Quand La Nuit Tombe - Confusion
5/5
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À propos de ce livre électronique
Le nouveau roman de la New York Times Bestselling auteure Kristen Middleton
Le danger rode dans la nuit noire...
Nikki, 17 ans, décide de prendre un nouveau départ avec son frère jumeau, Nathan, après que leur mère fut brutalement attaquée. Ils arrivent ainsi dans le petit village de Shore Lake.
Lorsque, des la première nuit passée dans leur chalet, le corps d'une adolescente portée disparue est retrouvé sans vie et que la rumeur selon laquelle les vampires sévissent dans Shore Lake se répand, Nikki prend conscience que ce qui erre dans l'obscurité ici est bien plus terrifiant que ce qu'ils ont laissé derrière eux dans la grande ville.
Avertissement : cette romance vampirique contient des propos, de la violence et des scènes à caractère sexuel et convient à un public âgé de 17 ans et plus.
Kristen Middleton
New York Times and USA Today bestselling author Kristen Middleton (K.L Middleton) has written and published over thirty-nine stories. She also writes gritty romance novels under the name, Cassie Alexandra.
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Avis sur Quand La Nuit Tombe - Confusion
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Aperçu du livre
Quand La Nuit Tombe - Confusion - Kristen Middleton
Quand la Nuit tombe
Livre 1
Confusion
Kristen Middleton
Traduction de l’anglais vers le français par Charlotte Giertych
Copyright 2016 Kristen Middleton
––––––––
Tous droits réservés. Tous droits réservés, en application des Conventions sur les Droits d’auteurs Internationale et Panaméricaine. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise d’aucune forme ou manière que ce soit, électronique ou mécanique, y compris par le biais de photocopie, enregistrement, ou par quelconque disque de stockage de données sans le consentement écrit de l’éditeur. L’auteur reconnait les détenteurs de marques déposées référencées dans cette œuvre fictive, qui ont été utilisés sans permission préalable. La publication et l’usage de ces marques déposées ne sont pas autorisés, et leurs directeurs ne sont pas associés ou sponsorisés.
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––––––––
En dédicace à :
Dave, Cassie et Allie. Votre amour m’inspire...
Prologue
« Maman a laissé la porte ouverte ! » criai-je à mon frère alors qu’il refermait la portière de sa Mustang 67. C’était le dernier jour de Première, et en guise de célébration un détour par Grannie’s Diner avec nos amis s’imposait, afin de s’empiffrer de hamburgers et de malts. Nathan et moi étions officiellement en Terminale, et ni l’un ni l’autre ne pouvions nous arrêter de sourire.
« Bizarre », lança-t-il, se passant la main dans ses cheveux châtain, « tu sais à quel point elle nous prend constamment la tête pour qu’on ferme bien la porte derrière nous. »
Je souris largement et lui tint la porte ouverte : « Je ne vais certainement pas la laisser s’en tirer avec ça. »
Avant, Maman était mariée à un policier, mon père, qui lui rabâchait constamment l’importance de verrouiller les portes, même si on se trouvait à l’intérieur de la maison.
Nathan m’a suivi dans la cuisine et ouvrit le réfrigérateur. Je n’en croyais pas mes yeux. « Sérieusement ? Comment est-ce que tu peux avoir encore faim après cet énorme hamburger et le malt ? »
Il contracta son biceps : "Je suis en pleine croissance », répondit-il, fouillant le frigo. Il en sortit la bouteille de lait « ce n’est pas parce que tu es une petite andouille rachitique que tout le monde partage ton appétit d’oiseau. »
Je m’avançai vers lui et lui frappa le bras « Très drôle. »
Il s’apprêtait à boire une gorgée de lait, lorsque nous l’entendirent tous deux.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? » je murmurai, mon cœur battant la chamade.
Il déposa la bouteille et courut hors de la cuisine.
« Nathan ? » crai-je, le suivant dans les escaliers. Les sanglots provenaient de l’étage et mon estomac se noua d’effroi.
Maman ?
« Oh mon dieu. » il s’étrangla, pénétrant dans la pénombre de sa chambre. Elle était allongée sur le sol, nue a cote du lit, le visage boursouflé et ensanglanté, le corps couvert de bleus.
Nous nous précipitâmes à son chevet et elle parvint à ouvrir péniblement un de ses yeux au beurre noir. « Appelez la police. » marmonna-t-elle, a peine audible.
Je saisis le téléphone en pleurs, composant le 911. Je ne me souviens pas de la conversation qui s’en est suivi, seulement la promesse de l’opérateur que les secours allaient arriver sous peu, et sa tentative de me consoler.
