En justes noces

16 – RÉSUMÉ : Après les noces de monsieur Morel et madame Serisy, c’est le mariage d’Edmée et du docteur Périgot qui est célébré. Sur le front, Rodolphe retrouve René avec qui il est envoyé en mission. Les choses tournent mal, l’ennemi tire et le jeune noble se place devant son ancien employé, lui sauvant la vie. Alors qu’il agonise, il avoue à René qu’il a abusé de Berthe et qu’il est le père du petit Victor. Le chauffeur écrit ensuite une lettre à sa femme pour lui dire qu’il sait et que tout ira mieux désormais. Du côté des Boulaincourt, très affectés par la mort de Rodolphe, le moral revient avec l’annonce de la grossesse d’Edmée. La jeune femme a en outre décidé de s’intéresser aux affaires du domaine, en commençant par la comptabilité. (Voir Veillées n ^os 3531 et suivants.)

Quelques jours plus tard, Morel, intrigué, put apercevoir le comte et sa fille, l’air concentré, penchés sur de grands livres de comptes. Eugénie et Euphrasie laissaient faire, uniquement préoccupées pour le moment de la future naissance. Mesdames Vilniou et Serisy s’étaient mises, tout excitées, à tricoter de la layette à leurs heures perdues.

Morel s’était extasié sur ce talent inconnu de son épouse. « Un de plus », avait-il galamment déclaré. Ce couple semblait lui aussi bien fonctionner, à la surprise de Maurice qui jugeait que le majordome était une graine de despote et avait plaint madame Serisy du temps de ses fiançailles. Son jugement était en partie juste, mais c’était sans compter sur la diplomatie de l’intendante pour désamorcer les conflits conjugaux naissants, comme elle l’avait toujours fait dans ses rapports professionnels avec Morel, et sur la subite bienveillance du majordome amoureux. Car, quand il parlait des talents de son épouse, il exagérait un peu. La nouvelle madame Morel se rendit compte avec horreur qu’en fait, elle ne savait pas faire grand-chose