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La Fille de Lucifer: Magie, destin et damnation, #1
La Fille de Lucifer: Magie, destin et damnation, #1
La Fille de Lucifer: Magie, destin et damnation, #1
Livre électronique186 pages2 heures

La Fille de Lucifer: Magie, destin et damnation, #1

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À propos de ce livre électronique

On connaît tous l'histoire des Quatre Cavaliers. Les annonciateurs de l'apocalypse, la destruction incarnée, tous plus sexy que... euh, non. Laissez tomber cette partie.

Alors, imaginez ma surprise quand je découvre que tout ce que j'ai appris n'est qu'un tissu de mensonges.

Mais je m'emballe, là. Reprenons depuis le début.

Je m'appelle Ruby Morningstar. Je gère un salon de tatouages à Portland avec ma meilleure amie, j'ai un raton laveur apprivoisé, un ex complètement dingue qui me harcèle, sans oublier ce petit détail... Je suis un démon. Une demi-succube, pour être précise. Ou du moins, c'est ce que j'ai cru pendant les vingt-trois dernières années de ma vie. Mais le jour où un bel inconnu me fait sortir de prison, mon monde se retrouve bouleversé, et soudain, je ne sais plus qui je suis.

Parce que ce ne sont pas les Quatre Cavaliers qui annoncent l'apocalypse.

C'est moi.

Décidément, pas le temps de souffler.

Avertissement : Cette série est achevée et publiée dans son intégralité. Il s'agit d'une romance d'urban fantasy au rythme progressif sur le thème du harem inversé. C'est une histoire bourrée d'action avec des passages torrides, de nombreux jurons, de la violence et des scènes explicitement érotiques. Si vous avez besoin d'un avertissement, ce n'est peut-être pas la série qu'il vous faut. En revanche, si vous aimez les histoires croustillantes, foncez et commandez la série en un clic, vous ne le regretterez pas !

LangueFrançais
Date de sortie15 févr. 2022
ISBN9798215095713
La Fille de Lucifer: Magie, destin et damnation, #1

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    Aperçu du livre

    La Fille de Lucifer - Kel Carpenter

    1

    L’enfer avait dû geler.

    Ça devait être ça. C’était la seule raison possible pour laquelle Kendall Clackson, notre dingue de la Bible de service, se pavanait dans mon snack-bar préféré un samedi matin. D’habitude, elle réservait ses frasques pour les jours où je travaillais, dans la semaine. Coïncidence ? Probablement pas.

    Je me figeai sur place et envisageai de battre en retraite, mais cette idée n’effleura mon esprit que l’espace d’un instant avant que son air suffisant ne me pousse à traverser le restaurant d’un pas lourd pour m’installer à ma table habituelle.

    Et puis merde. Je faisais la même chose tous les jours depuis ces dix dernières années, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer.

    Je glissai à peine mes jambes sous la table sans même consulter le menu que déjà la petite Miss Georgia Peach approchait avec tout son charme du sud.

    — Ruby ! Quel plaisir de te voir ici, chérie.

    Je me tournai à demi et hochai la tête une fois, espérant qu’elle comprendrait le message. S’il y avait bien une chose que Kendall ne saisissait pas, c’était combien je trouvais insupportable son accent du sud exagérément prononcé. Nous vivions à Portland, enfin !

    — J’espère que tu ne venais pas ici pour voir Josh. Il joue au golf avec d’autres paroissiens de notre église. Béni soit-il, il a trouvé la voie du Seigneur grâce à moi.

    J’eus du mal à ne pas lever les yeux au ciel.

    Oh, oui. J’en suis convaincue, dès que tu lui as donné ce que moi je lui refusais.

    Je riais intérieurement, mais ne laissai rien paraître. Kendall se faisait une mission de me rappeler, et à tout le monde par la même occasion, qu’il m’avait quittée pour elle et pour Dieu.