« Merci », répondis-je en raccrochant. Je me tournai vers mon frère et ma mère. « Quelqu’un va venir. »
Elle fit un signe de tête. « Bien. »
Tremblante, je regarde avec terreur ma mère brisée, me sentant impuissante et terrorisée. Par chance, Nathan réagissait mieux que moi sous pression. Il s’empara d’une couette et la posa délicatement sur elle. « Maman, qu’est ce qui s’est passé ? » demanda-t-il, ôtant sa frange de ses yeux.
La honte que l’on pouvait lire sur son visage me brisa le cœur, et je pouvais deviner selon son état ce qui s’était passé. On l’avait, de toute évidence, battue et violée.
J’essuyai les larmes de mes joues, m’agenouilla près d’elle, et brossa doucement sa main. « Est-ce que je peux t’apporter quelque chose ? »
« Je devrais m’habiller. Tu peux me trouver quelque chose à enfiler ? » me dit-elle.
« Bien sûr », lançai-je en vitesse en me redressant.
« Maman », insista Nathan, "tu peux nous dire ce qui s’est passe ? »
Elle ouvrit la bouche, mais les mots ne parvenaient pas à sortir.
« Nathan, je crois que ça coule de source. » murmurai-je. « On l’a violée. »
Ses lèvres tremblèrent alors qu’il cherchait une réponse sur le visage de sa mère. « Un inconnu a pénétré dans la maison et... t’a fait ça ? »
Elle les regarda tous deux avec insistance pendant quelques secondes. « Non... Pas un inconnu. » murmura-t-elle d’une voix rauque. « Votre père. »
Chapitre 1
On est bientôt arrives ?
je demandai, fixant les champs de maïs interminables qui défilaient devant mes lunettes de soleil. Cela faisait des heures que nous conduisions à travers la campagne et il était impossible de différencier une ville d’une autre. Mon souhait le plus cher était simplement sortir de cette voiture et étirer mes jambes engourdies.
Maman s’éclaircit la gorge. « On se rapproche ». Nathan nous suivait avec sa Mustang, et je remarquai en lançant un regard dans sa direction qu’il était une fois de plus au téléphone.
« Ah, mon dieu », dis-je, me laissant complètement aller contre l’appui-tête. « Ça doit faire la dixième fois qu’il appelle Deanna. Elle n’arrive pas à prendre conscience qu’on déménage pour de vrai. »
Les mains de maman se crispèrent sur le volant. Elle me lança un regard en déclarant : « A ce propos, je suis désolée. Je suis désolée... pour tout. »
Je maugréai : « Maman, qu’on soit bien clairs, ce n’est pas ta faute ! Je n’arrive même pas à concevoir que tu puisses éprouver de la culpabilité pour ce qui t’est arrivé. Je veux dire, personne ne se doutait qu’il était si violent ! »
Moins de trois mois s’étaient écoulés depuis que mon père avait violemment attaqué ma mère. Ils s’étaient séparés quelques années auparavant à cause de ses accès de rage intermittents, et son incapacité à rester fidèle à ma mère. Lorsqu’elle eut enfin trouvé le courage de le quitter il s’était montré, aussi surprenant que ce soit, assez courtois. Jusqu’au jour où il apprit que ma mère avait tourné la page et commencé à fréquenter d’autres hommes, et dans sa rage d’homme jaloux s’en est pris à elle sans ménagement. Nous étions tous toujours sous le choc de l’horreur des évènements.
"J’aimerais simplement qu’ils parviennent à le localiser. » dit-elle, le regard droit devant elle. « Cet homme est... fou à lier. » Je hochai la tête. J’avais tellement honte de mon père que le simple fait de penser à lui me donnait la nausée. Il était toujours difficile de se rendre à l’idée que mon père puisse faire preuve d’une telle violence, surtout sachant qu’il exerçait le métier de policier, dont la tâche était de veiller à la sécurité des gens. Il a disparu après l’attaque, et ma pauvre mère a passé plusieurs nuits à l’hôpital afin de se rétablir. De retour à la maison, elle était incapable de s’endormir sans somnifères, terrifiée a l’idée qu’il revienne et la rue de coups à nouveau. Récemment toutefois, une sortie de secours s’est présentée. Un cadeau. Son patron lui a proposé un job de comptable dans le Montana, ou nous nous dirigions maintenant ; afin de démarrer une nouvelle vie.
« Je pense que c’est une bonne chose que Nathan s’éloigne de Deanna de toute façon. » lançai-je, regardant avec effroi mes ongles courts et mal entretenus. « Leur couple n’a jamais été parfait, mais tout le déménagement et le rangement leur a fichu un coup. Elle est tellement geignarde et pénible. »
Maman sourit avec ironie. "Nikki, tu n’as jamais aimé une seule des petites amies de ton frère. »
« Ce n’est pas de ma faute s’il n’attire que les psychorigides ! »
Elle éclata de rire et je souris, appréciant un son qui faisait enfin son retour dans nos vies.
