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Ferme la porte en sortant: Un roman touchant
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Ferme la porte en sortant: Un roman touchant
Livre électronique76 pages1 heure

Ferme la porte en sortant: Un roman touchant

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À propos de ce livre électronique

Dire le vieillissement de la mère est difficile.

Dire le vieillissement de la mère est difficile. L’urgence de l’écriture s’est imposée sur plusieurs saisons, pudique, entre tâtonnements, tendresse et silences.

Plongez dans ce roman pudique, entre tâtonnements, tendresse et silences.

EXTRAIT

A l’intérieur de ma tête ça tourne à vide. Une poulie ou je sais quoi, des mots et des choses que j’essaie d'effacer. Mais tu lis dans ma tête et je lis dans la tienne, ma fille, quand on se parle comme aujourd’hui. Avec notre langage à nous, le langage de nos doigts qui se rencontrent et qui s’étreignent sous la tablette où sont posés mon étui à lunettes, mon goûter chocolat pain d’épice et le programme télé que je feuillette même pas.
On s’absente des autres si les autres sont là, on les entend plus on est comme seules toi et moi. Nos doigts se disent tellement de choses maintenant ! Et nos yeux aussi. Plus que dans toute notre vie ensemble et après. C’est vrai que je cause pas, que tu causes pas, c’est vrai que je fais que te regarder et que tu fais que me regarder. C’est vrai que nous plongeons dans les pensées de l’autre très loin si loin comme jamais nous n’avons plongé. C’est vrai que tu lis en moi et que je lis en toi. Tout est devenu simple on dirait. Si simple que les mots ne servent à rien et qu’on se rejoint comme quand je te portais dans mon ventre (…)
Tes doigts me rassurent ils sont aimants. J’ai toute ta main dans la mienne sur mes genoux maintenant…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ecrivain pluri-indisciplinaire, Thérèse André-Abdelaziz explore toutes les formes d’écriture, de la poésie à la dramaturgie en passant par les nouvelles, le roman et les faits de société. Elle a publié sept ouvrages dont Quelque part une île (1980) Ed. du Cerf, Je, femme d’immigré (1987) Ed. du Cerf, réédition (2004) La Part Commune, Je m’appelle Atlantique (2006) Ed. La Part Commune, ainsi que L’Estuaire (2011) et Moi, Julienne David, corsaire nantaise jamais soumise (2012) Ed. Ex Æquo.
Elle est l’auteur également de sept pièces radiophoniques et neuf pièces théâtrales.
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie20 févr. 2017
ISBN9782359626612
Ferme la porte en sortant: Un roman touchant

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    Ferme la porte en sortant - Thérèse André-Abdelaziz

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    Table des matières

    Résumé

    FERME LA PORTE EN SORTANT

    Dans la même collection

    Résumé

    Dire le vieillissement de la mère est difficile. L’urgence de l’écriture s’est imposée sur plusieurs saisons, pudique, entre tâtonnements, tendresse et silences.

    « A l’intérieur de ma tête ça tourne à vide. Une poulie ou je sais quoi, des mots et des choses que j’essaie d'effacer. Mais tu lis dans ma tête et je lis dans la tienne, ma fille, quand on se parle comme aujourd’hui. Avec notre langage à nous, le langage de nos doigts qui se rencontrent et qui s’étreignent sous la tablette où sont posés mon étui à lunettes, mon goûter chocolat pain d’épice et le programme télé que je feuillette même pas.

    On s’absente des autres si les autres sont là, on les entend plus on est comme seules toi et moi. Nos doigts se disent tellement de choses maintenant ! Et nos yeux aussi. Plus que dans toute notre vie ensemble et après. C’est vrai que je cause pas, que tu causes pas, c’est vrai que je fais que te regarder et que tu fais que me regarder. C’est vrai que nous plongeons dans les pensées de l’autre très loin si loin comme jamais nous n’avons plongé. C’est vrai que tu lis en moi et que je lis en toi. Tout est devenu simple on dirait. Si simple que les mots ne servent à rien et qu’on se rejoint comme quand je te portais dans mon ventre  (…) 

    Tes doigts me rassurent ils sont aimants. J’ai toute ta main dans la mienne sur mes genoux maintenant… »

