En justes noces
10 – RÉSUMÉ : La vie poursuit son cours au château des Boulaincourt, succession de jours mornes qu’aucune fête ne vient plus égayer. Le docteur Périgot se présente au château avec une requête. Monsieur le comte serait-il d’accord pour héberger des soldats blessés ? L’hôpital est plein à craquer. Le comte semble terrifié à cette idée, mais sa fille Edmée, qui assiste à l’entretien, le pousse à accepter. Il ne lui reste plus qu’à convaincre sa mère et son épouse. La première est indignée : que son château soit transformé en hôpital de campagne, ça jamais ! L’épouse du comte, elle, contrairement à sa belle-mère, acquiesce au projet et se déclare prête à donner un coup de main. Morel est effondré.
(Voir Veillées n o 3531 et suivants.)
Le dîner terminé, Morel redescendit à toute vitesse à la cuisine où madame Vilniou et Berthe faisaient la vaisselle tandis que Maurice et René jouaient aux cartes en fumant une cigarette. Adeline attendait qu’on la sonne pour le coucher et, pendant ce temps, papotait gaiement avec madame Serizy, qui, elle, attendait le majordome pour préparer le service du lendemain. Les autres domestiques étaient déjà montés se coucher.
– Hum ! Hum ! commença monsieur Morel, qui contenait mal l’agitation qui sauta aux yeux de l’intendante. Je crains que le train de la maison ne soit légèrement perturbé, pour ne pas dire à nouveau bouleversé, dans les semaines à venir. Je requiers donc toute votre énergie et vous demande de mobiliser tout votre courage pour…
Les bras en l’air, il semblait un général tentant de remobiliser ses troupes défaillantes.
– De quoi s’agit-il, au juste ? l’interrompit doucement madame Serisy.
– Je ne sais par où commencer, dit le majordome en se laissant tomber sur une chaise.
Maurice avait déjà vaguement fait allusion à un bouleversement proche, sans entrer dans les détails, d’autant plus qu’il ignorait quelle décision prendrait le comte.
– Eh bien voilà, nous allons sûrement,
