architectes prennent encore la peine de construire leurs modèles à la main ? 

Il glissa une main entre eux pour entrelacer leurs doigts sous prétexte de lui faire une démonstration. Les lèvres de Margot tremblèrent plus encore, taquinées par un sourire naissant, mais elle ne le repoussa pas… cela même si son regard lui criait qu’elle savait exactement ce qu’il était en train de faire.

— La plupart des gens délèguent aujourd’hui, répondit-elle.

Elle permit à ses doigts de caresser ses articulations un moment encore avant de s’éloigner lorsque le barman les rejoignit. Eddie ne s’en trouva pas découragé. Ils avaient la soirée entière devant eux, présentée sur un plateau d’argent. Il ne doutait pas qu’il parviendrait à ses fins.

— Heu, je ne voudrais pas faire une scène, mais je crois qu’il y a une erreur. On dirait de l’eau, ça.

Il fit un geste au barman alors qu’il posait un verre au contenu étrangement transparent devant Margot.