Selon vous, la Première Guerre mondiale a testé l’Algérie coloniale sur deux points: son désir d’aider la métropole dans l’épreuve; la volonté de celle-ci de faire évoluer la situation des populations musulmanes. Pour quels résultats?
L’Algérie a répondu largement à l’appel de la « mère patrie ». Environ 70000 citoyens français et 170000 musulmans sont passés par les tranchées. Trente-cinq mille soldats ne sont pas revenus: 10000 citoyens français et 25000 musulmans. Le dynamisme démographique des Français d’Algérie a d’ailleurs été cassé de façon définitive. La métropole a fait beaucoup de promesses; tenues pour les combattants des deux communautés, qui ont été traités à égalité – pensions et secours aux familles identiques. En revanche, sur le plan politique, pas grand-chose: le suffrage musulman a certes été étendu pour les élections locales – et encore Clemenceau a-t-il dû l’imposer –, mais pas à l’Assemblée nationale. Un point important quand même: l’impôt payé par les seuls musulmans