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Elle est trop grande, la mer !: Roman familial
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Elle est trop grande, la mer !: Roman familial
Livre électronique204 pages3 heures

Elle est trop grande, la mer !: Roman familial

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À propos de ce livre électronique

Une histoire entre déchirements, maladies et remords.

Nicolas, professeur de mathématiques en Haute-Savoie émigre pendant les vacances scolaires dans un camping entre Gard et Vaucluse pour être au plus près de l’hôpital psychiatrique de Montdevergues où sa fille Julie dépérit, étouffée par une psychose mélancolique. Du même âge, Carine, élève espiègle de Nicolas va s’immiscer dans ce couple déchiré entre maladie et remords.

Découvrez le parcours de Nicolas, professeur de mathématiques dont la fille dépérit étouffée par une psychose mélancolique.

EXTRAIT

– Mais enfin, dit Carine… Elle est trop jeune… C’est pas possible…
– Elle a douze ans passés… pas si jeune que ça…
– C’est vrai… elle n’a pas l’air de souffrir au moins.
– Julie ne laisse rien paraître, elle ne veut rien montrer… Même si elle souffre, tu ne le sauras pas, dis-je en caressant la main ensanglantée de la petite agressée. Je vais appeler les secours…
– Mais Nicolas, elle a ses règles, c’est tout… Si tu les appelles on est morts !
– Et si je ne fais rien, et si tu as tort, du haut de tes quatorze ans, alors c’est elle qui risque de mourir !… Tu n’imagines pas que pour protéger ta fugue je vais laisser mon enfant se vider comme un animal à l’abattoir ?
– Alors tout finit ce soir ?
– Mais qu’est-ce que tu racontes encore comme conneries ?… J’appelle le SAMU, ils confirment ton diagnostic et voilà, je te reconduis tranquillement chez toi demain… Tu sais, les médecins, ils ne vont pas se pointer avec des menottes ! ! !
– Ils vont prévenir les flics, on a nos têtes partout !
– Nous n’avons pas le choix, Carine, elle est tellement petite… Je vais voir avec le vieux… Tu peux lui tenir la main et lui parler un peu ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après trente ans d’administration, Claude Ramirez, policier retraité, décide d’écrire un roman… qui n’est pourtant pas un roman policier !
LangueFrançais
Date de sortie8 juin 2018
ISBN9782956475101
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    Aperçu du livre

    Elle est trop grande, la mer ! - Claude Ramirez

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    Elle est trop grande, la mer…

    Claude Ramirez

    Elle est trop grande, la mer…

    Les quatre murs et le plafond bavaient une pâleur imprécise qui hésitait entre le jaune effacé et le vert d’eau. Équipée d’un judas, la lourde porte, qui exposait côté couloir un bleu fade et lointain, était parée, à sa mi-hauteur, d’une grosse serrure au verrou rouillé. Le sol était d’un lino lustré, vieilli, totalement décoloré.

    C’était une chambre, une chambre d’hôpital.

    À l’unique fenêtre, des barreaux oxydés interdisaient l’accès au gazon pelé d’un jardinet brûlé par le soleil du mois d’août. Devant, un petit chemin gravillonné bordé de vieux platanes le traversait tranquillement ; leurs troncs faméliques hissaient au ciel clair des branches tortueuses, pliées par ce vent affolant qui arrachait leurs akènes velus pour les disperser en une frénétique agitation dans un courant nord-sud. Le Mistral apportait un souffle éperdu de vie sur ce lieu sinistrement paisible.

    Dans un tel monde à peu près immobile, se bousculaient pourtant d’ébouriffantes pensées issues de cerveaux incertains, tourmentés ou pratiquement éteints. Il était fermé hermétiquement par une enceinte de vieux murs hauts de quatre à cinq mètres que seule fendait une étroite route goudronnée surveillée par une barrière amovible. Un gardien sans uniforme, dans sa petite cabane grise, en assurait le maniement. Il n’était pas l’employé le plus affairé du complexe puisque, hormis les prises et fins de service du personnel et les rares ambulances à sirène stridente, la majorité du trafic s’effectuait à pied. L’endroit, autrefois appelé centre psychothérapeutique de Montdevergues, avait été renommé récemment avec moins d’emphase « hôpital de Montfavet ». Et souvent dans les rues de la vauclusienne bourgade assise autour de la bastide fortifiée, on pouvait observer ces passants bizarres, grimaçant ou gesticulant de façon maladroite, poussant de soudains cris ou comme habités par une profonde vacuité. Les Montfavétains ne les remarquaient plus, n’en avaient pas peur, n’en riaient pas. Le Provençal est moqueur, pas méchant. Et puis ces « fous en liberté » ne menaçaient guère l’ordre public. Tout juste ne faisaient-ils que passer, invisiblement entravés par leur camisole chimique. Ils n’interagissaient pas vraiment avec cet espace de normalité. Ils étaient « ceux de Montdevergues » sans plus.

