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Sam: Les Ours de Burden, #5
Sam: Les Ours de Burden, #5
Sam: Les Ours de Burden, #5
Livre électronique133 pages1 heure

Sam: Les Ours de Burden, #5

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À propos de ce livre électronique

Une comédie romantique d'ours métamorphes.

 

Les potes de Sam sont tous en couple, il est super content pour eux. Franchement. Mais il ne peut réprimer une certaine jalousie. Il attend sa partenaire depuis si longtemps, il est fin prêt.

 

Presley Grey a grandi dans une famille sévère sous la houlette de son père, un pasteur virulent officiant dans la petite paroisse ultra-religieuse de Macon's Edge. Désormais libre, elle pose sur le monde un regard neuf.

 

Sam est fou de joie, il a enfin trouvé sa partenaire, Presley Grey. Seule ombre au tableau, elle fréquente déjà son cousin.

LangueFrançais
Date de sortie1 août 2022
ISBN9798201649562
Sam: Les Ours de Burden, #5

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    Aperçu du livre

    Sam - Candace Ayers

    1

    PRESLEY

    Ma nouvelle propriétaire a sacrément minimisé la réalité lorsqu’elle m’a annoncé que la petite maison au fond de l’allée n’était plus toute jeune. Je contemple ma nouvelle demeure, bouche bée, je me fais violence pour ne pas pleurer. Les affirmations de cette femme n’ont été que des affabulations. La charmante maisonnette n’a rien de charmant. Elle est délabrée, décrépite, vieille comme Mathusalem. Je doute qu’elle ait jamais été une charmante maisonnette. C’est un effet de mon imagination ou elle penche carrément sur la gauche ? Aucune trace de quoique ce soit d’un tant soit peu délicieusement suranné. L’adorable jardinet sur lequel je comptais tant n’est qu’une jungle menaçante et inextricable. Non, ma propriétaire n’a pas du tout exagéré, elle a carrément menti.

    La peinture blanche de la façade s’écaille et ne va pas tarder à se détacher de cette verrue. Les volets sont à moitié pourris, il manque la moitié des lattes. Le toit rouillé - vraisemblablement en tôle ondulée - est zébré de grosses traînées orangées. La porte autrefois blanche est désormais d’un gris terne, largement fissurée, elle n’a pas l’air bien solide.

    Je suis pas sûre que la véranda soit très stable. Des morceaux de dalle en béton sont rongés sur les bords. Deux colonnes en briques effritées s’efforcent de supporter le toit de la véranda. C’est pas gagné, plusieurs briques sont manquantes.

    Je me dirige vers la bâtisse décrépite qui me tient désormais lieu de maison, chacun de mes pas soulève la poussière dans l’allée.

    Je suis sous le choc et refuse de m’aventurer loin de mon vieux pick-up rouillé répondant au petit nom de Bessie. Je fais le tour de la maison mais rien ne s’apparente à un adorable jardinet, c’est plutôt une horrible jungle. Des lianes sauvages vert foncé et marron ont envahi les lieux. C’est pas vraiment le jardin coloré auquel je m’attendais.

    Je suis terrifiée à l’idée de poursuivre ma visite. Je contemple ma nouvelle maison tout en essayant de trouver une solution. Tout mon argent a été englouti dans la caution. Je suis pas assez stupide pour croire que cette femme malveillante me le rendra. Je suis pieds et poings liés. J’ai nulle part où aller.

    Il y a encore quelques semaines de ça, je vivais à Macon’s Edge. La maison familiale est une vaste bâtisse ancienne que je partageais avec mes parents et mes cinq soeurs. On était un peu trop les uns sur les autres mais j’aimais ce sentiment de camaraderie avec mes soeurs, j’ai jamais rien connu d’autre.

    A l’âge de vingt-sept, j’avoue être légèrement timorée. C’est l’effet Macon’s Edge. Une petite communauté d’environ cent cinquante âmes perdue au milieu de nulle part, entre Burden et Dallas, au Texas. La majorité des gens n’en ont jamais entendu parler, ce qui explique l’engouement des puritains et autres grenouilles de bénitier pour Macon’s Edge.

    Toute amertume mise à part, les gens sont sympas, quoique peut-être pas très futés. Croyants au possible, ils aiment à se considérer comme une communauté très fermée évitant farouchement les étrangers, dont les idées et les points de vue pourraient remettre en cause les croyances séculaires véhiculées par les prêches de leur pasteur bien-aimé, mon père. Je dois être différente depuis ma naissance. Petite fille déjà, j’étais la seule à poser des questions. J’ai essayé d’être bien sage, d’avoir la foi, Dieu sait que j’ai essayé, mais mes interrogations semblaient remettre en cause la doctrine ultra-conservatrice prônée par mon père autoritaire et sa congrégation, ses ouailles, comme il aime à le dire.

    La goutte qui a fait déborder le vase s’appelle Kyle Barnes, mon prince charmant, mon héros, mon sauveur. Mais il s’est avéré que mon prince charmant n’était qu’un vulgaire crapaud.

    Ça a été un vrai cauchemar, l’horreur absolue. Kyle était charmant et séduisant, le premier homme grâce auquel je me suis sentie exister. Je savais pertinemment que ma famille, soumise à l’autorité de mon père, n’accepterait jamais Kyle, à moins qu’il embrasse notre foi et rejoigne la communauté. Mais je n’ai pas su résister à Kyle.

