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L'évangile selon le spiritisme (Traduit)
L'évangile selon le spiritisme (Traduit)
L'évangile selon le spiritisme (Traduit)
Livre électronique479 pages14 heures

L'évangile selon le spiritisme (Traduit)

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À propos de ce livre électronique

Dans ce livre, Allan Kardec aborde un problème de grande importance, surtout si l'on tient compte des relations passées et présentes entre l'Église et le spiritisme. L'Évangile selon le Spiritisme contient l'explication des maximes morales du Christ, leur concordance avec le Spiritisme et leur application aux différents cas de la vie.

Toutes les communications ont été faites par des esprits très élevés, et les textes des différents auteurs s'accordent et se complètent admirablement. Il s'agit de la véritable interprétation de la vie du Christ, de ses miracles, de ses actes et de ses paraboles, avec une explication et un commentaire de hautes entités spirituelles, dans une présentation qui corrige les erreurs et les fausses interprétations pour offrir uniquement et avant tout la vérité.

Le nom d'Allan Kardec est connu dans le monde entier comme le premier codificateur et donc, pratiquement, comme le fondateur de la doctrine spirite ou, comme il a voulu la définir, de la philosophie spirite. C'est son mérite d'avoir rassemblé et coordonné en plusieurs volumes de grand intérêt toutes les théories et principes énoncés par divers médiums dans de nombreuses communications spirites. C'est alors l'aube du spiritisme, et les travaux de Kardec éclairent ce nouveau monde qui s'ouvre à l'homme de la Terre.

Après Le Livre des Esprits et Le Livre des Médiums, qui sont les fondements du spiritisme, est venu L'Évangile selon le spiritisme. Célèbre et diffusé dans le monde entier, il a pleinement satisfait les demandes et les attentes des nombreux adeptes et passionnés. Depuis sa rédaction, l'œuvre n'a rien perdu de son actualité et de sa validité, prouvant que la vérité est toujours la même et que ses principes directeurs ne changent jamais.
LangueFrançais
ÉditeurStargatebook
Date de sortie9 sept. 2021
ISBN9791220843645
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    Aperçu du livre

    L'évangile selon le spiritisme (Traduit) - Allan Kardec

    Préface

    Les Esprits du Seigneur, qui sont les vertus des cieux, comme une immense armée qui se déplace dès qu'elle est commandée, se répandent sur toute la surface de la terre. Comme des étoiles descendant du ciel, ils viennent éclairer le chemin et ouvrir les yeux de ceux qui ne voient pas.

    En vérité, je vous le dis, le temps est venu où toutes choses doivent être rétablies dans leur véritable sens, pour dissiper les ténèbres, confondre les orgueilleux et glorifier les justes.

    Les grandes voix du ciel résonnent comme des coups de trompette et les chœurs des anges se rassemblent. Hommes, nous vous invitons au concert divin. Que vos mains saisissent la cithare, que vos voix s'unissent et vibrent d'un bout à l'autre de l'univers dans un hymne sacré.

    Hommes, frères que nous aimons : nous sommes proches de vous. Aimez-vous aussi les uns les autres, et, faisant la volonté du Père qui est aux cieux, dites du fond de votre cœur : Seigneur ! Seigneur !, et vous pourrez entrer dans le royaume des cieux [1].

    L'ESPRIT DE VÉRITÉ

    [Cette instruction, transmise par la médiumnité, résume en même temps le vrai caractère du spiritisme et le but de cet ouvrage : c'est pourquoi elle est placée ici comme préface.

    Introduction

    1) OBJECTIF DE CE TRAVAIL

    Les matières contenues dans les Évangiles peuvent être divisées en cinq parties : les actes ordinaires de la vie du Christ, les miracles, les prédictions, les paroles qui ont servi à fonder les dogmes de l'Église, et l'enseignement moral. Si les quatre premières parties ont fait l'objet de controverses, la dernière est toujours restée incensurable. L'incrédulité elle-même s'incline devant ce code divin ; c'est le terrain sur lequel tous les cultes peuvent se rencontrer, la bannière sous laquelle tous peuvent se réfugier, quelles que soient leurs croyances, parce qu'il n'a jamais fait l'objet d'une contestation religieuse. D'autre part, en le discutant, les sectes se seraient condamnées elles-mêmes, car la plupart d'entre elles accordaient plus d'importance au côté mystique qu'au côté moral, ce dernier exigeant une réforme de lui-même. Pour les hommes, en particulier, c'est une règle de conduite impliquant toutes les circonstances de la vie privée et publique, le principe de toutes les relations sociales fondées sur la plus stricte justice ; c'est, enfin et surtout, la voie infaillible du bonheur à venir, un lambeau du voile levé sur la vie future. Et c'est cette partie qui constitue l'objet exclusif de ce travail.

    Le monde entier admire la morale de l'Évangile ; tous en proclament la sublimité et la nécessité, mais beaucoup ne le font qu'en se fiant à ce qu'ils ont entendu, ou en adhérant à quelques maximes devenues proverbiales ; peu la connaissent à fond, moins nombreux encore sont ceux qui la comprennent et savent en déduire les conséquences. Cela s'explique en grande partie par les difficultés de lecture de l'Évangile, qui est incompréhensible pour la plupart des gens. La forme allégorique, le mysticisme délibéré du langage, font que la plupart des gens le lisent par sens de la conscience et du devoir, tout comme ils lisent les prières sans les comprendre, et donc sans fruit. Les préceptes moraux, éparpillés ici et là, confondus dans la masse des autres récits, s'échappent sans que l'on s'en rende compte ; il devient alors impossible d'en saisir l'ensemble et d'en faire l'objet d'une lecture et d'une méditation particulières.

