En justes noces
12 – RÉSUMÉ : La comtesse douairière se surprend à apprécier la compagnie des soldats, qu’elle accueille pour le thé. Ceux-ci sont aussi reconnaissants à Edmée des soins qu’elle leur prodigue, surtout d’un point de vue psychologique. La jeune fille décide un soir de se rendre à l’hôpital pour discuter avec le docteur Périgot, auquel elle semble s’attacher de plus en plus. Chez les domestiques, l’inquiétude pour madame Serisy, dont la bronchite empire, monte. Monsieur Morel la veille et s’occupe d’elle autant qu’il le peut, jusqu’à sa guérison. Il lui demande alors un entretien en privé, mais se dérobe ensuite. Madame Serisy finit par aller le trouver dans son bureau pour savoir ce qu’il en est. (Voir Veillées n os 3531 et suivants.)
Morel, d’ordinaire si rigide dans son fauteuil, ne cessait de tripoter tantôt son livre de comptes, tantôt son encrier.
– Hmm ! hmm ! eh bien, voilà, commençat-il, hésitant. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis le temps que je travaille ici, j’ai amassé un petit pécule que je dirais confortable.
– Je n’en doute pas, et je vous avoue que j’ai fait de même, en prévision du temps où je ne pourrai plus travailler, même si le comte a toujours dit qu’il nous ferait une petite rente.
– Voilà ! notre retraite ! J’y viens. Que diriez-vous de la…
Les mots ne sortaient pas de sa bouche, comme un enfant qui a oublié sa leçon.
– Bon, je vous l’accorde, je ne suis plus de la première jeunesse.
Là, madame Serisy perdit le fil et le regarda d’un air inquiet.
– Toutefois, certains regards féminins, quand j’étais jeune, m’ont laissé comprendre que, même si je n’étais pas un Apollon, je n’étais pas trop désagréable à regarder. À présent, bien sûr, quelques fils blancs strient ma…
Il passa une main dans ses cheveux.
– Mais j’ai toujours bon pied bon œil, et ma santé
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