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Le petit bracelet de soie
Le petit bracelet de soie
Le petit bracelet de soie
Livre électronique246 pages3 heures

Le petit bracelet de soie

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À propos de ce livre électronique

Suite à un cauchemar fait en s’endormant en bord de Loire, Pierre Lechat, jeune journaliste, va tout abandonner de sa vie présente : sa compagne, son travail, sa ville. Il va alors, se lancer à corps perdu dans l’enquête de la disparition, au pied du château de Chaumont, il y a plus de quinze ans, de la petite Pauline. Il va organiser ses recherches, au fil de ses rencontres, à Blois, à Chaumont sur Loire, au Mustang, pour finir aux Sables d’Olonne. Une fois le mystère levé, comprendra-t-il enfin, pourquoi cette histoire avait revêtu autant d’importance pour lui.
LangueFrançais
Date de sortie18 août 2022
ISBN9782312124865
Le petit bracelet de soie

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    Le petit bracelet de soie - Yves Rossetto

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    Le petit bracelet de soie

    Yves Rossetto

    Le petit bracelet de soie

    Roman

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    Le mystère François B, coauteur Jean Orset, aux Éditions Chapitre.com, 2020

    Livia, aux Éditions Chapitre.com, 2020

    La falaise aux secrets, aux Éditions Chapitre.com, 2021

    La promesse de lendemains heureux, aux Éditions Chapitre.com, 2021

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12486-5

    On passe la plus grande partie de la vie à mal faire, une grande partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce que l’on devrait.

    Sénèque

    À mes 8 de cœur.

    Pauline a disparu

    Pour Pierre, jeune journaliste, ce jour d’été ne différait en rien d’un autre : une belle journée, un soleil radieux et une après-midi qui s’annonçait bien agréable. Il n’avait rien de prévu, et décida de faire une halte au pied du château de Chaumont, pour en profiter pleinement. Il rejoignit le bord de Loire, s’allongea sur le sable, à l’ombre d’un saule marsault et s’assoupit. Une douce quiétude l’enveloppait, il se mit à rêver…

    Dans cette belle demeure qui surplombe le fleuve, s’était succédé Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et…

    … Au loin des enfants jouent sur la grève. Des cris de joie et des rires emplissent l’atmosphère… la vie de la jeunesse… les jours heureux, insouciants… un hurlement d’angoisse…

    Une enfant qui crie « Pauline a disparu ». C’est alors l’effervescence, tout le monde court, s’agite dans tous les sens ; les adultes se regardent avec interrogation, les petits pleurent. Pauline, où est passée cette enfant ! Pourtant ils étaient tous ensemble ; ils ont été comptés plusieurs fois et jamais il n’en manquait un seul. Mais où est donc passée Pauline ? Cette gamine est vraiment parmi les plus calmes et les plus respectueuses des consignes. Pourquoi avoir accepté de les amener sur les bords de Loire après la visite du château ? Déjà une heure que tout le monde la recherche et pas le moindre indice, pas la plus petite trace. S’est-elle noyée ? Personne ne l’a vue s’approcher de l’eau, et le niveau du fleuve est haut en cette saison. A-t-elle été avalée par des sables mouvants ? Quelqu’un l’aurait entendu crier de peur. Il se raconte tellement d’histoires sur la Loire depuis des siècles que toutes les hypothèses sont plausibles. A-t-elle été enlevée ? Il n’y a pas grand monde sur cette grève, quelqu’un l’aurait remarqué.

    La directrice contactée par une des professeurs décide de prévenir la gendarmerie de Blois. Le colonel lui demande que quelqu’un reste sur place et les attende. Par contre les enfants et les autres accompagnants doivent retourner dans le car pour rentrer à l’école.

    La brigade se met en mouvement immédiatement pour rejoindre les bords de Loire. Le colonel se charge d’aller informer les parents de la disparition de leur fillette.

