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La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal
La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal
La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal
Livre électronique420 pages8 heures

La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal

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À propos de ce livre électronique

Fondée par un groupe d’anciens Navy SEALS, la meute Alpha est une équipe ultrasecrète d’hommes-loups dotés de pouvoirs psychiques qui a pour mission d’éliminer les plus dangereux prédateurs du monde. Mais ce don a un prix…

Après que la moitié de son équipe a été décimée et qu’il est resté handicapé, Jaxon Law doit réapprendre à se battre et vaincre la colère et la culpabilité qui menacent de le submerger. Mais quand il sauve une belle femme qui réveille ses instincts primaux, Jax n’est pas préparé pour les dangers qui l’attendent.

Fuyant son employeur, la brillante assistante de laboratoire Kira Locke détient une preuve qui mène la meute Alpha dans une chasse contre un groupe ciblant des civils humains ayant des habiletés psychiques. Et à mesure que Jax et Kira s’approchent du meurtrier et l’un de l’autre, Jax doit décider si le lien profond qu’il ressent pour Kira vaut la peine de briser la règle des hommesloups. Sa liaison avec Kira risque de lui faire perdre ses habiletés, et elles pourraient bien être les seuls outils qui lui permettront de garder sa partenaire en vie…
LangueFrançais
Date de sortie16 févr. 2022
ISBN9782898088742
La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal
Auteur

J. D. Tyler

L’auteur à succès d’USA Today, J.D. Tyler, est surtout connu pour sa série paranormale sombre et sexy «La meute Alpha», et les pompiers de «Station Five» et les séries «Sugarland Blue» en tant qu’auteur à succès national Jo Davis. Instinc primal, le premier livre de sa série «La meute Alpha», est le lauréat du National Readers’ Choice Award in Paranormal. Elle a également été plusieurs fois finaliste aux National Readers’ Choice Awards, le Colorado Romance Writers Award of Excellence, finaliste pour le Bookseller’s Best Award, a remporté le HOLT Medallion Award of Merit, a été deux fois nominée pour les Australian Romance Readers. Quand elle n’écrit pas, l’idée de JD d’un bon moment n’est certainement pas de nettoyer la maison, de sauter à l’élastique ou de camper. Elle aime lire, se faire dorloter comme la diva qu’elle est et passer du temps avec sa formidable famille. J.D. vit au Texas avec ses deux enfants adultes, ses deux chats et un terrier de Boston, tous horriblement gâtés.

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    Aperçu du livre

    La meute Alpha, tome 1 - Instinct primal - J. D. Tyler

    Prologue

    Jaxon Law était accroupi derrière une benne à ordures à l’arrière d’un ancien bâtiment de briques, à souhaiter porter des gants pour se protéger les mains. Et pas seulement à cause de cette poubelle infecte qui débordait sur le trottoir autour de lui.

    Des gants l’auraient protégé de la saleté du passé, dans le sens le plus littéral. Mais il lui était impossible d’en porter. Ils étaient trop chauds, et il aurait eu les mains moites.

    Tant pis, parce qu’il y avait un temps et une place pour utiliser la rétrocognition qu’il avait reçue en cadeau, et ce n’était pas le moment. Aucun membre de la meute alpha, y compris lui-même, ne pouvait se permettre une seule distraction ce soir. Mais quelque chose n’allait pas. L’air lui semblait étrangement lourd, et le ciel était d’un jaune-vert étrange à minuit. Un avertissement quant au mal à venir. Ou à son caractère funeste.

    — Nous n’avons rien à faire ici, murmura-t-il en regardant le bâtiment.

    Près de lui, Zander Cole soupira calmement dans l’obscurité.

    — Tu diras ça à Terry. Il pense que nous sommes des putains de superhéros indestructibles. Ou du moins, il est convaincu que lui en est un.

    Son meilleur ami se tut, et Jaxon vit ses étranges yeux onyx briller, mais son corps resta tendu.

    — Tu ressens quelque chose ?

    — Je ne suis qu’un simple guérisseur, mon pote. Tu te souviens ? La seule chose un peu bizarre que je ressens, c’est le désir de foutre le camp d’ici, et elle est dictée par le bon sens.

