Écoute-moi: Inspiré de « The Father Project » de Tooji

Par L.A. Witt

Il y a cinq ans, Darius s'est réveillé dans un lit vide. Pourtant, il n'a jamais réussi à oublier Jordan. Aujourd'hui, il décide d'affronter l'homme, devenu prêtre, qui lui a brisé le cœur.

 

Jordan a tenté de laisser derrière lui son passé de pécheur et de se concentrer sur ses devoirs d'homme d'église. Le seul problème, c'est que même après une demi-décennie, il reste hanté par ses sentiments pour celui qu'il n'était pas censé aimer.

 

Quand Darius confronte Jordan, c'est un désastre. Mais cela pourrait aussi être le début de la seconde chance dont les deux hommes ont si désespérément besoin…

 

Cette nouvelle de 12 000 mots est basée sur The Father Project de Tooji. Elle a été écrite et vendue avec son autorisation. Tous les droits d'auteur financeront un projet de court métrage produit par Tooji et l'auteur. Tout excédent ou sommes perçues après la production du film seront reversés à une œuvre de bienfaisance LGBT choisie par l'auteur.

 

• Langue: Français
• Éditeur: GallagherWitt
• Date de sortie: 5 mai 2023
• ISBN: 9781642300413

L.A. Witt

L.A. Witt is the author of Back Piece. She is a M/M romance writer who has finally been released from the purgatorial corn maze of Omaha, Nebraska, and now spends her time on the southwestern coast of Spain. In between wondering how she didn’t lose her mind in Omaha, she explores the country with her husband, several clairvoyant hamsters, and an ever-growing herd of rabid plot bunnies.

Aperçu du livre

Chapitre 1

L’église devait être vieille de plusieurs siècles. Elle était immense et imposante, dominant la rue moderne de ses hauts murs de pierre grise, telle une forteresse. Elle ressemblait moins à un lieu de culte qu’à une barrière destinée à protéger ses ouailles de leurs ennemis et du mal.

Tout autre jour, Darius serait passé devant ce bâtiment sans même lui jeter un regard. Normalement, il n’avait rien à faire dans un endroit comme celui-là, et même le vent mordant de l’automne n’aurait pas suffi à le conduire à l’intérieur.

Mais cette église lui avait pris quelque chose et il n’était pas nécessairement là pour le récupérer, mais pour demander pourquoi.

Pourquoi me suis-je réveillé seul, ce jour-là ?

Pourquoi ne m’as-tu pas dit au revoir ?

Pourquoi, Jordan ?

Le regard de Darius glissa vers l’écriteau attaché à la porte en fer forgé. Il indiquait probablement tous les détails pertinents habituels : le nom de l’église et son histoire. Les horaires des services. Peut-être un avis de mariage à venir ou un baptême. Un texte de la Bible censé inspirer l’amour ou la peur ou ce que l’Église voulait de nos jours. Et quoi que ce soit d’autre que l’Église ressente le besoin de diffuser sur un panneau jaunissant.

Darius ne remarqua rien de tout cela. Les seules lettres qui passèrent de ses yeux à son cerveau le poussèrent à serrer les poings dans les longues manches de son manteau.

Père Jordan Solheim.

Et en dessous :

Tous sont les bienvenus.

Il ricana. Ouais, c’est ça. Quelque chose lui disait que cela n’incluait pas les squelettes oubliés depuis longtemps dans le placard du bon pasteur.

Bon, de toute façon Darius ne s’était pas attendu à se sentir le bienvenu. Il était venu pour trouver des réponses, pas de la chaleur. Après cinq longues années, il était arrivé à ce stade et il ne repartirait pas avant d’avoir ses réponses.

Fermant les yeux, il inspira profondément.

Je peux le faire. Je vais le faire.

Puis il remonta l’allée vers l’église. En grimpant les marches en pierre menant aux gigantesques portes en bois, la musique à l’intérieur lui hérissa les poils de la nuque. Les cantiques semblaient probablement chaleureux et accueillants pour la congrégation, mais tout comme l’église elle-même, ils eurent plutôt l’effet inverse sur lui. Au moins, il n’arriverait pas en plein milieu du sermon.

Il ne voulait pas entendre le sermon ou les cantiques, mais il avait besoin de temps, ne serait-ce que quelques instants, pour s’habituer à respirer le même air que Jordan à nouveau. Tout ce qu’il lui restait à faire, c’était de se glisser à l’intérieur pendant un chant, et de s’asseoir à l’arrière sur un banc. De là, il écouterait ce que Jordan aurait à dire avant que Jordan entende ce que lui aussi avait à dire, qu’il le veuille ou non.

Des dizaines de scénarios lui étaient venus à l’esprit au cours des dernières semaines pendant qu’il essayait de trouver le courage de venir ici. Maintenant, sans rien d’autre qu’une porte et un service religieux le séparant de Jordan, tous ces scénarios tournoyaient dans son esprit. Peut-être que Jordan serait heureux de le voir, mais Darius n’y comptait pas trop.

Peut-être qu’il serait agacé. Blessé. Fâché.

Trop surpris pour ressentir quoi que ce soit.

Peut-être même qu’il ne reconnaîtrait pas Darius.

À cette pensée, l’estomac de Darius se souleva. Parmi toutes les possibilités, il décida que ce serait la plus douloureuse : que Jordan le regarde d’un air ahuri sans avoir la moindre idée de qui il était. Mais cela semblait improbable. Beaucoup de temps s’était écoulé, mais leur histoire commune était trop longue pour l’oublier ainsi.

Tu as intérêt à me reconnaître, espèce de connard. Darius serra les dents. Je n’ai pas passé une demi-décennie à souffrir comme ça pendant que tu passais à autre chose comme si de rien n’était.

Imaginer Jordan tourner