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Heroicis: Les chroniques de la liberté
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Heroicis: Les chroniques de la liberté
Livre électronique299 pages4 heures

Heroicis: Les chroniques de la liberté

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À propos de ce livre électronique

Suivez l'histoire de l'un des douze héritiers chargé de refonder l'Ordre sur Terre.

Tous les 12 000 ans, les Dieux anciens reviennent sur la Terre afin de juger l'Homme, leur création. Si l'Humain a failli, ils provoquent alors l'Armageddon. De cette apocalypse sont choisies douze personnes, héritières des douze premières lignées déposées sur la Terre, qui oeuvreront à la refondation de l'Ordre en tant qu'Ambassadeur. Voici l'histoire de l'un d'entre eux...

La trilogie de ce space opera enfin achevée ! Découvrez l'intégrale en trois parties de cette saga apocalyptique fascinante, tissée de mythes divers et de Dieux anciens.

EXTRAIT

— L’univers que tu connais n’est qu’un fragment de ce qui est… Le temps et les dimensions ne sont qu’illusion. Ton monde, enfin notre monde, par exemple, est le catalyseur de multitudes de dimensions qui évoluent, superposées les unes aux autres avec un débit de temps différent…
Ses explications, bien que troublantes, commencent à prendre forme dans mon esprit. J’ai déjà entendu parler d’une théorie proche, les scientifiques appellent ça « la possibilité des multivers »…
— Imagine un fleuve de plusieurs mètres de profondeur. Prends l’eau qui y coule comme le facteur temps. Là, tu peux y trouver des êtres vivant à des niveaux différents. Le débit du fleuve, lui, aura une emprise propre sur ces entités suivant la profondeur à laquelle ils se trouvent ou encore selon leur masse… Certains seront emportés plus rapidement que d’autres… Mais arrive un moment où tous se retrouveront à l’embouchure de ce fleuve où l’eau est amenée à stagner. Voilà ce que l’on appelle les « points de convergence ». Ton âme à vécu de multiples vies dans des dimensions et des espaces-temps différents mais, au final, tu as toujours évolué dans un environnement familier qui l’a fait grandir. Aujourd’hui, tu es dans la dernière vie de ton âme. Elle est arrivée à ce point de convergence. Tu vas donc devoir embrasser la finalité de ton destin qui décidera du sort non pas de ta planète ou de ton système solaire, mais bel et bien de la destinée de ce qui est.
Il s’interrompt de nouveau. Il appose sa main sur mon front et me transmet la sève de vérité. Toutes mes vies se réunissent en un instant. Alors que j’ai atteint l’âge de mes artères depuis déjà quelques décennies, je reprends l’apparence de mon apogée. Quand il retire sa main, une lueur dorée émane de mon corps incandescent. Gilgamesh semble instantanément détendu et satisfait. Il m’adresse ces quelques mots avant de sortir de la pièce qui a repris son aspect normal :
— Voilà, mon ami, la boucle est bouclée. J’ai guidé mon guide. Maintenant, tu es toi dans ton ensemble. Tu possèdes la force, les souvenirs et la connaissance de toutes tes vies. Ton âme est à nouveau une et indivisible. Repose-toi car nous arrivons en orbite autour de Pralaya.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Nicolas G. A. Biligui, né en 1982 au Cameroun, arrive en France à l’âge de 2 ans. C’est au détour des péripéties de la vie qu’il décide de prendre la plume, hésitant dans ses premiers pas, il s’exerce à la rédaction de poèmes et de songes avant de démarrer en 2010 l’écriture de son space opera Les Chroniques de la Liberté, allant chercher l’inspiration dans la grande histoire de l’humanité, ses mythes et ses légendes. Après un premier tome en 2015, qui étonnera par son succès inattendu, il trustera durant deux ans le top dix des ventes de son éditeur de l’époque édilivre. Au terme d’une année 2018 riche en projets divers, après la sortie du second tome Les Chroniques de la Liberté : Odyssée, prenant le temps de la réflexion, et répondant à ses envies d’évolution dans la sphère littéraire, il décide de clore son aventure avec édilivre. Aujourd’hui, c’est avec plaisir et passion qu’il nous offre, aux éditions Sibylline, une réécriture de ses chroniques, augmentées d’une troisième partie ultime inédite.
LangueFrançais
ÉditeurSibylline
Date de sortie23 juil. 2019
ISBN9782490541058
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    Aperçu du livre

