Histoires de famille
12 – RÉSUMÉ : L’amitié entre Daniel et le jeune Denis se renforce chaque jour. Après avoir invité son ami chez lui, à la plus grande joie de sa marraine, c’est au tour de Daniel d’aller chez les Valentin. Quand il rencontre pour la première fois la mère de Denis, il ne peut expliquer le malaise ressenti… jusqu’au jour où elle lui demande s’il est le fils de Robert Malgloire. Et là, après avoir beaucoup réfléchi, Daniel arrive à la conclusion que cette femme pourrait être celle pour laquelle son père a quitté sa mère, Adélie. Il décide d’interroger Denis, pour connaître le prénom de sa mère… Une conclusion s’impose : madame Valentin était bien la maîtresse de son père. Il doit renoncer à voir son ami… (Voir Veillées nos 3515 et suivants.)
Le prénom de ma mère ? Marie-Louise, pourquoi ? Je te demande le prénom de ta marraine, moi ! répondit Denis en tentant de sourire.
Daniel baissa la tête, accablé.
– Alors, voilà, je crois qu’il vaut mieux qu’on ne se voie plus.
Malgré son cœur qu’il croyait sentir se déchirer dans sa poitrine, son ton était ferme. En revanche, le pauvre Denis, d’habitude toujours si maître de lui, sembla se décomposer.
De grosses larmes silencieuses roulèrent sur ses joues et il se laissa glisser le long du mur.
– Mais Daniel… qu’est-ce que je t’ai fait ? J’ai bien vu que quelque chose n’allait pas la semaine dernière ! J’ai dit quelque chose qui t’a blessé ? Si c’est ça, je ne veux même pas savoir ce que c’est et je te supplie de me pardonner !
Il était devenu blanc comme un linge et tremblait de tous ses membres. La pitié, la peine de Daniel étaient immenses, mais il persista un moment, se souvenant des paroles de sa marraine.
– Je ne peux pas te dire pourquoi, tout ce que je sais, c’est qu’on doit se séparer. Je vais demander à ma marraine de me changer d’établissement.
D’un seul coup d’un seul, raidissant tous ses membres, Denis se releva et se planta devant son ami :
– Je suis prêt à te casser la gueule, tu sais. Même si tu es plus grand que moi. Tu me dois une explication et tu le sais aussi bien que moi.
Il avait empoigné Daniel au col.
– Après, tu n’entendras plus jamais parler de moi si tu veux.
Daniel faiblit.
– Oh ! Denis !
