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À l’aube du retournement: Propos sur les racines de la vie et les temps actuels
À l’aube du retournement: Propos sur les racines de la vie et les temps actuels
À l’aube du retournement: Propos sur les racines de la vie et les temps actuels
Livre électronique320 pages4 heures

À l’aube du retournement: Propos sur les racines de la vie et les temps actuels

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À propos de ce livre électronique

L’Homme est un microcosme doté de propriétés identiques à celles du macrocosme – cosmos : Univers en ordre – auquel il est intimement lié. Un principe de vie unitaire, communément appelé Dieu, en est l’auteur suprême. Il donne la vie, dicte ses lois, ordonnant, organisant et structurant ainsi l’ensemble du vivant. Mais l’Homme a rejeté le Ciel et ses ordonnances. Il a ouvert les portes d’un monde dont il s’est fait le prince et au sein duquel la vie, la « grande vie », n’est pas reçue. Une conversion urgente s’impose alors. Sans plus attendre, l’Homme doit revenir à Dieu, se reconnecter à la source originelle d’où la vie véritable jaillit dans un incessant élan d’amour. Impérativement, l’Homme doit retrouver sa dimension cosmique et divine.


À PROPOS DE L'AUTEUR


À partir de ses expériences et avec l’appui des textes bibliques, taoïstes et de la médecine chinoise mis en résonance, Pascal Teyssédou rappelle que l’Homme est un temple vivant créé par Dieu, que son salut dépendra de l’intimité de la relation qu’il aura rétablie avec le Ciel, et que nous sommes… « à l’aube du retournement ».
LangueFrançais
Date de sortie31 mai 2022
ISBN9791037756091
À l’aube du retournement: Propos sur les racines de la vie et les temps actuels

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    Aperçu du livre

    À l’aube du retournement - Pascal Teyssédou

    La non-observation de la loi et ses conséquences

    Avec le Lingshu, le Suwen¹ appartient au Huangdi Neijing ou « Classique de l’Empereur jaune », livre canonique qui sert de base à la pratique de l’acupuncture. Il aborde la physiologie en étudiant le comportement des souffles (de l’énergie vitale) à l’intérieur d’un corps humain, sans omettre l’établissement de l’Homme comme production de l’Univers. L’existence d’un être est sous la dépendance des souffles célestes, alors que la cohésion et la cohérence de son organisation corporelle dépendent des souffles terrestres.

    Ainsi à travers l’Homme, peuvent être étudiés les mouvements des souffles vitaux circulant entre Ciel et Terre, tout autant que la relation que l’Homme-microcosme entretient avec l’Univers-macrocosme.

    Ces textes anciens, cependant jamais contestés, renvoyant aux ouvrages de la philosophie taoïste, sont le fondement tant de la pratique médicale, que d’une conduite de vie respectueuse des principes et des lois de la vie. L’enseignement dispensé est formulé sous forme de questions-réponses entre l’Empereur Huangdi et l’envoyé céleste Qi Bo qui, sans jamais s’embarrasser de théories pompeuses et compliquées, et en quelques phrases d’une simplicité déroutante, parce que la vérité est simple, va droit à l’essentiel. Il ramène sans cesse à l’indispensable communion avec le Ciel-Terre, au retour à l’authentique, à la racine même de la vie, à l’Ordre originel et naturel, afin que l’être qui s’y accorde puisse accomplir sa longévité dans son intégralité, tout en exprimant sur la Terre les vertus octroyées par le Ciel.

    Mais avant d’aborder le sujet, il convient de situer l’Homme et de lui redéfinir sa place au sein du grand ensemble dans lequel il se trouve et se meut.

    L’Homme, représenté debout, face au Sud, est le point de rencontre des énergies du Ciel et de la Terre qui sont ses authentiques parents. Ils sont l’origine, le pivot et l’accomplissement de toute existence qui, en s’accordant à leur inaltérable mouvement d’alternance, allant et venant sans diminution ni profit, peut alors jouir de la paix que confère l’Ordre originel. Au sein de cette composition ternaire, Ciel-Homme-Terre, l’Homme fait donc office de « centre – vide – médian ».