    Heroicis - Nicolas G.A. Biligui

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    Nicolas G. A. Biligui

    Les chroniques de la liberté

    Nicolas G. A. Biligui, né en 1982 au Cameroun, arrive en France à l’âge de 2 ans. C’est au détour des péripéties de la vie qu’il décide de prendre la plume, hésitant dans ses premiers pas, il s’exerce à la rédaction de poèmes et de songes avant de démarrer en 2010 l’écriture de son space opera Les Chroniques de la Liberté, allant chercher l’inspiration dans la grande histoire de l’humanité, ses mythes et ses légendes.

    Après un premier tome en 2015, qui étonnera par son succès inattendu, il trustera durant deux ans le top dix des ventes de son éditeur de l’époque édilivre.

    Au terme d’une année 2018 riche en projets divers, après la sortie du second tome Les Chroniques de la Liberté : Odyssée, prenant le temps de la réflexion, et répondant à ses envies d’évolution dans la sphère littéraire, il décide de clore son aventure avec édilivre.

    Aujourd’hui, c’est avec plaisir et passion qu’il nous offre, aux éditions Sibylline, une réécriture de ses chroniques, augmentées d’une troisième partie ultime inédite.

    Les personnages

    Les lieux & planètes

    Acte I

    La quête onirique de Sanga

    Au lendemain du 8

    e

    jour

    Armageddon

    Mon nom est Jay. Je viens de me réveiller dans cet hôpital vidé de ses occupants. À l’extérieur, alors que j’erre dans les rues, c’est un spectacle de désolation qui s’offre à moi. Je ne reconnais plus Barcelone, de la place de la Catalonia désertée à la Sagrada Familia dévastée par les flammes.

    La fin d’un monde maintes fois prédite s’est accomplie. En tant que survivant, j’ai entrepris de poser par écrit tous les événements qui vont jalonner le commencement du reste de ma vie.

    La une de la dernière parution du journal El Pais ne laisse aucun doute raisonnable quant à se qui s’est passé. « L’Apocalypse » titrée en lettre de sang, l’article décrivait des scènes de destruction et de pillages à l’échelle mondiale. La suite de l’article parlait de « révélation divine »…

    Ce sont elles, ces scènes, qui ont poussé le monde dans le désarroi, elles qui sont arrivées sans crier gare, touchant simultanément le mont du Temple à Jérusalem, La Mecque et le sanctuaire du Vatican, trois attaques dignes d’un châtiment divin qui ont éradiqué sans signe avant-coureur aucun les centres névralgiques de nos trois grandes religions. Tout le monde a été sous le choc.

    S’est ensuivi une pluie de feu incandescent durant des jours et des jours sur les plus grandes villes de la planète, comme si le ciel nous était tombé sur la tête. En quelques semaines, le bilan fut catastrophique. La civilisation avait perdu pied, et plus de deux cents millions de femmes, d’hommes et d’enfants venaient de mourir.

    Ce qui s’est passé ensuite a fait comprendre à l’Humanité entière que nous n’étions pas seuls. Quand sont apparues ces nuées à travers la brume recouvrant le ciel, le scénario d’une colonisation avait sonné comme une évidence, comme un premier contact brutal avec une forme de vie supérieure.

