CONSTANCE DEBRÉ L’INTRANSIGEANTE
Elle revient de New York. Post-Covid, la ville verticale lui a semblé à plat, odeur d’herbe partout, clopes à 18 dollars, échoppes fermées. Est-ce agréable de retrouver Paris la vieille ? Bof. Constance Debré donne rendez-vous dans une brasserie du bourgeois IX arrondissement. Cheveux ras, fin blouson de cuir, café et cigarettes vont s’enchaîner pour parler de son «Nom ». Ça commence par la mort lente du République, offre un terreau romanesque inouï. Pourquoi maintenant ? « J’ai toujours été atterrée par les pleurnicheries des adultes sur leur enfance. Papa-maman-et-mes-traumas est une religion qui m’ennuie et à laquelle je ne crois pas.» Ce n’est pas l’unique objet de la chose. L’ouvrage est plus fort, plus tendu, que les soucis et les détails parfois glauques d’une adolescence passée à subir la décadence parentale. « Nom » : un cri de colère, maîtrisé, qui surine que l’on doit tout balancer, attaches, parents, enfants, pour se construire, car «toute famille crée sa folie et l’alimente puisqu’elle ne tient que par elle». Pondre 170 pages sur les siens pour expliquer à quel point il est urgent et vital « de s’en foutre », n’est-ce pas contradictoire ? Debré esquisse un sourire : « Mon livre est plein de contradictions, bien sûr. Mais il ne s’agit pas de nier les faits de l’enfance, il s’agit de dire ça a existé à cette hauteur, en parler sans procès ni romanesque.»
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