    Il est vrai que des traités de morale évangélique ont été écrits, mais leur adaptation dans un style littéraire moderne leur enlève cette naïveté primitive qui les rendait à la fois fascinants et authentiques. Il en va de même pour les maximes séparées, réduites à leur plus simple expression proverbiale : elles deviennent de simples aphorismes qui, en raison de l'élimination des faits et circonstances concomitants dans lesquels ils ont été prononcés, perdent beaucoup de leur valeur.

    Afin de pallier cet inconvénient, nous avons rassemblé dans cet ouvrage les articles qui peuvent constituer, en toute bienséance, un code d'éthique universel, sans distinction de culte. Dans les citations, nous avons retenu tout ce qui était nécessaire pour suivre le développement de la pensée, et nous n'avons supprimé que ce qui était étranger au sujet. Nous avons également respecté la traduction originale de Sacy [1].

    et sa division en versets. Mais au lieu de suivre un ordre chronologique impossible, qui n'est d'ailleurs pas vraiment utile à notre sujet, nous avons méthodiquement regroupé et classé les maximes selon leur nature, afin qu'elles puissent être déduites les unes des autres dans la mesure du possible. La référence à l'ordre des chapitres et des versets nous permettra d'utiliser la classification commune, si nous le jugeons opportun.

    Ce n'était qu'un ouvrage matériel, qui, en lui-même, n'aurait eu qu'une utilité secondaire ; l'essentiel était de le mettre à la portée de tous par l'explication des passages obscurs et le développement de toutes les conséquences qui en découlent, en vue d'une adaptation aux différentes situations de la vie. Et c'est ce que nous nous sommes efforcés de faire, avec l'aide des bons esprits qui nous assistent.

    Beaucoup de points de l'Évangile, de la Bible, et, en général, des auteurs sacrés, ne sont pas intelligibles ; certains d'entre eux, faute de la clef de leur véritable sens, semblent même irrationnels ; et cette clef se trouve tout entière dans le spiritisme, comme ont pu s'en convaincre ceux qui l'ont étudié sérieusement, et comme on le verra plus amplement ci-après. Le spiritisme était déjà présent partout dans l'antiquité, et à tous les âges de l'humanité ; on en trouve partout des traces dans les écrits, dans les croyances, dans les monuments ; et c'est pourquoi, outre qu'il ouvre des horizons nouveaux pour l'avenir, il éclaire d'une lumière non moins vive les mystères du passé.

    En plus de chaque précepte, nous avons ajouté des instructions choisies parmi celles que les esprits ont dictées dans différents pays et par différents moyens. Si ces instructions avaient eu une origine unique, elles auraient pu être influencées soit personnellement, soit par leur environnement ; c'est précisément la diversité de leurs origines qui prouve que les Esprits offrent partout les mêmes enseignements, et qu'à cet égard, personne n'est privilégié

    Ce travail est mis à la disposition de tous : chacun peut en déduire

    le moyen de conformer leur conduite à la morale du Christ. Les spirites y trouveront, en outre, les règles qui les concernent plus particulièrement. Grâce aux communications désormais établies en permanence entre le monde vivant et le monde invisible, la loi de l'Évangile, enseignée par les Esprits eux-mêmes à toutes les nations, ne sera plus lettre morte ; chacun la comprendra, et sera toujours poussé par les conseils de ses guides spirituels à la mettre constamment en pratique. Les instructions des esprits sont vraiment les voix du ciel qui descendent pour éclairer les hommes et les inviter à la pratique de l'Évangile [3].

    2) AUTORITÉ DE LA DOCTRINE SPIRITUELLE Contrôle universel de l'enseignement des esprits.

    Si la doctrine de l'esprit était une conception purement humaine, elle n'aurait d'autre garantie que l'intellect de l'homme qui l'a conçue ; personne en ce monde ne pourrait raisonnablement prétendre posséder la vérité absolue. Si les esprits qui l'avaient révélé s'étaient manifestés à un seul homme, rien ne pouvait en garantir l'origine, car il faudrait croire sur parole ceux qui prétendaient avoir reçu leur enseignement. Même s'il admettait une sincérité absolue, il pourrait tout au plus convaincre les gens de son milieu ; il pourrait avoir des adeptes sectaires, mais il ne pourrait jamais réussir à convaincre tout le monde.

    En ce qui concerne les médiums, nous nous sommes abstenus de les nommer ; pour la plupart, c'est à leur demande qu'ils n'ont pas été nommés, et il n'était donc pas opportun de faire des exceptions. En outre, la désignation des médiums n'aurait ajouté aucune valeur à l'œuvre des esprits ; elle n'aurait donc été qu'une satisfaction d'amour-propre, à laquelle les médiums vraiment sérieux n'ont aucune considération. Ils se rendent compte que, leur rôle étant purement passif, la valeur de leurs communications ne dépend nullement de leur mérite personnel, et qu'il serait puéril de prendre plaisir à une œuvre d'intelligence à laquelle on n'a apporté qu'une collaboration mécanique.

    Dieu a voulu que la nouvelle révélation parvienne aux hommes par une voie plus rapide et plus sûre ; c'est pourquoi il a désigné des Esprits pour la porter d'un pôle à l'autre, en se manifestant partout, sans donner à personne le privilège exclusif d'entendre leurs paroles. Un homme peut être trompé, peut se tromper lui-même : mais quand des millions de personnes voient et entendent la même chose, cela ne peut pas arriver ; il y a une garantie pour chacun et pour tous. D'autre part, vous pouvez faire disparaître un homme, mais vous ne pouvez pas faire disparaître les masses ; vous pouvez brûler les livres, mais vous ne pouvez pas brûler les esprits, [4].

