« Psychopompe », d’Amélie Nothomb, éd. Albin Michel, 162 pages, 18,90 euros.
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AMÉLIE NOTHOMB PREND SON ENVOL
Fantaisiste comme jamais, Amélie Nothomb poursuit son autobiographie en invitant une nuée de volatiles qui l’auraient déterminée à prendre la plume. Gamine aux pensées et aux émotions sophistiquées, la fille de diplomate a beau être trimbalée de Tokyo à Dacca, de Pékin à New York, elle s’aperçoit au Japon que les oiseaux sont « la clé de [son] existence ». Dès lors, les gazouillis l’enchantent, l’engoulevent l’éblouit. Quant à son canari Sirroco, il a beau être moins tendre envers elle que Godzilla, le Titi qui se pose sur l’épaule de sa copine Dahlia, ses chants ont leroman de Nothomb une sincérité touchante. Sans doute parce qu’il s’agit avant tout d’une déclaration d’amour à Patrick, son père disparu, avec lequel elle confie poursuivre une conversation jusqu’au-delà de la mort. Bizarrement, là, on y croit. Car on comprend que pour la plus excentrique des Belges, être farfelue relève de la politesse… une manière élégante et pudique de masquer sa peine.