C’est sorti comme ça au cours du déjeuner. Frank était venu nous présenter officiellement Laura, la jeune fille qu’il voulait épouser. Fabrice, mon mari, n’en savait pas plus que moi sur celle qui avait conquis le cœur de notre fils aîné.
Nos filles cadettes, Lila et Eve, étaient également présentes. Frank leur avait parlé de Laura. Il avait toujours été le confident de ses sœurs et leur protecteur. Frank avait quitté la maison depuis un an pour s’installer dans un studio plus proche de l’université où il suivait des études de droit et sur les bancs de laquelle il avait rencontré Laura – un classique. J’avais préparé un bon repas et dressé une jolie table pour l’occasion. J’ai tout de suite aimé Laura. Non seulement elle était ravissante, mais elle avait du tempérament et une force qui m’avaient plu. Frank et elle s’aimaient sans l’ombre d’un doute. Leurs gestes autant que leurs regards exhalaient cet amour. Alors que nous trinquions pour fêter la bonne nouvelle, Fabrice avait lancé :
– Bienvenue dans notre famille, Laura ! Je suppose que tes parents sont aussi heureux que nous. Tu as des frères et sœurs ?
– Oui ! Mes parents sont merveilleux. A vrai dire, ils ne pouvaient pas avoir d’enfant. Ils m’ont adoptée. J’ai été abandonnée à la naissance, et c’est tant mieux. Une femme qui ne veut pas de son bébé ne peut être une bonne mère… J’eus l’impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. Fabrice me lança un regard douloureux. J’ai inspiré un grand coup avant de dire :
– En es-tu sûre ? Ta mère biologique n’a peut-être pas eu le choix… Peut-être a-t-elle voulu te donner de meilleures chances ? As-tu cherché à savoir ? Le visage de Laura s’est assombri :
– Non ! De toute façon, je n’ai pas envie de connaître une histoire où je n’avais pas de place.
– Laura a raison, maman. Si tu m’avais abandonné, quelle que soit la raison, je n’aurais ni pardonné ni cherché à savoir, a renchéri Frank. C’était trop violent pour moi. J’ai regardé Fabrice. Il était temps de