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Sanctuaire Sauvage: Les Sinistres Du Diable, Tome 2 (Romance De Loups Sinistres Métamorphes)
Sanctuaire Sauvage: Les Sinistres Du Diable, Tome 2 (Romance De Loups Sinistres Métamorphes)
Sanctuaire Sauvage: Les Sinistres Du Diable, Tome 2 (Romance De Loups Sinistres Métamorphes)
Livre électronique266 pages4 heures

Sanctuaire Sauvage: Les Sinistres Du Diable, Tome 2 (Romance De Loups Sinistres Métamorphes)

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À propos de ce livre électronique

Le plus séducteur des Loups Sinistres s'apprête à faire face à une nouvelle mission, mais aussi à... sa future compagne. S'il parvient à rester sérieux assez longtemps pour la garder en vie.

On n’échappe pas à Loup Sinistre en chasse…


Levi a beau être le séducteur de la bande, ce Loup Sinistre n’est pas exactement un tendre. Il aime l’alcool, les femmes et la photographie, mais… il a aussi une certaine affinité pour les griffes et les couteaux bien aiguisés. Ce qui n’était au départ qu’une mission d’investigation sur des humains pénétrant le territoire d’une meute, devient bien vite quelque chose de plus sombre, de plus dangereux, et de bien plus sexy que ce à quoi il s’attendait.

Amy refuse d’abandonner sa meute, mais vivre dans cette petite ville au pied de la montagne lui donne assez de liberté pour ne pas se sentir enfermée. Ce que lui procure aussi la gestion du bistrot qu’elle possède et qu’elle adore. Mais quelqu’un la surveille d’un peu trop près, et il ne s’agit pas du séduisant loup métamorphe qui fait brusquement irruption dans sa cuisine, un soir, en la dévisageant comme si elle était la dernière femme sur Terre.

Un soldat qui ne s’est jamais attaché suffisamment pour s’installer quelque part, une femme dont les racines sont trop profondes pour partir, et un rôdeur dont les intentions vont bien au-delà du simple voyeurisme. Dans l’univers des Loups Sinistres, une mission toute simple signifie tenir bon et se battre jusqu’au bout. Mais cette fois, un seul regard suffit à faire disparaître toute simplicité hors de ces montagnes et oblige Levi à s’enfuir alors qu’il préférerait rester sur ses positions et se battre… tant que son âme sœur s’enfuit avec lui.

Un soldat, un combat… Une chance de bonheur.
LangueFrançais
ÉditeurTektime
Date de sortie27 mars 2023
ISBN9788835450443
Sanctuaire Sauvage: Les Sinistres Du Diable, Tome 2 (Romance De Loups Sinistres Métamorphes)
Auteur

Ellis Leigh

A storyteller from the time she could talk, USA Today bestselling author Ellis Leigh grew up among family legends of hauntings, psychics, and love spanning decades. Those stories didn’t always have the happiest of endings, so they inspired her to write about real life, real love, and the difficulties therein. From farmers to werewolves, store clerks to witches—if there’s love to be found, she’ll write about it. Ellis lives in the Chicago area with her husband, daughters, and a German Shepherd that refuses to leave her side. Ellis can also be found writing tropey, erotic shorts with her bestie Brighton Walsh as London Hale or taking her suspense into the contemporary world as Kristin Harte.

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    Aperçu du livre

    Sanctuaire Sauvage - Ellis Leigh

    1

    — Un hiver sans neige, quelle connerie. Comme cette prétendue mission.

    Levi but une gorgée de bière, puis reposa la bouteille sur la table avec un bruit sec. L’alcool bien frais apaisait sa soif, mais pas sa colère. Rester en planque à surveiller une meute rivale pour la énième nuit d’affilée n’était franchement pas sa conception d’une bonne soirée.

    Et le rire de Mammon n’allégeait pas son humeur.

    — Si jeune et impatient. À ton âge, tu n’as pas encore compris les joies de l’anticipation ?

