Histoires de famille
4 – RÉSUMÉ : Le 2 septembre, le petit Daniel vient au monde. S’il fait la joie de son père, Adélie ne prend aucun plaisir à s’occuper de son enfant. Et les souffrances éprouvées au moment de l’accouchement lui font craindre plus que tout de se retrouver de nouveau enceinte. Ce n’est qu’au printemps suivant que la jeune mère semble sortir peu à peu de sa léthargie. Elle reprend goût à la vie, s’occupe de son fils, d’elle-même aussi et retrouve son mari avec bonheur. Un soir d’été, madame Houot vient entretenir Robert des rumeurs de la guerre. (Voir Veillées nos 3515 et suivants.)
Robert avait effectivement entendu parler à la mairie de la situation internationale tendue mais tellement absorbé par ses nombreux soucis domestiques, il n’y avait pas vraiment prêté attention.
Quelle guigne ! Pourquoi madame Houot évoquait-elle cette question alors qu’il venait à peine de retrouver une vie normale avec sa chère petite femme ?
– Je vous dis cela, Robert, parce que je vous estime beaucoup et je voulais vous informer que, si les choses tournaient mal, enfin, si vous étiez contraint de partir, je m’occuperais d’Adélie et de Daniel. Au besoin, je les prendrais chez moi. Je sais qu’Adélie est fragile, que le moindre événement la…
– Qu’est-ce que vous me chantez là, madame Houot ? On n’en est pas encore là, et puis Adélie a repris du poil de la bête !
Certes, la marraine s’en était rendu compte, mais elle savait que la jeune femme puisait sa force retrouvée dans son foyer, et si ce dernier était mis à mal…
Elle n’insista pas, devant l’air contrarié de Robert, et sortit s’installer dehors, pour profiter de la douceur du soir, un journal et ses lunettes à la main, tandis que Robert allait arroser ses plantes et faire le tour de son cher jardin, où les légumes et les fleurs donnaient à plein. Il s’arrêta dans sa tâche pour humer l’odeur de la terre chaude tout juste arrosée. Il cueillit au passage, comme il le faisait