    — Qu’y a-t-il de si amusant ? Tu sais, Ruby, tu devrais te trouver une Église. Cela pourrait t’aider à résoudre tes… ajouta-t-elle en baissant la voix… problèmes.

    Plusieurs habitués nous lançaient des regards curieux et quelque peu critiques. S’occuper de ses affaires et ne pas créer d’embrouilles était une règle tacite chez les clients du samedi. Règle que Kendall était justement en train d’enfreindre.

    — Mes problèmes ? demandai-je, feignant d’être quelque peu surprise par son commentaire.

    Je savais exactement ce dont elle parlait. J’avais un sale caractère. À ma décharge, on ne pouvait pas y faire grand-chose quand on était à moitié démon.

    Je fis un signe de la main à Martha à l’autre bout du restaurant, et elle lança un regard à Blondie avant de lever les yeux au ciel.

    — Tu sais, ta colère…

    — Que puis-je te servir ce matin, Ruby ? me demanda Martha qui était apparue près de Kendall en l’ignorant royalement.

    — Un café noir et quatre portions de bacon, s’il te plaît, répondis-je sans même jeter un œil au menu.

    Martha rit sous cape.

    — Je ne sais même pas pourquoi je demande encore, murmura-t-elle en s’éloignant.

    Kendall reprit son sermon, tout en sachant pertinemment que ses conseils n’étaient pas les bienvenus.

    — Tu sais, Ruby, tu devrais vraiment arrêter le gras si tu veux te trouver un homme gentil et pieu.

    Quelque chose commença à picoter en moi, comme une chaleur, que je réprimai violemment. Kendall pouvait s’en prendre à moi tant qu’elle le voulait. Je savais que sa colère n’était pas vraiment dirigée contre moi, mais plutôt contre mon ex-petit ami infidèle qui n’arrivait pas à me laisser tranquille malgré mes nombreuses tentatives pour l’éconduire. C’était compréhensible qu’elle soit en colère après lui, or c’était excessif qu’elle me harcèle et qu’elle fasse de ma vie un enfer, surtout qu’il m’avait trompée avec elle. Étrangement, elle ne semblait pourtant pas comprendre l’ironie de la situation.

    — Hmm… Laisse-moi y réfléchir. Du bacon ou l’Église ? Du bacon ou l’Église ? Eh bien, il n’y a vraiment pas photo, Kendall. Je suis athée, alors je pense que je vais plutôt opter pour le bacon, dis-je avec un petit rire en coin en la voyant la bouche ouverte.

    J’aimais beaucoup la tourmenter. Que dire ? J’avais un faible pour les conflits.

    — Est-ce Satan qui s’exprime par ta bouche, ou simplement de la jalousie, Ruby ? Tu aurais dû te douter que Josh aurait trouvé les voies du Seigneur, avec ou sans toi.

    C’en était trop. Je ne pouvais plus réprimer mon rire, et échouai lamentablement en essayant de le dissimuler par une toux.

    — Kendall, je déteste être porteuse de mauvaises nouvelles, mais nous nous sommes séparés parce qu’il t’a baisée dans un placard à balais, et à moins que de nos jours on appelle ton vagin « Dieu », je pense que tu te fourvoies.

    Je lui décochai mon sourire le plus narquois et la congédiai d’un geste de la main. Je pouvais voir son visage rougir malgré son faux bronzage orange. Elle pensait pouvoir venir comme ça dans mon sanctuaire pour m’insulter, me calomnier et étaler ma rupture sur la place publique. Elle pensait que ça m’aurait gênée ; ce qu’elle n’avait pas su voir, c’était que je m’en fichais. Josh n’était qu’un homme avec qui passer du temps, et son sexe avait eu raison de lui. En tant que femme à moitié succube, ce n’était pas dans ma nature de croire en l’amour. Pas quand le « cœur » peut sombrer sous l’emprise d’un joli visage ou d’une baise de trois minutes.

