Réunion de famille: Les Friessens, #1

Par Lorhainne Eckhart

Une famille que vous pensiez connaître. Une réunion de famille que vous n'oublierez jamais. Un amour éternel.

Une famille que vous pensiez connaître.

Une réunion de famille que vous n'oublierez jamais.

Un amour éternel.

Ce grand roman familial chargé d'émotion réunira la famille Friessen dans une célébration

• Langue: Français
• Éditeur: Lorhainne Eckhart, INC.
• Date de sortie: 22 nov. 2019
• ISBN: 9781071514306

Aperçu du livre

Réunion de famille

Réunion de famille

Les Friessens

Lorhainne

Traduction par

Marie-France Clermont

Lorhainne Eckhart

Table des matières

The Friessen Legacy Series

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 1

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 2

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

À venir

Lire un extrait de La Lignée

Postface

À propos de l’auteur

The Friessen Legacy Series

The Outsider Series

The Forgotten Child (Brad and Emily) L'enfant oublié

A Baby And A Wedding

Fallen Hero (Andy, Jed, and Diana)

The Search

The Awakening (Andy and Laura)

Secrets (Jed and Diana)

Runaway (Andy and Laura)

Overdue

The Unexpected Storm (Neil and Candy)

The Wedding (Neil and Candy)

The Friessens: A New Beginning

The Deadline (Andy and Laura)

The Price to Love (Neil and Candy)

A Different Kind of Love (Brad and Emily)

A Vow of Love, A Friessen Family Christmas

The Friessens

The Reunion (Réunion de famille)

The Bloodline (Andy & Laura)

The Promise (Diana & Jed)

The Business Plan (Neil & Candy)

The Decision (Brad & Emily)

First Love (Katy)

Family First

Leave the Light On

In the Moment

In the Family: A Friessen Family Christmas

In the Silence

In the Stars

In the Charm

Unexpected Consequences

It Was Always You

The First Time I Saw You

Welcome to My Arms

Welcome to Boston (A Paige & Morgan Short Story)

I’ll Always Love You

Ground Rules

A Reason to Breathe

You Are My Everything

Anything For You

The Homecoming

When They Were Young (Link included FREE with The Homecoming)

Stay Away From My Daughter

The Bad Boy

The Visitor

Chapitre 1

Ce n'était pas sa maison.

Après un moment de confusion, elle comprit où elle se trouvait. C'était son nouveau foyer, l'endroit où elle vivait désormais. Elle avait survécu à un accident vasculaire cérébral, mais même en déséquilibre, en pleine incertitude et sa vie ne tenant qu'à un fil, elle n'avait jamais cessé de se battre. Elle n'avait perdu la foi qu'une seule fois dans sa vie, et elle s'était juré de ne plus jamais prendre la voie de la facilité, celle qui semble plus simple mais ne l'est pas forcément. Certains jours étaient plus durs que d'autres, mais cela ne l'arrêtait pas. Elle ne pouvait pas abandonner maintenant.

Elle l'avait fait une fois. Durant cette période de sa vie, elle était jeune et stupide, et elle croyait savoir ce qu'elle voulait, croyait devoir se battre pour avoir ce qu'elle ne pouvait pas avoir. Mais elle ne se rendait pas compte qu'elle avait déjà tout ce dont elle avait besoin. Juste sous son nez. Mais elle était encore incapable de le voir. Elle avait fait des choix dans la peur, elle avait cru tout savoir. Mais au fil des années, si elle avait bien appris une chose, c'est qu'elle ne savait rien du tout.

Au fil du temps et des peines - parfois causées par ces propres agissements - elle avait pris de l'âge, mûrit, gagné en sagesse. Elle espérait que tous ses choix avaient fait d'elle une meilleure personne. Elle était Becky Ann Friessen, l'épouse de Rodney, la mère de Brad, Neil et Jed, et belle-mère de leurs épouses, Emily, Candy et Diana. Elle était aussi une grand-mère, une amie.

Une brise se leva, sifflant, agitant les vagues d'eau salée. Becky pouvait les entendre battre la plage de sable blanc. Elle pouvait sentir le sel dans l’air, et elle prit une minute pour respirer cet air pur, jusqu'à se sentir apaisée. Elle voulait descendre jusqu'à l'eau, en marchant, par elle-même, et patauger dans les vagues qui lui fouetteraient les jambes, détrempant son pantalon en lin. Mais elle n'en était pas encore là. Bientôt, se dit-elle. Elle y croyait en tout cas, comme elle regardait la canne posée contre la table de chevet en chêne à côté du lit, près du fauteuil dans lequel elle était assise.

