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La Capture du Loup: Kodiak Point (Francais), #5
La Capture du Loup: Kodiak Point (Francais), #5
La Capture du Loup: Kodiak Point (Francais), #5
Livre électronique272 pages4 heures

La Capture du Loup: Kodiak Point (Francais), #5

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À propos de ce livre électronique

Elle croit peut-être avoir capturé le loup, mais finalement, c'est lui qui prendra son cœur.

Le côté excitant de l'armée et ses missions manquent à Brody, cet ancien soldat. Il a arrêté d'exercer pour travailler en tant que bêta du clan, à Kodiak Point. Et il n'y a rien de plus ennuyeux, jusqu'à ce qu'il se fasse capturer par l'ennemi.

Lui, prisonnier ?

Pas pour longtemps. Son loup est prêt à tout pour s'échapper – même à séduire.

Première étape pour mener à bien son plan d'évasion : faire semblant de s'intéresser à une femme.

Mais Layla n'est pas une femme comme les autres. Elle est spéciale.

Ni humaine. Ni métamorphe. Il ne sait rien sur elle, à part qu'elle lui appartient.

Prisonnière depuis des années, Layla ne sait pas quoi penser de cet ennemi qui partage sa cellule. Il lui promet un peu d'espoir, mais pour cela, il faudrait déjà lui faire confiance. Malgré ses doutes, elle ne peut s'empêcher d'être attirée par lui. Et ça, c'est inacceptable. C'est pourquoi elle fait de son mieux pour le rendre fou.

En travaillant main dans la main, parviendront-ils à échapper aux griffes de l'ennemi ?

Et surtout, oseront-ils tomber amoureux ?

LangueFrançais
ÉditeurEve Langlais
Date de sortie1 juin 2020
ISBN9781773841571
La Capture du Loup: Kodiak Point (Francais), #5
Auteur

Eve Langlais

New York Times and USA Today bestseller, Eve Langlais, is a Canadian romance author who is known for stories that combine quirky storylines, humor and passion.

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    Aperçu du livre

    La Capture du Loup - Eve Langlais

    La Capture du Loup

    La Capture du Loup

    Kodiak Point 5

    Eve Langlais

    Eve Langlais

    Copyright © 2015/2020 Eve Langlais

    Couverture réalisée par Amanda Kelsey © 2016/2020

    Traduit par Emily B

    Produit au Canada

    Publié par Eve Langlais

    http://www.EveLanglais.com

    ISBN livre électronique: 978-1-77384-157-1

    Tous Droits Réservés

    Ce roman est une œuvre de fiction et les personnages, les événements et les dialogues de ce récit sont le fruit de l’imagination de l’auteure et ne doivent pas être interprétés comme étant réels. Toute ressemblance avec des événements ou des personnes, vivantes ou décédées, est une pure coïncidence. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou partagée, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, électronique ou papier, y compris, sans toutefois s’y limiter, copie numérique, partage de fichiers, enregistrement audio, courrier électronique et impression papier, sans l’autorisation écrite de l’auteure.

    Table des matières

    Introduction

    Prologue

    Chapitre Un

    Chapitre Deux

    Chapitre Trois

    Chapitre Quatre

    Chapitre Cinq

    Chapitre Six

    Chapitre Sept

    Chapitre Huit

    Chapitre Neuf

    Chapitre Dix

    Chapitre Onze

    Chapitre Douze

    Chapitre Treize

    Chapitre Quatorze

    Chapitre Quinze

    Chapitre Seize

    Chapitre Dix-Sept

    Chapitre Dix-Huit

    Épilogue

    Notes

    Introduction

    Elle croit peut-être avoir capturé le loup, mais finalement, c’est lui qui prendra son cœur.


    Le côté excitant de l’armée et ses missions manquent à Brody, cet ancien soldat. Il a arrêté d’exercer pour travailler en tant que bêta du clan, à Kodiak Point. Et il n’y a rien de plus ennuyeux, jusqu’à ce qu’il se fasse capturer par l’ennemi.

    Lui, prisonnier ?

    Pas pour longtemps. Son loup est prêt à tout pour s’échapper – même à séduire.

    Première étape pour mener à bien son plan d’évasion : faire semblant de s’intéresser à une femme.

    Mais Layla n’est pas une femme comme les autres. Elle est spéciale.

    Ni humaine. Ni métamorphe. Il ne sait rien sur elle, à part qu’elle lui appartient.

    Prisonnière depuis des années, Layla ne sait pas quoi penser de cet ennemi qui partage sa cellule. Il lui promet un peu d’espoir, mais pour cela, il faudrait déjà lui faire confiance. Malgré ses doutes, elle ne peut s’empêcher d’être attirée par lui. Et ça, c’est inacceptable. C’est pourquoi elle fait de son mieux pour le rendre fou.