    Zan était beaucoup plus qu’un « simple guérisseur », mais ce n’était pas le temps d’en discuter. L’instinct de Jax, à la fois humain et loup, lui ordonnait de faire demi-tour et de fuir. Vite et loin, sans s’arrêter, et jusqu’à ce qu’il ait mis ce lieu paumé et la réalité de ce qu’il était devenu loin derrière lui. Mais il ne fuirait pas, bien sûr. Comme ses frères de la meute, il ne pouvait rien faire d’autre que de se battre pour protéger les humains innocents d’horreurs dont ils ne pouvaient même pas soupçonner l’existence.

    Même au prix de sa propre mort, si cela s’avérait nécessaire. Mais toute sa vie, il avait protégé ceux qui ne pouvaient pas se défendre, alors la perspective de la mort ne le dérangeait pas trop, et ce n’était pas ce qui l’aurait poussé à fuir maintenant. C’était le fait indéniable que les monstres humains avaient été remplacés par des monstres réels, et que l’équipe savait rarement à quel type de bête s’attendre. Il ignorait totalement comment faire disparaître cette anticipation terrible, puis la sensation d’un poids dans son estomac quand il rencontrait encore une autre créature mortelle.

    C’était un peu comme jouer à la roulette russe avec un pistolet chargé.

    Les balles, les couteaux et les bombes sont assez simples : un soldat sait à quoi s’attendre et qui les manient. Par contre, les crocs, les griffes et le venin mangeur de chair ? C’est plus compliqué. Ces types d’armes ne font pas partie de l’entraînement de base du soldat.

    Mais au cours des cinq dernières années, ils avaient appris à les éviter, et vite. Marche ou crève.

    Ryon Hunter, le télépathe et médium de l’équipe, transmit l’ordre dans leur tête.

    — Terry a dit d’y aller !

    Jax, Zan, Ryon, Terry, Aric, Micah, Jonas, Ari et Phoenix, ou Nix, comme ils l’appelaient, convergèrent vers le bâtiment de tous les côtés. Bientôt, ils sauraient si leur source avait raison. Une famille humaine était censée être retenue en otage par un clan de vampires, qui s’en servaient comme nourriture et comme esclaves. Ces pauvres personnes étaient probablement terrifiées à mort, n’entretenant plus l’espoir que de l’aide leur parviendrait à temps.

    Se glissant près du mur, Jax enveloppa une serviette autour de son poing pour étouffer le bruit qu’il allait faire en cassant la vitre de la fenêtre. Il se débarrassa des bords dentelés, puis il la traversa avec Zan, et ils laissèrent leurs yeux s’habituer à l’obscurité. Ils n’avaient pas besoin de lampes de poche : leurs moitiés animales voyaient parfaitement dans le noir.

    Ils tendirent l’oreille, mais ne perçurent aucun bruit. La pièce d’entreposage où ils se tenaient était souillée et encombrée de boîtes et d’autres débris. Vu l’odeur de renfermé, personne ne devait avoir utilisé cet endroit depuis longtemps. Le mauvais pressentiment qui irradiait entre ses omoplates augmenta.

    — Ça me semble bizarre, murmura Zan. Je pense qu’il n’y a personne ici.

    — Continuons à chercher, lança Jax.

    Il voulait courir. Mais s’il y avait une chance de sauver des vies innocentes, ils devaient vérifier chaque centimètre de cet édifice.

    Quelques minutes plus tard, l’équipe se rassembla dans le grand endroit ouvert du bâtiment. Aucun d’entre eux n’avait trouvé de corps, vivant ou autrement. Et dans leur métier, « autrement » signifiait que la personne n’était pas nécessairement morte, mais qu’elle vivait quelque chose de pire que la mort.

    — Il n’y a pas un putain de chat ici, explosa Terry. Quelle perte de temps ! ajouta-t-il, furieux.

    — Nous devons partir, dit Jax en scrutant les environs. J’ai un mauvais pressentiment.

    — Ouais ? Comme s’il y avait…, commença le patron en renâclant.

    Il y eut un bruit de cassure, et Terry émit un léger gargouillis, puis une tache foncée s’étendit sur sa poitrine. Il écarquilla les yeux de surprise, puis s’effondra sur le sol crasseux.

    — À terre ! hurla Jax.

    Ses amis et lui plongèrent par terre pour se couvrir, mais peu de choses autour d’eux pouvaient servir à les abriter. Jax rampa vers une pile de palettes, mais une douleur fulgurante dans son dos l’obligea à rester sur le ventre. La combustion se propagea vers l’extérieur, englobant son torse, ses membres. La chaleur lui brûla les muscles, puis sembla engourdir son corps tout entier.

    « De l’argent. Oh, mon Dieu », se dit-il.