    Et même si tous les livres étaient brûlés, la source de la doctrine ne dépérirait pas, pour la raison que la source n'est rien sur terre, mais jaillit partout, et chacun peut y puiser. Même s'il n'y avait pas d'hommes pour la diffuser, il y aurait toujours des esprits, qui atteignent tout le monde et que personne ne peut atteindre.

    Ce sont donc les esprits qui diffusent ces doctrines, avec l'aide des innombrables médiums qu'ils suscitent en tous lieux. S'il n'y avait eu qu'un seul interprète, quelque favorisé qu'il fût, le spiritisme n'aurait guère été connu ; cet interprète unique, à quelque classe qu'il appartînt, aurait été lui-même l'objet de la prévention de beaucoup ; toutes les nations ne l'auraient pas accepté ; mais le fait que les Esprits, se manifestant partout, à toutes les sectes et à tous les partis, sont acceptés par tous. Le spiritisme n'a pas de nationalité ; il est en dehors de tous les cultes individuels ; il n'est imposé par aucune classe de la société, car chacun peut recevoir des instructions de ses parents et amis dans l'au-delà. Il était nécessaire que telle soit sa condition pour qu'elle puisse inviter tous les hommes à la fraternité ; si elle ne s'était pas placée en terrain neutre, elle aurait entretenu les dissensions, au lieu de les apaiser.

    C'est cette unité de l'enseignement des esprits qui constitue la force du spiritisme, et c'est la raison pour laquelle il s'est répandu si rapidement. Alors que la voix d'un seul homme, même avec l'aide de la presse, aurait mis des siècles à parvenir aux oreilles de tous, des milliers de voix se font entendre simultanément dans toutes les parties de la terre, proclamant les mêmes principes, et les communiquant aux plus ignorants comme aux plus savants, afin que personne n'en soit privé. C'est un avantage dont n'a bénéficié aucune des doctrines apparues jusqu'à présent. Si donc le spiritisme est une vérité, il ne craint ni la mauvaise volonté des hommes, ni les révolutions morales, ni les bouleversements physiques du globe, car aucun de ces scrupules ne peut atteindre les Esprits.

    Mais ce n'est pas le seul avantage qui découle d'une situation aussi exceptionnelle : le spiritisme en tire une garantie des plus puissantes contre les schismes qui peuvent être provoqués aussi bien par les ambitions de certains esprits que par les contradictions de certains esprits. Des contradictions qui constituent sans doute une pierre d'achoppement, mais qui contiennent en elles-mêmes le remède aussi bien que le mal.

    On sait que les Esprits, par suite de la différence de leurs capacités, sont loin de posséder individuellement toute la vérité ; qu'il n'est pas donné à tous de pénétrer certains mystères ; que leurs connaissances sont proportionnées à leur pureté ; que les Esprits bas n'en savent pas plus que les hommes, et moins que certains hommes ; qu'il y a parmi eux, comme parmi les hommes, des présomptueux et de faux sachants qui croient savoir ce qu'ils ne savent pas ; qu'il y a des systématiciens qui prennent leurs idées pour des vérités ; enfin, que les Esprits les plus élevés, ceux qui sont parvenus à la dématérialisation complète, sont les seuls qui aient abandonné les idées et les préjugés terrestres. Mais on sait que les Esprits les plus élevés, ceux qui ont atteint la dématérialisation complète, sont les seuls à avoir abandonné les idées et les préjugés terrestres. Il s'ensuit que, pour tout ce qui dépasse le cadre de l'enseignement purement moral, les révélations que chacun peut obtenir ont un caractère individuel et sont dépourvues du sceau de l'authenticité ; qu'elles doivent être considérées comme les opinions personnelles de tel ou tel esprit, et qu'il serait imprudent de les accepter et de les promulguer comme des vérités absolues.

    Le premier contrôle, sans doute, est celui de la raison, à laquelle tout ce qui vient des esprits doit être soumis sans exception ; toute théorie qui est en contradiction manifeste avec le bon sens, avec la logique rigoureuse, avec les données positives connues de l'homme, doit être rejetée, quel que soit le nom respectable sous lequel elle est signée. Mais ce contrôle est insuffisant dans de nombreux cas, en raison du manque de connaissances de certains et de la tendance de beaucoup à considérer leur jugement personnel comme le seul arbitre de la vérité. Dans de tels cas, que font les hommes qui savent qu'ils ne peuvent avoir une confiance absolue en eux-mêmes ? Ils se fient à l'opinion de la majorité et se laissent guider par elle. Il faut faire la même chose face aux enseignements des esprits qui, d'ailleurs, nous en fournissent eux-mêmes les moyens.

    La concordance dans les enseignements des esprits est donc le contrôle le plus sûr, mais elle n'est pas suffisante, car elle doit se faire dans certaines conditions. La moins valable de toutes est celle qui peut se produire lorsqu'un médium interroge lui-même différents esprits sur un point douteux : il est clair et évident que s'il est sous la domination d'une obsession, ou s'il a affaire à un esprit trompeur, celui-ci peut lui transmettre les mêmes enseignements sous des noms différents. La conformité que l'on peut obtenir des différents médiums d'un même centre ne constitue pas non plus une garantie suffisante, car ils peuvent tous être sous la même influence.

    La seule garantie sérieuse de l'enseignement des Esprits est celle qui résulte de la concordance entre les révélations faites spontanément, par l'intermédiaire d'un grand nombre de médiums sans rapport entre eux, et dans des pays différents.

    Il est entendu qu'il ne s'agit pas ici de communications relatives à des intérêts secondaires, mais des principes mêmes de la doctrine. L'expérience prouve que lorsqu'un nouveau principe doit être exprimé, il est spontanément enseigné en même temps et en différents lieux, et de la même manière, sinon dans la forme du moins dans le fond. Si donc un Esprit veut formuler un système extravagant, basé sur ses propres idées, et étranger à la vérité, il sera isolé, et tombera devant l'unanimité des instructions données partout ailleurs ; les exemples en ont déjà été nombreux. C'est cette unanimité qui a fait tomber tous les systèmes partiels qui ont surgi à l'origine du spiritisme, lorsque chacun expliquait les phénomènes à sa manière, avant que l'on connaisse les lois qui régissent les relations entre le monde visible et le monde invisible.

    C'est la base sur laquelle nous nous appuyons lorsque nous formulons un principe de doctrine. Nous ne la déclarons pas vraie parce qu'elle correspond à nos propres idées ; nous ne nous érigeons en aucun cas en arbitres suprêmes de la vérité, et nous ne disons à personne : Croyez ceci parce que c'est nous qui vous le disons. Notre propre opinion, à nos yeux, n'est qu'une opinion personnelle qui peut être juste ou fausse, car nous ne sommes pas plus infaillibles que les autres. Ce n'est pas non plus parce qu'on nous enseigne un principe qu'il devient une vérité pour nous, mais seulement parce qu'il a reçu la sanction de la conformité générale.

    Dans notre propre situation, en recevant les communications d'un millier de centres spirites dispersés dans les parties les plus diverses du globe, nous sommes à même de constater les principes sur lesquels repose cette concordance ; c'est cette possibilité d'observation qui nous a guidés jusqu'ici, et c'est elle qui nous guidera dans les nouveaux domaines que le spiritisme est appelé à explorer. C'est ainsi qu'en étudiant attentivement les communications qui nous parviennent de différents endroits, tant en France qu'à l'étranger, grâce au caractère très particulier des révélations, nous reconnaissons qu'une tendance se manifeste à s'engager dans une nouvelle voie, et que le moment est venu de faire un pas en avant. Souvent ces révélations, parfois exprimées en termes ambigus, n'ont pas été reconnues par beaucoup de ceux qui les ont obtenues ; beaucoup d'autres ont cru qu'ils étaient les seuls à les posséder. Prises isolément, elles n'auraient aucune valeur pour nous : seule leur coïncidence constitue leur validité. Ensuite, lorsque le moment sera venu de les présenter en pleine lumière et de faire de la publicité, chacun se souviendra qu'il a reçu des instructions allant dans le même sens. C'est le mouvement général que nous observons, que nous étudions avec l'aide de nos guides spirituels, et qui nous permet de juger s'il est opportun pour nous de faire une certaine chose ou de nous en abstenir.

    Ce contrôle universel est la garantie de l'unité future du Spiritisme, et c'est lui qui annulera toutes les théories contradictoires. C'est ici que, dans le futur, le critère de vérité sera recherché. Le succès de la doctrine formulée dans le Livre des Esprits et dans le Livre des Médiums a été dû au fait que chacun a pu recevoir directement des Esprits la confirmation de ce que contiennent les deux livres. Si les esprits les avaient contredits en tous lieux, ces livres auraient suivi le sort de toutes les conceptions purement fantastiques. L'appui de la presse ne les aurait pas sauvés du naufrage ; mais, privés de cet appui, ils ont réussi à faire un progrès rapide, parce qu'ils ont eu l'aide d'esprits dont la bonne volonté les a récompensés, et de beaucoup, de la mauvaise volonté des hommes. Il en sera de même pour toutes les idées émanant d'esprits ou d'hommes incapables de résister à l'épreuve de ce contrôle dont la puissance ne peut être contestée par personne.

    Supposons que certains Esprits se plaisent à dicter, à quelque titre que ce soit, un livre contraire ; supposons que la malveillance, avec des intentions hostiles, et dans le but de discréditer la doctrine, donne aussi naissance à des communications apocryphes ; quelle influence pourraient avoir de tels écrits s'ils étaient partout contredits par les Esprits ? Avant de lancer un système en leur nom, il faut s'assurer de leur adhésion. La distance entre le système de l'un et celui de tous est la distance de l'unité à l'infini. Quelle serait la valeur de tous les arguments des détracteurs, de l'opinion des masses, quand des millions de voix amies venues de l'espace, aux quatre coins de l'univers et au sein de chaque famille, les combattent résolument ? A cet égard, l'expérience n'a-t-elle pas déjà confirmé la théorie ? Qu'est-il advenu de toutes ces publications qui, prétendait-on, étaient destinées à anéantir le spiritisme ? Lequel d'entre eux n'a réussi qu'à entraver sa progression ? Jusqu'à présent, la question n'a jamais été envisagée sous ce point de vue, qui est sans doute l'un des plus graves : chacun a fait le compte de lui-même, mais il n'a pas fait le compte des esprits.

    Le principe de concordance est aussi une garantie contre les altérations que le spiritisme peut subir du fait de sectes désireuses de se l'approprier à leur profit et de le modifier à leur manière. Ceux qui tenteraient de la faire dévier de son but providentiel n'y parviendraient pas, pour la simple raison que les Esprits, en vertu de l'universalité de leur enseignement, feraient tomber toute modification qui s'écarterait de la vérité.

