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La falaise aux secrets
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Livre électronique258 pages3 heures

La falaise aux secrets

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À propos de ce livre électronique

Pierre Lechat est un jeune journaliste d’investigation. Pour lui tout est sujet à enquête, jusqu’au jour où une séance d’hypnose à laquelle il assiste, révèle une énigme familiale. Le jeune homme désœuvré se transforme alors en enquêteur consciencieux. Que s’est-il passé au Moulin sous la falaise de Chartreuse et cinquante ans plus tôt dans une ferme des Cévennes ? De rebondissements en rebondissements, il dévoilera les secrets de famille jusqu’à bouleverser l’ordre établi et transformer les amitiés. Finalement de cette aventure naîtra une nouvelle dynastie.
LangueFrançais
Date de sortie11 mars 2021
ISBN9791029011436
La falaise aux secrets

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    La falaise aux secrets - Yves Rossetto

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    La falaise aux secrets

    Yves Rossetto

    La falaise aux secrets

    Roman

    Les Éditions Chapitre.com

    31, rue du Val de Marne 75013 Paris

    Du même auteur

    Le mystère François B. aux éditions Chapitre.com, 2020, coauteur Jean Orset

    Livia, aux éditions Chapitre.com, 2020

    Illustration couverture : © Laurine Tournois

    © Les Éditions Chapitre.com, 2021

    ISBN : 979-10-290-1143-6

    Un mensonge est un mensonge, et en soi intrinsèquement mauvais, qu’il soit dit avec de bonnes ou de mauvaises intentions.

    Emmanuel Kant (1724 – 1804)

    À mes huit de cœur

    Chapitre 1

    Mai 1970

    Inger, où es-tu ?

    Déjà deux heures que Jean tournait avec sa voiture, dans les environs de la ferme, mais toujours pas de van orange en vue et pas la moindre trace d’Inger. Rien, il ne voyait rien. Ce n’était pas possible Robert lui avait menti, elle ne pouvait pas s’être volatilisée ainsi, sans lui avoir dit adieu, sans même lui avoir laissé le moindre signe. Il devait continuer à chercher, il la trouverait, il en était certain. Tout à l’heure quand il s’était battu avec Robert, c’était parce que celui-ci ne voulait pas lui dire la vérité sur sa disparition. Robert faisait bien deux têtes de plus que lui, aussi il lui avait été facile de le maîtriser et de le remettre de force dans sa voiture. C’était le meilleur moyen, pour Robert, de couper court à toute discussion.

    Jean n’avait aucun atome crochu avec cet ingénieur. Ils vivaient dans deux mondes bien différents, lui au service de la population, en tant que médecin de campagne, l’autre dans son monde parallèle, fait du refus de la société et centré sur lui-même.

    Entre ces deux univers, Jean avait trouvé, Inger, sa petite poupée suédoise : une fille belle, gentille, intelligente, avec qui il s’était immédiatement senti bien. Ils s’étaient découverts beaucoup de points communs ; ils avaient des discussions sans fin et leurs après-midi étaient passionnés. Ce n’était pas possible qu’elle soit partie avec des hippies sans lui laisser la moindre information sur son départ.

    Il continua sa recherche en s’éloignant de plus en plus de l’Estréchure. À plusieurs reprises dans l’après-midi, il lui semblait voir sa silhouette au loin, mais à chaque fois, arrivé à proximité il fallait bien qu’il se rende à l’évidence, ce n’était pas elle. Il ne comptait plus les aller-retour qu’il avait faits cet après-midi-là, entre la ferme et son cabinet. Il conduisait comme un zombi, les yeux pleins de larmes, et répétant sans cesse « Inger, où es-tu ? ». Mais rien, pas le moindre indice, et aucune possibilité de la joindre. Il ne voyait que la même route qui longeait les mêmes champs qui bordaient les mêmes forêts.

    Jean se demandait si elle était vraiment partie de la maison. Est-ce qu’elle avait été accidentée et que Robert avait voulu le lui cacher. Avait-elle été agressée, comme lui, par Robert ? Que de questions il se posait sans jamais avoir la moindre réponse plausible !