    L’après-midi est déjà bien avancée lorsque le commandant présente le plan d’action et met ses hommes en ordre de marche. L’objectif est de fouiller les rives en aval vers Amboise et en amont vers Chouzy-sur-cisse. Les hommes-grenouilles sont venus avec tout leur matériel. Ils plongent et draguent le lit de la Loire sans répit. Dans un fleuve aussi puissant, un corps est vite emporté par les eaux. Les courants de fond et de surface sont tellement différents que le corps qui a plongé peut réapparaître plusieurs kilomètres en aval. Les sables mouvants sont sondés sans grand espoir. Les heures s’égrènent lentement et la nuit tombe. Les recherches sont stoppées et tout le monde regagne la caserne. Elles reprendront le lendemain.

    Dès l’aurore tous les sauveteurs sont au rendez-vous.

    Ce matin le ciel est clair, mais la brume ne s’est pas encore totalement levée. Le château de Chaumont se dresse au-dessus du fleuve, impressionnant, mais désormais énigmatique. Pauline, où es-tu ? Les battues reprennent et à chaque pas, chacun a peur de voir émerger un bras, une jambe, de la vase noyée dans la brume matinale. Rien, aucun élément ne vient ouvrir une piste sérieuse. Les bottes s’enfoncent dans le sable mou et c’est un effort colossal qu’il faut produire pour lutter contre l’effet ventouse. On fouille les herbes hautes, dérangeant les ragondins et les castors. Les plongeurs ont beaucoup de difficultés dans leur recherche. La Loire est un fleuve sauvage et ses eaux sont chargées de branchages. De temps en temps, ils croient apercevoir une forme, mais c’est toujours une épave d’électroménager abandonnée de façon hâtive ou un silure en quête de proie.

    Les trois jours suivants ne donnent rien de plus. Les gendarmes, totalement épuisés, arrêtent finalement les recherches et une équipe de quatre enquêteurs est constituée pour poursuivre les investigations. Le travail d’interrogation du voisinage prend le relais. Ils parcourent le village de long en large. Le garagiste n’avait rien vu ; le nez dans les moteurs toute la journée il avait autre chose à faire que de regarder par sa fenêtre. Le pharmacien sorti du fond de son officine n’avait également aucune information à donner. Lui aussi était très occupé et ne pensait pas à ce qui se passait dehors. Le voisinage resta muet et sembla aveugle. Les enquêteurs sont persuadés maintenant que tout cela va finir comme les battues, vierge du moindre indice. La petite s’est volatilisée. Quelques voisins, sur le chemin de halage, ont vu le groupe d’enfants jouer sur le bord de la Loire, mais n’ont rien remarqué de particulier.

    Déjà sept mois écoulés depuis la disparition et toujours aucun élément nouveau n’est venu enrichir le dossier. Un avis de recherche national avait été émis et un appel à témoin publié dans la Nouvelle République, mais aucune personne n’est venue déposer. Qu’est devenue Pauline ?

    En ce jour de Saint-Valentin, le Professeur Morel a invité sa dernière conquête pour un repas en amoureux « Aux délices de Loire ». Le restaurant de bonne réputation possède une vue imprenable sur le fleuve d’un côté et sur le château de l’autre.

    Charles Morel est titulaire de la chaire d’anatomie à l’université François Rabelais de Tours. Il est également chirurgien spécialisé dans les membres supérieurs. C’est un homme élégant, sûr de lui et possédant une forte personnalité. C’est ce que l’on appelle dans le langage populaire, un homme à femmes. Celle qui l’accompagne ce soir-là, est belle, distinguée, intelligente et ne laisse pas indifférents les clients du restaurant. Lorsqu’ils traversent tous deux la salle, toutes les conversations s’interrompent et les regards sont automatiquement attirés, comme aimantés, par ces deux silhouettes. Ils prennent leur temps pour s’asseoir à table ; Charles saisit la main de sa compagne, lui caresse les doigts et les embrasse. C’est un rituel qu’il a toujours en de pareilles circonstances. Certains sont fétichistes des pieds, lui est attiré par les mains. Le menu de cette soirée de fête est très attrayant. En entrée, un pied de porc revisité, suivi d’un filet de silure de Loire aux aromates, le tout, arrosé d’un Montlouis demi-sec. Un repas qui s’annonce excellent. La première bouchée du pied de porc est remarquablement équilibrée. Charles se régale et regarde avec amour sa compagne jusqu’au moment où un osselet vient se ficher sous une dent. Il le retire discrètement et machinalement y jette un œil. Quelque chose l’intrigue, ce n’est pas du porc, il connaît ce type d’os. Pour lui, il n’y a pas de doute, il a entre ses doigts un os d’une main humaine, un hamatum. Il sent alors la nausée monter, son teint blêmit. Il ne peut rien dire à sa compagne sans créer un scandale. Pour l’instant ce n’est qu’une supposition, mais elle est difficile à admettre. Il se lève d’un bond, met précipitamment l’os dans sa poche et dit tout de go « désolé ma chère, mais je crois que je fais un petit malaise et je préfère rentrer chez moi immédiatement. Pour plus de sécurité peux-tu prendre le volant » et il paye l’addition tout en s’excusant.