    J’en avais connu deux, moi, de ces personnes pas nettes, presque tranquilles, presque normales. Madame Toupin élevait seule ses cinq enfants. Qui la croisait dans la rue pouvait la trouver laide avec son long nez crochu de sorcière et son front haut, mais folle, non ! Et pourtant, plusieurs fois par jour, elle sortait à la fenêtre de son rez-de-chaussée et se mettait à hurler, pendant quelques secondes seulement, ce que les adultes prétendaient être des insanités ou des injures mais qu’en réalité personne ne comprenait. Je l’avais surnommée le « coq au vin » à cause de son bec, de ses cris perçants et des bouteilles vides parfaitement alignées sur son balcon. Un jour, le SAMU vint l’enlever de son poulailler et l’appartement fut reloué. La propriété retrouva dès lors calme et ennui. Il y avait aussi ce petit homme trapu, toujours en marcel blanc, le cheveu ras et l’œil noir qui servait à l’épicerie « Spar ». Il semblait trembler en permanence, toujours courant d’un bout à l’autre du magasin, pressé même de finir ses phrases, courtes, militaires. Nous savions qu’il était « fêlé » parce qu’il était passé par Montdevergues, disait la rumeur. En tout cas, une chose était sûre nous avions pour consignes parentales de ne jamais lui adresser la parole en dehors du magasin et de ne surtout pas le contrarier, même à l’intérieur de celui-ci !

    Mais la folie, depuis, s’était retrouvée sur le bas-côté de ma vie, oubliée, laissée là, derrière moi comme une ombre. Dans nos vies trépidantes, nous n’avons pas le temps de nous intéresser à ceux qui vivent en marge, pour une raison ou pour une autre. Puis il y eut cette enfant, proscrite, assise sur le lino rayé, vide d’échanges, les pieds qui traînaient sous l’unique meuble de la pièce, une vieille chaise, le front reposant sur son dossier comme si elle ne pouvait tenir droite sans. Elle avait immuablement les yeux couchés au sol, ouverts parfois, mais qui ne regardaient rien… Cette adolescente-là n’était plus qu’un objet qui respire, pâle, maigre, absente : atteinte de mélancolie. Oh, mais pas de celle que chantent les poètes et qui rend tristounet, comme presque heureux de ne pas l’être ! Non, cette maladie, autrefois appelée « bile noire », est une psychose et elle tue. Contrairement aux dépressifs qui font des tentatives de suicide souvent destinées à interpeller l’entourage sur leur mal, les mélancoliques, eux, ne s’attendant à rien et n’espérant personne, ne tentent pas, ils réussissent !

    Elle aurait ainsi pu dire « je dépéris » si elle avait encore su se plaindre, si elle avait encore eu la moindre idée de ce qu’était ce « je » dans lequel elle vivait emprisonnée !

    C’était Julie, c’était ma fille.

    Elle était internée dans une aile réservée aux enfants, loin des bâtiments qu’occupent les adultes et que la tension écrase : hurlements continus, odeurs qui s’insinuent partout, émanations corporelles de toutes sortes, urine et excréments, sperme et sang, haleines fétides ou tabac froid. Exhalaisons d’épouvantes parfois, plus indéfinissables mais plus terrifiantes encore, comme dans l’U.M.D., unité pour malades difficiles, une des sept en France, où débarquent les assassins désordonnés et les monstres

    tourmentés. Ceux que la justice n’a pas pu condamner parce que, pendant l’acte meurtrier, leur discernement était aboli. Ils sont ainsi écartés, bannis de l’humanité puisque ne relevant pas de la justice des hommes !

    Julie semblait ne rien percevoir du monde qui l’entourait. Brune, les cheveux tirés en queue-de-cheval, le teint blafard, de longues jambes et de longs bras qu’étirait encore une maigreur extrême. Des mains blanches, effilées qui ne cherchaient jamais rien à attraper. Ses yeux étaient d’un bleu profond autrefois, ils apparaissaient maintenant plutôt noirs, sans reflets, sans lumière. Ma petite n’était plus que là où on la posait, ne mangeait que si on la nourrissait, ne vivait que parce qu’on la forçait à vivre. Et sauf quelques onomatopées évacuées déraisonnablement, sans conviction, quelques syllabes construites par sa bouche seule, elle ne communiquait plus depuis l’accident. À cet instant précis, devant cette image-là, elle s’était débarrassée, comme d’un vulgaire vêtement, de sa personnalité… elle s’était fondue dans la terre enneigée, inexorablement.