    Le soir commençait à tomber sur les Cévennes. La forêt prenait sa robe de nuit, vert sombre, et les quelques rares rayons du soleil venaient mourir au-dessus du sommet de la montagne.

    Il savait qu’il devait reprendre son service vers 19 heures. Ses malades n’attendraient pas qu’il règle ses propres problèmes et lui en feraient le reproche. Il passa prendre sa trousse au cabinet, écouta son répondeur, et démarra ses visites.

    Toute la nuit en allant de ferme en ferme, de malade en malade, il cherchait sans cesse dans la campagne, celle qu’il savait être la femme de sa vie. Il espérait qu’elle apparaîtrait au détour d’un virage.

    À la ferme le discours que Robert tint à tous ne souleva pas de question. Les colocataires s’étaient regardés sans rien dire, mais leur détachement laissait penser qu’ils n’en croyaient pas un mot.

    Comme d’habitude l’après-midi chacun avait repris ses activités ; la traite des chèvres ne pouvait pas attendre et la fabrication du fromage devait suivre dans la foulée. Il y avait entre-temps également la vérification de l’affinage des produits qui étaient en cave.

    Louise ne croyait pas au départ d’Inger. Depuis le premier jour où elle était arrivée, elle se doutait que cela se terminerait mal. Elle s’était tenue à l’écart d’elle pour mieux l’observer. Elle connaissait Robert, son mari, et sa soif sexuelle qui le poussait à entreprendre tout ce qui lui passait par la tête.

    Si la petite lui avait résisté, que s’était-il passé ? Elle fit le tour de la maison, auscultant les moindres recoins, cherchant la plus petite trace de sang ou de bagarre. Rien, elle ne trouva que quelques vêtements que la jeune femme avait sûrement oubliés en partant à la hâte.

    Pourquoi serait-elle partie aussi vite sans prévenir son amoureux et sans leur dire au revoir ? On ne passe pas des mois ensemble sans avoir quelque tristesse à se quitter.

    Louise se demandait bien ce que Robert avait pu lui faire. Elle n’osait pas penser au pire. Il leur avait dit qu’elle était partie pour de la drogue. Elle savait qu’Inger prenait du LSD, mais elle n’était pas assez accro pour tout abandonner, même son amour.

    Cet après-midi-là, elle ne s’occupa pas des chèvres. Après avoir passé la maison au peigne fin, elle fouilla tout autour et les prairies environnantes. Comme elle ne trouvait rien, elle continua ses recherches dans la forêt avoisinante. Elle rentra tard, épuisée sans rien avoir trouvé.

    Qu’était devenue Inger ?

    Lors du repas du soir, autour de la grande table de bois, ils étaient tous muets. Le plafonnier dispensait sa lumière blafarde qui accentuait encore plus le caractère cynique de la scène. Robert présidait et son regard noir et dur scrutait chacun comme pour l’obliger à se taire. Personne ne disait rien, tous pensaient à elle, mais personne n’osait le dire.

    Chacun avait l’espoir que le lendemain, elle reviendrait comme si rien ne s’était passé. La vie reprendrait comme avant et cette journée n’aurait jamais existé. Du moins, c’est ce qu’ils espéraient…

    Chapitre 2

    Paris mai 2019

    Comme à l’accoutumée, en cette fin d’après-midi, Pierre errait dans les rues de Paris, les bras ballants, le jean en bas des fesses et l’air totalement désœuvré. La ville était calme, les boutiques baissaient leurs rideaux, les passants se faisaient plus rares. Ce samedi aurait pu être identique aux autres, mais il s’est avéré, en réalité, être le grand tournant de sa vie.

    Il avait passé une journée tranquille à bouquiner sur les quais de Seine et il hésitait à rentrer chez ses parents ; il aurait droit comme d’habitude au concert en stéréophonie de son père qui lui dirait de se prendre en main et de sa mère qui le défendrait comme s’il avait dix ans…

    Il avait envie de prolonger les bons moments qu’il vivait et décida de répondre à l’invitation de copains qui organisaient une soirée pour fêter l’obtention de leur diplôme de fin de cycle universitaire.