    — De l’argent ! Ils utilisent…

    Il essaya de crier l’avertissement, mais comme il roulait sur le dos, les mots moururent dans sa gorge. Il vit un mouvement dans les combles du bâtiment. Des dizaines de formes sombres volèrent.

    Ces choses s’abattirent sur eux. D’énormes créatures noires, à la peau ressemblant à du cuir, et dont les mâchoires béantes étaient remplies de dents acérées. Ni des démons ni des vampires. Ni des goules. Elles ne ressemblaient à rien de ce qu’il avait vu au cours des cinq dernières années, depuis qu’ils avaient été abandonnés dans ce monde de psychopathes.

    Il essaya de reculer pour se transformer en loup, mais ne put rien faire d’autre que de regarder avec horreur ces créatures fondre sur ses coéquipiers. Ses meilleurs amis et frères. Des dents leur broyaient la chair, et les cris des mourants lui arrachèrent le cœur.

    Un bruit sourd secoua le sol, et l’une des bêtes arriva au galop vers lui, les yeux jaunes brillant de malice, la salive coulant de sa gueule jusqu’au sol. Jax sentit son pouls battre dans sa gorge, et la terreur lui glaça les os.

    La bête saisit sa jambe droite dans son immense gueule et la referma, lui broyant ainsi les os et les muscles. Le cri de Jax rejoignit ceux de ses frères comme la chose le secouait comme un chien joue avec un os. Il devait faire quelque chose. Rien. Il se concentra sur sa main droite. Seulement sa main droite. La sueur coula sur son visage alors que ses ongles se transformaient en griffes.

    Il se releva et trancha la gorge de la bête. Elle tomba à la renverse, serrant sa gorge dans une vaine tentative d’arrêter l’hémorragie. Et puis, elle tomba raide morte, en proie à des contractions musculaires.

    Tout autour de lui, ses camarades étaient engagés dans une bataille perdue d’avance. Certaines des bêtes étaient mortes, mais pas assez. Il devait les aider. Il devait aller vers eux.

    De l’autre côté de la pièce, près du mur opposé, Aric envoyait des boules de feu sur les bêtes restantes pour aider à renverser la tendance, comme l’espérait Jax. Mais le feu se propageait, et les boîtes et les palettes s’enflammaient rapidement, car elles étaient constituées d’amadou sec.

    Les bêtes, d’abord. Il fallait les tuer pour sortir son équipe de là.

    L’une d’elles avait épinglé Zan et s’apprêtait à lui déchirer la gorge. Jax franchit les quelques mètres qui le séparaient de la chose, lui fonça dessus et la fit tomber par terre. Elle connut le même sort que la première, et Jax sentit une petite satisfaction.

    — Les autres, s’écria Zan d’une voix rauque tout en toussant.

    Ils regardèrent autour d’eux, et virent que les créatures restantes étaient mortes. Certaines avaient dû s’enfuir, effrayées par le feu. Les autres avaient dû être épouvantées par le sort de leurs collègues.

    Zan et lui réussirent par miracle à traîner leurs coéquipiers, un par un, des flammes affamées. Certains ne bougèrent pas. Lorsque Zan essaya d’utiliser ses pouvoirs de guérison pour réparer la jambe mutilée de Jax, ce dernier protesta.

    — Je vais m’en sortir. Occupe-toi des pires.

    La bouche de Zan se serra en une ligne sombre, mais il hocha la tête et s’éloigna. Et il se tuerait presque à faire l’impossible.

    Mais il ne pourrait pas tous les sauver.

    Jax laissa son esprit vagabonder, souhaitant être dans les bras de Béryl. Que tout cela soit terminé, ou que cela ne soit jamais arrivé. Il s’imagina se trouver entre ses cuisses, lui donner ce qu’ils voulaient tous les deux. Il pouvait presque entendre son rire.

    Après quelques instants, il se rendit compte que le son était réel, et non pas le fruit de son imagination. Il ouvrit les yeux. Béryl était debout devant lui, un sourire malicieux sur son beau visage. Sauf que la cruauté avait donné à son visage des traits affreux et moqueurs.

    — Béryl ? Mon équipe, comment va tout le monde ?

    — Ils sont tous morts. Pourquoi ? dit-elle en riant de nouveau.

    — Quoi ? lança Jax en la fixant du regard, confus.

    Accroupie à côté de lui, elle passa son ongle rouge le long de sa joue.

