APRÈS MINUIT AVEC Raphaël
C’est une maison blanche accrochée à la colline, au fond d’une allée pavée épargnée des regards, un hôtel très particulier de Montmartre. Cette ancienne demeure bourgeoise a même hébergé les Brangelina, du temps de leur bonheur, enfui. Raphaël débarque en voisin. Cet endroit lui ressemble, discret, élégant, feutré. Comme sa voix aussi étouffée qu’un filet d’eau auquel on doit tendre l’oreille pour saisir les mots qui s’en échappent. Raphaël murmure. Drôle comme ceci est commun à d’autres enchanteurs comme Daho, par exemple. Pour bien chanter, pas besoin d’élever la voix. Raphaël s’assied au bar, désert, contemple les bouteilles d’alcool blanc et brun, et se ravise : ce sera du rouge. Le côtes-du-rhône porte un drôle de nom, prédestiné : Le temps est venu. Oui, il est peut-être enfin venu de recommencer à vivre. De se retrouver. De se rencontrer. De parler, par exemple, de , le nouvel album abrasif, tendu, sans facilité, le neuvième de l’artiste, composé dans sa chambre, dont la sortie est repoussée au 5 mars. Sur la pochette en surimpression au-dessus de son visage, unAinsi, Christophe évoqué dans : On lui demande : ce prénom, Raphaël, choisi comme la marque déposée d’une carrière ascensionnelle, est-ce un hommage aux aîné·es, Barbara, Christophe, Renaud ? En tant qu’écrivain, publié dans la « Blanche » chez Gallimard, et récompensé il y a trois ans pour son premier livre par le Goncourt de la Nouvelle, le chanteur avait hésité puis accolé son nom de famille, Haroche, au prénom. Le succès de librairie l’a rassuré. Une éclipsedit-il, en se resservant un verre.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits