Rendez-vous pris dans un café de la place des Vosges, à Paris. Michel Blanc arrive, ponctuel comme à son habitude, s’attable devant un verre d’eau pétillante, impatient de défendre son nouveau film, Marie-Line et son juge, de Jean-Pierre Améris. Une comédie dramatique et sociale, dans laquelle il incarne un magistrat inflexible venant en aide à une jeune femme paumée qu’il a condamnée au tribunal (interprétée par la chanteuse Louane).
Par les temps qui courent, la bienveillance devient rare au cinéma ?
On en trouve quand même, faut pas exagérer ! Mais parfois, ça dégouline un peu trop de bons sentiments. Nous, on évite cet écueil. Ce qui m’a plu dans, outre l’écriture, c’est la nature même du rôle que Jean-Pierre Améris me proposait : un fonctionnaire psychorigide, au service de la justice et de l’État. J’admire ceux qui, par leur métier, pensent qu’il y a quelque chose de plus important qu’eux : les magistrats, les militaires, les prêtres… Totalement investi dans son travail, mon personnage en parle de manière définitive, péremptoire et très juste. Il va renouer avec une vie qu’il croyait perdue au contact