    — N’as-tu rien compris ? En fait, le contact de Terry travaillait pour moi.

    Elle n’aurait pas pu. La Béryl qu’il connaissait était aimante, amusante. Insatiable.

    Il croyait que…

    — Mais pourquoi ? Pourquoi as-tu fait cela ?

    L’agonie lui creva la poitrine. La douleur de la trahison et de la perte.

    — Aurais-tu préféré le savoir ? Une personne vraiment importante a de grands projets, et c’est tout ce que tu devais savoir. Merci pour le bon temps qu’on a passé ensemble, mon chéri.

    L’agonie se transforma en rage. Assis, il ignora la douleur et se leva. Il attrapa le devant de son chemisier et la secoua.

    — Pour qui travailles-tu ? Dis-le-moi !

    — Va te faire foutre ! cracha-t-elle.

    Une brume rouge s’abattit sur lui, effaçant toute raison. Boitant, traînant sa jambe blessée, il la tira vers le bâtiment en feu. Elle avait assassiné son équipe. Les hommes qu’il aimait comme des frères.

    — Brûle en enfer, salope.

    Avec les forces qu’il lui restait, il jeta cette putain de traîtresse dans le feu, puis tomba à genoux.

    Son cri d’indignation, sa promesse de vengeance et les gémissements de ses coéquipiers mourants le poussèrent dans l’obscurité.

    Chapitre 1

    Six mois plus tard…

    Kira Locke avait 30 secondes pour prendre les échantillons et sortir de là à toute vitesse. Chaque seconde comptait.

    Et puis, techniquement, elle serait une voleuse. Une criminelle. La police ne saurait pas trop quoi faire avec les articles qu’elle avait volés, si elle se faisait attraper, pas plus qu’elle ne savait quoi en faire si elle ne se faisait pas prendre. Selon son plan génial, elle devait les sortir de là, mais elle ne savait pas trop où aller après. Ni à qui les donner. À qui oserait-elle faire confiance alors qu’elle avait à peine plus que des tissus morts et quelques accusations non fondées à offrir ? Qui la croirait ?

    Un bruit de grattement métallique provenant de quelque part dans le couloir la fit sursauter, et ses mains tremblèrent si fort qu’elle faillit laisser tomber les précieux récipients.

    « Oublie ces 30 secondes. Merde ! » se réprimanda-t-elle.

    Rapidement, elle vérifia les couvercles une fois de plus pour s’assurer que le formaldéhyde n’avait pas coulé, puis elle glissa les petits contenants de la taille d’une boîte de film dans son sac.

    « Voilà. Voyons ce que préparent le Dr Jekyll et ses goules », se dit-elle.

    Le grincement revint, plus fort cette fois. Plus près. Le bruit sourd et régulier de talons de bottes sur le béton et le crissement de l’ouverture et de la fermeture automatiques des portes métalliques lui annoncèrent que l’un des gardes du quart de nuit faisait sa ronde. Il vérifiait tous les laboratoires et toutes les autres pièces dans cette zone à accès restreint de son lieu de travail, dans laquelle elle n’avait pas ses entrées.

    Son ancien lieu de travail, si elle se faisait prendre.

    Les pas se rapprochèrent, une autre porte s’ouvrit en crissant, et elle maudit en silence sa malchance qu’A. J. soit malade ce soir-là. Le jeune garde aurait fermé les yeux sur ses actions, puisqu’il nourrissait les mêmes soupçons que Kira sur le fait qu’il se passait quelque chose de bizarre dans ce lieu. Quelque chose de terrible. Mais pour cette raison, il était sans doute bon que son ami n’ait pas su ce qu’elle avait envisagé de faire ce soir parce que maintenant, il ne serait pas accusé de l’avoir aidée.

    Le cœur dans la gorge, elle considéra son choix : trouver un endroit où se cacher en espérant que le garde passe sans la voir, ou sortir nonchalamment de la pièce en essayant de lui faire croire qu’elle avait le droit d’y être. Autrement dit, la jouer cool, puis s’en aller tranquillement.

    Le sentiment d’angoisse dans son estomac lui dit qu’il était hors de question qu’elle adopte sa deuxième solution, et que les flics étaient le moindre de ses soucis. Jetant un regard autour du laboratoire, elle se concentra sur la longue table de travail construite sur une base solide : le seul objet assez grand pour la protéger de la vue du gardien. Après avoir éteint la lumière, elle longea le mur, se plaça entre la table et la porte, et s’y accroupit. Juste à temps.

