Comme celles de son ami l’artiste et poète William Blake, qui effectuera plusieurs gravures de ses œuvres, les toiles de Füssli sont peuplées de monstres et de créatures fantastiques. Là, le dieu du tonnerre Thor se bat avec un serpent géant. Ici, une belle caresse un éphèbe à tête d’âne. Plus loin, des sorcières aux yeux révulsés font des incantations. D’où est tirée cette fascination pour les apparitions surnaturelles et les étranges divinités ? Ce romantisme noir vient de Shakespeare, mais aussi du poème épique Le Paradis perdu, de l’autre grande gloire nationale anglaise qu’est le poète John Milton et, enfin, des mythes antiques. C’est ce que nous révèle cette exposition monographique.
Avant d’être peintre, Johann Heinrich Füssli (1741-1825) a été pasteur protestant à l’instigation de son père, portraitiste et historien d’art. Lors d’un séjour à