    Qui étaient-ils ? D’où venaient-ils ? Les réponses à ces questions arriveront plus tard quand, par-delà les frontières et à travers toutes les langues de la Terre, ils transmettront leurs messages, eux les Patriarches, les représentants des Dieux anciens…

    Flash-back

    Enfermé dans cette geôle depuis huit jours, je me remémore les derniers événements. Je me réveille à l’hôpital, seul. Les couloirs, les blocs opératoires et les chambres sont vidés de leurs occupants. Dehors, j’ai du mal à reconnaître la ville festive et cosmopolite que j’aime tant. La voilà dévastée par les flammes.

    Je passe en revue chacun de mes souvenirs et je pense à Masha, celle qui m’a donné l’envie de me battre, de survivre alors que le monde était en perdition. Celle que j’ai perdue aussi. C’était il y a quelques semaines. Nous avions trouvé refuge dans un petit hameau à l’abri des exactions. Je l’avais rencontrée alors qu’elle errait dans les ruines de ce qui était avant le port de plaisance. Rester ensemble était alors notre meilleure chance de survie. Nous, couple d’infortune ; elle, si belle d’un blond lumineux et des yeux bleu gris perçants, archétype des beautés venues de l’Est, et moi, homme des contrées du Sud, nostalgique de ma jeunesse française et de mes racines africaines, nous, qui avions grandi dans la paix devions à présent survivre dans le trouble de la fin du monde.

    Masha, toi qui m’avais redonné le goût d’aimer, la passion de partager, notre rencontre était plus grande qu’un rêve, plus forte que les espoirs d’une humanité perdue.

    La destruction a laissé place à la colonisation. Des centaines de sphères d’un diamètre équivalent à une grande ville ont fait leur apparition sur toute la planète. Des aéronefs ont déposé au sol des centaines d’êtres humanoïdes à chaque rotation. Ils ont pris le contrôle des ressources, et notre complexe militaire n’a pu que constater son impuissance devant cette armée d’envahisseurs.

    Oui, je me souviens de tout et je ne peux m’empêcher d’être en colère d’avoir laissé ma Masha le temps d’une matinée pour aller chercher des vivres, car c’est à cet instant que tout a basculé, en rentrant de ma quête, lorsqu’un convoi militaire lourdement armé est passé à la lisière de la forêt. Je n’ai même pas eu le temps de les interpeller que des explosions ont détruit tous les véhicules. En levant les yeux, j’ai aperçu deux chasseurs aliens à l’aspect triangulaire qui survolaient la route afin de constater leurs actions.

    Après avoir attendu quelques instants, j’ai pris la direction des carcasses encore fumantes. Malgré les corps calcinés, les uniformes laissaient entrevoir l’emblème de l’OTAN. En fouillant dans le Hummer au centre du convoi, j’ai découvert cette mallette qui m’a conduit dans cette geôle. À l’intérieur se trouvaient des documents classés secret-défense avec cet en-tête :

    Nom de code

    « PROJET HOPESTATE »

    sur les traces de Taarka

    Oui, je suis en colère. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’entreprendre ce voyage terminé dans cette geôle au fin fond d’un temple en ruines aux abords de l’ancienne capitale égyptienne. J’ai commencé à croire qu’un ange gardien veillait sur moi depuis le début de ma quête. Force est de constater que je me suis lourdement trompé. Par excès de confiance, j’ai pris la route principale au sud de Guizeh, pensant qu’elle était sûre. Le réveil fut brutal. En fait, ils m’observaient depuis le début, et c’est aux portes de Sakkarah qu’ils m’ont cueilli.

    Sion

    C’est invraisemblable. De toute ma vie, je n’ai jamais éprouvé une sensation aussi traumatisante. Depuis trois semaines que je suis de détention, la porte s’ouvre enfin et un être mi-homme mi-aigle se présente à moi. C’est la première fois que je me trouve face à un Patriarche. J’ai lu de nombreux récits descriptifs, mais là, quel choc !

    Définitivement, je vais de surprises en traumatismes. Je pensais rechercher un temple en ruines à la gloire d’un roi mort depuis plus de 3 000 ans mais, en lieu et place, je me trouve face à Taarka lui-même !