    Dans un débordement de grâces, le Ciel s’épanche sur la Terre pour la féconder ; et au moment où la Terre donne son fruit et l’élève vers le Ciel, c’est pour lui rendre grâce et louer ses vertus.

    « La vie s’écoule au vide médian ». Ciel et Terre ne pourront assurer d’harmonieux échanges que, si l’espace au sein duquel ils se réunissent demeure vide et vacant.

    L’Homme est au centre, et a reçu l’ordre de régner sur l’ensemble de la Création. Son centre que son Cœur manifeste, récepteur des instances célestes délivrant les précieuses instructions destinées à la bonne conduite de l’Homme et de son monde, doit donc demeurer vide et en paix. Cependant, parce que l’Homme coupé du Ciel persiste dans le déni d’un Dieu unique et créateur, tout autant qu’il refuse d’obéir à sa Loi ; il se peut que ce Dieu vienne à s’irriter à l’encontre de la Création et de ses hôtes, provoquant ainsi un dérèglement au Ciel et sur la Terre du mouvement naturel de la vie. Le Ciel se détourne alors de la Terre et lui retire ses vertus. Les échanges vitaux au sein des empires corporel et social se retrouvent ainsi bloqués, et la Terre ne produit plus. S’installent alors désordre, chaos et confusion. Rien ne va plus !

    Que nous dit, à ce propos, le texte de la tradition taoïste ?

    L’émanation du Ciel est pure et resplendissante tant qu’elle garde sa vertu et elle ne décline pas.

    Si le Ciel a trop d’éclat, il éclipse le soleil et la lune ; les perversions profitent de cette absence, les souffles Yang (vent et chaleur) sont interceptés, les émanations de la Terre (nuages et brumes) sont voilées, les nuées ne se subliment plus et, en retour, les rosées ne descendent plus.

    C’est cet échange qui donne vie à la création, et le « retrait de ce don » est cause de la mort en masse de la végétation, les mauvaises émanations ne s’évaporant plus, les tempêtes deviennent sans mesure, les rosées ne descendant plus il y a accumulation de pourriture et perte de toute beauté.

    Il arrive tant de vents pirates et tant de pluies torrentielles que le rythme des saisons ne peut se soutenir.

    Quand on s’écarte du Tao, on ne va pas loin.

    Il suffit d’être un Sage qui suit le Tao pour éviter les maladies « irrégulières » et ne point fauter contre la création ; le souffle vital sera inépuisable.

    La pure émanation céleste confère au Ciel sa sérénité. Telle est là sa toute-puissance. Le Ciel rayonne sa vertu dans l’abondance et ses souffles, tel un feu sacré brûlant sans consumer, nourrissent la Terre et ses hôtes qui alors resplendissent. Nous l’avons déjà évoqué : le Ciel féconde la Terre, la Terre thésaurise les vertus célestes et produit les dix mille êtres c’est-à-dire l’ensemble des manifestations possibles. Au cours de cet échange harmonieux, la vie est créée, entretenue et renouvelée. Mais l’Homme a quitté la Voie droite et s’est fait rebelle aux lois dictées par le Ciel. Alors, à force d’inconduite et par ses débordements, il a réveillé la colère de Dieu ! Et comme il est dit dans le texte : « Il y a retrait du don qui délivre la vie ».

    Qu’est-ce à dire ?

    Le Ciel se retire, « s’éclipse », divorce d’avec la Terre et lui ferme ses portes. De ce fait, les souffles de la Terre, dépendants des souffles du Ciel, ne produisent plus. C’est un hiver « hors saison », instauré brutalement par le Ciel. Les premiers touchés sont le soleil et la lune. Leur puissance se voit alors diminuée. Les êtres et la Terre, laissés sans entretien suffisant, se retrouvent ainsi en état de manque et de vide. Des « vents pirates » ou « pervers » viennent alors investir les cavités où, habituellement, la vie se concentre et se nourrit. Cataclysmes et maladies viennent alors toucher sévèrement la Terre et ses hôtes, accentuant voire précipitant le désordre déjà conséquent, et durcissant davantage encore l’hiver social déjà bien installé. Désastre et désolation sont sur la Terre !