    Lorsqu’il m’a demandé de l’épouser, j’ai cru vivre un vrai conte de fées, j’ai évidemment dit oui, j’espérais, je priais pour que ça marche et que Kyle ou mes parents fassent un pas l’un vers l’autre.

    Mais tout s’est écroulé avant que ça se réalise. J’ai appris que Kyle me mentait, une trahison sordide, j’ai perdu pied. Je souffrais de la trahison de Kyle, le pire étant que la nouvelle de notre mariage s’était répandue à Macon’s Edge. J’ignore qui a cafardé et pourquoi et je le saurais jamais mais mon père est rentré dans une colère noire, j’ai bien cru qu’il allait m’envoyer ad patres lorsqu’il m’a sommé de m’expliquer. Il m’a traitée de noms horribles, que j’étais une traînée, une salope, la fille de Satan, une fille perdue, que je serai damnée pour l’éternité.

    J’ai été bannie de sa demeure puritaine, ce qui équivalait purement et simplement à être bannie de Macon’s Edge. Mon père m’ayant traitée d’apostat et de païenne, aucune de ses ouailles n’a pris ma défense.

    Je me retrouve seule devant une maison qui aurait dû être condamnée, au lieu d’être entourée de mes soeurs et des membres de la communauté.

    Un mélange de honte et de médiocrité me submerge. Je sais pertinemment que je n’ai aucune expérience de la vie, je suis pas débrouillarde pour deux sous. J’ai peur de franchir la porte. Qu’est-ce que je vais devenir si la maison n’est pas habitable ? J’ai pas la moindre idée de comment survivre hors de Macon’s Edge. Je sais pas me prendre en charge.

    J’entends encore les paroles de mon père. Comme quoi j’étais une ratée, une bonne à rien, une pécheresse qui ferait mieux de demander pardon à genoux à ceux qui ont la force, contrairement à moi, de regarder Satan dans les yeux et lui dire Non. Je bouillonne de rage. Je suis peut-être une incapable, mais plus pour longtemps.

    Je veux à tout prix lui prouver qu’il se trompe. J’ai pas besoin de lui. J’ai pas besoin de Macon’s Edge. Je peux survivre sans la communauté. Ça fait des années que j’essaie de me sortir de l’emprise de la religion. J’avais pas prévu que ce soit aussi brutal, je suis partie avec deux cents dollars en poche et quelques affaires empaquetées à la hâte.

    J’ai toujours appris à refouler mes émotions négatives, à les enfouir profondément, mais à l’instant T, la colère me submerge. Je traverse la cour poussiéreuse et monte les escaliers qui grincent. Je m’arrête devant la porte, ma main tremblante se pose sur le bouton de porte rouillé. Les craquements de la porte résonnent comme un avertissement. Je tourne le bouton et ouvre grand la porte.

    Dehors c’est cauchemardesque, dedans, c’est du Freddy Krueger pur jus. Impossible de mettre un pied devant l’autre, malgré les rayons de soleil qui éclairent la scène. Des toiles d’araignée et des ombres, ça pue le moisi à plein nez, tout me dit de détaler sans demander mon reste, je suis pas assez rebelle dans l’âme pour refuser.

    Je claque la porte et me précipite dans l’allée poussiéreuse vers Bessie, mon refuge. Je mets le contact, ma vieille copine démarre péniblement en crachotant, je passe la marche arrière et fiche le camp.

    Je repars en ville, sans but précis. J’ai nulle part où aller mais j’ai pas le courage de rester seule dans cette maison.

    J’essaie de refouler mes larmes mais l’une d’elles coule sur ma joue et c’est l’avalanche, un vrai torrent de larmes qui se mue en sanglots ininterrompus. Ça va pas du tout. Je me sens tellement mal que je suis contrainte de m’arrêter sur le bas-côté. Bessie crachote, s’ensuit une violente explosion, elle a rendu l’âme. Ma tête retombe tragiquement sur le volant, je sursaute tandis que le klaxon retentit.

    Un profond sentiment de solitude m’étreint, je suis effrayée et pleure à chaudes larmes. Mon père ne m’a jamais permis de pleurer. Une vraie dame doit faire preuve de douceur et se montrer forte. Exprimer ses émotions démontre un caractère égoïste et amer. Aucun homme ne voudrait d’une femme égoïste et amère. D’après le très pieux Révérend Gray, le rôle d’une femme est de soutenir son homme, et non de satisfaire ses désirs égoïstes. J’ai tant de fois réprimé mes sentiments durant toutes ces années que mon estomac ne doit être qu’un noeud d’émotions refoulées.

    Tout s’est enchaîné à la vitesse grand V. J’ai vécu en mode ‘pause’ pendant vingt-sept ans et soudain, j’ai appuyé sur ‘play’. J’ai dû apprendre à vivre hors de Macon’s Edge, à affronter le monde réel. Ces dernières semaines ont été un vrai cours intensif. À commencer par découvrir que mon fiancé était un coureur de jupons patenté qui me trompait depuis le début de notre histoire et ce, jusqu’à nos fiançailles, j’ai fini par coucher avec le premier venu.

    Depuis mon expulsion de Macon’s Edge, j’ai passé ces dernières semaines dans un motel perdu aux environs de Dallas.

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