    C’était vraiment l’hôpital qui se foutait de la charité. Levi aurait pu rétorquer à son frère de meute qu’il avait, en fait, beaucoup de patience. Mais il en avait marre de rester cloué au même endroit à cause de l’obsession personnelle de Mammon. Il était fatigué de devoir rester là au lieu de pouvoir partir sur les routes comme il en avait envie. Comme il en avait besoin. Mais ils restaient plantés là. Et Mammon surveillait. Et Levi s’emmerdait un peu plus chaque seconde.

    Il n’était pas non plus assez bête pour gober les théories de Mammon sur les joies de l’anticipation. Surtout quand on voyait où ils se trouvaient et ce qu’ils faisaient. Mammon ne pouvait s’empêcher de faire le tour du bar des yeux, même lorsqu’il taquinait Levi sur son incapacité à patienter calmement. Il guettait probablement le moindre signe que le groupe de métamorphes à l’autre bout de la pièce tramait quelque chose. Tramait quoi que ce soit, en réalité. La meute nouvellement arrivée dans la région donnait à Mammon une trique de la taille du Montana.

    Levi préférait bander pour les petites serveuses sexy qui travaillaient dans ce tripot.

    — Pas la peine, mon vieux. Ils restent littéralement assis à ne rien foutre. Comme tous les vendredis soir.

    — Va te faire foutre, gamin.

    Mammon fusilla Levi du regard avant de continuer à faire ce qu’il faisait jusque-là… garder les yeux rivés sur un groupe de métamorphes qui buvaient une bière. Le grand gaillard était obsédé par la petite troupe en provenance de New York depuis le jour où ils avaient débarqué dans sa ville. Évidemment, une meute entière de grands métamorphes braillards, irlandais et américains, qui sortaient de nulle part et faisaient main basse sur le trafic clandestin de la région, ce n’était pas franchement normal. Mais ils ne mettaient pas en danger le monde des métamorphes. D’accord, ils plumaient quelques humains ici et là, mais il y avait bien pire.

    — Laisse tomber cette histoire, mon vieux.

    Levi ne s’exprimait généralement pas autant sur… eh bien, sur tout ce qui allait à l’encontre de ses valeurs. Mais être obligé de passer un an au même endroit, c’était environ onze mois de trop – et il en avait marre de devoir écouter les théories du complot de Mammon.

    — Occupe-toi de tes couilles, gamin, dit Thaus en surprenant ses deux frères de meute qui se tournèrent d’un bloc pour le regarder avec étonnement.

    Thaus était le plus grand des Loups Sinistres, le plus militaire aussi. Même au sein de leur meute, composée de loups métamorphes spécifiquement entraînés qui avaient tendance à parler avec les griffes plutôt qu’avec des mots, Thaus se distinguait par son côté taciturne et silencieux.

    Évidemment, les Loups Sinistres – une race de loups que l’ensemble de la population métamorphe croyait éteinte – n’avaient jamais été réputés pour leurs talents d’orateurs. Les légendes qui les décrivaient étaient plutôt fondées sur les guerres, les combats, les ennemis vaincus et les vies sauvées en défendant leur espèce.

    Mais Levi avait compris, longtemps auparavant, que Thaus cultivait l’archétype du Loup Sinistre taciturne à un tout autre niveau. Il était juste… taiseux. Sauf s’il s’agissait de stratégies militaires et de procédures – là, ce crétin était intarissable et pouvait parler pendant des heures. Du moins, c’était l’impression que Levi en avait sur base de son propre ras-le-bol quand Thaus se lançait sur le sujet. Il était peu probable que le métamorphe ait prononcé assez de mots durant toute sa vie pour totaliser des heures.

    Mais Levi, lui, parlait beaucoup.

    — Mon vieux, si tout ce qui te préoccupe ce sont mes couilles, c’est que tu as besoin d’un peu plus d’action dans la vie.

    Mammon lâcha un rire et Thaus haussa le sourcil. Levi ne s’était pas attendu à plus de réactions de leur part. Nom d’un chien, il s’emmerdait ferme.