    La vie ne jaillit plus. Alors les vents pervers stagnent et croupissent, et « la pourriture s’accumule ». Les souffles de vie sont désormais malsains. De ce fait, misère, vols, viols, meurtres, oppression de la population à cause d’un gouvernement corrompu, épidémies, catastrophes écologiques, abondent et vont sans cesse croissant. Des maladies répugnantes s’installent, comme signe des vices de l’Homme ; périodes de canicules et soleil brûlant, comme avant-goût des brasiers de l’enfer ; heures de ténèbres, annonciatrices des ténèbres qui attendent ceux qui persécutent les porteurs de lumière et rejettent la vérité. Affliction et injustice montent jusqu’au Ciel qui, devant tant de dépravation de l’être humain et de la Terre, refuse pour un temps d’épancher à nouveau ses souffles purs. La cause est à l’Homme inconscient et orgueilleux, à qui la gouvernance de la Création a été confiée. La Voie a été perdue. Le monde est mis sens dessus dessous et court à sa destruction.

    Sans plus attendre, une restructuration profonde, radicale et coûteuse s’impose ; la survie de l’Homme et du monde en dépend. L’Homme est allé trop loin dans sa folie et il semblerait qu’il y ait désormais trop à défaire du monde actuel corrompu. Aussi, préfère-t-il le déni que de rompre avec ce qui, tous les jours, le détruit davantage. Dieu n’a jamais cessé d’interpeler l’Homme qui, inexorablement, refoule conseils et avertissements. Cependant, Dieu a posé une limite aux agissements de l’Homme : « … au fruit de l’arbre de vie, tu ne toucheras pas ! » prévient Dieu en s’adressant à Adam, le premier homme (et donc à tous les autres aussi). « Tu respecteras tout ce que Je te donne pour assurer ta vie sur la Terre et tu ne chercheras pas à savoir plus que ce que Je t’autorise à connaître (les mystères de Dieu et de la vie) ! »

    On trouve sur la Terre deux catégories d’Hommes. Les Hommes « ordinaires » tout d’abord. Les plus nombreux, ils sont les oublieux ou ignorants de leur nature profonde, de leurs attributions et de leur vocation terrestre. On trouve ensuite les « Sages ». Ce sont les Hommes vrais, « droits », authentiques. Par leur conduite exemplaire, « priant et veillant » constamment, ils ne provoquent ni l’antipathie ni la colère du Ciel. Conscients de l’égarement des Hommes « ordinaires », ils intercèdent auprès du Ciel, réclamant clémence et indulgence. Ils suivent la Voie, se conforment à la loi du Ciel et accomplissent ses ordonnances.

    Au milieu des tempêtes, même s’il leur arrive d’être sévèrement affectés, ils survivent. Car mieux que ces arbres séculaires qui, immobilisés par leurs racines terrestres ne peuvent s’abriter des foudres célestes, les Sages eux, enracinés au Ciel, veillant à leur alignement et remplis de foi, peuvent s’en prémunir. Ils ne se laissent pas surprendre et savent conserver suffisamment de souffles de vie en eux afin d’assurer leur survie. Sauveurs du peuple, c’est à partir d’eux qu’une pérennisation de l’espèce sera possible et qu’un ordre nouveau pourra être fondé.

    Mais pour le moment, et à cause de l’Homme ordinaire, « l’hiver hors-saison » s’éternise sur la Terre et ses résidants. L’Homme erre dans les brumes de ses nuits hivernales, oubliant que gisent en son cœur les aubes printanières porteuses de vie et d’espérance, qui n’attendent que son réveil pour s’élancer joyeusement. Cependant, bien que certaines âmes soient déjà en chemin, il en est encore trop peu pour que s’accomplisse un retournement salvateur. La majeure partie de l’humanité dort encore d’un sommeil profond et elle tient apparemment à poursuivre ses rêves. Mais se réveillera-t-elle à temps ou bien finira-t-elle anéantie par sa trop longue nuit ? Les « cauchemars » annoncés seront-ils suffisants pour la tirer de son sommeil et déclencher le réveil salvateur ? « Il faut que ces choses-là arrivent », nous a prévenus le Christ. Et celui qui ne dort pas peut déjà entendre souffler les vents de la colère de Dieu…