    De tout cela découle une vérité fondamentale, à savoir que celui qui veut aller à contre-courant des idées établies et sanctionnées peut, certes, créer une petite perturbation locale et momentanée, mais il ne pourra jamais dominer l'ensemble : dans le présent, et encore moins dans l'avenir.

    Il s'ensuit, en outre, que les instructions données par les esprits sur des points de doctrine qui n'ont pas encore été clarifiés ne peuvent devenir des lois tant qu'elles restent isolées ; de telles instructions ne doivent donc être acceptées qu'avec réserve et considérées comme informatives.

    Il est donc nécessaire de les publier avec la plus grande prudence ; et, si l'on croit devoir les publier, il importe de ne les présenter que comme des opinions individuelles, plus ou moins probables, mais qui, en tout cas, ont besoin d'être confirmées. C'est cette confirmation qu'il faut attendre avant de présenter un principe comme une vérité absolue, si l'on ne veut pas être accusé de frivolité ou de crédulité irréfléchie.

    Les Esprits supérieurs procèdent dans leurs révélations avec une grande sagesse ; ils n'abordent que progressivement les grands problèmes de doctrine, selon que l'intelligence est apte à comprendre les vérités d'un ordre supérieur, et que les circonstances sont favorables à l'expression d'une idée nouvelle. C'est pourquoi ils n'ont pas tout dit depuis le début, et ne l'ont pas encore fait aujourd'hui. Ils ne cèdent jamais à l'impatience de ceux qui sont trop pressés et qui veulent cueillir le fruit avant qu'il ne soit mûr. Il serait donc superflu de vouloir devancer le temps que la Providence a assigné à chaque chose ; les esprits vraiment sérieux refuseraient alors leur participation. Mais les esprits légers, qui se soucient peu de la vérité, sont toujours prêts à répondre à tout, et c'est la raison pour laquelle il y a toujours des réponses contradictoires à tous les problèmes prématurés.

    Les principes ainsi énoncés ne découlent pas d'une théorie personnelle, mais sont la conséquence nécessaire des conditions dans lesquelles les Esprits se manifestent. Il n'est que trop évident que si un Esprit dit quelque chose d'un côté, tandis que des millions d'Esprits disent le contraire ailleurs, il n'est pas présumable que la vérité soit du côté de celui qui est seul, ou presque seul, à soutenir son opinion.

    Prétendre avoir raison seul contre tous les autres serait aussi illogique de la part d'un esprit que de la part des hommes. Les esprits vraiment sages, s'ils ne se sentent pas suffisamment éclairés sur une question, ne la tranchent jamais absolument ; ils disent qu'ils ne la traitent qu'à leur point de vue, et sont les premiers à conseiller d'attendre la confirmation.

    Aussi grande, belle et juste que soit une idée, il n'est pas possible qu'elle trouve un accord avec toutes les opinions dès le départ. Les conflits qui s'ensuivent sont la conséquence inévitable du mouvement qui se produit ; ils sont nécessaires pour que la vérité éclate plus clairement, et il est utile qu'ils se produisent dès le début, afin que les idées fausses soient plus rapidement écartées. Les spirites qui ont des appréhensions à ce sujet doivent être pleinement rassurés. Toutes les prétentions isolées tomberont nécessairement devant le grand et puissant critère du contrôle universel.

    Ce n'est pas sur l'opinion d'un seul homme que la conviction se créera, mais sur la voix unanime des Esprits ; ce n'est pas un homme, ni aucun autre, qui établira l'orthodoxie spirite. Ce ne sera pas non plus un seul esprit qui viendra s'imposer à tous. Ce sera l'universalité des Esprits qui, par l'ordre de Dieu, viennent se communiquer entre eux sur toute la terre ; c'est le caractère essentiel de la doctrine spirite, c'est sa force, c'est son autorité. Dieu a voulu que sa loi soit établie sur une base inébranlable, et ne l'a donc pas fait reposer sur la tête fragile d'un individu.

    Face à ce puissant avion, qui ignore les cliques, les rivalités jalouses, les sectes et les nations, toute opposition, toute ambition, toute prétention à la suprématie individuelle sera brisée. Nous nous planterions si nous voulions substituer nos idées personnelles à ses décrets souverains. C'est seulement cet aréopage qui réglera toutes les questions qui créent des différends, qui fera taire toutes les dissensions et donnera le droit ou le tort à ceux qui y ont droit. Face à l'accord impuissant de toutes les voix du ciel, que peut faire l'opinion d'un homme ou d'un esprit ? Moins que la goutte d'eau qui se perd dans l'océan, moins que la voix d'un enfant étouffée par la tempête.

    L'opinion universelle, c'est le juge suprême, celui qui tranche en dernière instance : elle est composée de toutes les opinions individuelles, si l'une d'entre elles est vraie elle n'a qu'un poids relatif sur la balance, si elle est fausse elle ne peut l'emporter sur toutes les autres. Dans cet immense concert, les individualités sont effacées, et c'est un nouveau revers pour l'orgueil humain.

    Cet ensemble harmonieux commence déjà à se former ; il ne se passera pas un siècle avant qu'il ne brille dans toute sa magnificence, et qu'il ne dissipe toutes les incertitudes ; car, d'ici là, des voix puissantes auront reçu la mission de se faire entendre, afin d'unir tous les hommes sous la même bannière, dès que le terrain sera suffisamment cultivé. En attendant, celui qui hésite entre deux systèmes opposés pourra observer le sens dans lequel se forme l'opinion générale, ce qui est un indice certain du sens dans lequel la majorité des Esprits se prononce sur les divers points sur lesquels ils communiquent, et n'est pas moins certain du système qui l'emportera.