    Il passe la nuit à analyser l’os sous tous les angles ; il avait vu juste, un hamatum, l’os crochu de la main. La taille est petite et il provient probablement d’un adolescent. Dès huit heures le lendemain matin, il se présente au commissariat de Tours pour faire part de sa découverte. Immédiatement la police contacte la gendarmerie de Blois et envoie un rapport détaillé de son audition.

    Les enquêteurs font rapidement le parallèle entre un os de main d’adolescent et la disparition de Pauline, quelques mois auparavant. Une autorisation de perquisition est alors donnée et ils foncent au restaurant.

    Une grande quiétude règne dans l’établissement, le soleil inonde la salle à manger tandis que la Loire continue à s’écouler tranquillement comme si rien ne devait venir perturber son cours. Les gendarmes déboulent sans prévenir, mettent tout le monde d’un côté de la pièce et commencent une fouille minutieuse des lieux. Des traces de sang sont découvertes sur le billot de bois de la cuisine. La police scientifique recherche immédiatement si elles sont d’origine humaine. La réponse est négative. Deux heures déjà qu’ils retournent de fond en comble la maison sans rien trouver. Le professeur a dû se tromper ; pourtant il semblait tellement sûr de lui. Le restaurateur, au départ surpris par l’intrusion des policiers, commence maintenant à s’enhardir et à les insulter copieusement, en leur demandant comment ils peuvent le discréditer de cette façon. Soudain, un cri se fait entendre en provenance du sous-sol : « patron, venez voir ! ». Le commandant descend quatre à quatre les marches menant à la cave voûtée. Le brigadier Dumont est là en train de débarrasser des caisses de bouteilles vides qui occultent une porte de bois vermoulue. Une fois ouverte, elle donne accès à une immense salle à l’odeur d’humidité très prononcée. Aux murs moisis, taillés dans la roche, sont fixés de gros crochets rouillés, des sangles de cuir ; des cordes pendent du plafond comme d’un gibet. Au centre trône une grande table de chêne, marquée des cicatrices du temps et des sévices qu’elle a supportés. On se croirait dans une salle de tortures qui aurait traversé les siècles. Du sang séché tapisse le sol et la partie basse des murs. Vu l’épaisseur de la couche, cette pièce a dû être utilisée depuis des décennies à des fins pas très catholiques. Les scientifiques arrivent immédiatement pour faire les premiers prélèvements. Très vite on constate que le sang est bien d’origine humaine. Les analyses donnent de plus amples détails sur le nombre d’individus concernés et leur sexe. Deux couloirs voûtés, à demi effondrés, partent de la pièce dans des directions opposées. Le commandant décide d’en explorer un et son capitaine prend le second. Ce dernier rebrousse rapidement chemin, car la galerie est totalement bouchée dès les vingt premiers mètres. Son orientation indique celle du château. Ce sous-terrain menait probablement les condamnés de la bâtisse à cette salle de torture. Le commandant continue sa progression dans le sens opposé. Plus il avance, plus l’atmosphère est humide et le sol de plus en plus meuble. Des traces se dessinent maintenant parfaitement dans le sable mouillé ; des pas d’adultes dans les deux sens et d’enfant uniquement dans un seul. Ils ont vu juste, ils sont sur la bonne voie. Il en est persuadé lorsqu’il pousse une lourde trappe et qu’il débouche à moins d’une centaine de mètres du lieu de la disparition de Pauline. Comment n’avaient-ils pas découvert cette trappe lors des battues ? Elle est comme posée sur le mur de soutènement de la route, à un mètre au-dessus du sol, entourée de planches servant à la réfection des barges. Il la referme et rebrousse chemin pour revenir au restaurant. L’attitude du patron change immédiatement quand il le voit entrer dans la salle. Le commandant le regarde fixement, droit dans les yeux. Toute la haine qu’il porte à cet homme exhale de lui. Il lui rappelle ses droits et le menotte. Deux gendarmes le poussent dans un fourgon et l’emmènent à la brigade. La garde à vue…