    Pourtant, depuis des siècles, Dieu ne cesse de se communiquer à l’Homme. Il a parlé à travers la nuée et le feu, puis par la bouche des prophètes. Et comme cela n’a pas suffi, Il a quitté la liberté et la pureté célestes ; Il est descendu dans le monde et s’est rendu esclave d’une chair. Il a voulu tout connaître de la souffrance des Hommes. Il a pris sur Lui toutes les souillures du monde. Il est mort pour nous et par sa résurrection, Il a dissipé tous les doutes possibles concernant sa vraie nature. Il s’est donné Lui-même pour nous comme nourriture spirituelle afin que nous ayons la vie. Et aujourd’hui encore, sous l’impulsion de son esprit, des « petites voix » continuent de clamer sa Gloire et de proférer les mêmes avertissements !

    Mais l’Homme a tourné le dos au Ciel. Il a quitté Dieu. Et en quittant Dieu, il a abandonné la Vie et la Vérité. Il a voulu des dieux, des dieux de chair de préférence, qu’il puisse adorer et porter au Ciel ; des dieux qu’il suit comme un esclave ou comme un chien en laisse, et devant lesquels maintenant il courbe l’échine. Et voilà qu’aujourd’hui, il peut goûter l’ample désillusion, ainsi que l’âpre amertume des fruits de l’idolâtrie et d’une trop longue séparation avec le vrai Dieu.

    … Ils (les Hommes) ont des yeux, mais ils ne voient pas. Ils ont des oreilles, mais ils n’entendent pas…

    Jérémie 5 : 21

    Leur oreille est vraiment incirconcise, ils sont incapables d’être attentifs…

    Jérémie 6 : 10

    Alors

    … Écoute, Terre, retiens bien que Je (l’Éternel tout-puissant) fais venir le malheur sur ce peuple. Ce sera le fruit de ses pensées, car ils n’ont pas fait attention à mes paroles et ils ont méprisé ma Loi…

    Jérémie 6 : 19

    … Ma colère et ma fureur vont se déverser sur les Hommes et sur les bêtes, sur les arbres des champs et sur les fruits de la Terre. Elles brûleront sans plus s’éteindre.

    Jérémie 7 : 20

    Alors, afin que Dieu ne déverse pas sa colère sur la Terre et ne l’anéantisse pas par son feu dévorant, l’Homme doit revenir sur la Voie et observer la Loi prescrite. Aujourd’hui, l’Homme est amené à prendre une décision irrévocable. Un retournement radical de sa conduite et de tout son être s’impose de toute urgence. Certes, ce retournement causera un arrêt avec contre-courant de ce qui, jusqu’alors, semait le désordre et conduisait au chaos ; il déclenchera inévitablement tumulte et remous, en même temps qu’une profonde désorganisation de l’être, de sa vie et de son monde. Mais le retour à l’ordre et à la paix est à ce prix. On ne reconstruit pas sur le désordre. On fait d’abord table rase du malsonnant et de l’inconvenant.

    Celui qui veut régner sur l’empire doit d’abord apprendre à gouverner son être et sa vie selon la Norme, et témoigner de la « Vérité-mère de tous les mondes ». Ensuite, il pourra se charger du destin de tout ce qui se trouve sous le Ciel !

    Sommes-nous prêts à effectuer cette révolution intérieure ?...

    « On ne touche pas au désordre d’un empire sans, tôt ou tard, déclencher des remous chez celui qui en a la gouvernance et qui, par ignorance ou pour quelque autre motif, se plaît à l’entretenir. Cependant, on ne sème pas trouble et confusion à tout va par l’irrespect de la Loi qui ordonne sans, tôt ou tard, déclencher la colère de Celui qui, dès le commencement et pour le bien de tous, a édicté la loi !