    Nous discutons un long moment sans que je cerne vraiment l’objet même de ma présence et, surtout, l’intérêt si important qu’il semble me porter. Toutefois, il m’ouvre les yeux sur une dimension inconnue de ce monde ainsi que sur l’objet de leur intervention sur notre planète. D’après lui, ils n’ont pas débarqué sur Terre pour détruire l’Humanité, mais pour la refaçonner car elle s’est égarée siècle après siècle. Avant de me laisser, il m’indique que je serai instruit par un Patriarche nommé Hiram. Au fur et à mesure que je reçois ses informations, je comprends que pour eux, nous nous sommes tant éloignés du droit chemin que cela en est devenu irréversible. Mais pourquoi me raconter tout cela ? Je ne suis qu’un pauvre type qui essaie de survivre après l’effondrement de notre civilisation !

    Le Temple est à présent un lieu familier pour moi. J’ose l’appeler « ma maison ». La vie revêt doucement une impression de normalité dans ce lieu paisible et empli de spiritualité. Cette perception est magnifiée par la présence de notre intendant Maître Hiram, que j’ai eu l’honneur de rencontrer peu après mon arrivée. Ce jour était semblable à tant d’autres jusqu’à cet instant où un aéronef de forme triangulaire s’est posé dans l’enceinte. À l’intérieur se trouvait Taarka, accompagné d’une dizaine de soldats escortant un personnage visiblement important. Plus tard dans la soirée, un homme avait frappé à ma porte et m’avait demandé humblement si nous pouvions nous entretenir. Après avoir répondu par l’affirmative en l’invitant à prendre place dans mes modestes appartements, je lui avais demandé son nom, il m’avait répondu avec douceur et simplicité : « Je suis Maître Hiram. »

    J’observe le Soleil plonger dans le Nil éternel. Que l’atmosphère me semble paisible ! Mon guide, le maître, m’a dessiné dans les grandes lignes le plan des Patriarches me concernant. Je n’ai pas revu Taarka depuis notre longue conversation. C’était il y a trois mois déjà. Depuis, je commence à percevoir réellement notre place en tant qu’homme au sein de cette dimension.

    Chaque jour qui passe, il m’enseigne le pouvoir de la sagesse que l’Homme a trop vite renié. Moi, je ne cesse de l’interroger sur toutes ces vies qui ont été perdues depuis près de deux ans. Pour seule réponse, je n’ai droit qu’à cette citation laconique : « Cela était écrit dans les étoiles… »

    Hiram est un personnage atypique, singulier, par son apparence longiligne et ses grands yeux emplis d’une lueur rougeâtre assez énigmatique. Le plus étonnant est son âge. Il m’a confié être déjà venu sur Terre dans une période reculée pour conseiller le grand roi Salomon. Il serait alors âgé de plus de 2 900 ans !

    Je suis auprès des Patriarches depuis six mois maintenant. Hiram m’estime prêt à embrasser les prémices de ma destinée. Cette tâche s’annonce rude puisque je vais désormais appartenir au Grand Conseil Terra Illuminati. Si on m’avait dit il y a à peine quelques années que je serai un jour destiné à diriger le renouveau de l’Humanité, je ne l’aurais jamais cru !

    Bien que j’aie déjà entendu parler des Illuminati, il m’est impossible de mesurer l’importance de leur rôle prédominant dans le monde, très loin de l’imaginaire collectif. Nous ne sommes pas une société secrète et encore moins un groupuscule destiné à emmener les hommes sur un chantier obscur, mais les ambassadeurs désignés par les Dieux anciens pour refonder l’Humanité lors de l’Archéa au lendemain du 8e jour.

    Le Grand Conseil se compose de douze membres représentant les douze tribus originelles qui ont peuplé la Terre. Moi, je suis l’ambassadeur des Bantous de la région des Grands Lacs, située en Afrique subsaharienne. Je n’ai pas encore fait la connaissance de tous les membres, mais il y a ce treizième personnage fort mystérieux qui nous cache son visage et qui semble être là afin de nous encadrer. Aujourd’hui, je quitte l’Égypte pour me rendre sur la planète originelle. Rien que ce terme est extraordinaire : « planète originelle ». Oui, un monde régnant sur une alliance de douze autres planètes peuplées d’humains…

    Nous partons. Les rives du Nil vont me manquer.

