Romantique Dans l’ombre de l’amour
Ie ne sais pas s’il fait jour ou si c’est la nuit.
Le temps semble aboli derrière mes paupières closes. Des voix diffuses percent parfois les ténèbres où je chemine. Je suis vivant, est-ce que quelqu’un m’entend ? Je ne suis pas là où vous me voyez. Je suis partout à la fois.
Je voyage à la recherche de Camille. Chaque fois que j’aperçois sa lumière, je cours et me heurte à un mur. Je perçois son parfum, celui de ses cheveux, l’odeur de sa peau, je peux même entendre sa voix.
Nous nous cherchons dans les débris de notre amour accidenté, entre les brèches des pierres glissantes de notre château de larmes. Elle me tend la main puis elle disparaît. Je suis tombé maintes fois et me suis relevé quand son souffle est venu caresser ma nuque endolorie.
Oui, Camille, je suis fou. Je n’avais pas le temps de t’attendre. J’ai du sang dans les yeux ou… Mais qu’est-ce que c’est ?
Ah, je me rappelle ! Camille pleure, je lui cours après dans la rue. Pourquoi tu pleures, Camille ? Le vent souffle si fort, tes cheveux battent ton visage. Je ne t’entends pas, sans doute à cause du vent, mais je vois tes lèvres bouger.
Ton mascara a coulé sur tes joues.
Tu montes dans ta voiture, je m’acharne sur la portière que tu as verrouillée, tu démarres sur les chapeaux de roue…
J’ai un drôle de goût métallique dans la bouche. Il fait si noir. Je t’entends mais je ne te vois plus, Camille.
Je te parle, écoute-moi. Mes lèvres semblent scellées mais je te parle. Comment est-ce possible ?
Ne pars pas, Camille. J’ai voulu trop et trop vite, je serai sage désormais, je te le jure.
Je crois que je suis au bon endroit pour prier, dans cet éther où je suis suspendu, comme en lévitation.
Je n’ai pas mal, je suis lucide. Du moins ai-je l’impression de l’être. Si je n’avais ce goût étrange dans la bouche, je dirais que je vais bien, que je fais seulement une petite sieste. J’aime
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