    Lui avait arrêté ses études au grand dam de ses parents. Il voulait être inspecteur de police ; sa passion c’était l’enquête, la recherche de la vérité, le retour dans le passé pour mieux expliquer le présent. Il avait attaqué une faculté de droit, mais très vite s’en était détaché ; le par cœur des textes de loi, les heures en amphithéâtre avaient vite eu raison de sa motivation. Il s’était mis à écrire sur tout ce qu’il voyait autour de lui, sur ce qu’il cherchait à comprendre et aujourd’hui cela lui permettait de faire quelques piges pour des journaux à sensation. Bien sûr il n’en vivait pas et c’était toujours maman et papa qui veillaient sur leur fiston prodigue. Heureusement pour lui, il était fils unique et n’avait donc pas de concurrence à la maison.

    Ses parents lui allouaient un revenu mensuel qui lui permettait de se loger et de se nourrir ; à lui de trouver le complément pour les distractions. Ce style de vie semblait bien lui convenir, mais il rêvait d’un poste de journaliste d’investigation et également d’avoir la possibilité d’écrire un roman.

    Il longea l’avenue de Suffren et déboucha sur la Seine. Des péniches étaient amarrées un peu plus loin. À la musique assourdissante qu’il entendait, il comprit vite laquelle était le lieu de rendez-vous des fêtards.

    Le jour commençait à décliner, les monuments prenaient leurs habits de soirée, fait de l’or du soleil couchant et de la pénombre violacée de la nuit naissante.

    Il monta sur la péniche avec précaution, car il savait qu’il n’avait pas le pied marin et se jeta dans le grand bain de la soirée.

    Déjà la moitié de la boîte était envahie par les danseurs. Ce n’était pas encore les divagations des alcoolisés ou des camés. Tout le monde était net, les discussions allaient également bon train.

    Il connaissait la plupart des participants. Dans ce type de fête, il retrouvait souvent les mêmes têtes.

    Il passait de l’un à l’autre échangeant des souvenirs de fac avec les uns, des commentaires d’actualité avec les autres. Les filles s’étaient mises sur leur 31. Il aimait bien cette atmosphère où personne ne se posait de question existentielle, mais profitait simplement du temps présent.

    Il était plongé dans ses réflexions quand il l’aperçut. Elle était tellement différente des autres qu’il ne pouvait pas la rater.

    Il ne s’approcha pas d’elle, mais l’observa de loin, faisant mine de parler au disc-jockey. Elle sirotait tranquillement son verre, accoudée au comptoir du bar.

    Elle était assez grande, brune, avec des yeux bleus étincelants. Elle était habillée simplement avec un petit dessus noir brodé et un pantalon slim qui mettait en valeur la forme de ses hanches.

    Enfin il la regarda et elle lui sourit. Pierre considéra que la glace venait d’être rompue et s’approcha d’elle, avec son air nonchalant de journaliste baroudeur.

    – Salut, je m’appelle Pierre, tu m’offres un verre ?

    – Moi, c’est Justine, alcool ou pas ?

    – Alcool.

    – Il n’y a que de la sangria.

    – Alors jus d’orange s’il te plaît.

    Ils passèrent cinq bonnes minutes, à boire leurs verres en regardant les autres danser. Il se demandait s’ils allaient passer leur soirée comme ça et il était prêt à changer d’endroit lorsqu’elle intervint et lui dit :

    – Franchement ce genre de soirée m’ennuie, je vais m’en aller. Tu viens avec moi, je vais me balader sur les quais.

    Il ne savait pas pourquoi il avait accepté, mais aujourd’hui il ne le regrettait pas.

    Ils étaient partis en longeant la Seine. La nuit tombait lentement, les monuments entraient lentement dans le noir et les projecteurs un à un les illuminaient. Le clair de lune irradiait la surface de l’eau et les pavés renvoyaient la chaleur du jour. Pierre marchait à côté d’elle, il ne parlait pas, il semblait plongé dans ses pensées.

    Elle le regardait ; il n’était pas bien beau, un long nez un peu crochu, un front haut dessiné à la façon intellectuelle, une bouche aux lèvres bien marquées et une tignasse qui lui descendait jusqu’aux épaules. L’étudiant type comme on aurait pu l’imaginer dans Spirou. Par contre il n’avait pas de col roulé tricoté par maman, mais un élégant tee-shirt bicolore. Elle se demandait ce qui lui avait pris de l’inviter à cette balade nocturne.