    Bière à la main, il scruta à nouveau le bar. Pas pour surveiller les autres métamorphes comme Mammon, cela dit. Non, il cherchait un joli petit lot. De préférence du genre métamorphe. Il avait très envie de ramener une petite louve à son hôtel ou, mieux encore, dans un coin sombre du club et de la voir se mettre à genoux. Ou peut-être une discrète petite partie de jambes en l’air, debout dans les toilettes. N’importe quoi. Être coincé dans ce putain de Fort Worth avec Mammon pendant presque un an, à surveiller une meute de loups qui ne faisaient rien à part se comporter comme des usuriers et des gros bras de la mafia, avait réduit à néant sa vie sociale. Il avait besoin de baiser – et de trouver le moyen de se tirer de cette ville.

    De l’autre côté du bar, une blonde croisa son regard scrutateur. Elle était humaine, ça se sentait malgré la distance et les gens entre eux. Les humaines étaient loin d’être ce que Levi préférait, mais il pouvait s'en accommoder. De longues jambes, une jupe courte et de longs cheveux descendant jusqu’à un cul plat, mais qui ne manquait pas de charme. Ouais, il pourrait très bien faire avec.

    Il s’enfonça un peu plus sur son siège, écarta un peu les jambes et lui adressa un hochement de tête en signe de bienvenue.

    Mammon se remit à rire, l’enfoiré.

    — C’est comme ça que tu t’y prends, gamin ?

    — Je ne suis pas un gamin et mon style fonctionne très bien, merci beaucoup.

    — Ton style ? Tu entends ça ? se moqua Mammon avant de donner un coup de coude à Thaus.

    — J’essaie d’éviter.

    Thaus se mit à gronder quand Mammon lui donna un second coup de coude, passant de taciturne-qui-s’ennuie à franchement-furax.

    — Frappe-moi encore et je t’arrache ce putain de bras.

    Mammon se contenta d’éclater de rire. Enfin, jusqu’à ce que la blonde apparaisse devant eux.

    — Salut, dit-elle en se penchant sur le bord de la table du côté de Levi.

    Grande, sexy et visiblement un peu éméchée, elle était exactement ce dont il avait besoin ce soir.

    — Salut. Moi, c’est Levi.

    Elle parcourut la table des yeux.

    — Et tes amis ?

    — Sans importance, affirma Levi en lui prenant la main et en la lui caressant du bout des doigts. Tu veux danser ?

    — Non, sourit-elle avant de se pencher pour lui susurrer – assez fort, en réalité – à l’oreille. J’ai envie de sortir d’ici.

    Elle lui mit une main sur la cuisse et il sentit son souffle lui effleurer le cou. Si ce n’était pas le signe qu’elle était intéressée par autre chose qu’un verre et un tour sur la piste de danse, il n’y comprenait plus rien. Il tendit la main pour bouger celle de la fille un peu plus haut et lui sourit.

    — On doit pouvoir arranger ça.

    Mais elle ne le regardait plus. Elle dévisageait Thaus. Grave erreur.

    — J’ai l’impression de t’avoir déjà vu. On se connaît ?

    Elle se pencha par-dessus la table, se tendant pratiquement vers Thaus en se servant de la cuisse de Levi pour garder l’équilibre.

    Levi laissa échapper un grognement, tout comme Mammon. Thaus était beaucoup de choses – un bon meneur, un fantastique soldat et un expert en armement de première – mais réceptif aux humains, absolument pas. Pas plus qu’il n’était capable de contrôler ses accès de colère.

    Thaus se leva d’un bond, renversant sa chaise au passage. Ce qui fit à peine réagir les autres Sinistres. Ils avaient l’habitude. Mais les autres, non. En particulier les humains. La fille bondit en arrière avec un hurlement, trébuchant presque en fuyant loin de ce qu’elle percevait sûrement, de l’avis de Levi, comme une menace.

    Mais ça ne suffit pas au grand métamorphe, hors de lui.

    — Fous le camp d’ici !

