L’homme pressé attendra
Dimanche 19 avril
L’État prenant en charge, via les subventions au chômage partiel, les rémunérations de dix millions de Français, on assiste à une sorte de fonctionnarisation, certes temporaire et sans statut, d’une partie importante de la population. Le pangolin, agent d’une collectivisation des revenus, serait-il de gauche ? Après l’éloge des premiers de cordée, le soutien aux premiers de corvée ? En tout cas, le caractère mondial de l’épidémie appelle déjà des réponses coordonnées au niveau international, au rebours des zélateurs du renfermement dans le bunker national.
Conférence de presse d’Édouard Philippe. Le Conseil d’État est peuplé d’oncles responsables, il en est un. Ce que je comprends moins, eu égard à la volatilité agressive d’un virus inconnu, et nonobstant les mesures envisagées, c’est comment l’on pourra éviter au moment du déconfinement une recrudescence des contaminations. À cet égard, la date du 11 mai me paraît aventureuse.
Lundi 20 avril
Remarqué dans mon quartier : le nombre croissant de balcons aménagés en solarium. Chaises longues, tables basses où l’on dispose théières ou ramequins, résidents héliotropes quêtant le soleil. L’astre honore son rendez-vous saisonnier, indifférent aux infortunes des insectes humains.
Coup de de Camus, auteur dont la fortune posthume était déjà en passe de supplanter celle de Sartre, mis au piquet par l’époque postcommuniste pour cause de péchés marxistes. Avec Camus et Beauvoir en hausse, le Sartre est évalué à la décote. Ce qui me semble injuste au regard de leurs statures respectives.
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