    La porte s’ouvrit, la lumière fut rallumée. Le garde s’arrêta, et elle put l’imaginer en train de scruter la pièce, essayant de voir si quelque chose ne semblait pas être à sa place. Ses bottes grattèrent le sol comme il se rendait un peu plus loin dans la pièce, et elle se blottit comme un lapin effrayé dans un trou, certaine qu’à tout moment, il ferait le tour de la table. Il l’attraperait et appellerait son patron, le Dr Gene Bowman. Et si ce salaud pompeux savait qu’elle fouinait, et voyait ce qu’elle avait volé, et ce qu’elle soupçonnait…

    « Va-t’en, je t’en prie. Je t’en prie », supplia-t-elle silencieusement.

    Son pouls martela le creux de sa gorge, et elle fut certaine qu’il pouvait sentir sa peur, aigre et épaisse dans l’air humide.

    Peu à peu, il s’éloigna après avoir refermé les lumières et la porte. Lorsque ses pas s’évanouirent dans le couloir, elle s’affaissa, soulagée, et passa une main dans ses cheveux. Elle prit quelques respirations profondes, puis se releva. Ce n’était qu’un sursis. Elle devait encore sortir de l’immeuble maudit sans se faire voir, mais il était presque minuit, et l’équipe de surveillants était minimale ; ses chances augmentaient légèrement.

    « Ouais. Si ça te rassure de croire ça », se dit-il.

    Elle serra à mort les bretelles de son sac à main tout en se dirigeant vers la lourde porte métallique. Elle tourna le bouton et l’ouvrit légèrement. Un peu à la fois, juste assez pour se glisser à l’extérieur et la refermer. Sa patience fut récompensée par un léger grincement de charnières, mais même ce petit bruit eut l’air d’un coup de cor de chasse dans ses oreilles.

    Le couloir était vide. Naturellement, il n’était pas faiblement éclairé pour fournir de nombreux coins d’ombre où se cacher, comme dans les films. Le tunnel était aussi éclairé qu’un terrain de football à la mi-temps, et si le garde était revenu à ce moment, elle aurait été grillée. Au moins, l’absence de couverture avait l’avantage que personne ne puisse se faufiler derrière elle.

    Elle marcha rapidement en s’efforçant de ne pas courir. Encore quelques mètres et…

    « Nooonn ! »

    Elle se figea, le cœur battant la chamade, les yeux écarquillés.

    — Jésus-Christ, murmura-t-elle.

    Elle tendit l’oreille. Rien. Le léger cri de désespoir pourrait avoir été le fruit de son imagination : le produit de son énervement et de son manque de sommeil. Pendant un bref moment, elle se sentit obligée de se retourner pour en chercher la source. Pour savoir une fois pour toutes si l’esprit qui la priait toujours de l’aider à toutes heures du jour et de la nuit était réel, ou si elle devenait complètement folle.

    Une porte s’ouvrit au bout du couloir, et un gardien costaud arriva dans son champ de vision.

    — Hé ! Que faites-vous ici ? Montrez-moi une pièce d’identité.

    Kira se retourna et courut, ignorant le cri de colère de l’homme. Aussi vite que ses jambes purent la porter, se démenant pour trouver un autre moyen de sortir, elle traversa la porte au bout du couloir et continua de courir. Elle vit un ascenseur de service devant elle, qui devait servir aux livraisons à l’arrière du bâtiment et qui était loin de celui du personnel non essentiel.

    Et s’il servait aux livraisons, il devait donner sur le parc de stationnement.

    Elle poussa sur le bouton, presque frénétiquement. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, mais le gardien n’était pas loin derrière. Sautant à l’intérieur, elle appuya sur le bouton « C » — « Oh, mon Dieu, faites qu’il signifie ʺZone de chargementʺ » —, puis tapa à plusieurs reprises sur le bouton de fermeture des portes.

    Le gardien obèse tourna le coin, le ventre gigotant, le visage rouge, la main sur la crosse de son pistolet.

    — Arrêtez ! s’écria-t-il.

    Il dégaina alors son arme, se rapprocha, puis tendit une main grassouillette pour attraper les portes.

    Trop tard. Il les rata de peu, et son visage vermeil disparut de sa vue. La boîte monta. Selon le panneau de commande, elle ne devait monter que d’un étage, mais cela sembla lui prendre une éternité. À l’heure actuelle, le garde appelait probablement des renforts sur sa radio pour l’empêcher de se tirer avec… quoi que ce soit qu’elle avait dans son sac à main.