    En travaillant main dans la main, parviendront-ils à échapper aux griffes de l’ennemi ?

    Et surtout, oseront-ils tomber amoureux ?

    Kodiak Point

    Autres livres: EveLanglais.com

    Prologue

    Tout le monde redoute ce moment, celui où le : « Je t’avais prévenue » prend tout son sens. Vous voyez très bien duquel elle parle. Le fameux événement – et, oui, elle mima des guillemets avec ses doigts lorsqu’elle prononça ces mots. À vrai dire, ce dernier n’était pas difficile à identifier, puisqu’il fut l’élément déclencheur qui changerait sa vie à jamais.

    Et c’était totalement de ma faute.

    Alors que Layla était traînée hors de chez elle, en hurlant et donnant des coups de pied, elle ne put s’empêcher de se remémorer le dernier sermon que lui avait tenu son père – pas plus tard que ce matin. Avant que vous ne portiez un jugement hâtif sur son père en pensant que ce dernier était quelqu’un de strict et d’autoritaire, elle devrait souligner qu’elle méritait pleinement ce discours ennuyeux puisqu’il l’avait, une fois de plus, surprise en train de désobéir.

    Provocation numéro cent-soixante-et-un. Il les avait comptées.

    — Tu dois cacher ce que tu es, Layla. Cache-le bien, car si quelqu’un le découvre, ils viendront te chercher.

    Bla. Bla. Bla. Rien de nouveau. Elle avait ignoré le reste de son discours qui avait encore duré pendant un moment sur le sujet.

    Ce qu’il fallait retenir de ce sermon c’était :

    — N’utilise pas ton pouvoir. En aucun cas.

    C’est à dire jamais.

    Jamais.

    Ce qui était naze.

    Car honnêtement, comment pouvait-elle le réprimer ? Son don, son talent super-spécial et top-secret faisait partie de son identité. Il vivait en elle. L’appelait. Parfois, elle avait l’impression de le sentir pulser sous sa peau. Comme une friandise, il la tentait et la cajolait pour qu’elle le goûte. Juste une bouchée. Ou dans son cas, une simple action. La moindre pensée et pouf ! Elle pouvait réaliser des choses incroyables. Des choses, spéciales.

    Plus elle grandissait, plus elle avait du mal à se restreindre. Et pourquoi devrait-elle ?

    Je ne peux pas lutter contre ce que je suis. Un oiseau vole. Un chien aboie. Mon père fait la morale. Pourquoi ne puis-je pas simplement être moi ?

    Lorsqu’elle atteignit ces années de préadolescence rebelles, elle cessa de lutter contre ce pouvoir inné. Elle le relâcha. Ce fut un réel soulagement et une fois enclenché, celui-ci fut impossible à arrêter. Elle flirtait avec l’interdit – et elle adorait ça.

    Ce qui la conduisit à expérimenter d’autres choses.

    Si je peux faire ça, je me demande si je peux également faire cela.

    Elle fit d’autres essais. Joua. Ravie de voir ses capacités se développer.

    Et c’est ce caractère effronté qui la mena à ce moment, le fameux : « Je t’avais prévenue. »

    Elle se croyait seule en haut des collines lorsqu’elle avait laissé ses sens s’envoler. Alors qu’elle taquinait l’esprit des créatures qui se trouvaient autour d’elle, elle n’avait pas senti une seule fois ces yeux qui l’observaient ou la jugeaient.

    Elle n’avait pas suspecté ce regard qui l’évaluait.

    Elle ne s’était jamais doutée que quelqu’un était là, mais ce n’était pas une excuse. Son ignorance ne la sauva pas non plus. Elle aurait seulement souhaité que sa folie n’ait pas coûté la vie de son père. Elle aurait donné n’importe quoi pour l’entendre dire : « Je t’avais prévenue » une dernière fois.

    Les kidnappeurs masqués vinrent la chercher durant les heures les plus sombres de la nuit, la tirant hors de son lit malgré ses cris stridents alors qu’elle hurlait à l’aide.

    — Papa ! Papa ! Au secours !

    Mais son père ne pouvait pas la sauver. Il n’avait même pas pu se sauver lui-même.

    Layla fit de son mieux pour s’échapper, laissant exploser son pouvoir encore peu maîtrisé, cherchant de l’aide. Mais en fin de compte, une jeune fille sans entraînement, même aidée par une horde de chats feulant et crachant et des poules qui caquètent, ne faisait pas le poids face à ces hommes, adultes. Dans un revirement de situation cruel, les volatiles qui lui vinrent en aide furent abattus, déplumés et rôtis.