    Pierre feignait de ne pas voir qu’elle l’observait. Il se sentait bien avec cette fille. Tout à l’heure au bar, il l’avait bien observée. Elle était mignonne avec de longs cheveux châtains, des yeux maquillés légèrement et une expression mêlant une certaine fragilité et un côté super sexy.

    Ils marchaient depuis dix bonnes minutes et n’avaient échangé aucune parole quand brusquement Pierre lui demanda :

    – Ça te dirait d’aller faire un tour dans les catacombes.

    Elle ne savait que penser, car elle connaissait l’interdiction de se rendre dans ces lieux, mais ce soir, l’envie d’enfreindre les convenances la poussa à lui dire oui.

    Il lui prit la main et l’entraîna par une petite porte dérobée, dans le monde des ténèbres. Elle était un peu effrayée par cette mort qui rôdait tout autour d’eux ; elle ne savait pas pourquoi elle faisait confiance à ce garçon, mais bizarrement elle se sentait rassurée en sa présence. Après avoir longé des empilements de crânes et d’os, ils arrivèrent dans une grotte assez imposante.

    Les murs étaient tagués jusqu’au plafond, ce qui dénotait avec les empilements qu’ils venaient de longer.

    Des dizaines de bougies éclairaient le lieu, reflétant sur la pierre, les ombres vacillantes des participants ; une douzaine de garçons et de filles étaient réunis, plaisantaient, riaient, buvaient et fumaient. L’ambiance était chaleureuse et Pierre semblait connaître tout le monde. Il laissa Justine pour aller dire un mot à chacun, ponctué systématiquement d’une tape dans le dos.

    Justine, observait son manège, écoutait les conversations. Ce qui lui parut bizarre, c’est que personne ne l’appelait Pierre, mais tous : Félix. Quand il eut fini son tour d’embrassades, il la rejoignit et de suite elle lui demanda :

    – Pourquoi Félix et pas Pierre ? C’est ton deuxième prénom ?

    – Non, je m’appelle Pierre Lechat et tout le monde m’appelle Félix, comme Félix le chat… et Lechat retombe toujours sur ses pattes !

    Elle éclata de rire ; elle ne savait pas si c’était parce qu’elle trouvait cela risible ou plutôt si c’était la peur de fréquenter ces lieux qui se dissipait sous cette forme.

    Toute la nuit, ils parlèrent à bâtons rompus, rien n’était tabou. La politique, la peinture, la littérature, la vie quotidienne rien n’était laissé au hasard et tous les deux avaient leur approche très personnelle.

    Pierre avait trouvé que Justine était une fille très pertinente.

    Pour Justine, lui n’était pas un garçon du tout conventionnel. Elle appréciait sa façon d’aborder les sujets, de chercher à comprendre avant de donner son avis définitif.

    Il était fait pour sa passion, pour l’investigation. Quelque part, elle l’enviait de vivre librement comme il le faisait. Bien qu’ayant toujours la tête ailleurs, il avait une aptitude à s’adapter à toutes les situations, et à se faire admettre par tous, sans restriction.

    Elle était Docteur en pharmacie et travaillait dans une officine du XIVe. Elle avait une vie beaucoup plus classique, son environnement professionnel lui plaisait, le titulaire était sympathique et sa collègue pharmacienne également, compétente et à l’écoute.

    Elle se demandait quels étaient leurs points communs, sinon celui du plaisir de partager des discussions sans fin.

    Ils rentrèrent vers 7 heures du matin à leurs appartements. Dans le métro qui les ramenait, ils étaient attristés de voir tous ces gens muets, à moitié endormis, qui partaient travailler. Eux, souriaient, étaient en forme et allaient se coucher.

    Ils se séparèrent à la sortie du métro. Il habitait à quelques centaines de mètres du studio de Justine. Ils échangèrent leur numéro de portable et se donnèrent rendez-vous pour le lendemain soir, vers 20 h 30 au bar à rhum, après le travail.

    Toute la journée, Pierre pensa à cette fille qu’il avait rencontrée. Elle était vraiment très différente de celles avec qui il avait l’habitude de sortir. Elle était posée, l’écoutait, avait le sens de l’humour et surtout elle avait immédiatement intégré ce besoin qu’il avait de chercher à comprendre.