    La fille écarquilla les yeux et la peur qui émanait d’elle se diffusa dans l’atmosphère renfermée du bar brassée par l’air conditionné. Assez fort pour que Levi puisse la flairer.

    — Je suis désolée. Je voulais–

    — Rien du tout. Dégage.

    Et elle partit, comme Levi s’y attendait. Personne n’osait tenir tête à Thaus quand il piquait une de ses colères. Personne, sauf peut-être Levi lui-même.

    — Merci beaucoup, espèce de crétin.

    Levi se détendit à nouveau sur sa chaise, fusillant du regard les clients du bar qui dévisageaient le trio, refusant de réagir aux caprices ridicules de Thaus. Qui avait l’air de s’en foutre complètement.

    Le grand métamorphe remit sa chaise d’aplomb et se rassit lourdement en se penchant vers Levi. Avec l’air d’être prêt à massacrer la première personne qui oserait le contrarier.

    — Écoute, gamin. On a tous dû supporter tes conneries pendant bien trop longtemps, et j’en ai ma claque.

    Ce qui ressemblait à un gros tas de conneries.

    — Ta claque de quoi ?

    — De toi. De te sauver les miches chaque fois que tu foires une mission parce que tu ne fais attention à rien. De devoir te pister le matin parce que tu as préféré la baise à tes frères d’armes.

    — Thaus, commença Mammon d’une voix qui oscillait entre le calme et l’inquiétude.

    Mais Levi n’avait pas besoin de calme et apparemment, Thaus non plus.

    — Me sauver les miches ? Quand est-ce que tu m’as sauvé les miches ? C’est moi qui ai tiré Mammon ici présent du bâtiment qui s’était effondré, au Sri Lanka. Et c’est moi qui ai dû creuser dans une tonne de gravats pour atteindre Phego quand tu l’as envoyé dans une mine sans vérifier sa stabilité, répliqua Levi en se penchant en avant avec un grondement soulignant chacun de ses mots. Et c’est encore moi qui ai tué ce putain de loup-garou qui t’avait presque arraché ton putain de bras.

    Mammon soupira.

    — Les gars, on attire l’attention.

    Mais Thaus était trop en colère pour accorder la moindre attention à l’avertissement de Mammon.

    — Tu te prends pour un dur à cuire, gamin ? Tu crois que tu peux gérer une mission en solo ? Parce que de nous sept, tu es le seul qui ne l’a jamais fait, et c’est à cause de conneries comme celle-ci. Tu invites une foutue humaine pendant la surveillance d’une meute de métamorphes. Arrête de penser avec ta bite et suis les ordres avant que quelqu’un se fasse tuer.

    Puis Thaus s’écarta quand son téléphone se mit à sonner, en toisant Levi avec mépris.

    — Réponds à ce putain de téléphone, dit Mammon en lançant des regards furieux aux deux hommes. Avant que vous ne foutiez en l’air le peu de couverture qui nous reste.

    — Ta tête est tellement loin dans le cul de cette meute qu’on n’a plus de couverture.

    Levi saisit sa bière et poussa un grondement, prêt à se battre avec autre chose que des mots. Mais la mise en garde sur le visage de son frère de meute lui fit marquer un temps d’arrêt… et lever les yeux au ciel. Bien qu’il n’ait pas envie de le reconnaître à haute voix.

    — Oui, répondit Thaus au téléphone.

    Le bar était trop bruyant pour que Levi puisse entendre qui était à l’autre bout du fil. Et quand Thaus se leva et se dirigea vers la porte, Mammon et Levi le suivirent. Surveillance annulée – le vrai travail commençait, apparemment.

    Levi avait appris de nombreuses leçons en combattant tous les êtres surnaturels possibles durant des siècles. La plus importante était qu’il devait parfois mettre sa fierté de côté et faire ce qui était nécessaire. En ce moment, il était nécessaire de suivre Thaus afin de connaître leur nouvelle mission, parce que le grand métamorphe n’aurait pas les épaules si raidies ni l’envie soudaine de se diriger vers un endroit plus tranquille s’il n’y avait pas de nouvelle mission.