    – Monsieur, Monsieur !! Ça ne va pas ?

    – Pardon, heu…

    – Vous ne vous sentez pas bien ?

    – Si, mais j’étais si bien en bord de Loire que je me suis endormi à l’ombre du saule, mais le soleil a tourné…

    – Vous risquiez une insolation !

    – C’est vrai qu’il fait très chaud, je n’aurais pas dû m’endormir, car j’aurai pu être utile.

    – C’est dommage de rater une si belle journée…

    – Elle n’est pas si belle avec ce qui est arrivé !

    – Ce n’est pas bien grave de s’endormir au soleil. Le seul risque que vous courez est une bonne insolation.

    – Non, je parle de la disparition de la fillette.

    – Quelle disparition ? Monsieur, vous avez dû rêver.

    – Mais non, je ne suis pas fou, tout le monde recherchait une petite fille prénommée Pauline.

    – Vous avez dû le lire dans un vieux journal avant de venir en bord de Loire. La petite Pauline a bien disparu ici, mais il y a plus de quinze ans maintenant.

    Le départ

    Pierre Lechat regarda la jeune femme devant lui. Il ne comprenait pas ces moments qu’il venait de vivre. D’accord, il était journaliste d’investigation à la Nouvelle République de Tours, mais il n’en était pas pour autant mythomane. Il l’observa, scruta son visage, elle était bien réelle et avait l’air tout à fait normale. Il n’avait pas besoin de se pincer pour confirmer qu’il était éveillé. Tout ça n’était qu’un vilain rêve, mais pourquoi ce lien avec une affaire vieille de quinze ans ? En plus, cette histoire ne lui disait rien, il ne pensait même pas l’avoir lue un jour.

    – Excusez-moi, Mademoiselle, le soleil tape un peu trop fort en cette saison et je crois qu’il faut que je retrouve vite mes esprits. Merci de m’avoir réveillé avant que cela ne devienne plus grave. En plus, j’ai fait un étrange cauchemar.

    – Vous ne semblez pas gravement atteint ; bon retour chez vous et surtout soyez prudent dans votre état !

    Elle s’éloigna en riant, en direction de la route. Pierre ne put s’empêcher de regarder ses hanches se balancer gracieusement sous sa robe légère. Elle était vraiment mignonne, pensa-t-il.

    Il jeta un œil autour de lui. Personne… pas la moindre âme qui vive. La jeune fille avait maintenant totalement disparu. Son attention fut attirée par une grosse porte de bois accrochée à la rive ; la même que dans son rêve. Il s’approcha, écarta quelques planches vermoulues qui la recouvraient partiellement. Un gros verrou de ferraille, qui datait d’une autre époque, la maintenait fermée. Il tira sur la poignée rouillée, mais rien ne bougea. À quelques mètres de là, il découvrit dans les broussailles, une barre métallique ; il la prit et s’en servit comme levier pour essayer de forcer l’ouverture ; subitement, un craquement sourd se fit entendre et le verrou s’éjecta venant heurter violemment sa joue. Immédiatement le sang se mit à couler tachant sa chemise. Il s’essuya à l’aide d’un mouchoir en papier. La blessure ne devait pas être profonde ; il sourit en pensant à la petite estafilade sexy qu’il aura désormais sur son visage.