    3. CONTEXTE HISTORIQUE

    Pour comprendre certains passages de l'Évangile, il est nécessaire de connaître le sens de nombreux mots fréquemment utilisés qui caractérisent l'état des mœurs dans la société juive de l'époque. Ces mots n'ont plus leur véritable signification pour nous et sont souvent mal interprétés, ce qui crée une certaine incertitude. Une pleine compréhension de leur signification expliquera également la véritable valeur de certaines maximes qui, à première vue, peuvent sembler étranges.

    SAMARITANS. - Après le schisme des dix tribus, Samarie est devenue la capitale du royaume dissident d'Israël. Détruite et reconstruite à plusieurs reprises, elle était, sous les Romains, la capitale de la Samarie, l'une des quatre divisions de la Palestine. Hérode, dit le Grand, l'embellit de monuments somptueux et, pour flatter Auguste, lui donne le nom d'Augusta, ou Sébaste en grec.

    Les Samaritains étaient presque toujours en guerre avec les rois de Juda ; une profonde aversion, née de la séparation, se perpétuait constamment entre les deux peuples qui évitaient toute relation mutuelle. Les Samaritains, afin d'exacerber la division et d'éviter de devoir se rendre à Jérusalem pour les fêtes religieuses, ont construit leur propre temple et adopté certaines réformes. Ils n'admettaient que le Pentateuque, contenant la loi de Moïse, et rejetaient tous les livres qui y ont été ajoutés par la suite. Leurs livres saints étaient écrits en caractères hébreux anciens. Selon les juifs orthodoxes, ils étaient hérétiques et par conséquent anathèmes et persécutés. L'antagonisme entre les deux nations n'avait donc pour base que la différence d'opinions religieuses, bien que leur religion ait eu la même origine : ils étaient les protestants de l'époque.

    Aujourd'hui encore, on trouve des Samaritains dans certaines régions du Levant, notamment à Naplouse et à Jaffa. Ils observent la loi de Moïse plus strictement que les autres Juifs et ne forment des liens qu'entre eux.

    NAZARENI. - C'est le nom donné par l'ancienne loi aux Juifs qui faisaient vœu de pureté absolue, soit pour la vie, soit pour une certaine période de temps : ils s'engageaient à la chasteté, à l'abstinence d'alcool et à la préservation de leurs cheveux. Samson, Samuel et Jean le Baptiste étaient des nazzaréens.

    Plus tard, les Juifs ont donné ce nom aux premiers chrétiens, en référence à Jésus de Nazareth.

    C'était aussi le nom d'une secte hérétique des premiers siècles de l'ère chrétienne qui, comme les Ebionites dont elle adoptait les principes, combinait les pratiques mosaïques avec le dogme chrétien. Cette secte a disparu au quatrième siècle.

    PUBLIQUES. - C'est le nom que l'on donnait dans la Rome antique aux contractants des impôts publics, chargés de la perception des taxes et des revenus de toute nature, tant à Rome même que dans toutes les autres parties de l'empire. Ils avaient les mêmes tâches que les entrepreneurs généraux et les collecteurs d'impôts de l'ancien régime en France et ceux qui existent encore dans certains pays. Les risques qu'ils ont pris leur ont fait fermer les yeux sur la richesse qu'ils ont amassée, qui était souvent, et pour beaucoup d'entre eux, le résultat d'une fiscalité et de profits scandaleux. Le nom de publicain a ensuite été donné à tous ceux qui manipulaient les deniers publics, ainsi qu'à leurs agents et subordonnés. Aujourd'hui, ce nom a pris un sens très négatif et désigne des financiers et des hommes d'affaires sans scrupules : on dit parfois : Cupide comme un publicain ; riche comme un publicain, pour indiquer une richesse d'origine douteuse.

    Les taxes étaient la chose la plus difficile à accepter pour les Juifs sous la domination romaine et ce sont elles qui provoquaient la plus grande irritation parmi eux ; elles ont donné lieu à diverses rébellions et sont devenues un problème religieux car elles étaient considérées comme contraires à la loi. Un puissant parti s'est formé, affirmant le principe du rejet des taxes, avec à sa tête un certain Judas, dit le Galonite. Les Juifs avaient donc une véritable horreur de l'impôt, et par conséquent de tous ceux qui étaient chargés de le percevoir ; d'où leur aversion pour tous les publicains de tous rangs, bien qu'on pût trouver parmi eux des personnes de la plus haute estime ; ceux-ci aussi, à cause de leurs fonctions, étaient méprisés, ainsi que tous ceux qui les fréquentaient, et étaient considérés avec une égale réprobation. Les Juifs de classe auraient cru qu'ils se compromettaient en entretenant des relations amicales avec eux.

    LES GABELLER. [5] Il s'agissait des receveurs de rang inférieur, chargés principalement de la perception des taxes à l'entrée des villes. Leurs fonctions correspondaient un peu à celles des receveurs des taxes de consommation : ils étaient unis dans leur réprobation générale des publicains. C'est la raison pour laquelle on trouve souvent dans l'Évangile le terme publicains pour désigner des personnes corrompues : cette qualification n'impliquait pas du tout des idées de débauche et de bassesse morale, mais était un terme péjoratif, synonyme de personnes à ne pas fréquenter, indignes de la compagnie des honnêtes gens.