« Seigneur, tu es si méchante, » dit-elle en secouant la tête avec amusement.
Je protestai avec véhémence : « Oh, avoue, tu sais que j’ai raison. »
Elle attrapa ses Ray Ban et les flanqua sur son nez. « Oui, il est un peu trop jeune pour s’investir aussi sérieusement avec une fille. Donc si tu veux mon avis, ce déménagement est une chose saine pour lui comme pour elle. »
––––––––
Oh, de toute façon je suis sûre que Deanna aura trouvé un remplaçant d’ici la semaine prochaine. » je grimaçai. « Elle a tellement besoin d’attention.
"Tu ne l’aimes vraiment pas, hein ? »
Je haussai les épaules.
Au fond, je savais que mon comportement était un tantinet injuste ; j’étais en réalité un peu jalouse. Mon frère et moi avions toujours été très proches, en partie dû à notre environnement familial clairement dysfonctionnel. D’aussi loin que je puisse me souvenir, nos parents se disputaient déjà en permanence et passaient leur temps à hurler, en particulier pendant les vacances et les fêtes.
Ainsi, on subissait les tempêtes ensemble. A vrai dire, nous étions meilleurs amis depuis tout petits ; partageant et vivant tout ensemble.
Enfin, jusqu’à ce qu’il commence à s’intéresser aux filles, en Troisième. Bien sûr, j’avais commencé à m’intéresser à la gent masculine aussi ; et j’ai vite découvert qu’ils sont primitifs, rasoirs, et vides.
« Donc, maman, » dis-je, changeant le sujet qui, je dois l’admettre, m’occasionnait un peu de culpabilité. « Qu’est-ce que tu disais à propos de l’endroit dans lequel on va vivre ? »
Elle sourit immédiatement. "Je pense que le mot qui convient le mieux est superbe. C’est un chalet sur le lac Shore Lake, qui était sur le marché depuis un moment. Les propriétaires sont de la famille d’Ernie, et en vue des circonstances ils nous louent le chalet pour un prix vraiment dérisoire. »
Ernie est le patron de maman ; un vieil homme adorable qui s’est montré très présent ces derniers mois. Il fait office de figure paternelle pour elle, ce qui est une bonne chose étant donné que ses propres parents sont morts tous deux de nombreuses années auparavant, et qu’elle ne côtoie personne en dehors de nous.
« J’aime bien l’idée d’un chalet. Est-ce qu’il y a un bateau ? »
« Figure toi que oui ! Et Ernie m’assure qu’ils ont péché des poissons par centaines dans le lac, il faut qu’on essaie aussi ! Je suis vraiment impatiente d’emménager là-bas. Tout va bien ma chérie ? »
« J’ai juste quelque chose dans l’œil » je marmonnai en baissant mes lunettes de soleil. Je clignai des yeux jusqu’à ce que je parvienne enfin à en extirper un cil coincé.
Je passai la main dans ma longue chevelure indisciplinée et fronça les sourcils. Je ne les avais pas coupés depuis près de six mois ; ils arrivaient à présent en bas de mon dos et je luttais en permanence contre l’envie de m’en plaindre. « Mon dieu, ça ne me ferait pas de mal d’aller chez le coiffeur. »
Elle posa sa main sur mon épaule et l’étreignit. « Ne t’en fais pas ma puce. Tu iras avant que l’école ne commence. Une fois que j’ai un peu plus d’argent, hein ? »
« Oui bien sûr. Ça ne presse pas. Je vais peut-être même essayer de les couper moi-même. » Après tout, les tutoriels foisonnaient sur Internet.
« Ah non, n’y pense même pas ! Je vais réunir l’argent, ou te les couperai moi-même, » dit-elle sévèrement. « Je ne veux pas que tu ruines tes cheveux ! »
« Je ne les ruinerai pas ! » répondis-je en expliquant le nombre de vidéos qui existent.
« Ça m’est égal. C’est quand même risqué. On va faire ça bien, pour ne pas avoir de regrets plus tard. » conclut-t-elle. « Je t’ai raconté la fois ou j’ai essayé de me couper les cheveux toute seule quand j’étais ado ? »
« Oui maman." Je me souvenais de l’anecdote. Voulant initialement couper 3 centimètres, elle s’était retrouvée avec une coupe au carré ; après que sa mère l’ait envoyée chez le coiffeur pour réparer les dégâts.
« Honnêtement, tes cheveux n’ont pas si mauvaise mine. »
« J’ai les pointes fourchues », maugréai-je en lui montrant l’étendue des dégâts.
