NOS ANCÊTRES ET LE COSMOS
À LA PRÉHISTOIRE, L’ÉTUDE DES ASTRES PERMET D’ÉTABLIR DES CALENDRIERS
Quelle étrange sensation. Il y a deux heures à peine, vous avez posé votre sac à dos au sol, éreinté par la marche éprouvante vers le Plomb du Cantal, le second plus haut sommet du Massif central. Mais à présent que vous contemplez le ciel, toute fatigue a disparu. Pour la première fois de votre vie, vous admirez le ruban laiteux de la Voie lactée. La Grande Ourse semble noyée parmi des dizaines d’autres étoiles que vous n’aviez encore jamais observées. Venant compléter ce somptueux tableau, des météores rayent parfois le ciel de leur lumière fugace. Pour profiter de ce formidable spectacle, il a fallu vous éloigner de toute agglomération, et monter aussi haut que possible. Mais songez qu’il y a moins d’un siècle, on pouvait le contempler toutes les nuits, et quasiment de n’importe où! Jusqu’à l’avènement de l’électricité et l’éclairage public, la vie était rythmée par la course du Soleil et des saisons. Grâce aux nombreux écrits et traces archéologiques qui nous sont parvenus, on sait que les hommes n’ont jamais cessé de regarder le ciel. La seule chose qui a évolué avec le temps, c’est leur façon d’interpréter ce qu’ils voyaient. Notre histoire de l’observation du cosmos débute à la fin. Ce circulaire de 85 mètres de diamètre, bâti vers 3200 av. J.-C, abrite une chambre funéraire, au fond d’un tunnel de presque 20 mètres. Or, il a été démontré qu’à l’époque de sa construction, les rayons du soleil traversaient le tunnel pour illuminer la chambre, à chaque solstice d’hiver! Cela signifie que non seulement les bâtisseurs possédaient le savoir nécessaire pour orienter un édifice selon un angle ultraprécis, mais qu’ils connaissaient le jour le plus court de l’année. Ainsi, sans doute, que le solstice d’été (jour le plus long) et les équinoxes de printemps et d’automne. Des connaissances acquises grâce à une observation rigoureuse du ciel, sur des décennies. Et concrètement, à quoi cela leur servait-il? Eh bien, par exemple à concevoir un calendrier, certes sommaire mais suffisamment précis pour situer les moments clés de l’année. Grâce à lui, on peut repérer la meilleure période pour semer et récolter les céréales, ou celle où le gibier migrateur sera de retour. Si ces peuples n’ont légué aucun document écrit qui nous aurait permis de mieux comprendre leurs motivations, il en va tout autrement des habitants de la Mésopotamie.
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