    Et pire encore, alors qu’ils dégageaient une odeur délicieuse en étant rôtis sur un feu ouvert, ils avaient également très bon goût, notamment lorsqu’ils étaient assaisonnés avec une pointe de sel et de poivre.

    Sans qu’on lui laisse le choix, elle fut retenue captive et sa nouvelle vie débuta. Une prisonnière, traitée comme une oie sacrée. Elle fut vendue au plus offrant. Plus qu’une esclave et pas vraiment une servante, elle était à la fois un trésor et un outil.

    Son premier propriétaire l’enchaîna, avec de vraies chaînes, faites d’or. Tel un oiseau chanteur, il la mit en cage et le regretta rapidement, tout comme ceux qui étaient à son service. Durant sa première incarcération, nombreux furent ceux qui apprirent grâce à elle que même le gazouillis d’un canari pouvait être à craindre. Ils avaient beau être petits et mignons, une nuée entière pouvait causer de sérieux dégâts.

    Effectivement, elle n’apprécia pas beaucoup que sa liberté soit restreinte, mais cela ne l’empêcha pas d’être à nouveau capturée et vendue au plus offrant. Il ne fallut pas longtemps pour que son nouveau gardien l’enferme, avant qu’elle ne se lance dans ce dont elle se souvenait affectueusement comme l’Évasion#2. Une évasion d’opportunité.

    Étant donné qu’elle n’avait pas vraiment de plan et qu’elle avait simplement suivi son instinct pour agir, il était surprenant de constater jusqu’où elle était parvenue à s’enfuir et pendant combien de temps. Alors que son premier combat pour la liberté n’avait duré que vingt-quatre heures, elle avait ensuite appris de ses erreurs. L’Évasion#2 lui valut six mois de liberté glorieuse.

    Jusqu’à ce qu’une fois de plus, son impudence lui cause des ennuis. Un article dans le journal mena le chasseur jusqu’à elle.

    Une bande de chats, oui, de chats, est impliquée dans des affaires de vols. Plusieurs caméras de surveillance ont montré des images de ces cambrioleurs félins, s’enfuyant avec des objets des plus étranges. Des vêtements, de la nourriture, et plus bizarre encore, plusieurs d’entre eux se sont enfuis avec une couette. Le chat évoluerait-il ? Les comportementalistes l’ignorent.

    Malheureusement, son armée de félins et leurs actions n’étaient pas passées inaperçues. Oups.

    Tant pis pour l’Évasion#2. Elle fut de nouveau emmenée chez son troisième propriétaire qui n’était pas fervent des cages en or, mais sa nouvelle chambre, avec ses barreaux aux fenêtres et aux portes, n’était pas bien mieux. C’est là qu’elle concocta l’Évasion#3, l’ascension des rats.

    Chapitre Un

    Je ne comprends pas comment ces chats peuvent trouver cela confortable.

    Les branches d’arbres n’étaient pas les sièges les plus agréables, notamment si l’on restait assis dessus pendant plusieurs heures.

    En temps normal, on ne trouvait pas Brody perché sur un arbre tel un oiseau écervelé. Il préférait garder ses deux pieds – ou quatre pattes – sur terre. Mais il avait une bonne raison de se cacher en haut d’un arbre. Et ce qui l’avait amené jusqu’ici avait commencé quelques heures auparavant.

    Tout commença lorsqu’il se réveilla tôt. Brody ne se levait jamais tôt. Il était plutôt du genre à faire la grasse matinée et à éteindre plusieurs fois son réveil. Mais à neuf heures, horaire bien trop matinal, il sortit du lit. Il fut au bureau à dix heures, ce qui fit que son alpha, Reid, lui demanda s’il se sentait bien.

    Non. Non, je ne vais pas bien. Il était agité et tourmenté, mal à l’aise, il sentait que quelque chose n’allait pas.

    Au début, il mit ça sur le compte d’une trop grande quantité de café ingurgitée. Étrangement, les métamorphes n’éliminaient pas la caféine aussi rapidement que toutes les autres drogues. Une particularité étrange.

    Trois tasses de café plus tard, assez fortes pour lui faire dresser les cheveux sur la tête, Jan le vira du bureau en affirmant que s’il n’arrêtait pas de faire les cent pas, elle allait lui tirer dessus et utiliser sa fourrure pour en faire une veste. Connaissant Jan, elle pensait chacun de ses mots.