Sa peau était humide, même avec la brise qui soufflait. Il faisait chaud à nouveau, comme tous les jours à Cancun, où Rodney et elle avaient décidé de passer leurs vieux jours. Elle était assise à l'endroit le plus agréable de la maison, juste à côté de la fenêtre ouverte qui surplombait un jardin aux couleurs chatoyantes : rouge, vert, orange et rose. Ses roses, les orchidées et les lys étaient tous en pleine floraison, et c’est dans des moments comme celui-ci, quand elle était enveloppée par les parfums de son jardin, qu’elle se souvenait de la jeune fille qui est tombé amoureuse, avait eu son cœur brisé et avait ensuite tailladé ses poignets au couteau, faisant couler le sang pour que l’agonie s’arrête.

Elle fixait les lignes devenues blanches, presque invisibles, datant de quarante ans auparavant. Les souvenirs eux aussi s'était effacés au cours des années - tout ce qu'elle avait fait, ce que son mari avait fait. Une chose étrange se produisait, lorsque vous étiez entre la vie et la mort ; une chose qui vous rappelait tout ce que vous aviez oublié. Becky avait essayé de l'oublier, avançant pas à pas dans sa vie, devenant plus forte, plus confiante, et finalement se sentant enfin digne de l'amour de son mari.

Elle prit une inspiration pour chasser ces pensées de sa tête et se perdit dans l'admiration des tons chauds de sa chambre : les plinthes blanches et les grandes fenêtres allant du sol au plafond jusqu'aux portes-fenêtres escamotables qui pouvaient transformer la chambre à coucher en véranda en un instant. C'était nouveau, et son fils Neil avait pris sur lui de transformer cette chambre en un paradis pendant que Becky se remettait de son attaque dans le centre de rééducation. C’était confortable et agréable, et parce qu'il s'agissait d'une idée de Neil, comme toujours, c'était beaucoup trop.

Elle vit aussi le canapé vert mousse, l’ottomane et le grand écran plat au mur. Elle avait taquiné Rodney à propos de leur gigantesque lit, un lit fait pour un roi avait-elle dit. Mais à ses yeux, Rodney en était bel et bien digne, non seulement parce qu'il était lui, Rodney, mais aussi parce qu’il ne l'avait pas quittée et avait travaillé avec elle sur leur mariage, l'aimant pour ce qu'elle était.

Rodney n’était pas un saint. Il était rude et il avait fait sa part d'erreurs, son grand, son bel homme aux cheveux noirs. Parfois, dans sa jeunesse, elle l'avait taquiné à propos de son entêtement légendaire : il tellement sûr de lui, ne voyait pas qu'on pouvait faire les choses autrement que de la manière dont lui les faisait. Il était arrogant, un peu trop confiant et il n'y avait pas une femme autour de lui qui n'essayait d'attirer son attention. Il était le fils d’un riche propriétaire de ranch, un sénateur, une star du rodéo. Il avait été tout pour elle, comme seule une jeune fille aux yeux pleins d'étoiles pouvait le voir.

Rodney avait toujours su ce qu’il voulait. Et tous ceux qui le rencontraient s'en rendaient bien compte tout de suite. C’était dans sa démarche, dans la façon dont il observait tout le monde et tout ce qui se passait autour de lui. Il était brillant. Même à seulement dix-neuf ans, un âge encore tendre, il avait su voir ce qu'il y avait derrière le discours des gens. Elle ne le savait pas encore à l'époque, mais par la suite, ses années de combats lui avaient appris à voir à quel point son mari était spécial.

Rodney était l'aîné des Friessen. C'était un travailleur acharné qui réussissait tout ce qu'il faisait : de l'élevage de bétail au rodéo, rien ne lui résistait. Il avait vu Becky pour la première fois quand ils allaient à la même école, Berkeley. Là, elle avait entendu dire qu'il faisait du rodéo, ce qui avait été confirmé quand, bien plus tard, pour leur premier rendez-vous, elle l'avait accompagné à un concours de rodéo. Il avait fini par se retrouver face contre terre dans la poussière, se dépêchant de sortir de sous un bronco rebelle après avoir fait son temps. Il avait été incroyable.

Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Le bleu de ses yeux avait fait battre son cœur dans sa poitrine encore décharnée. Sa gorge s'était serrée en voyant quelque chose dans son expression qu'elle ne pouvait pas encore bien définir. Son regard perçant avait pesé de tout son poids sur elle. Peut-être que c'était ce qui avait poussé tant de femmes à vouloir attirer son attention. Tout comme elle. Il était à couper le souffle, l'homme le plus beau qu'elle ait jamais vu, et avec un corps qu'elle avait rêvé d'approcher. À sa manière de se déplacer, ses hanches minces et ses longues jambes… même sa chemise à carreaux rouge-foncé n'avaient pas pu cacher son torse et ses épaules. Rodney Friessen avait attiré son attention.

Elle l’avait regardé, assise sur un banc usé, vêtue d'une robe d'été jaune. Ses longs cheveux tombaient alors en cascade jusqu'à sa taille tandis que sa tête était surmontée d'un joli chapeau blanc. Il avait regardé dans sa direction, une fois, deux fois puis une troisième fois. Aucun doute possible : il l’avait remarquée. Puis il s'était avancé vers elle d'un pas décidé. Un moment qu’elle n’oublierait jamais, gravé dans sa mémoire. C’est à ce moment précis, à leur toute première rencontre, qu’elle avait réalisé que Rodney devait être à elle et rien qu'à elle, car elle savait déjà qu'il était « le bon ».

« Ah, te voici ». La voix grave de son mari se fit entendre derrière elle. « Ton infirmière est en bas, prête à partir. Es-tu sûre de ne pas vouloir pas qu'elle reste ? »

Elle dû cligner des yeux pour chasser une vision d'un jeune Rodney fringant et revenir à son grand mari, maintenant plus âgé. Elle aurait pu jurer que cet homme était encore plus beau aujourd'hui qu’il ne l'avait été quarante-cinq ans auparavant. Comment se faisait-il que cet homme ait vieilli mieux que sa femme ? Ses yeux s'adoucirent alors qu'il se rapprochait, ses grandes mains posées sur ses hanches, un anneau doré brillant à son doigt. Puis il mit sa main chaude sur elle, toujours assise dans le fauteuil, une autre nouveauté de Neil.

Rodney ne s'éloigna pas, caressant son épaule de sa large paume et se penchant pour l'embrasser tendrement sur la joue. Elle posa sa main sur la sienne, peut-être pour le retenir. Elle aimait le toucher et ne voulait pas qu'il parte.

« J'en suis sûre, » dit-elle.

Les mots lui venaient plus facilement, sa bouche n'était plus aussi pâteuse et elle articulait un peu mieux, mais elle combattait tout de même un corps vieillissant et une attaque débilitante qui l'avait laissée paralysée d’un côté. Son esprit était resté clair, mais elle était coincée dans un corps qui ne voulait plus fonctionner. Cela avait été très difficile au début, parce que dans sa tête, elle était toujours cette belle jeune femme qui avait volé le cœur de Rodney Friessen. Seulement, en apercevant la vieille femme qu'elle était devenue dans le miroir, la réalité lui avait éclaté au visage.

« Tu en es sûre ? C’est ton premier jour à la maison. » Il était inquiet. Elle pouvait le voir à son expression, mais il n’y avait pas à discuter, c’était ce qu’ils avaient tous les deux voulu, depuis si longtemps.

Elle tapota à nouveau sa main et se força à glisser jusqu'au bord de sa chaise pour enfin se relever. Elle tendit la main vers la canne, souhaitant de tout son être que son corps retrouve sa mobilité d'antan. Rodney, bien sûr, ne l'avait pas lâchée, l'aidant à garder son équilibre.

« Ne t'inquiète pas tant. Je suis plus forte qu'il y parait, » dit-elle.

C'était l'homme qu'elle avait épousé, et elle ne pouvait pas imaginer passer un jour de plus loin de lui. En même temps, elle ne voulait pas qu'il joue les infirmières, ni qu'il la voit comme une personne frêle, faible et inutile.

« Je ne serais pas à la maison si je ne pouvais pas prendre soin de moi, moi-même. Tu le sais bien. Et maintenant, si tu m'aidais à descendre pour que je puisse parler à mon fils de sa rénovation de notre chambre ? »

« Tu n'aimes pas ? » Il la tenait encore fermement et elle aimait ça, qu'il la touche comme un mari qui aimait sa femme, pas comme un homme inquiet qu’elle s'effondre tout à coup. « Je voulais que tu aies un espace où tu te sentes bien. Je n'étais pas sûr... »

Qu'allait-il dire ? S'attendait-il à ce que l’infirmière