Combattre ses instincts

Par K. Matthew

Liam Oliver accepte difficilement le fait d’être un loup-garou. Il a passé toute sa vie à rejeter tout ce qui le liait à sa meute. Trouver une compagne n’entre pas dans son cadre de vie. Il n’a absolument aucun intérêt à tomber amoureux ou à fonder une famille, comme un loup doit le faire. Il est convaincu qu’il a réussi à vaincre sa nature sur ce front.

Lorsque l’e-mail d’une employée mécontente atterrit sur son bureau, Liam est confronté à la tâche de renvoyer l’expéditrice. Mais lorsqu’il découvre qu’elle est sa destinée, Liam constate que faire face à la situation est un peu plus difficile que ce qu’il a fait jusqu’à présent.

• Langue: Français
• Éditeur: BadPress
• Date de sortie: 4 mars 2021
• ISBN: 9781071590478

Aperçu du livre

CHAPITRE UN

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Liam Oliver était un connard. Peut-être que l’appeler un connard était un peu extrême, mais il s’était préparé pour ne pas être la personne la plus sympathique. Des années de lutte pour sortir d’un destin gravé dans la pierre lui avaient donné un sentiment de droit. Personne n’avait jamais échappé au style de vie de la meute. Liam avait été le premier. Et bien qu’il soit toujours proche de sa famille, il refusait de retourner à leurs habitudes.

Né dans une vie de réclusion et de tradition, il avait tenté dès son plus jeune âge de briser le moule. Étouffé par les attentes et les croyances de sa famille, il s’était enfui juste après le lycée et avait forgé sa propre vie — une vie très réussie.

À seulement vingt-cinq ans, Liam avait construit son entreprise à partir de zéro. Être un alpha avait ses avantages. Liam avait de l’intelligence, du charme, une belle apparence et toutes les autres qualités qui lui permettaient d’accéder facilement à un rôle de leadership dans la société moderne.

Ce n’est qu’après avoir établi sa richesse qu’il avait renoué avec sa famille. Au début, il avait été inquiet, pensant qu’ils allaient essayer de le forcer à revenir aux anciennes méthodes. Ils avaient essayé, mais Liam n’avait rien cédé. La meute devait l’accepter tel qu’il était — accepter qu’il voulait être un alpha du monde réel, pas des loups.

Que Liam veuille l’admettre ou non, il subissait l’attraction de la forêt. Il avait finalement acheté une propriété et avait construit un manoir à la périphérie de la ville pour pouvoir courir comme un loup, bien qu’il refusait de le dire au reste de sa meute. Ils le savaient cependant. Peu importe la distance qui le séparait d’eux, ils pouvaient le sentir quand il bougeait. La distance était la seule chose que Liam pouvait se permettre pour se tenir à l’écart.

Malgré son désir d’être humain, le loup était toujours en lui. Il avait une audition et un odorat incroyables, et dès qu’il avait atteint la puberté, le besoin de s’accoupler était devenu fort. Liam avait couché avec plus de femmes qu’il ne pouvait s’en souvenir. Si quelque chose était la preuve qu’il avait échappé à son destin de loup, alors c’était certainement cela.

Lorsqu’un loup-garou arrivait en âge de se reproduire, il devenait sensible au pouvoir de « l’union ». On disait que chaque loup-garou avait une compagne quelque part. « Cette personne » n’était pas seulement quelqu’un que vous aviez rencontré et dont vous étiez tombé amoureux. « L’autre » était bien plus. Lorsque vous posiez les yeux sur cette personne pour la première fois, c’était comme si rien d’autre au monde n’avait d’importance. Vous viviez pour elle et seulement pour elle.

De tous les louveteaux nés à peu près à la même époque que Liam, il était le seul loup-garou qui n’avait pas encore trouvé sa compagne. Habituellement, l’alpha était l’un des premiers à établir la connexion. Jamais auparavant il n’avait été le dernier.

Liam s’en fichait cependant. En fait, il préférait sa vie ainsi. À presque trente ans, il s’était convaincu qu’il avait battu sa nature sur ce front aussi. Sûrement, après avoir couché avec des centaines de femmes, après avoir été exposé à plus de femmes chaque année que la plupart des loups-garous ne sont exposés dans toute leur vie, il l’aurait déjà rencontrée.

Et dans son esprit, il avait gagné. Il avait évité de prendre la direction de la meute. Il avait échappé à une vie d’une simplicité terne. Il n’avait pas un tas de louveteaux autour de lui, prenant son temps et dépensant son argent. Il était devenu aussi proche de l’humain que n’importe quel loup-garou. Et il ne changerait ça pour rien au monde.

C’était juste un autre après-midi comme les autres au bureau. L’horloge tournait jusqu’au dernier quart de la journée. Le travail était presque terminé et il était temps de passer à l’une des parties préférées de Liam dans son travail. Virer des gens.

Bien sûr, il aurait pu laisser aux ressources humaines le soin de faire le sale boulot. N’était-ce pas la moitié de ce pour quoi ils étaient embauchés ? Mais Liam avait une petite jubilation à regarder les visages des gens alors qu’il leur enlevait leur gagne-pain. Il aimait particulièrement ceux qui imploraient. Pourtant, voir les femmes pleurer le gênait un peu, outre le fait qu’il n’avait pas vraiment de sympathie pour elles. Même s’il aimait licencier les gens, il ne le faisait jamais sans raison. Non. Les gens ne venaient voir Liam que lorsque c’était la toute dernière limite, quand ils avaient fait quelque chose de si irrévocablement mauvais qu’il n’y avait pas moyen d’en revenir.

Heureusement, ses employés le craignaient suffisamment pour qu’il ne passe pas une grande partie de son temps à renvoyer des gens. Habituellement, un ou deux fichiers se retrouvaient sur son bureau par jour. C’était plutôt bien pour une entreprise de près de dix mille personnes. Le plus grand nombre de personnes qu’il avait licencié en un jour était douze. Aujourd’hui, il y avait trois dossiers sur son bureau.

Les deux premiers cas étaient assez typiques. Un employé avait eu trop d’absences, ce qui était la principale raison pour laquelle une personne était renvoyée d’UPaper. Un autre avait échoué sa période d’essai de 90 jours dans le département de production. Si vous ne parvenez pas à apprendre le métier en trois mois, vous n’avez pas besoin d’y travailler.

Le troisième fichier fit sourire Liam. C’était les personnes avec lesquelles il aimait le plus avoir affaire. Une mademoiselle Charlotte Waters avait été arrêtée par le service de sécurité informatique pour avoir envoyé des courriels calomnieux à une autre employée. Heureusement pour l’autre employée, elle avait été assez intelligente pour ne