    Il s’en alla et partit rôder, reniflant chaque coin de Kodiak Point. Je fais simplement mon travail. En tant que Bêta du clan, c’était son devoir de s’assurer que tout se passait bien et de relever les éventuels problèmes qui pourraient affecter la sécurité ou le bien-être du clan. Si quelque chose se présentait, il pouvait, soit s’en occuper, soit signaler le problème à Reid. Mais pas tuer. Il vivait dans un monde civilisé désormais.

    Quel ennui. Tellement, tellement ennuyeux, mais sans danger. Personne ne lui tirait dessus. Il mangeait régulièrement, dormait plus que nécessaire. Il pouvait se doucher quand il voulait.

    Ce qui était totalement naze.

    Un homme avait besoin d’un peu d’exaltation dans sa vie.

    Quel que soit ce qu’il sentait au fond de ses tripes – et celles-ci l’orientaient toujours dans la bonne direction et savaient toujours quand quelqu’un organisait un barbecue – il ne sentit et ne renifla rien en ville. Alors Brody erra plus loin, quittant les zones civilisées – bien que le terme ne soit pas très approprié avec tous les métamorphes sauvages qui vivaient dans ces maisons – et se rendit dans les bois.

    À cette période de l’année, avec autant de lumière la journée, la vie abondait, du feuillage vert à la fourrure à quatre pattes. Les insectes aussi prospéraient, ce qui l’irritait beaucoup. Il écrasa encore un autre moustique déterminé à le sucer jusqu’à l’os. Bâtards de mini vampires.

    Parmi toutes ses aptitudes en tant que Lycan – un autre nom qui désignait les métamorphes loups – celle qu’il aurait vraiment appréciée aurait été de neutraliser les démangeaisons des piqûres d’insectes. Il allait probablement se gratter comme un fou un peu plus tard, ce qui voulait dire qu’il allait devoir supporter que Boris le harcèle pour qu’il s’achète un collier anti-puces.

    Cet idiot d’élan se croyait drôle. Ce qui avait été drôle, c’était lorsque Brody avait vaporisé une bombe à serpentins sur les bois de Boris et que ce dernier avait mugi. Un moment magique, capturé pour toujours en vidéo.

    Mis à part les démangeaisons, Brody ne pouvait pas vraiment se plaindre de tous les autres avantages dont il bénéficiait en étant un Lycan, tels qu’une guérison rapide, une bonne santé, une immunité contre la plupart des maladies et bien évidemment, un loup des bois très stylé en qui il pouvait se transformer.

    Hé, n’oublions pas mes superbes cheveux. Une crinière hirsute qu’il laissait pousser sur sa tête, sûrement une façon de dire : « va te faire foutre » à son ancien sergent qui pensait que la seule coupe de cheveux convenable était la boule à zéro.

    Bzzz. Une autre sangsue volante mourut. Puis dix autres la rejoignirent.

    Avec ce problème d’insectes, Brody aurait pu se transformer et laisser sa peau plus épaisse le protéger, mais il préféra se retenir. D’une part, parce que sous sa forme de loup il émettait une odeur bien plus forte et perceptible et d’autre part, parce que son instinct lui intimait de faire preuve de patience. Et son côté bestial n’était pas connu pour être patient.

    Attendre ? Pourquoi attendre ? Je déteste observer. Nous devons agir.

    Voilà, dites bonjour à son loup impulsif. Son côté Lycan haïssait l’inaction et pourtant, la majorité des missions de Brody impliquaient la patience, l’observation et la planification. Puis, quand c’était le bon moment, il fallait saisir l’opportunité – ce qui, dans la plupart des cas, signifiait botter des culs.

    C’était pour ces instants que son loup vivait. C’était ce qui lui permettait de s’épanouir. À l’époque, la plupart des missions de Brody impliquaient de la violence – et c’était dans ces moments-là que son loup avait le droit de venir jouer.

    Mais ce n’était pas l’heure du loup. Et ce n’était pas la guerre. Ici, ils étaient à Kodiak Point et pour l’instant, il était l’heure d’observer et d’attendre.

    Pas de morsures ?

    Pas de morsures.

    Un loup adulte et responsable n’était pas censé utiliser son regard de chien battu pour faire craquer son hôte humain. Heureusement que Brody était immunisé. Il garda sa forme humaine et ses deux jambes et décida de trouver une cachette dans les bois. Ses options ?

    Un arbre. Un autre arbre. Un buisson. Un plus petit buisson. Un grand arbre.

    Sans surprise, il choisit le grand arbre afin de bien masquer sa présence. Il avait besoin de quelque chose qui soit loin du sol, plus c’était haut, mieux c’était. Étant donné que la majorité des attaques impliquaient des métamorphes, et que la plupart avaient l’odorat développé, il valait mieux prendre toutes les précautions.