    Les deux femmes en blouse blanche chuchotaient devant la porte de la chambre fermée :

    – Son père l’a prise, hier après-midi, confia, en refermant derrière elle, la grosse infirmière à la petite aide-soignante qui la suivait.

    – Et alors ? s’étonna la jeune, en ouvrant grand les yeux, comme une actrice qui en fait trop.

    – Peuchère… rien… je partirai à la retraite qu’il n’y aura toujours rien ! Qu’est-ce que tu veux qu’il y ait… Ça fait des années qu’elle végète cette petite et tu crois quoi ? Qu’elle va soudain se lever et crier « olé » ?

    Elles marchaient dans le couloir, les deux têtes dodelinaient, la vieille avec une moue de résignation et la petite, curieuse.

    – Ça fait longtemps qu’elle…

    – Oh elle est arrivée voici quatre ans, quatre ans et demi, peuchère… elle était toute mignonne… maintenant tu vois, elle en a douze, elle a grandi, elle a beaucoup maigri… Mais franchement, elle paraît plus être ici… Tu vois, c’est comme si son cerveau se croyait arrivé au bout du chemin, comme s’il s’était arrêté de fonctionner… tiens, tu sais, dans la salle d’appel, cette machine à café qui ne marche plus depuis si longtemps que personne ne se souvient plus l’avoir vue fonctionner… eh bien voilà, c’est pareil… c’est vraiment malheureux… Je veux dire pour la fillette.

    – Tellement malheureux, s’apitoya l’autre.

    – Moi je vais te dire, Sonia, moi, c’est le papa qui me fait peine… il est professeur, encore jeune, bien beau… tu vois la petite elle, elle ne ressent plus rien… et lui, il est toujours présent, à lui parler, à lui lire des histoires, à la sortir un peu d’ici…

    – La mère ?

    – Elle est morte dans un accident de voiture… Je crois même qu’il y a un rapport avec l’état de la petite Julie, poursuivit-elle, en remontant son gros sein droit… Et le père, tu sais, il habite vers la Suisse là-bas, dans les montagnes. Toutes les vacances, peuchère, il les passe dans un camping près d’Avignon, comme un fantôme… Et tous les jours il vient voir son enfant… Et il repart avec de l’eau plein les yeux… C’est malheureux…

    Une lumière rouge au bout du couloir s’alluma et avec elle une alarme étouffée retentit.

    – Oh vé, c’est encore ce bandit de monsieur Talon… Mon Dieu, mais il ne peut pas rester tranquille cinq minutes, celui-ci ! fit la vieille en se précipitant mais avec le flegme de celle qui sait la réalité relative de l’urgence qui se répète plusieurs fois par jour.

    L’aide-soignante, encore dans ses pensées compatissantes, la suivait en traînant des Crocs.

    Quand je quittais le camping de la Barthelasse, de l’autre côté du Rhône, pour remonter sur Annemasse je faisais toujours le détour par Montfavet. Je m’arrêtais de l’autre côté de la rue et laissais mon regard nostalgique traverser les murs gris derrière lesquels ma petite Julie n’était plus en vie que biologiquement. À chaque période de vacances scolaires, je venais ranger mon vieux camping-car allemand du côté Gard du fleuve. C’était la seule solution que j’avais trouvée pour demeurer en ces temps variables sans avoir continuellement à chercher une location pas trop éloignée de l’hôpital. Je pouvais ainsi aller la visiter tous les jours. Et je m’asseyais près d’elle, par terre, lui parlais d’elle ou de moi, d’elle avec moi, lui lisais des poésies de Rimbault ou d’Aragon « je suis né vraiment de ta bouche, ma vie est à partir de toi ». Mais elle gardait cette impassibilité qui me paraissait plus violente que des coups… Jamais un rictus, jamais un sourire, jamais un étonnement ou une quelconque contrariété. Il lui arrivait parfois, profitant qu’on lui tournait le dos, de lâcher quelques débuts de phrases qu’elle avalait aussitôt, de lancer un objet instinctivement harponné avant de retrouver immédiatement une morbide immobilité.

    C’était une enfant remuante et joyeuse autrefois, belle et brune comme sa mère. Ses yeux, d’un bleu profond, se plissaient souvent quand elle vous regardait, préparant dans ce geste, un sourire éclatant.

    « Papa, on est perdus », disait-elle quand nous allions aux champignons, alors que nous nous étions éloignés d’environ huit mètres de l’auto.

    « Papa, c’est qui le plus fort, le volcan ou le cyclone ? »

    Papa, papa, et puis, plus rien !