    La colère de Kendall semblait s’intensifier. Elle afficha un sourire mielleux alors que Martha arrivait avec mon bacon et mon café. Toutefois, je remarquai l’étincelle dans ses yeux.

    — Que Dieu te bénisse, dit-elle avec un sourire méprisant avant de tourner les talons.

    Je poussai un soupir de soulagement – un instant trop tôt, hélas. Elle laissa traîner son pied pour attraper l’espadrille noire de Martha avant que je ne puisse dire quoi que ce soit. Tout à coup, une chaleur embrasa ma poitrine lorsque le café éclaboussa mon sweat-shirt marron. Ça ne pouvait pas me brûler, or ça, elle l’ignorait.

    Martha se rattrapa, mais le mal était déjà fait, mon bacon gisait sur la table dans une marre de café qui gouttait sur mes genoux.

    — Je suis tellement navrée, Ruby ! Puis-je…, bredouilla Martha dont le tablier blanc et la chemise jaune étaient tachés de graisse et de café.

    — Ce n’est rien, Martha, répondis-je en lançant un regard noir vers Kendall.

    La salope avait regagné sa table où trois autres ménagères étaient installées, toutes trois blondes et des copies conformes. Elles affichaient toutes le même sourire ridiculement agréable avec leur ridicule maquillage parfait. Kendall avait l’avantage du nombre et elle m’adressa, pour la gloriole, un petit signe de la main en s’asseyant.

    Je. Vis. Rouge.

    Je me levai de mon siège et m’empressai d’aider Martha à nettoyer la pagaille.

    — Elle n’en vaut pas la peine, Ruby, n’arrêtait-elle pas de me répéter.

    Ça n’avait aucune importance, quelqu’un devait donner une leçon à Mme la Citoyenne Intègre. C’était la troisième fois qu’elle tentait de me coincer cette semaine, et bien que ce soit amusant de jouer avec elle, ce qu’elle venait de faire était inacceptable. Je ne méritais pas ça, et Martha encore moins. Elle n’avait rien à voir dans nos histoires. Kendall pouvait me provoquer tant qu’elle le désirait, mais elle avait dépassé les limites de la connerie que j’étais prête à accepter en mêlant Martha à tout cela et en manquant de la blesser. L’heure était venue pour elle de subir les conséquences de n’être qu’un humain de rien du tout.

    Je posai un billet de dix sur la table et quittai le snack-bar sans un mot. La porte carillonna en se fermant derrière moi, et je tournai la tête vers la Mustang bleu layette de Kendall.

    Un élan de joie me parcourut et le démon en moi sourit. Je me dirigeai vers ma voiture et pris une batte de baseball ainsi que le briquet que je gardais dans le vide-poche de la portière passager.

    2

    — Tu as cassé les vitres et mis le feu à sa voiture. Elle a explosé. Comment peux-tu le nier alors que nous avons vingt-huit… non, désolé… vingt-neuf témoins qui t’ont vue ?

    L’agent de police s’adossa à son siège en levant les yeux au ciel. Les flics m’avaient embarquée une demi-heure après mon forfait et m’avaient traînée jusqu’au cloaque qui leur servait de poste de police. Joe-Schmo et moi avions ce dialogue de sourds depuis quinze minutes. Il tentait de me faire avouer ma culpabilité, afin que je paie pour la voiture de Kendall. Même pas en rêve ! Du moins, pas sans que je me batte.

    — Ils pourraient mentir.

    Je haussai les épaules, m’enfonçai dans ma chaise et jetai mes pieds sur la table. Mes bottes firent un bruit sourd contre le plateau en métal et de la boue et des brins d’herbe tombèrent de mes semelles. Ils n’avaient même pas pris la peine de me passer les menottes quand ils m’avaient arrêtée, mais ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait. Joe et moi étions à tu et à toi. Enfin presque.

    — Dégage tes satanées bottes de la table, Morningstar, protesta-t-il.