    Sion est un monde où le ciel s’illumine de mille feux et revêt une teinte dorée, baignée par la chaleur de ses trois soleils. La végétation y est luxuriante et parfaitement intégrée aux différentes bâtisses qui composent l’ensemble urbanisé de cette planète capitale aux dimensions tentaculaires. La population qui y évolue se répartit en quatre castes bien définies : il y a les Angélus, tel mon maître Hiram ; les Enfants des Dieux, comme Taarka ; les Érudits, semblables à des humains, à ceci près qu’ils possèdent certains dons que je n’ai pas encore eu le temps d’identifier ; et, pour finir, les Humains, qui sont très peu présents dans l’ensemble.

    Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par un Angélus nommé Gabriel. Il sera notre guide durant notre séjour. Pendant le transfert vers Sion, j’ai eu l’occasion de faire connaissance avec d’autres élus de la Terre, mais je dois dire que j’ai surtout sympathisé avec Chan, l’ambassadeur de la terre des Trois Dragons. Il est aussi troublé que moi par cette expérience.

    Je viens de prendre possession de mes appartements. On nous a conseillé de nous installer et de nous reposer car le premier rassemblement aura lieu dès le lever du soleil émeraude.

    Notre lieu de résidence était déjà majestueux, sans aucune comparaison terrestre, mais à l’approche du Temple de l’Archéa, je reste pétrifié. Il est évident que cette bâtisse est d’inspiration divine. Chaque colonne qui compose l’entrée doit mesurer près d’une centaine de mètres de haut. Le hall principal, lui, est surplombé d’une voûte dont je ne peux distinguer l’extrémité tant elle s’estompe au-delà de la vision humaine.

    Nous sommes tous réunis à présent. Il y a là douze tables rondes. Autour de chacune d’elles sont disposés les ambassadeurs des douze mondes, représentants désignés de l’Alliance Human Illuminati. Ils sont dominés par une tribune qui regroupe les sièges des douze juges de l’Alliance. Ils nous cachent leur visage.

    L’Archéa va bientôt commencer. Nous voilà prêts à prendre place dans l’optique de refonder la destinée de près de 64 milliards de femmes et d’hommes à travers notre univers connu.

    Prémices du renouveau

    Lors de la première séance, j’ai eu la bouche sèche, la gorge nouée et les mains tremblantes. Nous avons tous été plongés dans un coma artificiel afin de faciliter l’échange de nos pensées et de nos souvenirs. Les juges de l’Alliance ont extirpé de nos cœurs l’essence de nos vies, pour mieux comprendre l’évolution de nos peuples à travers les âges. Ce sont 12 000 années d’Histoire ancrées dans nos gènes depuis la dernière assemblée. Je n’étais plus maître de mon corps et, du plus profond de mon esprit, c’était vraiment étrange.

    Les 144 ambassadeurs que nous sommes vont permettre aux Patriarches de cerner l’Humain et ses défaillances à travers les mondes.

    J’ai un peu de mal à me repérer dans le temps avec ces trois soleils. À l’échelle terrestre, je pense être sur Sion depuis déjà un mois. Chan et moi sommes devenus de vrais amis, quasiment inséparables tant d’éléments nous rapprochent dans cette aventure !