    Ainsi durant toutes les vacances scolaires, je partageais mon temps entre ce camping arboré et la chambre confinée de l’hôpital. Une fois toutes les deux semaines cependant, j’étais autorisé à la prendre la journée entière. J’achetais des petits pots pour bébé, « 18 mois » et l’emmenais à Frigolet, forêt située près de Barbentane dans la grande banlieue d’Avignon. Je garais le Volkswagen dans la clairière, face au monastère et nous passions l’après-midi dans la tranquillité du vacarme des enfants turbulents, des cigales bavardes et ponctuellement des cloches marquant les offices. Parfois quand un chien aboyait près d’une fenêtre du camping-car, sous l’effet de la surprise, le regard de Julie semblait s’intéresser et se refermait aussitôt. Seul un réflexe pouvait atteindre son petit cerveau inaccessible. Un jour, j’avais posé sur ses cuisses un caniche chiot couleur abricot, adorable boule de poils indisciplinée. J’avais posé ses mains autour de la tête de l’animal mais elle ne l’avait pas vu, ne l’avait pas senti et le chien, trop impatient et trop vivant, après deux ou trois coups de langue fougueux avait rapidement sauté loin de cette embarrassante posture.

    – Papa ce soir, tu voudras être mon doudou ?

    – Mais tu es folle ! Je ne suis pas un chiffon.

    C’étaient des dialogues du temps passé, fini, qui me traversaient souvent l’esprit, des mots parfaitement simples, des situations extraordinairement banales. Tout cela se mêlait dans une sorte d’intemporelle intrication avec le présent et je ne savais plus parfois si ce que je vivais en rêve n’était pas plus important que la réalité de mon présent.

    Il fallait compter entre quatre et cinq heures, selon la météo et le trafic pour rentrer à Annemasse, en Haute-Savoie, où j’étais propriétaire d’un petit trois-pièces acheté avec ma femme et toujours pas fini de payer. Nous étions tous les deux fonctionnaires de l’éducation nationale, dans le même collège et ne pouvions donc prétendre aux salaires mirobolants des frontaliers ; ils attisaient la convoitise de ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient travailler à Genève :

    « Le franc suisse va se casser la gueule et ils seront tous ruinés. »

    Ou bien encore :

    « Ouais mais y’a pas de droit du travail de l’autre côté, tu peux être viré d’une heure à l’autre. »

    Cela durait depuis des décennies et malgré ces oiseaux de mauvais augure, le frontalier qui avait fait l’effort de s’expatrier, même pour seulement quelques kilomètres, alimentait la haine des jaloux que les agences immobilières raillaient quand ils présentaient à un devis leur misérable salaire français.

    J’habitais, depuis l’accident, seul avec Foufoune, la chatte qui maintenant avait à peu près l’âge de Julie. C’était un chat de gouttière, couleur écaille de tortue, d’une douceur absolue mais qui avait la particularité d’ouvrir les portes en se jetant, comme un sauteur de fosbury, sur leur poignée. Nous devions donc tout laisser ouvert si nous ne voulions pas être réveillés en sursaut dans la nuit. Et donc, lorsque je partais pour le sud, c’est ma voisine de palier, madame Portalier qui la prenait chez elle. Elle était grande et quasiment obèse. Son mari, lui, homme minuscule et mince me faisait l’impression d’un ours en peluche vivant avec un grizzly. Il ne se faisait entendre que quand il était enrhumé et je l’imaginais avoir trouvé là le seul moyen de hausser le ton, de se rebeller : son éternuement extraordinaire, haut dans les décibels et d’une longueur démesurée semblait crier, tout droit venu de ses poumons étriqués :

    – J’existe moi aussi… meeerrrddddeeeeee !

    Il devait aller ensuite, contrit, apeuré mais certainement pas peu fier, s’offrir à la critique de la grande ourse… Et dans une saisonnière renaissance, lors de chaque rhume, bravant l’imposante épouse, il éternuait de plus belle. C’était, j’en suis convaincu, l’acte d’un formidable phallocrate inhibé !

    L’appartement n’était pas un sanctuaire. Il n’y avait seulement dans la salle à manger que deux photos de nous trois, enlacés, souriants, d’une époque où nous vivions encore. La chambre de Julie dans laquelle personne d’autre que moi n’entrait (pas même la chatte, j’avais fermé à clé) était restée dans l’état où elle l’avait quittée mais sans l’odeur… cette odeur de petite fille qui n’est plus un bébé pour les autres mais qui le sera toujours pour son papa. J’allais m’y ressourcer parfois quand j’avais vu un peu trop de cons dans la journée, trop de garçons bêtement fiers, éructant comme des cerfs qui brament, trop de filles vulgairement maquillées, trop de femmes agaçantes, en extase devant la beauté réelle ou pas de leur progéniture. Je me couchais à même la moquette et replaçais mentalement les images dans un ordre que le destin avait autrement associées : le bonheur, c’est parfois juste une question de tri.

    Notre T3 se situait au dernier

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