    Il semblait qu’aujourd’hui nous allions rester plus formels.

    — Ce n’est pas une cour de récréation, tu risques de sérieux problèmes si elle décide de porter plainte.

    Joe tapa dans mes bottes et je les retirai de la table où elles laissèrent des traces sur la surface réfléchissante.

    — Je n’ai pas peur de Kendall. Elle a eu ce qu’elle méritait, sifflai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

    Joe laissa échapper un soupir exaspéré et se frotta le crâne.

    — Tu me compliques le travail, Ruby, dit-il.

    — Ce ne serait pas rigolo autrement ! commentai-je en lui faisant un clin d’œil.

    Joe était un homme d’un gabarit plutôt normal pour un Américain de plus de quarante ans qui passait beaucoup de temps assis à son bureau à interroger les coupables de délits mineurs. Il était le stéréotype même que l’on voyait dans les films : la chemise rentrée dans le pantalon retenu par une ceinture trop petite pour dissimuler sa bedaine de buveur de bière. Avec son physique guère impressionnant, entre sa calvitie naissante et son nez de travers pour avoir été trop souvent cassé, Joe était à cent pour cent humain. Il était également le seul agent de police à ne pas passer son temps à me déshabiller du regard pendant l’interrogatoire.

    — Nous ne sommes pas censés nous amuser. Tu es supposée admettre ton délit et essayer de parvenir à un accord avant qu’elle n’appelle son avocat. Pourquoi compliques-tu toujours tout ? Hein ? Quel intérêt, puisque nous savons tous les deux que tu vas payer l’amende ?

    Un coup frappé sèchement à la porte interrompit son interrogatoire. La chaise crissa sur le carrelage quand Joe se recula pour se lever. Je tendis l’oreille pendant que le deuxième agent de police se penchait pour lui apprendre que ma caution avait été réglée, tout en prenant son temps pour me reluquer tandis que je haussai un sourcil en gloussant. Il sortit le bout de sa langue pour se lécher la lèvre inférieure.

    Jamais de la vie, mec !

    Je riais sous cape lorsque Joe revint vers moi, inconscient du contact silencieux que je venais d’avoir avec l’agent pervers.

    — C’est ton jour de chance. Quelqu’un a payé ta caution, lança Joe en secouant tristement la tête.

    Il faut dire en sa faveur qu’il ne savait simplement pas quoi faire de moi. J’étais beaucoup trop difficile à gérer pour la plupart des humains, car nous, les démons, étions des créatures changeantes.

    — On dirait que Moira a finalement reçu mon message, dis-je.

    Moira était à moitié banshee et surtout ma meilleure amie. Elle n’avait pas décroché lorsque je l’avais appelée, pourtant je savais qu’elle ferait le nécessaire pour que je ne passe trop de temps ici. Elle le faisait toujours.

    — Hé hé, dit Joe.

    Il mit sa langue à l’intérieur de sa joue comme s’il avait des choses à ajouter.

    L’agent qui lui avait passé le message m’ouvrit la porte pour que je sorte. Il n’avait pas une carrure imposante, mais il était trapu et il fit exprès de ne me laisser que peu d’espace pour sortir. Je pris une profonde inspiration et avançai en lui donnant « accidentellement » un coup de coude dans l’estomac. Les relents de putréfaction et de sueur me soulevèrent le cœur.

    De l’autre côté de la porte, je traversai le couloir pour signer les papiers de ma libération. Ils ne pouvaient pas faire grand-chose avant que Kendall ne porte officiellement plainte. Je savais qu’elle le ferait, et que je devrais la dédommager, car tout amusant que c’était, je n’avais aucune intention de rester assise en prison plus longtemps que nécessaire. Pourtant, je n’avais aucun regret. L’expression sur le visage de Kendall quand elle avait aperçu les flammes n’avait pas de prix. C’était inestimable. Moira allait adorer cette histoire.

    Je poussai la porte pour

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