    Les représentants de l’une des planètes de l’Alliance semblent être assez soucieux depuis quelques jours. Ils ont adressé une missive à Mongân, l’Angélus qui les encadre. Je l’ai vu s’entretenir avec Taarka. J’espère qu’il n’y a rien de grave…

    Gabriel nous a réunis dans ses appartements ce matin et nous a confirmé ce que je pressentais de loin. Les Sidhéens, par la voix de leur leader Arzur, ont exigé de quitter Sion dans les plus brefs délais. Ils estiment ne pas avoir à supporter ces intrusions répétées dans leurs esprits, surtout venant d’êtres cachant leurs identités derrière des voiles imperméables. Même si je peux les comprendre, je trouve qu’ils sont un peu étranges comme êtres, constamment à cran, sur la défensive et éternellement vêtus de rouge. J’espère tout de même qu’ils retrouveront la raison au plus vite. Mongân est un Angélus d’une grande sagesse, et il lui en faut une sacrée dose.

    Il est apparu, après enquête, que leur pseudo-rébellion cachait des dissensions internes entre Arzur et Cathaire, l’un de ses compatriotes.

    Tout est rentré dans l’ordre.

    J’ai parlé trop vite, c’était le calme avant la tempête. Il est arrivé un drame au cœur de Sion ! Arzur a été retrouvé mort la nuit passée. Son corps inerte était étendu au pied de la Fontaine de Lyre. Un concile exceptionnel a été convoqué afin de découvrir ce qui s’est passé. Cathaire est évidemment le suspect numéro un. Il a d’ailleurs été interrogé de longues heures, mais il persiste dans la négation et refuse totalement que l’on procède au sondage de son esprit. Mongân a toutefois décidé de le confronter à Priam, le doyen des Angélus, dans l’espoir que la vérité soit révélée.

    On dit de Priam qu’il fut le régent d’une galaxie éloignée, mais son nom résonne dans mon esprit comme un lointain souvenir car il apparaît également dans la Grèce antique de la mythologie terrienne. Je ne suis pas surpris de trouver ici tous ces illustres noms puisque, au fil du temps, je découvre que nombre de Patriarches ont fait des séjours sur Terre, parfois pour nous observer, souvent pour nous guider. Quand je vois où nous en sommes aujourd’hui, je pense qu’ils auraient dû venir plus souvent. Au-delà du fait qu’il soit l’Angélus le plus illustre, Priam possède une certaine présence, et un halo de lumière l’entoure en permanence, comme une manifestation divine.

    L’esprit de Cathaire est resté indifférent aux tentatives de Priam pour le fissurer. Je me suis longuement entretenu avec Gabriel après le concile et nous sommes arrivés à la conclusion que Cathaire était innocent. Comment peut-il en être autrement, d’autant plus qu’il est impossible de mentir à Priam. Mais alors qui, et surtout, pourquoi cette mort ?

    L’Agora que j’ai découverte ce matin est sans doute la plus grande bibliothèque qu’il m’ait été donné de voir. On y retrouve des ouvrages des douze planètes qui composent l’Alliance. Les Juges nous ont vivement conseillé de nous y plonger afin de connaître l’histoire des autres mondes. Pendant ce temps, l’enquête se poursuit aux quatre coins de Sion.

    De retour dans mes appartements, je consulte de nouveau l’Encyclopédie de l’Alliance et j’en apprends beaucoup plus sur Apadémaque le légendaire, seigneur de la guerre nubien. Je profite également de la suspension de l’Archéa pour solliciter une entrevue avec Taarka. Requête acceptée ! Le demi-dieu m’accorde audience ce matin. Nous évoquons mon parcours depuis Sakkarah. Il me dit être impressionné par mon évolution et affirme que je serai digne de devenir un Angélus si je continue dans cette direction.

    Le Grand Conseil est convoqué au lever du soleil turquoise. Que vont-ils nous expliquer ? Peut-être ont-ils du nouveau sur l’assassinat d’Arzur ? Exceptionnellement, c’est Priam qui préside le concile. Taarka lui a cédé sa place, c’est peut-être un signe.

    « L’esprit d’Arzur a été substitué… » Voilà comment Priam commence ses révélations sur l’enquête qui a mobilisé tout Sion. L’assemblée reste circonspecte. Après la découverte de son corps, le cerveau d’Arzur a été sondé par un Enfant des

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