Le rendez-vous
Kate se plaisait à Boston. Elle y était née, y avait fait ses études d’infirmière, y avait obtenu son diplôme.
Elle n’avait pas encore eu le temps d’exercer quand elle s’était mariée avec Jack, jeune dessinateur industriel. Peu de temps après, celui-ci avait été muté à Dallas, dans une succursale de son entreprise. Elle avait dû le suivre. Le salaire de Jack n’étant pas mirobolant, elle s’était vite mise en quête d’un emploi. Elle l’avait trouvé sans difficulté à l’hôpital principal, mais l’avait vite regretté. Les horaires n’étaient jamais les mêmes et elle travaillait souvent de nuit.
Ça avait dû être l’une des raisons pour laquelle Jack, souvent seul le soir, s’était mis à la tromper. Elle avait appris sa trahison en rentrant chez eux, pour une fois plus tôt que prévu : elle l’avait surpris dans leur lit avec la serveuse du bar du coin de la rue !
Dès que le divorce avait été prononcé, elle s’était empressée de quitter cette ville où elle ne s’était fait aucun ami.
Boston lui manquait. Ses parents étaient décédés mais il y avait encore là-bas sa sœur et quelques anciennes copines qu’elle aurait plaisir à retrouver.
Elle s’était félicitée de sa décision quand, peu de temps après son départ de Dallas, le 22 novembre 1963 exactement, elle avait appris que l’on venait de transporter d’urgence John Fitzgerald Kennedy au Parkland Hospital : l’hôpital où elle avait travaillé et où elle aurait sans doute assisté aux derniers instants du président.
Une image qu’elle aurait eu du mal à chasser de sa mémoire.
La chance lui avait souri dès son retour à Boston. On lui avait proposé un poste dans un laboratoire d’analyses médicales. Elle remplacerait une infirmière partie à la retraite.
Elle avait sauté sur l’occasion.
Fini les horaires décalés, les nuits de garde, les dimanches où l’on travaillait jusqu’à pas d’heure.
Fini les moments terribles où l’on appelait les brancardiers pour sortir de sa chambre un patient qui
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