    Maintenant la porte était ouverte, et même abimée. Il avança… l’atmosphère sentait le moisi et plus il progressait, plus la pénombre s’intensifiait. Il utilisa la lampe de son téléphone portable pour améliorer son avancée dans le tunnel, mais très vite il fit le constat que tout s’était éboulé et que son chemin s’arrêtait là. Il observa le sol, des traces de pas étaient figées dans la boue ; adultes, enfants il n’était pas en mesure de les différencier. De quand dataient-elles ? De toute façon, personne ne pouvait ressortir par une issue autre que cette porte qu’il venait de fracturer.

    Il avait donc bien rêvé, la jeune fille avait raison, il ne s’était rien passé.

    Il sortit, remonta sur la route, se mit au volant de sa voiture. Il resta assis là sans bouger pendant une bonne demi-heure. Tout se chamboulait dans sa tête : les images des recherches, le professeur au restaurant découvrant un os, l’arrestation. Non tout cela devait bien avoir une source, un sens. Il fallait qu’il arrive à clarifier ses pensées. C’est ainsi, plein de questionnements, qu’il remit en marche son auto et reprit son chemin en direction de Tours.

    Il conduisait comme un automate. Son regard survolait la Loire qu’il longeait, mais ne s’y arrêtait pas. Il était incapable de savoir s’il avait déjà traversé Amboise, si les feux étaient au vert, qui, il avait croisé sur cette route. Lorsqu’il entra dans Tours, il retrouva ses esprits. La circulation dense l’obligea à se concentrer et il oublia progressivement ses étranges pensées. Il atteignit rapidement la Nouvelle République, monta les marches quatre à quatre et rejoignit son bureau à grandes enjambées. En chemin il rencontra son boss, Jacques Lantier et celui-ci l’interpela :

    – Lechat, j’espère que vous avez un bon sujet parce qu’il me faut de la matière pour la semaine prochaine. Alors au boulot !

    Pierre le regarda. Cet homme longiligne au regard inquisiteur venait de l’interpeller et il ne savait que répondre, car il n’avait déniché aucun sujet intéressant.

    – Je crois que je tiens une idée, mais ça sera un peu juste pour la semaine prochaine.

    – On en reparlera demain ; 10 heures, dans mon bureau.

    – Bien monsieur !

    Les bras ballants, il regagna son poste de travail. Il s’assit devant son écran sur lequel une mire se déplaçait dans tous les sens. Il était groggy, comme un boxeur après avoir reçu une série de coups de poing. Il ne voyait pas comment il pourrait écrire une histoire à partir de ce rêve étrange ; il mit sa tête entre ses mains, se frotta les cheveux dans tous les sens, comme si la matière grise de son cerveau allait ainsi remonter à la surface et lui donner la révélation attendue. Il resta ainsi deux bonnes heures sans avoir la moindre idée de ce qu’il pourrait bien entreprendre.

    Toute cette histoire le tracassait et il voulait connaître un peu mieux ce qui s’était passé à l’époque. Il chercha dans les archives numérisées du journal, les parutions qui eurent lieu à cette occasion et qui relataient les faits. Il en trouva très peu, comme si cette disparition avait été reléguée aux faits divers les moins intéressants. Il trouva des informations, sur la disparition relatée par une élève, les recherches de gendarmerie qui s’avérèrent infructueuses, mais sur le professeur de médecine et l’arrestation du restaurateur, il ne trouva aucun article.

    Il fallait qu’il cherche, fouille, il devait bien y avoir des détails qui lui permettraient de savoir ce qui était arrivé. Il avait là, une énigme faite pour lui.

    Il était fatigué par tout ce qu’il venait de vivre et finalement téléphona à Jean-Charles son copain de beuverie pour l’inviter à aller boire un verre dans le vieux Tours.

    Ils se retrouvèrent vers 19 h 30 devant le zinc et attaquèrent leur série de bières.

    Pierre lui raconta sa journée et les doutes qui l’assaillaient sur la disparition de Pauline. Jean-Charles lui décrivit minutieusement son amour de jeunesse qu’il avait retrouvé chez un copain la veille au soir et qui lui avait donné rendez-vous pour le prochain week-end. Chacun vivait son histoire et ne tenait pas compte de celle de l’autre. La soirée avançait tranquillement et les bières s’enchaînaient. Vers une heure du matin, ils décidèrent

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