    Alors, n’oublions pas la dimension de notre vocation première : celle de porteur de lumière que nous devons exercer avec toute la droiture qui lui échoit, dans quelque monde que ce soit, quels que soient les remous qu’elle y engendre et quelles que soient l’inquiétude et la peur qu’elle puisse susciter. Et pour pallier ces appréhensions irrationnelles, il faudra prier avec toute l’ardeur possible, afin d’armer sa foi et d’être au plus près de la source. Car même si nous demeurons inquiets alors que nous prions, combien alors le serons-nous si nous ne prions pas et si nous nous tenons éloignés du principe… ? »

    Le vide

    Nous l’avons évoqué précédemment, Ciel et Terre sont nos authentiques géniteurs. Cependant, toute l’alchimie de la Vie va s’effectuer au sein de cet espace dit « médian », car situé entre Ciel et Terre.

    Ainsi, afin que cette merveilleuse alchimie puisse s’accomplir harmonieusement, il est nécessaire que l’espace dans lequel elle va se jouer demeure libre, « vide », comme l’est le Ciel originellement ; un Ciel qui, justement, grâce à sa vacance peut accueillir les souffles célestes nommés « vertus », avant de les déverser sur la Terre pour la féconder. C’est alors que s’élaboreront les transformations silencieuses, magnifiant dans une gestation plénière le fruit en formation, jusqu’à ce que la Terre en accouche et le présente au Ciel comme une offrande.

    Le vide dont il est question ici n’est pas « le rien » ni « le néant », bien au contraire. Il est un espace immatériel, une matrice vivante et indispensable, au sein de laquelle pourra germer et croître une nouvelle création, jusqu’à sa totale plénitude et son impeccable cohérence, en parfaite cohésion avec le reste du vivant.

    L’Homme est au centre, entre Ciel et Terre. « Vide médian », il doit donc demeurer « vide », en son cœur et en son être, pour que les souffles vitaux qui le créent et l’animent ne soient pas entravés et que s’accomplissent ainsi ses multiples transformations.

    « Et voilà que le vide s’ébranle, arrachant une note au silence

    Elle monte dans l’éther et, déjà, elle s’accorde au monde

    Un être vient d’émerger, et déjà il court vers sa fin… Vie ! »

    Créé à l’image du Créateur, cependant « de peu inférieur à Lui » car les vertus de la grâce lui ont été retirées à cause de la Faute première, l’Homme est appelé à retrouver son état initial « d’enfant du Ciel ». C’est au cours d’un douloureux périple terrestre, par un incessant travail « d’enfantement » dans une union constante avec le Dieu Créateur, qu’il lui sera possible d’accomplir son projet. Il devra pour cela demeurer « vide et disponible », « tout à Dieu », pour que le Dieu qui l’engendre à chaque souffle puisse le travailler intérieurement, « l’in-former », le modeler à sa guise et le (re)créer ainsi à son image, dans une ressemblance toute spirituelle.

    Mais plus que tout autre chose, l’Homme devra apprendre à vider son Cœur et à le maintenir vacant. Un Cœur désormais au bord de l’asphyxie, indisponible, « occupé ailleurs » et donc incapable d’accueillir un souffle neuf ; incapable d’accueillir Dieu dans une union transformante, un Dieu sans lequel aucune (re)création harmonieuse et conforme à la Norme ne sera possible. Un Cœur incapable d’accueillir « l’autre ». Et pourtant, tous ces « autres » sont autant de ciels providentiels que le Créateur envoie sur nos multiples Terres et auxquels nous devons savoir offrir l’hospitalité.

    Car par elle (l’hospitalité), quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges ! nous rappelle saint Paul.

    Et parce que, trop souvent, nous oublions cette loi, parce que nous avons oublié Dieu ou parce que nous Le refusons sans cesse et avec force, ne sachant Le reconnaître en chaque « autre », sous quelque forme qu’Il se présente, et parce que nous avons verrouillé nos cœurs ; alors nos Terres demeurent désespérément sèches et stériles. Et ni le monde mécaniste ni l’Homme dissolu d’aujourd’hui ne semblent être prêts à libérer du temps et de l’espace pour recevoir, comme il se doit, l’hôte envoyé.

