À LA RECHERCHE DE L’ÉTAMPES PERDUE
Si vous cherchez un endroit où investir, pensez à Étampes. Le mètre carré n’est, pour l’heure, qu’à 2 000 euros, mais les prix pourraient bien s’envoler. Le comique Thomas VDB y a élu résidence il y a déjà quelques années. Le peintre figuratif qui monte, David Simonetta, vient d’y installer son atelier. C’est justement ce dernier qui avait conçu la superbe couverture de Rien n’est noir de Claire Berest, le livre grâce auquel elle a définitivement décollé (plus de 40000 exemplaires vendus en grand format, autant en poche, et plusieurs traductions). Quand la sœur d’Anne Berest1 a cherché une maison où prendre ses quartiers en dehors de Paris, la ville d’Étampes s’est vite imposée à elle et son compagnon, l’écrivain Abel Quentin (en lice pour le Goncourt 2019 avec le très bon Sœur), par ailleurs brillant avocat pénaliste.
La gloire d’Étampes remonte au xii siècle, quand Philippe-Auguste a fait fortifier le château. Il ne reste plus que les ruines du donjon, cette tour de Guinette qui domine les parages. Cela fait longtemps qu’on ne croise plus de seigneur à cheval. Depuis que Philippe Égalité a été guillotiné en 1793, plus personne n’a été duc d’Étampes – avec sa tête de mousquetaire du roi, AbelQuentin mériterait qu’on rétablisse le titre pour lui. Belle endormie, oubliée et déclassée, Étampes est une ville étrange, entre campagne et banlieue molle, avec des restes de cité médiévale et des rues pleines de gens qui n’ont pas l’air dans leur assiette – on y trouve le plus grand hôpital psychiatrique de l’Essonne, et visiblement les sorties sont autorisées. N’étant pas là pour interroger des fous, on sonne chez le couple d’écrivains.
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