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Au seuil du tolérable
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Au seuil du tolérable
Livre électronique66 pages1 heure

Au seuil du tolérable

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À propos de ce livre électronique

« Au seuil du tolérable » est un recueil de six nouvelles qui s’appuie sur des histoires vécues. Cette œuvre évoque les intrigues de la vie qui heurtent la conscience humaine éprise de valeurs. À travers, même une lecture désintéressée, on finit par comprendre qu’il existe, sur cette terre, le pire des contrastes : l’intolérance.
LangueFrançais
Date de sortie28 sept. 2020
ISBN9782312076577
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    Aperçu du livre

    Au seuil du tolérable - Séraphin Goh GOH

    978-2-312-07657-7

    Avant-Propos

    La vie est parfois insaisissable. Les événements qui nous arrivent sont souvent incompris. Et pourtant nous devons continuer à vivre. Le plus important est d’apprendre de la vie, à travers nos expériences vécues ou celles qui nous sont racontées.

    L’objectif de cette œuvre est de faire prendre conscience à l’être humain que sur cette terre, il existe la pire des contrastes : l’intolérance.

    Dédicace

    Je dédie cette œuvre à ma mère qui a cru en ma réussite et qui, malheureusement aujourd’hui n’est plus de ce monde.

    À ma petite famille qui ne cesse de me soutenir et qui rêve de me voir réussir par mes moyens intrinsèques.

    Vie cruelle

    À mon réveil, ce matin ensoleillé, j’observais ma mère s’affairer par rapport aux tâches habituelles de gestion de son foyer. Son comportement me paraissait étrange car je pressentais un événement. Elle m’a demandé de rentrer dans la douche où un seau, soigneusement rempli d’eau chaude, m’attendait pour ma toilette. Mon sac apprêté, certainement la veille, a attiré mon attention. La certitude que j’avais est que nous allions voyager. De retour de ma douche, elle m’informa que mon grand-père insistait à me voir. J’ai tout de suite compris qu’on allait se rendre dans mon village maternel.

    J’étais l’homonyme de mon grand-père depuis ma naissance et c’était l’occasion pour nous de faire connaissance. Dans notre coutume, une femme avait le droit de donner un nom à son nouveau-né même si ce nom ne devait pas figurer sur son extrait de naissance.

    Ma mère me présenta mon petit déjeuner. Il était fait de riz et de citrouille composée de poudre de piment sec, d’« akpi » et de l’huile DINOR fraiche. Ce repas fumant, le matin au réveil, était un vrai régal. Mon peuple a été depuis la nuit des temps un producteur de riz. Ce riz était produit dans la région au-delà de six variétés. Une des qualités de ma mère était le partage. Tous les membres de ma famille ont été servis. Mon père était un vrai polygame avec trois épouses régulièrement obtenues dans le respect de notre tradition.

    Nous avons emprunté un véhicule sur quinze kilomètres avant de continuer le reste du trajet à pied. La marche a été éprouvante pour mon âge mais surtout pour ma mère qui trainait un handicap visible à chaque déplacement.

    Je partageais avec elle une complicité dès ma tendre enfance et cela a continué jusqu’à ce qu’elle ne soit plus de ce monde. Elle boitillait depuis son jeune âge et j’ai été curieux d’en savoir un peu plus sur cette disposition gênante.

    La naissance de ma mère a été une période heureuse pour sa famille et principalement pour son père. Ce dernier, polygame de son état, a cherché toute sa vie à faire un garçon. Et comme toutes ses épouses n’arrivaient pas à satisfaire ce désir ardent, il a mis son espoir dans un dernier mariage pour faire un héritier. C’était le chef d’une famille patrilinéaire dont le sens de la valeur et de la pérennité étaient fondés sur la richesse de faire naître un enfant mâle. Mon grand-père avait un âge très avancé et cette dernière union était l’occasion rêvée pour lui de satisfaire aux exigences de la coutume en ce qui concerne la survie de sa lignée. Mais à la venue de cet enfant en qui était placé tout son espoir d’avoir enfin un garçon, sa déception a été d’égale valeur. Ma mère venait de voir le jour. Son père a donc décidé d’en faire son homonyme. Elle portait donc un nom d’un enfant mâle. Malheureusement, il n’a pas vécu plus de deux ans après cette naissance. Et pourtant tout le village s’accordait à dire qu’elle était la copie conforme de son père.

    Quelques temps après, ma mère a eu une infection à la hanche. C’était un ulcère de buruli, une infection peut courante de nos jours mais assez dévastateur à cette époque.

    Cette infection était difficilement supportable pour un enfant de moins d’un an. Son père s’est rendu dans le village voisin à la recherche d’un praticien traditionnel des plantes, spécialiste de ce type d’infection. À son absence, sa fille a perdu connaissance. Les cris des pleurs fusaient de partout dans la grande famille. On la croyait pour morte et des voix estimaient qu’il fallait procéder à son enterrement. La tradition ne pouvait tolérer, au-delà d’un jour, le corps d’un nourrisson qui était de surcroit le premier décès de la famille. Les membres de la famille nucléaire ont proposé d’attendre le retour de son père. Fort heureusement, cette dernière décision l’a maintenue en vie. Dès que son père a franchi le seuil de la porte, elle a commencé à tousser. Tous ceux qui avaient des doutes sur le pouvoir du lien d’amour entre deux personnes l’ont appris à leurs dépens. Ce visiteur a traité progressivement ma mère jusqu’à la remettre sur pieds. Malheureusement, ma mère, malgré sa beauté tant physique et intérieure, trainait cette gêne à la marche comme une séquelle de ce mal pernicieux.

    À quelques mètres du village,

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