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Adèle et Lee: Nouvelle à suspense
Adèle et Lee: Nouvelle à suspense
Adèle et Lee: Nouvelle à suspense
Livre électronique62 pages43 minutes

Adèle et Lee: Nouvelle à suspense

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À propos de ce livre électronique

Dans ce récit à deux voix, le drame effleure à chaque page avant de s'abattre, implacable.

Adèle a 13 ans quand elle arrive dans le collège où enseigne Lee. Un drame va les lier pour toujours.

Un scénario trash dans un style littéraire bicéphale, où Amérique et Europe se rejoignent.

EXTRAIT

Adèle

Nous roulions. Dans mon souvenir, nous traversions un de ces paysages américains avec ciel bleu pur sans le moindre nuage, lumière mordorée. (C’est impossible. Je le sais aujourd’hui, nous étions en France. J’avais cinq ou six ans, et déjà beaucoup trop d’imagination.)
Partout jusqu’à un mètre au-dessus du sol une sorte de poussière rouge voletait, tourbillonnait. Corneilles perchées sur les poteaux électriques et sur les fils. Boules de brindilles et de branchages roulant gracieusement au sol, poussées par le vent. Il ne manquait que Bip Bip et Vil Coyote pour que le paysage se confonde parfaitement avec celui de mon dessin animé préféré.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Personnages bien campés, psychologie maîtrisée, sens de la narration et du suspense, phrases alternant descriptions, analyses et formules choc, style s’adaptant dans l’alternance des points de vue de la jeune femme et du professeur, Adèle et Lee est une belle réussite. - Blog ePagine

À PROPOS DE L'AUTEUR

Mélikah Abdelmoumen est née en 1972 au Québec et vit depuis 2005 à Lyon.
Adèle et Lee est son premier ouvrage publié en France, après plusieurs romans remarqués au Canada dont Les Désastrées (VLB).
LangueFrançais
ÉditeurEmoticourt
Date de sortie6 févr. 2018
ISBN9782823900620
Adèle et Lee: Nouvelle à suspense

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    Aperçu du livre

    Adèle et Lee - Mélika Abdelmoumen

    Couverture

    Adèle et Lee

    Mélikah Abdelmoumen

    À propos

    L'auteur

    melikah

    Mélikah Abdelmoumen est née en 1972 à Chicoutimi, au Québec. Elle vit à Lyon depuis 2005. Adèle et Lee est son premier texte publié en France, après plusieurs romans remarqués au Canada, dont Les Désastrées, paru récemment aux éditions VLB.

    Les éditions Émoticourt

    Émoticourt est une maison d'édition numérique dédiée aux textes courts, inédits et de langue française. Lancée en mars 2012 à Paris, elle publie les œuvres d’auteurs reconnus (dont certains couronnés par le Goncourt de la Nouvelle) ou celles de nouveaux talents, avec une même exigence de qualité littéraire. Ce choix du numérique lui permet de publier nouvelles, recueils, carnets, nanoromans qui ne trouvent pas, en raison de leur format, leur place dans l’univers de l’édition papier.

    Dédicace

    Pour Marie-Hélène, qui m’a appris à oser faire mon cinéma

    Épigraphe

    Et maman guette – ah ! – et maman change les rats.

    Cet œil moite qui me suivra jusqu’à ce que je cède.

    Le crâne du cinéma dans l’eau du cinéma.

    Comme un manque de courage comme.

    La soupe à fantômes.

    Le livre à péchés.

    Roger DES ROCHES, Le Nouveau temps du verbe être

    I.

    Adèle

    Nous roulions. Dans mon souvenir, nous traversions un de ces paysages américains avec ciel bleu pur sans le moindre nuage, lumière mordorée. (C’est impossible. Je le sais aujourd’hui, nous étions en France. J’avais cinq ou six ans, et déjà beaucoup trop d’imagination.)

    Partout jusqu’à un mètre au-dessus du sol une sorte de poussière rouge voletait, tourbillonnait. Corneilles perchées sur les poteaux électriques et sur les fils. Boules de brindilles et de branchages roulant gracieusement au sol, poussées par le vent. Il ne manquait que Bip Bip et Vil Coyote pour que le paysage se confonde parfaitement avec celui de mon dessin animé préféré.

    Ma mère conduisait comme une tarée. Nous quittions encore une grande ville (ne me demandez pas laquelle) dont nous avions, selon son expression, « épuisé les possibilités professionnelles », pour aller tenter notre chance dans une autre.

    Elle portait ces lunettes de soleil trop grandes qui la faisaient ressembler à une mouche. Elle pleurait, larmes et rimmel en rigoles sur ses joues blêmes. Elle ressemblait à la mère dans Shining de Kubrick, en rouquine.

    Le vent qui entrait par les fenêtres ouvertes fouettait ses cheveux orange, sales, longs et emmêlés. J’avais froid et je sanglotais. De temps en temps, entre deux bouffées des cigarettes qu’elle allumait pas seulement l’une à la suite de l’autre mais l’une avec l’autre, elle me jetait un regard vacillant qui se voulait plein de self-control, et disait : « Arrête ton cinéma, Adèle. »

    Le rêve commence toujours quand je prends conscience que je suis condamnée à la réclusion à perpétuité. La raison importe peu, tout ce que je sais c’est qu’il y a eu injustice.

    La porte de la prison se ferme avec un cliquetis sinistre, j’ouvre les yeux et tout est inversé : je me réveille dans une cellule et c’est comme si toute ma vraie vie n’avait été qu’un rêve. La gardienne de la prison, la geôlière, n’est pas maman. Ce serait trop simple. C’est la prison tout entière qui est maman. Je suis condamnée à être enfermée en elle à perpétuité.

    Je me réveille toujours en hurlant, cette fois dans la vraie de vraie vie. Et alors c’est Lee, réveillé à son tour, qui cherche ses clopes à tâtons sur la table de chevet, nous en allume une chacun. Je me blottis, la tête au creux de son épaule, j’aspire la fumée, l’odeur rassurante de ses aisselles. Je pleure et il me berce. Nous continuons jusqu’à ce que, de nouveau, sommeil.

    Lorsque, le matin

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