    Ecrivain pluri-indisciplinaire, Thérèse André-Abdelaziz explore toutes les formes d’écriture, de la poésie à la dramaturgie en passant par les nouvelles, le roman et les faits de société. Elle a publié sept ouvrages dont Quelque part une île (1980) Ed. du Cerf, Je, femme d’immigré (1987) Ed. du Cerf, réédition (2004) La Part Commune, Je m’appelle Atlantique (2006) Ed. La Part Commune, ainsi que L’Estuaire (2011) et Moi, Julienne David, corsaire nantaise jamais soumise (2012) Ed. Ex Æquo. Elle est l’auteur également de sept pièces radiophoniques et neuf pièces théâtrales.

    Thérèse ANDRĖ-ABDELAZIZ

    FERME LA PORTE EN SORTANT

    Roman

    ISBN : 978-2-35962-661-2

    Collection Blanche

    Dépôt légal février 2015

    ©couverture Ex æquo

    ©photo de Thérèse André-Abdelaziz

    © 2014 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.

    Toute modification interdite.

    Éditions Ex Aequo

    6 rue des Sybilles

    88 370 Plombières les bains

    www.editions-exaequo.fr

    Dans la même collection

    Épilogue selon Marguerite – Anne Bert – 2014

    Ball-Trap à Paddingtone street – Frédéric Bessat – 2014

    L’incroyable destinée du vieil Oldstone – F. Bessat – 2014

    Adopte-une-vengeance.com – Céline Guarneri -2014

    La vie en bleu – Jean-François Thiery - 2014

    Ferme la porte en sortant – Thérèse André-Abdelaziz - 2014

    « Ce n’est pas le paysage qui est petit, c’est la fenêtre par laquelle on le regarde.»

    Proverbe du Tibet

    « Rien n’est précaire comme vivre

    Rien comme être n’est passager »

    Louis Aragon

    J’arrive où je suis étranger

    Pour notre maman

    Ferme la porte en sortant

    (Thérèse André-Abdelaziz)

    À PROPOS

    Marie parle et se parle. Elle sait que le temps lui est compté. Elle a un besoin incoercible de dire les mots, de les projeter, car elle a peur de les perdre. Par moments ils jaillissent d’elle en cascade, rebondissent, s’élancent, d’où une rupture de ton dans l’écriture. La phrase épouse alors cette logorrhée verbale traduite par l’absence de virgules.

    Marie dit les fragments de son existence douce-amère : émotions, peines, tendresse, pudeur et humour à son image et à celle de la vie. Quelques saisons dans un univers clos, aseptisé où surgissent des personnages et des paysages divers. Ils viennent, repartent, s’éloignent, disparaissent hors champ. Ils ne sont que de passage. Marie ne les retient pas.

    1

    Feuille, ma petite feuille.

    C’est ainsi qu’on appelle les filles en patois vendéen. Je fus donc « Marie la petite feuille » avant que d’être Patience, Marie Patience.

    Oui, c’est comme ça que je m’appelle depuis plus de soixante-dix ans ! C’est écrit sur la porte de la chambre 13 — comme l’année de ma naissance, tiens ! — au fond du couloir à droite, juste après le coude. On dirait une porte d’hôpital. J’ai pas beaucoup fréquenté les hôpitaux, mes enfants sont tous nés à la maison, je voulais pas aller à la maternité, je les avais faits dans mon lit, c’est dans mon lit que je devais les mettre au monde ! Et puis accoucher à la maternité c’était pas dans les habitudes de la campagne à cette époque.

    Patience, Marie Patience, c’est vite dit ! Marie-Tempête Marie-Tourmente Marie-des-pas-perdus, Marie perdue tout court. Comme le pain rassis que je trempais dans le lait, puis le jaune d’œuf, que je roulais dans la chapelure et faisais rissoler ensuite à la poêle. Une cuillerée de sucre en poudre par dessus et voici un dessert pour les enfants. On leur demandait pas leur avis en ce temps-là ! Pas de mignardises ni de gaspillage qu’il disait le Gildas et c’était bien ainsi. Contents, pas contents, du pareil au même. Mais ils appréciaient le pain perdu.

    — Elle est jolie et claire ta chambre, maman.

    Dix,

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