Histoires de famille
8 –RÉSUMÉ: Sous le charme de la veuve Echenoz, Robert multiplie les visites et rien ne le rend plus heureux que de partager des moments avec elle. Il finit par quitter Adélie pour vivre chez Marie-Louise. Quand la marraine d’Adélie lui conseille de divorcer, l’épouse bafouée ne peut se résoudre à rompre ce lien qui l’unit à son cher Robert pour la vie. Désormais, les anciens époux ne communiquent plus que par des messages laissés dans les poches de Daniel. L’enfant mène une drôle de vie, entre sa mère anéantie et son père qui vit dans la maison d’en face. Entraîné par ses frères, Robert s’engage peu à peu dans la Résistance, en menant de petites opérations. (Voir Veillées nos 3515 et suivants.)
Les opérations auxquelles Robert participait visaient à mettre des bâtons dans les roues des Allemands. Il avait aidé, par exemple, à scier, de nuit, un poteau électrique, barrant ainsi une route qu’ils empruntaient chaque jour, ou bien inondé un chemin de traverse qu’ils prenaient souvent et dans lequel leur véhicule s’était copieusement embourbé.
Quel plaisir ç’avait été de les entendre, caché dans un fourré, pester dans leur satanée langue et salir leurs beaux uniformes à pousser en vain leur voiture dont les roues patinaient et projetaient une épaisse boue!
Petits tracas pour l’occupant certes (sévèrement punis toutefois si les coupables étaient découverts), mais petites pierres apportées à l’édifice de la Résistance. Cependant, la lutte s’intensifia bientôt et s’organisa en réseaux quasi-militaires. Une armée secrète était en train de se constituer. On prit plus de risques: Robert et ses frères s’approchèrent un soir dangereusement de l’école d’Hautmoncey, dont les Allemands avaient réquisitionné une partie pour installer une de leurs casernes, afin de sectionner un câble électrique du groupe électrogène qui les alimentait en électricité.
Marie-Louise applaudissait des deux mains, tandis qu’Adélie, confite dans son amour perdu, restait sourde à toute cette agitation souterraine dont sa marraine, qui en suivait les moindres péripéties, l’entretenait pourtant.