    Et si ses soupçons s’avéraient fondés et qu’elle était appréhendée ? Adieu Kira, la fille dont on n’entendrait plus jamais parler.

    L’ascenseur s’arrêta, et elle retint son souffle quand les portes s’ouvrirent. Elle ne fut accueillie que par un vide sombre, et elle se précipita hors de l’ascenseur en scrutant l’immense surface. Cela semblait effectivement être une sorte de zone de chargement, ou un garage. Elle vit deux camionnettes vides arborant le logo de NewLife Technology à l’extrême gauche, qui représentaient le seul contenu de l’espace caverneux, à part quelques boîtes de carton.

    De l’autre côté, elle vit deux grandes portes vitrées assez larges pour qu’à peu près n’importe quel type de camion puisse y passer, et à droite de ces portes se trouvait une porte de taille régulière surmontée d’un signe SORTIE allumé. Elle s’y précipita sans se soucier du bruit qu’elle ferait. Elle devait ficher le camp de là et arriver jusqu’à sa voiture maintenant.

    Elle déboucha dehors, dans la nuit noire, et la chaleur de juin de Las Vegas lui frappa le visage comme une gifle. Cependant, la température était le moindre de ses soucis. Comme elle tournait le coin de l’immeuble en courant vers le parc de stationnement principal des employés, des cris retentirent devant elle, à sa droite.

    — Merde !

    Deux gardes, dont l’obèse, avaient débouché dehors par une sortie différente, visiblement pour lui barrer la route. Sa vieille Camry n’était plus qu’à quelques mètres devant elle, et elle accéléra le pas tout en cherchant sa clé. Elle appuya sur le bouton pour la déverrouiller. Au moment où elle ouvrit à toute vitesse la portière du conducteur, une série de coups de feu retentirent, bombardant le côté de sa voiture.

    — Oh, mon Dieu !

    Elle sauta à l’intérieur, claqua la portière, jeta son sac sur le siège passager, poussa la clé dans le contact et fit démarrer la voiture.

    Elle décolla comme une fusée, fit un tête-à-queue, puis redressa le véhicule et fila en trombe vers l’entrée de l’entreprise. Elle jeta un coup d’œil dans le rétroviseur et vit que deux hommes en costume avaient rejoint les gardes, qui agitaient les bras. Les hommes se détachèrent des gardes et coururent vers une berline noire garée à proximité du bâtiment.

    Kira se concentra sur la petite guérite à l’entrée, dont les bras aux rayures blanches et orange bloquaient l’accès. Normalement, elle se serait arrêtée pour glisser son insigne pour que le bras se lève, mais avec ces deux gorilles armés qui la poursuivaient et qui lui tireraient probablement dessus sans poser de question, elle décida de se passer de ces formalités.

    Appuyant à fond sur l’accélérateur et agrippant fermement le volant, elle percuta la barrière, serrant les dents devant le terrible bruit de l’éclatement du bois et du métal. Elle se risqua à regarder les bras voler en éclats comme des cure-dents. La berline foncée la poursuivait, maintenant.

    Et inébranlable. Quel que soit le modèle élégant de voiture que conduisaient ces connards, il était évident qu’elle avait plus de jus qu’une vieille Camry qui ne tenait ensemble que par du fil et du ruban adhésif. Elle avait eu de la chance d’avoir réussi à enfoncer la barrière, mais le grincement des vitesses et le sifflement du moteur lui firent douter que sa chance allait durer encore.

    Correction : Sa chance avait arrêté de tourner quelques semaines auparavant, quand elle avait commencé à avoir des visions d’un gars sexy mort — était-ce un oxymore ? — qui lui demandait son aide, et qu’elle l’avait écouté.

    Où pouvait-elle bien aller ? Le poste de police n’était pas loin. Elle connaissait deux policiers, dont l’un était détective. Mais que pouvait-elle leur dire ? Qu’elle était en possession de biens volés et qu’elle se faisait tirer dessus ? Cela découragerait ses poursuivants pour le moment, mais elle serait probablement arrêtée, les biens seraient retournés à NewLife, et elle ne pourrait plus prouver ses allégations. Quelles qu’elles aient pu être.