    FARISEI. - (De l'hébreu Parasch, division, séparation). La tradition était une partie importante de la théologie juive ; elle était formée par des interprétations successives du sens des Écritures, qui sont devenues des dogmes. Il a fait l'objet d'interminables discussions entre les érudits, souvent sur de simples différences de mots ou de forme, du type des disputes théologiques et des subtilités de la scolastique médiévale. De ces discussions sont nées diverses sectes, chacune revendiquant le monopole de la vérité et, comme c'est presque toujours le cas, se détestant les unes les autres.

    La plus importante de ces sectes était celle des Pharisiens, dirigée par un médecin juif né à Babylone, Hiliel, qui a fondé une école célèbre qui enseignait que seules les Écritures devaient être crues. Cette école date de 180 ou 200 ans avant Jésus-Christ. Les Pharisiens ont été persécutés à diverses époques et notamment sous Hyrcanus, souverain pontife et roi des Juifs, Aristobulus et Alexandre, roi de Syrie. Ces derniers leur rendirent cependant leurs honneurs et leurs biens, de sorte qu'ils retrouvèrent leur pouvoir, qu'ils conservèrent jusqu'à la ruine de Jérusalem en l'an 70 de l'ère chrétienne, lorsque leurs noms disparurent à la suite de la dispersion des Juifs.

    Les pharisiens ont pris une part active aux controverses religieuses. Observateurs serviles des pratiques extérieures du culte et des cérémonies, pleins d'un zèle ardent pour le prosélytisme, ennemis des novateurs, ils faisaient preuve d'une grande sévérité de principe, mais sous l'apparence d'une dévotion méticuleuse, ils dissimulaient des habitudes dissolues, un grand orgueil et, surtout, un amour excessif de la domination. La religion, pour eux, était plutôt une forme de carriérisme que l'expression d'une foi sincère. Ils n'avaient que l'apparence extérieure et l'ostentation de la vertu, mais par là ils exerçaient une grande influence sur le peuple, aux yeux duquel ils passaient pour des hommes saints ; cette influence les rendait très puissants à Jérusalem.

    Ils croyaient, ou du moins ils disaient croire, à la Providence, à l'immortalité de l'âme, à l'éternité des peines et à la résurrection des morts (voir chapitre 4, n° 4). Jésus, qui aimait par-dessus tout la simplicité et les qualités du cœur, qui préférait l'esprit vivifiant de la loi à la lettre qui tue, s'est consacré tout au long de sa mission à dénoncer leur hypocrisie et les avait donc pour ennemis acharnés, raison pour laquelle ils se sont alliés aux princes des prêtres pour exciter le peuple contre lui et le faire périr.

    SCRIBI. - Nom donné d'abord aux secrétaires du roi de Judée, et à certains officiers de l'armée juive ; ensuite, il fut surtout utilisé pour désigner les docteurs qui enseignaient la loi de Moïse et l'interprétaient au peuple. Ils ont fait cause commune avec les Pharisiens, dont ils partageaient les principes, et dont Jésus unissait la réprobation des novateurs.

    SYNAGOGUE. - (Du grec synagogue, assemblée, congrégation). En Judée, il n'y avait qu'un seul temple, celui de Jérusalem, dans lequel étaient célébrées les grandes cérémonies du culte. Les Juifs s'y rendaient chaque année en pèlerinage pour les principales fêtes, Pâques, la Dédicace, la fête des Tabernacles. C'est à ces occasions que Jésus s'y est rendu à plusieurs reprises. Les autres villes n'avaient pas de temples mais des synagogues, bâtiments dans lesquels les Juifs se réunissaient les jours de sabbat pour des prières publiques, sous la direction des Anciens ou Scribes ou docteurs de la foi. Il y avait aussi des lectures des livres sacrés, avec des explications et des commentaires : tout le monde pouvait y participer, c'est pourquoi Jésus, sans être prêtre, enseignait dans les synagogues les jours de sabbat.

    Après la ruine de Jérusalem et la dispersion des Juifs, les synagogues des villes où ils vivaient leur ont servi de temples pour pratiquer leur culte.

    SADDUCEI. - Il s'agit d'une secte juive qui s'est formée vers 248 avant J.-C. et qui a été nommée d'après Sadoc, son fondateur. Les Sadducéens ne croyaient ni à l'immortalité de l'âme, ni à la résurrection, ni aux anges, bons ou mauvais. Les Sadducéens ne croyaient pas à l'immortalité de l'âme, ni à la résurrection, ni aux anges, bons ou mauvais ; mais ils croyaient en Dieu, mais ils n'espéraient rien après la mort. Ainsi, pour eux, la simple satisfaction des sens était le but fondamental de la vie. Quant aux Écritures, ils s'en tenaient au texte de la loi ancienne, n'admettant ni tradition ni interprétation ; ils considéraient l'accomplissement des bonnes œuvres et l'exécution pure et simple des prescriptions de la loi comme des valeurs supérieures aux pratiques extérieures du culte. Ils étaient, comme on peut le voir, les matérialistes, les théistes et les sensualistes de l'époque. Cette secte était peu nombreuse, mais elle comptait parmi ses adhérents des personnalités importantes et devint un parti politique constamment opposé aux Pharisiens.

