Imaginons Proust confiné
« Les opposants sont rompus à ce jeu : quoi que fasse le gouvernant, il est blâmé »
Dimanche 12 avril
Née un 12 avril 1931, ma mère a 89 ans ce matin. Je ne pourrai être à ses côtés, sinon par la voix. Mais je loue le miracle qui la maintient au monde, et préserve en moi l’enfant des débuts jusque dans l’adulte d’aujourd’hui.
Ma compagne, Delphine, me dit ceci : l’étonnant quand l’on se risque dans les quartiers centraux de Paris, c’est qu’il est possible d’imaginer que la ville quasi déserte a été privatisée à notre seul usage. Chaque cœur battant peut s’approprier ces sites pour en faire l’écrin de son idylle, comme un décor mental de comédie musicale.
Mais l’on peut aussi, comme en rêve, convoquer tous les lieux du monde. Je voudrais revoir : le parc du Retiro à Madrid. Les rizières d’Ubud à Bali. Les barracudas des îles Bijagos. Les rues de l’Alfama à Lisbonne. Le Mayan Theatre de Los Angeles. Les cyprès du lac de Garde. La résidence des Pins à Beyrouth. Les moirures du lac Assal à Djibouti. Le musée de Topkapi à Istanbul. La villa Noailles à Hyères. Le Grand Canyon
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