    Quand ils rejoignirent Thaus, celui-ci se tenait dans le parking, dans une pose proche du repos militaire, et écoutait attentivement. Il leva les yeux quand ils approchèrent et murmura silencieusement Dante.

    Dante, compagnon du président de leur écosphère politique, était fondamentalement leur patron. Il recevait les appels des meutes ayant besoin d’assistance, distribuait les tâches et s’assurait que les loups métamorphes d’Amérique du Nord restent sous contrôle et dissimulés aux yeux du monde. Cet homme était comme Charlie dans cette série, Drôles de dames. Une voix au bout du fil qui leur disait quoi faire.

    — Vous êtes tous là ?

    La voix calme de Dante leur parvint par le haut-parleur de l’appareil, ses habituelles intonations douces légèrement étouffées par la technologie miniature du téléphone.

    Le regard de Thaus passa de Mammon à Levi avant de revenir sur l’appareil.

    — Affirmatif. Répétez les ordres, s’il vous plaît.

    — Nous avons reçu l’appel d’une meute à Hope Ridge, en Caroline du Nord, à l’ouest de l’état. Comme vous le savez peut-être, cette région grouille de voyageurs humains à cause des Appalaches. La meute interagit avec les humains locaux pour le commerce, mais leur territoire principal est assez enfoncé dans la forêt pour éviter la plupart des randonneurs et des touristes. Pourtant, ils ont récemment découvert des pistes olfactives aux abords de leur territoire. Des pistes olfactives humaines.

    — Elles les encerclent ? demanda Mammon.

    — Ils le pensent, même si le terrain rend toute certitude difficile. Ils ont demandé notre aide pour enquêter sur le problème.

    Thaus grommela.

    — C’est une simple infraction humaine sur un territoire de meute. Pourquoi faire appel à nous ? Est-ce que le chapitre local des Feral Breed ou un Nettoyeur ne pourraient pas le faire ?

    Mammon acquiesça, même si Levi se fichait que ce soit l’un ou l’autre. Les Feral Breed étaient le club de motards que Blasius Zenne, président de la Fraternité Lycanthrope d’Amérique du Nord, utilisait pour faire régner l’ordre auprès des loups nomades et des meutes. C’était des types assez sympas – plutôt portés sur les valeurs de la meute sans toutefois admettre qu’ils en étaient une – mais il leur manquait la formation militaire de véritables soldats. Les Nettoyeurs étaient plus tactiques et mieux entraînés, mais ils agissaient comme une sorte d’unité de police… une police qui serait vraiment douée pour cacher les cadavres et nettoyer les scènes de crime, pour éviter que les équipes de la vraie police scientifique apprennent un jour l’existence des métamorphes.

    Les Sinistres étaient une espèce différente, avec un niveau d’expertise différent. Si Dante faisait appel à eux pour cette mission, il devait y avoir une bonne raison.

    Et il la leur dévoila sans attendre.

    — Il y a une Oméga dans la meute.

    La poitrine de Levi se resserra quand toutes les pièces du puzzle se mirent en place. Les Omégas étaient des femelles métamorphes très puissantes, considérées comme une véritable bénédiction par leurs meutes. Elles étaient rares et convoitées, parfois jusqu’à l’obsession. L’année dernière, la meute de Levi s’était battue contre un groupe de métamorphes déterminés à kidnapper des Omégas et à les engrosser comme du bétail, ou une connerie du genre. Bande de connards.

    Mais d’un point de vue personnel, au-delà des simples légendes, les Omégas étaient précieuses pour Levi et ses frères. Leur meute, exclusivement composée de mâles, croyait que les Omégas étaient de la même espèce qu’eux, le pendant féminin de leurs gènes de Sinistres. Quelque chose dont les légendes ne parlaient pas. Les sept derniers Sinistres au monde formaient la meute de Levi et travaillaient en étroite collaboration avec les dirigeants politiques des différentes populations métamorphes afin de protéger les Omégas et de combattre les êtres surnaturels les plus menaçants qu’un métamorphe standard ne pouvait affronter. Mais les louves Omégas étaient leur priorité.

