« La science est victime d’ une crise de la patience »
J’ai tout de suite dit oui car l’anagramme de “versant intime” [le nom de la collection], c’est “sentiment vrai”. » Il est comme ça, Étienne Klein. Tout physicien et philosophe des sciences qu’il est, il ne renonce jamais à un bon mot. Dans son livre Psychisme ascensionnel, qui paraît mercredi, le sexagénaire se dévoile et raconte son lien intime avec la montagne, découverte un peu par hasard à 20 ans. Sur les arêtes effilées, ce « vulgarisateur des sciences », comme il se décrit, alpiniste et adepte de l’ultra-trail, ces courses extrêmes aux dénivelés les plus fous, pense notre rapport au monde, au risque et à l’incertitude, éprouvé par la pandémie de Covid-19.
En quoi la montagne permet-elle de penser différemment notre rapport au monde ?
« On n’a pas montré la distinction fondamentale entre science et recherche »
Les pères fondateurs de la mécanique quantique, dans les années 1920-1930, faisaient tous de la montagne. Le fait d’être attiré par les sommets est-il le signe d’un certain tempérament ? Je n’ai pas la réponse, mais le pari que je fais est que si l’Europe était plate comme la Beauce, il n’y aurait pas eu de physique quantique. Pour penser des choses un peu radicales, il faut un paysage escarpé. Pour que la pensée ait du relief, il faut du relief. L’exploration intellectuelle a besoin de variation de régime. En altitude, quand il fait beau, on voit la Voie lactée. Le spectacle du cosmos à
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits