Bella, mon amour, cette nuit, j’ai rêvé que tu me revenais. J’étais étendu dans ce lit que nous avons partagé pendant dix ans. Les yeux grands ouverts dans la pénombre, je fixais le plafond, scrutant les ombres des grands arbres du jardin qui jouaient avec la lune, dessinant des arabesques au-dessus de moi. Tout d’un coup, j’entendais la clé tourner dans la serrure de la porte d’entrée, puis le grincement des gonds, tes pas sur le plancher du couloir…
Je savais que c’était toi, mais je n’osais pas y croire. Puis tu as poussé la porte de la chambre à coucher et tu as marché vers moi.
Ton parfum d’ambre et de jasmin te devançait, enivrant, captivant, terriblement érotique. J’étais incapable de prononcer un seul mot, mais, les lèvres closes, j’articulais mentalement ton prénom.
Bella.
Bella, la plus belle de toutes les femmes, la plus douce, la plus sensuelle. Tu me disais que tu me pardonnais, que nous allions tout recommencer. Et puis tu as tendu ta main et je l’ai saisie dans la mienne pour l’embrasser, la presser contre ma joue.
J’ai senti ta chaleur, j’ai respiré ton odeur.
Tu étais là, si vraie. Tes yeux bleu ciel d’orage brillaient dans la demi-obscurité et parfois, les ombres des grands arbres dessinaient leurs arabesques sur ton visage. Je t’ai attirée vers moi et tu t’es couchée sur mon corps tremblant.
Il avait plu sans doute, comme ce funeste jour, car ta robe blanche et vaporeuse était mouillée, ainsi que tes longs cheveux mordorés. Tu as posé tes lèvres sur les miennes, ta langue a dansé avec la mienne. Tu t’es soulevée légèrement pour glisser ta main sous ton ventre et caresser mon sexe tendu, tout gorgé de sève, empli de désir et d’espoir. Et puis tu l’as guidé au creux de toi, dans ton intimité suave et humide pendant que l’odeur de l’amour se répandait dans l’atmosphère. A califourchon sur mon ventre, tu t’es mise à te balancer sur moi, cambrant les hanches, fouettant mon visage de tes cheveux mouillés, sans jamais quitter des yeux mon regard enfiévré. Quand je me suis déversé en toi, tu as crié que
