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Œil du Pouvoir
Œil du Pouvoir
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Livre électronique202 pages2 heures

Œil du Pouvoir

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À propos de ce livre électronique

Considérez-vous qu'il existe une prédétermination, un destin ? Et si vous n'aimiez pas votre destin ? Pour quelle raison vous vous en accommoderiez ? Qu’est-ce qui vous fait avancer dans une vie que vous pouvez renoncer sans remord ? Qu’est-ce qu’un homme et qu’est-ce qu’une femme ? Comment les distinguer ? Et qu’est-ce qu’une famille ? Si vous pouvez y répondre, alors pouvez-vous aussi répondre à « pourquoi sont-ils ma famille ? » Est-ce que ce qu’on a est la même chose que ce qu’on veut ? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Est-ce parce que vous croyez que l’Œil du pouvoir sait mieux que vous ?

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie2 juin 2020
ISBN9781071549247
Œil du Pouvoir

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    Aperçu du livre

    Œil du Pouvoir - Albireo Svyatoslav

    1 - Au premier regard

    — Il lui manque un bras ou une jambe ?

    — Non, elle a tout ses membres.

    — Elle est bossue ?

    — Non elle n'est pas bossue. Elle a tout ce qu'il faut pour vivre une vie normale. C'est plutôt un dilemme moral.

    — Alors son problème c'est de la connerie.

    — Non elle a un problème, un très gros.

    — Mais c'est un soucis physique ?

    — Eh bien... Oui.

    Tiré de conversations avec les lecteurs

    ––––––––

    Il fait sombre et de la transpiration coule désagréablement le long de ma peau. Toujours ce couloir sombre avec ses murs collants qui semblent frémir. Je ne sais pourquoi, je dois avancer. Je me tourne et alors je suis frappé par l'odeur de transpiration de quelqu'un d'autre, quelqu'un caressant une poitrine voluptueuse, des mains rugueuses glissant vers l'intérieur de cuisses...

    J'ouvris les yeux, couvert de sueurs froides. J'ai encore une fois rêvé que j'étais une femme. Je n'ai jamais su si j'aimais l'intimité de ce cauchemar.

    J'ai 29 ans et travaille en temps qu'analyste littéraire. J'écris parfois des articles dans des journaux ou magazines.

    Je regardai le réveil. Il était réglé pour sonner à huit heures, affichait neuf heures et demie, mais ça ne lui serait pas venu à l'esprit de se faire entendre. Bien entendu, toutes les choses dans la maison prennent leurs propres décisions, sans se soucier de quoi que ce soit, pas même de leurs responsabilités.

    Je vis dans une maison en bois à l’écart d'une ville, même si on s'attendrait certainement à ce que je vive dans un petit appartement d'une haute tour dans le centre-ville, et uniquement après avoir publié ce livre je suis supposé déménager dans une maison de campagne pour parler d'écrits, citer des phrases, monter des projets qui n'ont pas réellement pour but de se concrétiser, et tout dénigrer par simple ennui. Ma grand-mère m'a légué cette maison et je me suis donc dit que c'était une bonne idée d'y emménager directement, voilà tout.

    Je me réveille tôt le matin et parfois ma conscience me convainc même de faire un peu de gymnastique ou d'exercice. Je ne comprends toujours pas la différence entre les deux, et personne, pas même des coachs de sport que je connais ne peuvent me l'expliquer. Ensuite je me lave le visage, ce n'est pas intéressant, mais c'était incohérent d'écrire que j’ai ensuite mon petit-déjeuner. Certainement, il y aura quelques lecteurs pointilleux ou ados de bonne humeur lisant ce livre avec un ami pour y trouver des points à redire et plus il y en aura ou subtils ils seront, plus le sentiment de supériorité sera important. Oui, j'ai eu la même jeunesse. J'étais capable de rire de n'importe quelle œuvre, que ce soit un journal ou un livre ; même l'attrait des enfants pour la Bible me semblait risible. Eh bien, si ce livre peut être d'un quelconque bénéfice autre que le concept de son idée centrale, cela ne fera que m’emplir de joie.

    Ensuite je m'habille, je prends mon petit-déjeuner... non, je ne prends pas de petit-déjeuner comme la plupart des gens. Surtout lorsque je me lève tôt. Et seulement alors je me prépare à accepter une nouvelle journée.

    Je regarde par la fenêtre ou me promène dans la rue. En hiver, comme dans n'importe quel village, le cadre devient enchanteur sous la neige, et s'il tombe de gros flocons, on ne peut s'empêcher de se rappeler toutes les histoires racontées pendant notre enfance ou avant encore. Que ce soit par le vent dans les arbres, ou les nuages, vu que de nos jours on ne voit plus beaucoup de grand-mères comme avant qui lisent des contes à leurs petits-enfants. En règle générale, les enfants romantiques les lisent eux-mêmes, et plutôt à un âge mûr, mais les contes leur semblent tous familiers ou déjà entendus quelque part. Le plus gros du printemps, les rues sont couvertes de neige à moitié fondue et le tableau paraît alors terriblement dépressif. Mais en été ou à la toute fin du printemps, lorsque les arbres fleurissent partout dans la rue, et que la musique du bourdonnement des abeilles et leur mélodie mielleuse s'instille partout, cela rend le paysage superbe. L'automne... Je suis probablement censé écrire quelque chose sur l'automne, dire comme il est chaleureux sous son masque doré, mais moi cela ne m'inspire que mélancolie et la fin d’un moment radieux. Peut-être est-ce la faute du climat. Que l'automne sur une île tropicale ne causerait pas une telle démoralisation. D’une manière générale, même sans moi, on écrit déjà tellement de choses sur la beauté de l'automne. Chaque auteur, poète, ou même personne sensible, rend hommage à l'automne, le remercie timidement pour son abondance, ses récoltes, pour le fait que l'on survivra à l'hiver. Un paganisme inévitable.

    Seuls des gens de l'âge de ma grand-mère vivent dans ma rue. De vieilles femmes occupées en permanence, comme si elles avaient honte de vivre dans le village. Et de gentils chiens vagabonds, mais, comme toujours dans les villages, il n'y en a pas beaucoup. Les chiens agressifs sont seulement dans les fermes. Je pense que c'est parce que ceux sans maître leurs disent comme c'est mieux là dehors. Au final dans le village, la nourriture des animaux de compagnie et des chiens errants n'est pas très différente.

    Étrangement, il y a des enfants cochonnés uniquement dans les villages. Amusants mais sales. J'en ai croisé dans tous les villages que j'ai traversé.

    Le village se trouve à proximité d’une forêt, agréable et remplie de souvenirs d'enfance. Il y a toujours de grosses fraises qui poussent là-bas.

    D'ailleurs... avez-vous remarqué que les plus grosses fraises poussent dans les cimetières ? N’avez-vous pas été réprimandés en voulant en cueillir par les remarques incompréhensibles d’un adulte ne prenant pas la peine d’expliquer pourquoi ne pas y toucher et pour qui elles poussent ici ? Vous pouvez être sûrs qu’elles ont exactement le même goût que partout ailleurs, elles sont juste plus grosses. J'en parle parce que je peux dire avec certitude qu'en tant qu'adulte vous n'en avez jamais cueilli. Mais si jamais il y a parmi les lecteurs quelqu'un qui continue de penser que c'est une action judicieuse, admettez-le, vos amis vous trouvent un peu bizarre.

    Je marchais donc dans ma rue au bord de la forêt, où la cour d'école est mitoyenne aux jardins. Ils commencent maintenant à construire des maisons ici. De la folie pour moi, mais les gens fatigués du vide de leur existence qui s’installent ici pensent différemment. Le village a une légende. Du genre dangereuse et inquiétante. Mais presque plus personne ne s'en rappelle et ça n'intéresse plus grand monde. Mais elle continue à agir et persistera ainsi car personne ne sait comment la neutraliser. J'en parlerai plus en détail plus tard.

    Ayant grandi ici, je connaissais des lieux réellement féeriques dans les bois, près de l'orée mais cachés au regard des étrangers. Je m'assieds souvent sur mon talus favori pour y lire ou dessiner, activité à laquelle je n'ai presque aucun talent. Mais je peux parler d'histoires en tous genres. Pour être honnête, je suis trop paresseux pour un si long labeur, mais parfois, je tire du plaisir à partager de telles histoires avec quelqu'un. Il y eut même un moment où je voulais un petit frère ou sœur pour avoir à disposition des oreilles dans lesquelles déverser mes découvertes littéraires. Heureusement, mes parents ont rejeté ce souhait dès la demande. Je n'ai aucune idée de ce qui se serait produit si j'avais pu les y convaincre. C'est le manque d'oreilles à disposition qui me poussa à coucher mes idées sur le papier et commencer ainsi mon évolution littéraire.

    Là, dans un de ces lieux cachés, je La rencontrai. Éblouissante, sublime. La Femme. Pas une fausse femelle maniérée. Pas une de ces unités animales femelles séductrices et manipulatrices qui, inexplicablement, sont considérées comme de vraies femmes. Cela me fait toujours rire lorsque j'entends cela. Vous pouvez appeler une femelle une femme par peur d'offenser une stupide créature, mais vous ne pourrez jamais les confondre, particulièrement si vous avez déjà côtoyé une femme. Cependant, très peu de vous, lecteurs, n'avez été proches ne serait-ce que d'une poignée de femmes. Les lunatiques emmerdeuses sont juste souvent traitées de connasses. Mais les vraies connasses sont presque toujours des femmes. Et beaucoup de monde oublie qu'un con désigne un sexe et non un individu confiant et capricieux. D’ailleurs, peu de gens savent également que si nice veut dire « sympathique » en anglais, ce mot vient de l’ancien français où il désignait un ignorant et un naïf.

    Elle était donc assise là, pensive, fixant tristement devant elle. Rien qu'en la regardant, il devint évident que dans sa situation, il était presque impossible de ne pas être triste. J'étais désolé pour elle bien qu’à cet instant, je ne pouvais rien faire pour l'aider. Mais son image s'ancra profondément dans mon esprit. Il ne pouvait en être autrement. Elle me vit, et Elle sembla embarrassée. Les magnifiques créatures comme elle n'aiment pas être surprises dans de telles circonstances. Et ses yeux profonds étaient déjà emplis de larmes. Mon sourire n'était qu'une piètre consolation. Elle était assise suffisamment loin de moi pour que rien ne l'empêche de se lever et partir. C'est ce qu'elle fit. Et il me restait encore de nombreuses pages d'un livre intéressant.

    ***

    Je me réveille tôt, sans savoir pourquoi. L'espoir qu'un miracle survienne, la peur de dormir et de rater un évènement qui bouleverserait ma vie. Je reste au lit quelques minutes avant de me lever écouter les oiseaux pépier par la fenêtre. Par chance, celle de ma chambre surplombe le jardin que tout le monde dans le village appelle le potager. Tous les jardins ici sont appelés les potagers...

    Le mien est superbe et bien entretenu ; je m'en occupe personnellement, sans laisser personne s'en approcher. J'aime tellement lorsque des fleurs chatoyantes éclosent au printemps ou pendant l'été. Cela me fait penser que tout est possible et que je vis dans un conte de fées. J'adore aussi les baies. J'ai quelques arbres dans mon jardin qui donnent des fruits tôt.

    Le matin je fais toujours de la gymnastique pour ma souplesse. Les hommes aiment les femmes souples. Cela m'emplissait de joie de voir qu'après quelques mois de ces exercices ma démarche était devenue plus gracieuse et élégante, et mes mouvements plus lestes. Des amis me disaient même que je pourrais probablement tirer de l’argent avec ce programme. C'est possible, je l'avais mis au point moi-même, mais cela ne m'intéressait pas, j'avais suffisamment de choses à faire. Peut-être plus tard lorsque ma vie ne sera plus aussi nébuleuse.

    Après la gym, je prends une douche ; j'adore le mélange des parfums. Gels, crèmes, shampoings, leurs arômes subtils me transportent également dans un conte de fées. Ensuite je masse mon corps avec une huile douce pour que ma peau dégage une subtile odeur et soit douce au toucher. La nature ne m'a pas spécialement gâtée. J'ai une peau légèrement rugueuse mais personne ne s'en doute. Je n'entends que des compliments. J'ai 28 ans et le sentiment que la vieillesse est proche. À moins que les choses changent... mais c'est si ennuyeux, d'attendre. Et quand on ne sait pas ce qu'on attend...

    Je travaille comme designer. Quoi d'autre ? Avec ma passion pour les couleurs pétantes. Parfois je réponds à des commandes de décoration d'intérieur ou d'agencement de vitrines de magasins. Personne ne s'est jamais plaint de mon travail. J'imagine que je devrais être fière et en déduire que mes goûts sont irréprochables, mais il a dû se produire quelque chose dans mon enfance qui m'en empêche.

    Ensuite je me refais les ongles si nécessaire et arrange mes cheveux. C'est tout. Coucou nouvelle journée. Je prends un petit-déjeuner, en général du café et un dessert aux fruits rouges. Ensuite je travaille un peu ou lis, parfois je regarde la télé mais c'est rare. Le village ne profite pas des bienfaits de la civilisation et si on ne s'adapte pas, on devient fou. Il n'y a que deux chaînes télé et une poignée de stations de radio. Internet n'est disponible que par connexion satellite.

    Ensuite, je vais me promener à moins qu'un voisin (un homme ou une femme) me rende visite. La femme aime demander de l'aide pour un soucis quelconque, toujours en insistant qu'elle pourrait se débrouiller seule, que les hommes ne sont jamais prêts à rendre service et qu'elle aussi vivait seule... La tâche n'est jamais compliquée au point qu'elle ne puisse effectivement se débrouiller seule ; de toute évidence elle s'ennuie simplement et souhaite partager les ragots du voisinage. L'homme quant à lui pense apparemment que partager avec moi ses exploits romantiques est le meilleur des passe-temps. Il se figure probablement que ça me fait comprendre quelle perle rare marche à mes côtés.

    Je me promène en forêt. Ce n'est pas loin de chez moi, juste derrière ma rue. Je connais un coin secret là-bas. Enfant, j'avais réussi à le conquérir aux autres qui le connaissaient et le garder secret à ceux qui ne le connaissaient pas. Je n'avais et n'ai toujours aucun ami à qui je voudrais en parler.

    Généralement, en été, je porte des pantalons légers et t-shirts clairs.

    Dans ce recoin secret, je n'ai pas à me cacher, à sourire à qui que ce soit, et je peux être aussi triste que je le veux avec mes malheurs. Jusqu'à ce que j'en ai assez et décide de faire quelque chose. Cet endroit rend ma situation un peu plus supportable même si cela ne la fait pas évoluer. Si seulement quelqu'un savait. Oh, si seulement quelqu'un savait ! Bien entendu, mon problème chez quelqu'un d'autre pourrait être une cause de suicide, mais pas pour moi. C'est probablement un test que je dois passer. Et je le passerai... Mais quoi qu’il en soit, je reste très malheureuse.

    J'étais complètement perdue dans mes pensées lorsque soudainement Il apparut devant mes yeux. Il s'assit pour lire. Sur le talus de mon jardin secret. Il était exactement ce qu'il devait être. J'étais si impressionnée par ce que je voyais que la pensée de mes propres problèmes se volatilisa. C'était comme être frappée par la foudre. Je n'aurais jamais imaginé voir quelque chose comme ça. Ma confusion devait clairement se lire sur mon visage ; il l'avait probablement remarqué. Il a dû se sentir mal. Ça aurait été mon cas. Je n'avais d'autre choix que me lever et partir vite. Je sentais une grande douleur dans ma poitrine au point que ça devint difficile de respirer. Il me regardait comme si je n'avais pas cet horrible défaut qui ruine la vie d'une femme. Il me regardait de la manière dont j'avais toujours rêvé d'être regardée.

    Une fois rentrée, j’en tremblais encore ; apparemment une grande quantité d'adrénaline s'était déversée dans mon sang. J'ai même envisagé de m’allumer

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