    ESSENI. - Une secte juive fondée environ 150 avant J.-C., à l'époque des Maccabées. Ses membres vivaient dans des sortes de monastères, formaient entre eux une association morale et religieuse, se distinguaient par leurs douces coutumes et leurs vertus austères, enseignaient l'amour de Dieu et du prochain, l'immortalité de l'âme et croyaient en la résurrection. Ils vivaient dans le célibat, condamnaient la servitude et la guerre, partageaient leurs biens et se consacraient à l'agriculture. Ils s'opposaient aux Sadducéens et Pharisiens sensuels, rigides dans leurs pratiques extérieures, chez qui la vertu n'était qu'une apparence, et ne prenaient aucune part aux disputes qui divisaient les deux sectes. Leur mode de vie était similaire à celui des premiers chrétiens, et les principes éthiques qu'ils professaient ont conduit certains à penser que Jésus appartenait à cette secte avant le début de sa mission publique. Il est certain qu'il devait en avoir connaissance, mais rien ne prouve qu'il y était affilié, et ce qui a été écrit à ce sujet est hypothétique [6].

    THÉRAPEUTIQUES. - (Du grec therapeutai, de therapeuein, servir, soigner ; c'est-à-dire les serviteurs de Dieu, ou les guérisseurs). Sectateurs juifs, contemporains du Christ, établis principalement à Alexandrie. Ils étaient en relation étroite avec les Esséniens dont ils professaient les principes ; comme eux, ils s'adonnaient à la pratique de toutes les vertus. Comme les Esséniens, ils s'adonnaient à la pratique de toutes les vertus, se nourrissaient de manière extrêmement frugale et s'adonnaient au célibat, à la contemplation et à une vie solitaire, formant ainsi un véritable ordre religieux. Philon, un philosophe platonicien juif d'Alexandrie, est le premier à parler des Guérisseurs et les considère comme une secte du judaïsme. Eusèbe, Saint Jérôme et d'autres Pères pensent qu'ils étaient chrétiens. Qu'ils soient juifs ou chrétiens, il est clair que, comme les Esséniens, ils étaient le lien entre le judaïsme et le christianisme.

    4. SOCRATE ET PLATON, PRÉCURSEURS DE L'IDÉE CHRÉTIENNE ET DU SPIRITUALISME

    Du fait que Jésus a dû connaître la secte des Esséniens, il serait faux de conclure qu'il a puisé sa doctrine chez eux et que, s'il avait vécu dans un autre milieu, il aurait professé d'autres principes. Les grandes idées n'apparaissent jamais soudainement : celles qui sont fondées sur la vérité sont toujours préparées par des précurseurs qui ouvrent partiellement la voie. Puis, le moment venu, Dieu envoie un homme avec la mission de coordonner et de compléter les éléments dispersés par les précurseurs, et de former un système unique ; ainsi l'idée n'apparaît pas soudainement, et quand elle apparaît, elle trouve déjà des esprits disposés à l'accepter. C'est le cas de l'idée chrétienne, qui a été présentée plusieurs siècles avant Jésus et les Esséniens, et dont Socrate et Platon ont été les principaux précurseurs.

    Socrate, comme le Christ, n'a rien écrit, ou, du moins, n'a rien laissé d'écrit : comme lui, il est mort de la mort des criminels, victime du fanatisme, pour avoir accusé les croyances communes et accepté et placé la vraie vertu au-dessus de l'hypocrisie et de la simulation des formes extérieures : en un mot, pour avoir combattu les préjugés religieux. Comment Jésus a été accusé par les pharisiens de son époque (car il y en a à toutes les époques) de corrompre la jeunesse en proclamant le dogme de l'unicité de Dieu, de l'immortalité de l'âme et de la vie à venir. Et encore, de même que nous ne connaissons la doctrine de Jésus que par les écrits de ses disciples, nous ne connaissons celle de Socrate que par les écrits de son disciple, Platon. Nous estimons utile de résumer ici les points les plus fondamentaux afin de montrer leur accord avec les principes du christianisme.

    A ceux qui considéreraient ce parallèle comme une profanation et prétendraient qu'il ne peut y avoir de comparaison entre la doctrine d'un païen et celle du Christ, nous répondrons que la doctrine de Socrate n'était pas païenne, puisqu'il avait pour but de combattre le paganisme ; que la doctrine de Jésus, plus complète et plus purifiée que celle de Socrate, ne peut rien perdre à la comparaison ; que la grandeur de la mission divine du Christ ne saurait en être diminuée ; et que, de plus, ce sont là des faits historiques qu'on ne peut tenir en bride. L'homme a atteint un point où la lumière de la torche brille seule de sous le boisseau ; il est mûr pour la regarder avec des yeux ouverts. Malheur à ceux qui n'osent pas ouvrir les yeux. Le temps est venu de regarder les choses dans leur ensemble et d'en haut, et non plus du point de vue mesquin et étroit des intérêts des sectes et des castes.

    De plus, ces citations prouveront que Socrate et Platon, s'ils ont pressenti l'idée chrétienne, ont aussi intuitionné dans leur doctrine les principes fondamentaux du spiritisme.

    Résumé des doctrines de Socrate et de Platon :

    L'homme est une âme incarnée. Avant son incarnation, il existait déjà uni aux types primordiaux, aux idées du vrai, du bien et du beau [7] ; il s'en sépare en s'incarnant et, parce qu'il se souvient de son passé, il est plus ou moins tourmenté par le désir d'y retourner.

    La différence et l'indépendance du principe intelligent et du principe matériel ne peuvent être plus clairement énoncées ; il y a aussi la doctrine de la préexistence de l'âme, de la vague intuition qu'elle conserve d'un autre monde auquel elle aspire, de sa survie dans le corps, de son abandon du monde spirituel pour s'incarner et de son retour dans ce monde après la mort ; enfin, il y a en germe la doctrine des anges

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