« Qui n’en a pas ? » renchérit-elle en souriant. « Ne t’en fais pas, on va s’en occuper. »
J’observai mon reflet dans le miroir. Cheveux châtain, yeux bleu clair, et des pommettes saillantes. Je me suis toujours perçue comme moyennement jolie, même si ma mère avance que je suis son portrait crache de quand elle avait mon âge, et elle est maintenant très séduisante. D’ailleurs, la plupart des amis de Nathan la considéraient comme une maman sexy, ce qui était assez dégoutant, mais j’imagine que ça me laisse encore de l’espoir.
Je refermais le miroir et reposa ma tête contre le siège. « Je me demande comment est le lycée. »
J’étais décidément anxieuse à l’idée d’intégrer une nouvelle école, bien qu’en toute honnêteté je savais que l’ancienne n’allait pas me manquer. A ce propos, j’imagine que j’appartenais à la catégorie des solitaires.
Bien entendu, je voyais certaines filles en dehors de l’école de temps à autre, mais la plupart du temps je préférais rester seule, ou rester avec Nathan.
« Ernie n’en a pas beaucoup parlé, mais honnêtement je ne pense pas qu’il en sache grand-chose. Il a plus de 70 ans et n’a jamais eu d’enfants. »
« Je suis sûre que ça va bien se passer. »
Je ne voulais vraiment pas que ma mère s’inquiète à mon sujet. C’était elle qui avait besoin de soutien émotionnel de notre part, et je ne voulais pas qu’elle éprouve davantage de culpabilité quant au déménagement.
Elle tapa sur le volant soudainement. « Oh, et j’ai oublié de te dire ! Il y a un ordinateur là-bas, tu pourras utiliser Internet. »
"C’est vrai ? Trop cool. » je souris. Bien que nous utilisions les ordinateurs de l’école et que maman avait son propre ordinateur portable, cela faisait des lustres que j’insistais pour en avoir un à moi seule. Nathan et moi possédions des téléphones, mais ils n’étaient pas dernier cri du tout.
« Oui, mais tu devras le partager avec ton frère. Je vous laisserais bien utiliser le mien, mais... »
J’esquissai un sourire narquois. « Je sais, tu as trop de dossiers importants dessus et tu ne veux pas qu’il leur arrive quoi que ce soit. »
« Donc maintenant, tu auras un ordinateur. » renchérit-elle. « Et je n’aurais plus à subir vos plaintes constantes à ce sujet. »
"Au moins, je pourrai télécharger des livres de la bibliothèque. On habitera au beau milieu de nulle part, il faut bien que je trouve de quoi m’occuper. »
« Oh, je suis sûre que tu trouveras plein de choses à faire. Attends de commencer l’école et tu te feras des amis. Et tu rencontreras même... » son visage s’illumina « peut-être des garçons mignons. »
Je levai les yeux au ciel. « C’est ça oui. Ça m’étonnerait fort que ça arrive. »
« Mais enfin, qu’est ce qui te fait penser ça ? Tu es très jolie jeune fille, Nikki. Ne commence pas l’année avec une disposition d’esprit négative."
En vérité, rencontrer un garçon était la dernière de mes priorités pour le moment. La plupart des filles de mon ancienne école étaient en stress permanent à cause de leurs petits copains immatures et ça ne me tentait pas du tout, encore moins pour ma dernière année au lycée. « Ça ne fait rien, ce n’est pas important. »
Elle fronça les sourcils. "Bien sûr que c’est important ! Il y a toutes ces soirées dansantes au cours de l’année, et le bal de promo à la fin ! Tu ne veux pas manquer tous les bons moments. Tu le regretterais plus tard. »
"Tu ne serais pas allée au bal de promo avec papa, à tout hasard ? » lançai-je, avant de vouloir m’enterrer sous la terre en lisant l’amertume dans les yeux de maman.
« Si » déclara-t-elle calmement. « Mais il n’a pas toujours été si... volage. Et vraiment, peu nombreux sont les hommes tels que ton père. La majeure partie d’entre eux sont très décents. Nikki, tu ne peux pas être terrifiée par le monde extérieur simplement parce que ton père a des problèmes psychologiques. »
D’accord, mais est-ce qu’on ne prenait pas la fuite en ce moment même, pour ces raisons précises ?
Bien entendu, j’ai préféré me taire que de divulguer mes pensées à voix haute. Il valait mieux changer de sujet.
"Alors, il nous reste combien de temps avant d’arriver ? » demandai-je, remarquant les montagnes se dessinant à l’horizon.
« Oh, encore une heure ou deux, » répondit-elle en connectant son iPod à la station centrale. Quelques secondes plus