    Alors, il fallait oublier la police. Il ne restait plus que l’aéroport. Si seulement elle arrivait à semer ces pitbulls, elle pourrait s’y rendre et acheter un billet pour n’importe où. Quelque part au hasard, où elle pourrait louer une chambre d’hôtel. Puis, elle appellerait un collègue, un généticien, et prendrait des dispositions pour le rencontrer. Avec un spécialiste du domaine médical de son côté, elle pourrait avoir une chance de prouver ce sur quoi travaillaient les médecins de NewLife.

    Cela aurait été un excellent plan si la Camry n’avait pas rendu l’âme. La maudite bagnole toussota, toussa… puis poussa un dernier soupir.

    — Non ! s’écria-t-elle.

    Tirant sur le volant, elle guida la voiture vers une route secondaire dans un parc de stationnement sombre. La voiture finit par s’arrêter, et Kira analysa l’environnement.

    Elle était à une rue de la Strip, derrière l’un des casinos et hors des sentiers battus. Ses poursuivants arrivèrent en trombe et s’arrêtèrent près de sa voiture, sur le côté conducteur.

    Les deux hommes sortirent de la berline ; la lune se refléta sur les armes à feu qu’ils avaient à la main. Ils se regardèrent, puis s’approchèrent à pas lents et confiants, affichant tous deux une expression de triomphe malveillant.

    L’homme qui avait été le passager ouvrit sa portière, saisit Kira par le bras, la sortit du véhicule et lui poussa le dos contre le côté de sa voiture.

    — Il semble que vous vous soyez aventurée à un endroit qui vous est interdit, ricana-t-il en la regardant. Or l’accès au sous-sol est restreint. Pourquoi ne nous dites-vous pas ce que vous espériez y découvrir ? Ou peut-être y avez-vous trouvé quelque chose que vous ne devriez pas avoir.

    — Regarde ce que la belle a dans son sac à main, dit-il à son partenaire en tournant la tête.

    Kira profita de sa distraction momentanée pour lui envoyer un bon coup de genou entre ses jambes écartées, faisant ainsi de son mieux pour lui remonter les couilles. Laissant échapper un cri rauque, l’homme tomba à genoux, les mains protégeant son entrejambe.

    Kira prit une profonde inspiration, puis poussa un cri assez fort pour réveiller les morts.

    — Quelqu’un a-t-il demandé à Hammer s’il voulait faire ce voyage ?

    Jaxon Law étudia le profil de Zander Cole alors que l’homme aux cheveux noirs conduisait le VUS Mercedes dans la circulation lente de la Strip. Fidèle à sa nature de guérisseur, son meilleur ami pensait toujours à ceux qui étaient blessés et à la façon de les guérir. Non pas que Hammer ait été blessé. Le grand homme tranquille était seulement… différent et effrayant.

    — Je lui ai demandé. Il m’a répondu qu’il voulait se mettre au lit tôt et lire.

    — Mon Dieu. Va-t-il tricoter, aussi ? demanda Aric en renâclant, de l’arrière de la voiture.

    — Non, il coud des courtepointes, renchérit Ryon, assis à ses côtés.

    — Quoi ?

    Jaxon tendit le cou et regarda les deux hommes, ricanant devant l’expression perplexe d’Aric. Le grand rouquin fronça les sourcils vers Ryon comme s’il avait parlé une langue étrangère.

    — Il ne tricote pas, il fait des courtepointes, déclara lentement Ryon, comme s’il s’adressait à un enfant de trois ans. Il dit que ça le calme. Il est également assez bon dans ce domaine. Vous devriez voir le détail dans ses modèles…

    — Ça le calme ? l’interrompit Zan en arquant les sourcils. Mon Dieu, s’il était encore plus calme, il serait mort.

    — Je pense que ce gars-là affiche un masque soigneusement maîtrisé, renchérit Jaxon. Ça ne me surprendrait pas d’apprendre qu’il est le type le plus dangereux que nous connaissons.

    Sur ce point, personne ne le contredit. Jaxon, Zander, Aric et Ryon étaient ensemble depuis leur formation de Navy SEALs — une carrière prometteuse qui avait pris fin quelques années auparavant lorsque leur unité avait été attaquée par des loups voyous, et que plus de la moitié d’entre eux avaient été tués et le reste, y compris eux quatre, avaient été transformés en hommes-loups. Mais Hammer, avec leur nouveau patron Nick Westfall, faisait maintenant partie de la meute alpha depuis quelques mois. Ils étaient tous deux nés métamorphes, ce qui avait complètement fasciné l’équipe et les médecins et les scientifiques de l’Institut de parapsychologie.