    L’Homme ne reçoit plus le Ciel depuis bien longtemps !

    Pourtant, sans cesse, Dieu donne la vie. Chacun de ses Souffles, chacune de ses Volontés, est un élan créateur qui engendre pour donner naissance à « un fils », « un fils de Dieu » que Dieu a élu et désiré. Ainsi chaque création est « sainte ». Et faire mauvais accueil à ce qui est saint d’origine n’est pas sans conséquences car, Ce que vous faites au moindre de ces enfants, c’est à Moi (le Christ) que vous le faites.

    Et on ne malmène pas les « fils de Dieu » sans, tôt ou tard, déclencher la colère du Père… !

    Le centre

    L’Homme est centré. Depuis son centre relié au Centre Principal, Dieu, et battant au rythme de la respiration originelle, la Vie est soufflée. Vie universelle réunissant sous ses lois, et dans une parfaite interdépendance, tous les éléments du Créé ; mais aussi vie unique, exprimée à travers la singularité de chaque création, jouée pour l’Homme par l’ego riche de son hérédité, de ses acquis, de ses différentes structures, animé par ses joies, par ses peines, par ses rapports au monde, paralysé par ses peurs, provoqué par ses pulsions, propulsé par ses besoins et par son projet de vie auquel chaque individu demeure libre d’adhérer ou non. Cependant, l’hypertrophie de l’ego, ce trop dévoué serviteur qui bien trop souvent se prend pour le maître, ainsi que sa vision opaque de la réalité, est un frein, voire un obstacle tenace, à l’accession à l’être universel. Il s’agira donc d’apprendre à l’effacer sans pour autant l’occulter.

    La fusion à « l’autre que soi » constitue le moteur de vie de l’Homme, car c’est au cours d’une union que l’unité perdue pourra, ne serait-ce qu’un instant, être revécue. L’Homme porte en son âme l’empreinte du Dieu Unique, ainsi que la mémoire de son union avec Lui. De même, il est marqué de l’instant où il fut une cellule unique, issue de l’union du spermatozoïde et de l’ovule qui l’ont ensuite dupliquée en 2, 4, 8, 16… etc. Ainsi, l’Homme cherchera toujours à s’unir, de différentes manières et à différents plans, sans savoir pour autant que ce profond désir d’union est un désir de retrouver et de revivre l’Amour, Lui aussi unique, qui l’a engendré.

    Toute création procède d’une union dans l’amour, et l’Homme est appelé à se recréer, sans cesse, et à tous les plans. Il est donc invité à aimer et à s’unir à « l’autre que lui », dans un acte d’amour, en lui-même et à l’extérieur de lui, pour se retrouver et se reconnaître ; mais aussi pour retrouver, reconnaître et aimer « cet autre », car il fut un instant dans l’éternité où il a été celui-là. Cependant, cette fusion à « l’autre » sera aussi sa souffrance, car aucune unité durable n’est possible en ce monde duel ; la dynamique vitale est une respiration à deux temps, un incessant mouvement d’union-séparation, de réunion-distinction.

    L’évolution de l’Homme réclame l’union de ses deux parties, terrestre et céleste. Et ce n’est qu’à partir de son état unifié qui le rendra « cohérent », que l’Homme pourra établir une union harmonieuse et féconde avec l’univers, ainsi qu’avec des états supérieurs de conscience, jusqu’à atteindre à l’union avec le Principe. La connaissance authentique, et non le « savoir », est le fruit de l’union à « l’autre ». Nous sommes le monde, nous le possédons en nous, car nous sommes microcosme à l’image du macrocosme. De la même manière, nous sommes Dieu – en potentiel – car créés par Lui et à son Image. Nous pouvons de ce fait Le retrouver en nous, retrouver cet « autre », Le reconnaître et ainsi communiquer avec Lui.