    Notamment une qui puait. Littéralement.

    Il était temps de s’asperger de sa merveilleuse eau de Cologne. Eau d’écureuil puant, oui. Beurk.

    C’était une chose de pourchasser une créature frétillante à la queue touffue et une autre que de sentir comme elle. Et pour aggraver l’humiliation, il devait grimper à un arbre, tout comme ces petits rongeurs bavards. Ce serait du gâteau – et il savait très bien de quel genre de gâteau il parlait. Un gâteau au chocolat imbibé de rhum avec de la crème fouettée entre chaque couche et des cerises écrasées. Miam. Tante Betty-Sue – qui n’était pas sa tante, mais qui insistait pour qu’il l’appelle ainsi, alors qu’elle agitait sa cuillère en bois – lui en faisait un chaque année pour son anniversaire.

    Il ne lui fallut que peu de temps pour grimper sur l’arbre qu’il avait choisi – tout en se demandant si en envoyant un texto à tante Betty-Sue, elle lui en préparerait un, juste pour le plaisir. Cette femme adorait cuisiner et lui, adorait manger. C’était une belle amitié – notamment parce que cela lui donnait l’occasion, derrière le dos de Betty-Sue, de se moquer, sans pitié, de son fils Travis. Et le grizzly avait ensuite des ennuis lorsqu’il ripostait. Hihihi.

    Pour sa cachette, Brody choisit un vieil Épicéa de Stika qui montait à plus de trente mètres de haut et offrait une bonne couverture. Les branches étaient épaisses et robustes.

    Brody fit de son mieux pour escalader sans rien déranger. Rien de tel qu’un tas de verdure au pied d’un arbre pour signaler la présence de quelque chose en hauteur.

    La branche qu’il choisit était assez large pour le cacher s’il restait assis et immobile. De son point d’observation, il pouvait apercevoir certains endroits de la ville qui se tenaient devant lui et peut-être percevrait-il rapidement ce qui mettait ses sens en alerte.

    Faites que ce soit quelque chose de positif.

    De comestible, ajouta son loup.

    Brody se contenterait de n’importe quoi tant que cela lui permettait d’agir.

    Des heures s’écoulèrent. Le soleil brillait et il ne se passa rien du tout. À part le couinement irrité d’un écureuil qui défendait son territoire. La stupide créature osa siffler dans sa direction alors Brody retroussa les lèvres et grogna. L’écureuil prit sagement la fuite.

    Jusqu’à présent, c’était la chose la plus excitante qui ait eu lieu.

    La faim fit gronder son ventre. Il l’ignora. Il était resté bien plus longtemps sans nourriture par le passé. De plus, Betty-Sue venait de lui envoyer un message pour lui dire que, non seulement elle lui avait fait un gâteau – poing en l’air triomphant – mais en plus elle lui avait laissé des lasagnes dans le frigo, car elle en avait accidentellement fait trop.

    En apprenant la nouvelle, il avait failli abandonner son poste d’observation. Comme c’était cruel de devoir attendre.

    Mais il lutta contre la tentation. Cependant, il prit une gorgée de sa flasque, d’eau, pas d’alcool. Un loup ne buvait jamais pendant le travail. Mais plus tard ? Il se projetait bien en train de se saouler et de chanter à tue-tête.

    Le temps s’écoula sans que rien ne se produise. La soirée restait éblouissante, le soleil refusant de disparaître. Bienvenue en Alaska durant l’été quand la lumière du jour régnait en maître. Au bout d’un moment, alors qu’il se faisait de plus en plus tard, le soleil majestueux daigna enfin plonger derrière l’horizon pour un peu de répit.

    Et c’est là que les heures d’attente et de surveillance silencieuses de Brody finirent par payer.

    À peine l’obscurité de la nuit eut-elle enveloppé la terre, que des silhouettes vinrent se faufiler, prouvant une fois de plus que son intuition était bonne.

    J’ai toujours le truc.

    Au début, ils s’infiltrèrent un à un ; un loup solitaire par-ci, un lièvre par-là, un homme, qui était plus qu’un homme et qui ne prit pas une seule fois la peine de lever les yeux.

    Imbécile.

    Quelqu’un d’aussi négligent ne représentait pas de vrai défi. Heureusement, quelques potes de l’intrus l’accompagnèrent alors qu’il se dirigeait furtivement vers la ville. Une chose était sûre, il se dégageait d’eux quelque chose de très malveillant.

    Ou, comme c’était bien connu dans le monde des Lycan,

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