    Les discussions qu’ils avaient eues n’étaient pas restées superficielles comme avec les autres filles. Elle était scientifique, pragmatique et chaque fois, elle argumentait ses réflexions. En plus elle était vraiment mignonne et il se voyait bien en faire sa copine.

    Justine n’avait pas eu le temps de s’apprêter, car elle avait eu des clients jusqu’à 20 heures 30 et c’est avec une bonne demi-heure de retard qu’elle arriva au rendez-vous.

    Pierre était là, il l’attendait, tranquillement assis en mezzanine. Il ne fit pas de commentaire sur l’heure, et se contenta de lui sourire et de lui demander ce qu’elle voulait boire.

    Un mojito fera l’affaire.

    En riant, il lui dit :

    – J’avais peur de ne pas te reconnaître, car je ne t’ai vu que de nuit !

    Elle apprécia cet humour, alors que les autres garçons se seraient contentés de grogner à cause du retard.

    Elle lui rétorqua qu’elle le trouvait plus beau de jour que de nuit. Il a rougi, et lui a répondu qu’il en était de même pour elle.

    Une fois les verres vidés, ils s’en allèrent au cinéma.

    Pierre avait choisi un film policier. Justine s’en serait doutée ! Avant même la fin, il avait découvert qui était l’assassin !

    Leur deuxième soirée avait été tout aussi agréable que la première. Pierre avait été attentionné et ils avaient tous les deux l’impression de se connaître depuis longtemps.

    Ils se sentaient vraiment bien ensemble.

    Ils flirtèrent encore quelques jours, mais très rapidement, ils emménagèrent ensemble dans le studio de Justine. Les placards étaient déjà bien pleins, mais ce qui encombrait l’appartement ce n’était pas le jean et les quelques chemisettes de Pierre, mais ses guitares qu’ils conservaient toujours à portée de main. Pour se changer, il avait toujours recours à la maison de papa et maman, où il avait conservé sa chambre et toute sa garde-robe.

    Très vite ils vécurent comme un vrai couple et Pierre la présenta rapidement à ses parents.

    Ceux-ci les invitèrent un soir à un dîner chez eux où ils n’étaient que tous les quatre. Le père, haut fonctionnaire au ministère des Finances parla simplement à Justine, comme si elle était de la famille depuis des années. Il l’invita à se méfier de son fils, car il était très attachant, et qu’il finissait par être collant. Lui en savait quelque chose, car il le voyait encore tous les jours venir à la maison.

    Sur ce, sa mère rétorqua qu’il était encore jeune pour voler de ses propres ailes… le pauvre poussin !

    C’était une très belle femme avec beaucoup de classe. Elle travaillait pour une agence de communication et organisait des soirées prestiges pour les grandes sociétés. Elle vouait un amour sans borne à son fils et ce dernier faisait ce qu’il voulait d’elle.

    Jamais elle ne lui aurait fait le moindre commentaire désobligeant. Elle fit le maximum pour mettre Justine à l’aise.

    Cette prise de contact avec la famille avait été très agréable et ne s’était jamais démentie par la suite.

    Ils habitaient l’appartement de Justine, un petit logement de 30 m2, comprenant une grande pièce, une cuisine et une salle de bain. Les quelques achats qu’ils avaient faits pour le rendre convivial représentaient pour eux un véritable investissement et ils avaient même fait installer la fibre pour pouvoir surfer facilement sur le NET.

    Alors que tout se positionnait pour le mieux, une nouvelle vint bouleverser leur vie.

    En rentrant du travail, un soir à 20 heures, Justine trouva Pierre assis à la table de la cuisine, une lettre à la main. Il avait l’air grave et triste en même temps.

    – Que se passe-t-il, Pierre, une mauvaise nouvelle ?

    Elle ne savait pas comment elle allait recevoir la réponse et s’était immédiatement assise.

    – J’ai trouvé du travail ! lui répondit-il.

    – C’est super, tu devrais sauter de joie, je ne comprends pas que tu fasses une telle tête !

    – Je suis content, mais c’est à Tours. Et je ne veux

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