Casque d’or, un classique au destin tumultueux
On le sait peu, Casque d’or, c’est d’abord une histoire vraie, celle d’Amélie Élie : une demi-mondaine à l’étincelante chevelure blonde, qui défraya la chronique dans le Paris de la Belle Époque. Deux figures du milieu – ces malfrats qu’on surnommait alors les Apaches – s’étaient âprement disputé sa beauté solaire, au point de troubler l’ordre public, comme le rapporte, indigné, Le Petit Journal au printemps 1902 : « Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! ».
Et ce n’est là qu’une recueillies par le journaliste Henri Frémont. Le moins que l’on puisse dire est que l’existence n’a guère épargné Amélie Élie. Née à Orléans, d’un père aux abonnés absents et d’une mère sans le sou, elle n’a pas 13 ans quand elle se met en ménage avec un apprenti de 15 ans, surnommé le Matelot. Mais ce dernier partage sa vie entre fugues et maisons de correction. On est loin de l’idylle romantique. D’autant que la mère d’Amélie vient à mourir… L’adolescente se retrouve alors à la rue. Et c’est à Paris, chez une prostituée connue sous le nom d’Hélène de Courtille, qu’elle trouve refuge. Les deux femmes deviennent vite amies et amantes. Sa beauté aidant, Amélie ne tarde pas à embrasser l’activité de sa compagne, qui la lance sans états d’âme sur le trottoir.
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