    Si une Oméga avait des ennuis, Levi irait l’aider.

    — Quel est le plan ? demanda-t-il.

    Thaus haussa un sourcil, mais Levi se contenta de le fusiller du regard. Non, il n’était pas du genre à se porter volontaire pour faire des heures supplémentaires, mais quand il s’agissait d’Omégas, il se sentait obligé de passer à l’action. Bien plus que pour n’importe quelle autre mission.

    — J’ai besoin d’un homme pour mener l’enquête sur les dires de cette meute et protéger l’Oméga, répondit Dante immédiatement. S’il faut plus d’hommes pour éliminer le danger, ce sera fait.

    Mammon se passa le pouce sur les lèvres, l’air distrait.

    — Je pourrais y aller–

    — Non. Je m’en occupe. Je me mettrai en route ce soir, interrompit Levi – ce qui lui valut un nouveau regard surpris de la part de Thaus.

    Dante répondit avant que ses frères le fassent.

    — Très bien, Léviathan. Je t’envoie les coordonnées par téléphone. Mais ne traîne pas. Le président Blasius ne veut pas d’une nouvelle Oméga en danger.

    Levi non plus.

    — Affirmatif.

    Dante n’avait pas raccroché depuis plus de deux secondes que Mammon commençait déjà.

    — Tu crois vraiment pouvoir gérer ça tout seul ?

    Levi se retint de soupirer. Ce ne serait probablement pas perçu comme étant mature et professionnel, même si ce vieux crétin agaçant méritait qu’on lui soupire dessus.

    — Je m’en occupe.

    Thaus le dévisagea d’un air dur, à la recherche de quelque chose que Levi n’était pas sûr qu’il trouverait. Pourtant, Levi refusa de ciller ou de détourner les yeux. Que cet imbécile le dévisage – il pouvait gérer.

    Puis Thaus ouvrit la bouche.

    — Si tu merdes, ça nous retombera tous dessus.

    Le poids de leur héritage s’abattit sur lui comme une chape de plomb. Les Loups Sinistres… les meilleurs de l’espèce, les plus forts, les mieux entraînés. Militaires, acharnés et dangereux. Très peu de gens savaient qu’il restait encore des Sinistres sur Terre, et ceux qui étaient au courant attendaient ces animaux légendaires au tournant pour leur rabattre un peu leur caquet. Levi choisissait de travailler en équipe lors de la plupart des missions, afin de ne pas porter seul le poids de cette responsabilité. Mais cette fois, il ressentait le besoin impérieux d’y aller en solo.

    — Je m’en occupe.

    Levi riva son regard dans celui de son frère, refusant de céder.

    Thaus jeta un coup d’œil en direction de Mammon, puis hocha une fois la tête.

    — Alors la mission est à toi.

    Thaus repartit vers son véhicule sans un mot de plus, mais Mammon s’attarda.

    — Je m’en occupe, répéta Levi tout en marchant et en refusant de se laisser atteindre par l’expression inquiète du visage de son frère.

    — Mais ton odorat–

    Levi arrêta ces bêtises d’un grondement.

    — Mon odorat est très bon. Je sais que depuis l’incident du volcan, il n’est plus aussi fort que le vôtre, bande de branleurs, mais il est meilleur que celui de la plupart des métamorphes. Je ne suis pas complètement impuissant.

    — Je le sais, c’est juste que…, soupira Mammon en se passant une main dans les cheveux. C’est une faiblesse, et une faiblesse au combat pourrait mener à une perte qu’aucun de nous ne peut se permettre.

    Levi eut envie de lever les yeux au ciel avec agacement, mais ne le fit pas. Il s’était brûlé une bonne partie du nez, de la gorge et des poumons en accomplissant une mission un peu trop près d’un volcan actif à Hawaï, quelques siècles plus tôt. Il avait guéri aussi bien que possible étant donné les dégâts, mais ses frères lui rappelaient

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