    Nick, un loup blanc rare, avait remplacé le défunt Terry Noble et avait attiré Hammer dans l’équipe après leur départ du Bureau fédéral d’enquête, et Jax devait admettre que les débutants travaillaient assez bien. Nick était un dur à cuire, mais il était juste, et savait rire de lui-même quand il le fallait. Contrairement à Terry, il désirait boire une bière avec les copains, et il se joignait à eux parfois, quand leurs loups avaient besoin de courir et de chasser. Il les protégeait toujours.

    Hammer était de la même trempe que Nick, mais il restait mystérieux. L’énorme loup gris préférait sa solitude, et il restait terré avec leur chef dans leur domaine profondément enfoui dans le parc forestier national de Shoshone au lieu de marcher jusqu’à Las Vegas pour se défouler et s’envoyer en l’air.

    — Faire des courtepointes, murmura Aric en ricanant. Ah, je vais l’emmerder avec ça…

    — Ce n’est probablement pas une bonne idée de harceler un gars qui peut te tuer d’un seul coup de poing, lança Zan en secouant la tête. Calme-toi, Savage.

    Zan tourna à droite, vers le Bellagio, et sourit.

    — Nous y voilà. Les réservations ont été faites à mon nom. Nous avons quatre chambres non-fumeurs avec de grands lits pendant toute une fin de semaine, les mecs. Ne faites rien que je ne ferais pas moi-même !

    Cela provoqua des acclamations et des sifflets.

    — Gardez vos portables chargés et à portée de main. Est-ce que quelqu’un à part moi va sortir seul ? demanda Jaxon en s’adressant au groupe pendant que Zan garait le véhicule.

    — Tu plaisantes ? répondit Aric en riant. Je ne peux pas parler pour ces deux-là, dit-il en pointant Ryon et Zan, mais si je n’arrive pas à trouver une femme chaude aux mœurs légères, je vais me ficher le feu à moi-même et à la moitié de la Strip.

    Considérant ses dons psychologiques particuliers, l’homme plaisantait à moitié.

    — Sans blague ! s’exclama Ryon avec empressement.

    — Je vais aller au casino un certain temps pour me détendre en jouant au black-jack, ajouta Zan. Tu vois, dans la vie, il faut prendre son temps pour profiter du voyage.

    — Je ralentirai après la deuxième baise. Ou peut-être la troisième. Allons, mesdames.

    Jaxon sortit du VUS en portant son sac de sport et huma l’air. Son sang chaud vibrait dans ses veines, sa bite était déjà à moitié dure à l’idée de s’enfoncer profondément entre une paire de cuisses soyeuses. Baiser toute la nuit, dans toutes les positions. Sa dernière virée à Vegas remontait à des semaines, et comme ses amis, ça le démangeait.

    À l’hôtel, Jaxon et les autres prirent possession de leur chambre et y déposèrent leurs sacs, mais ne s’y attardèrent pas. Zan avait réservé des chambres sur le même étage ; ils redescendirent ensemble et se séparèrent. Zan alla chercher les tables de black-jack, et Aric et Ryon se dirigèrent vers les portes avant et disparurent dans la nuit. Jaxon longea la zone de jeu en direction du bar le plus proche, et commanda un Jack Daniels avec un coca. Il s’assit dos au bar et sirota sa boisson en scrutant la foule, attendant.

    Elle se trouverait ici. Exactement au bon endroit, comme la dernière fois.

    Jaxon n’allait pas perdre un temps précieux à chercher un rendez-vous galant alors qu’il n’avait qu’une permission de deux nuits, et Alexa avait été non seulement fiable lors de leurs deux fins de semaine précédentes ensemble, mais extrêmement talentueuse au lit. La call-girl blonde lui avait appris des coquineries qu’il n’avait jamais envisagé de faire ou de se laisser faire, et certains de ces savoureux souvenirs le faisaient se tortiller sur son tabouret. Merde, cette femme aimait son travail. Chanceux.

    Comme s’il l’avait conjurée, elle contourna un vieux couple et vint vers lui en affichant un large sourire. Elle portait une petite robe noire bain-de-soleil, des talons hauts assortis, et rien d’autre. Il le savait d’expérience. Sa longue crinière blonde tombait sur ses épaules, pleine et frisée, dans un style spectaculaire qui ne manquait jamais de rappeler un groupe rock des années 1980. Mais ses cheveux encadraient une paire de jolis seins, et ses mamelons

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