    Toute vie mystique est une quête de Dieu. Elle s’accomplit par fusions successives avec des états supérieurs de l’être « ouvrant progressivement les portes sur le Mystère ». Tel est le chemin initiatique, chaque état d’illumination donnant un avant-goût de l’Unité absolue. Et celui qui est « illuminé » est un saint, dont le corps et l’esprit sont intimement liés par l’amour et par la foi.

    Afin que l’Homme « ait la vie », il est nécessaire que le Principe de Vie s’incarne en lui. L’Homme ne possède pas la vie par lui-même, mais grâce à son centre, double, qui est « source et lieu de vie » ; centre d’où tout provient et où tout revient, en relation avec tous les centres, ainsi qu’avec « le nombril du monde », le centre de tous les mondes, Dieu.

    Tout au long de son existence terrestre, l’Homme sera relié à ses deux sources de vie. La première est son Ciel antérieur. Exprimée au niveau du point d’acupuncture MINGMEN (4VG), elle assurera son incessante recréation. On appelle Ciel antérieur ce qui précède la conception et la naissance. Les énergies qui en proviennent sont l’énergie originelle (Yuan Qi), l’énergie ancestrale (Zhong Qi) et l’énergie séminale (Jing Qi inné). La deuxième source de vie sera, dans un premier temps, la mère à laquelle, par l’ombilic et durant le temps de sa gestation, le fœtus restera rattaché ; puis, lorsque l’enfant aura été mis au monde, c’est son champ de cinabre inférieur gouvernant la fusion à l’autre par la sexualité qui prendra le relai. Ce champ de cinabre est manifesté par le point d’acupuncture SHENQUE (8VC) situé au centre du nombril.

    Les deux centres de l’Homme sont intimement reliés au centre des quatre éléments qui, de manière invariable, vont rythmer la vie. Ils le sont également au centre des cinq mouvements dont le rôle est d’unir et de synchroniser l’Homme-microcosme-terre à l’Univers-macrocosme-ciel. Le centre source de vie est régi par les points d’acupuncture JUQUE (14VC), porte du Shen, du centre solaire source de vie, situé à la pointe de l’appendice xiphoïde, et par TAIYI (23E), situé à deux distances au-dessus de l’ombilic et deux distances en dehors de la ligne médiane, qui est ici effectuation de la source de vie. Quant au centre lieu de vie, il est régi par les points ZHONGWAN (12VC), situé à deux distances en dessous de JUQUE, assurant la distribution du Yang depuis le centre, et par ZHANGMEN (13F), situé à la pointe de la première côte flottante, pour la distribution du Yin depuis le centre et le contrôle de sa libre circulation dans le tronc.

    Les nombres

    « Obéissant au Tao, les anciens se modelaient sur le Yin-Yang et se conformaient aux Nombres », répond l’envoyé céleste Qi Bo à l’Empereur Huangdi qui lui demande des explications sur le fait que, dans les temps anciens, les pratiquants de la Voie vivaient centenaires sans que leur dynamisme ne faiblisse.

    Les Nombres représentent le modèle céleste organisé et cohérent de ce qui nous gouverne, et que les différents modèles terrestres mettent en évidence. Ils énoncent les principes de base du continuum de vie et exposent les correspondances qui relient entre eux ces différents principes. Leurs combinaisons et accouplements structurent un « filet céleste » qui enveloppe tous les univers – macro et microcosmiques – dans un système cohérent dont les lois organisent la vie.

    La symbolique des Nombres de 0 à 10 est la base de construction de tous les temples (cathédrales, corps humain…) reflétant parfaitement le modèle du cosmos, l’univers en ordre. L’Homme est un modèle cosmogonique, un microcosme à l’image du macrocosme auquel il est intimement lié et doté de propriétés identiques que sont :

    La participation à une dynamique d’évolution incluant un projet de vie qui correspondra ou non au projet ontologique, selon le choix délibéré de chacun.

    La capacité de se créer et de se recréer indéfiniment.

    La capacité de transmettre ses informations intrinsèques.

    À son tour, l’Homme se fait macrocosme de son univers cellulaire microcosmique doté des mêmes propriétés.

    La vie émerge du principe unitaire, sort de l’indistinct pour s’exprimer ensuite dans une forme unique, à travers les mouvements, les

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