Un dimanche soir. Nous sommes souvent atteints de ce que l’écrivain Joseph Ponthus appelait « la dimanchite », le blues du dimanche. Filons, pour se requinquer, sur les grands boulevards, au théâtre de la Porte Saint-Martin, où se joue la dernière du Journal de Paris, l’anxiolytique euphorisant administré par le docteur Baer. Ça tombe bien, la comédienne Eye (prononcez Éyé) Haïdara a été conviée par le maître de cérémonie, devenu un ami depuis le tournage de La Lutte des classes(2). À un moment, Édouard Baer apostrophe Eye qu’il a repérée dans la salle. Manière de célébrer une proximité respectueuse de grand à grande. « Édouard? Un génie! » s’enflamme-t-elle en préambule, encore chamboulée par ce feu d’artifice de personnages loufoques.
bouche immense, front vertigineux, la comédienne, vêtue d’un ensemble de lin blanc signé Agnès B., aimante au point de nous intimider. Au premier abord. Nous sommes maintenant au bar d’un hôtel proche du théâtre. Pour Eye, ce sera un thé vert, sa drogue, pour nous un verre de bourgogne, notre vaccin dominical. Personne, à moins d’avoir hiberné et Adèle du la comédie pyrotechnique du tandem Nakache-Toledano qui l’a rendue familière du grand public, la trentaine passée. La voici dans dramédie en terre minée que peut être l’amitié, et où Eye retrouve des partenaires de tournages passés, parfois proches dans la vie, Manu Payet, Nicolas Duvauchelle, Bérénice Bejo… Soit un groupe soudé qui, suite à un évènement dramatique imprévu, va devoir affronter les faux-sem-blants et les vérités parfois mauvaises à dire… Eye Haïdara y joue une célibataire sensible aux beaux gosses, . On lui cite deux « punchlines » qui nous ont plu: D’accord, ou pas? approuve la comédienne. Et celle-là aussi sonne juste: Réponse: On lui demande si elle a vécu comme dans le film des formes cruelles de trahison: