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Je vous le raconte sans censure
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Livre électronique452 pages7 heures

Je vous le raconte sans censure

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À propos de ce livre électronique

Une biographie réelle où la réalité dépasse la fiction. Une histoire où le sexe se convertit en une recherche constante et où les expériences se multiplient et arrivent à dépasser la fiction de  "50 Nuances de Grey". Un récit où l’homosexualité se montre telle quelle, crue, froide, mais vivante, chargée d’émotions. Un parcours au travers de l’Espagne, par le biais de l’histoire de la vie de son protagoniste, en recherche d’une réalité sexuelle définitive, comme jamais cela avait été raconté auparavant.   

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie9 août 2022
ISBN9781667439112
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    Aperçu du livre

    Je vous le raconte sans censure - Alberto Aranda de la Gala

    Je me présente, je m’appelle Natael, un nom hébreu, inhabituel, je sais, ma mère l’a pris d’un passage de la Bible.

    Je suis quelqu’un de simple, ami de mes amis, aussi travailleur qu’un autre, sérieux lorsque l’occasion le demande et de caractère extroverti.

    Croyant et pratiquant. Depuis tout petit, les habitudes de la maison étaient d’aller à la messe tous les dimanches et je continue de le faire, bien que moins fréquemment. Mon cheminement avec l’église est très satisfaisant, étant donné que le fait de m’asseoir pour écouter le sermon, m’offre une paix intérieure qui me permet de m’évader des problèmes quotidiens.

    Écouter des passages de la Bible sur la façon dont vivaient au temps du Christ, tous les personnages qui apparaissent dans les évangiles, me fait réfléchir sur le style de vie qu’ils menaient et celui que nous menons à présent.

    Au cours de ma jeunesse et après avoir fait ma confirmation, je me suis senti tellement attiré par le monde ecclésiastique, que j’ai même servi comme enfant de chœur à la paroisse de mon village. C’était gratifiant d’aider chaque dimanche aux préparatifs de l’église et j’en garde de beaux souvenirs, mais il y a toujours un commencement et une fin à tout. J’ai choisi de changer mes habitudes, lorsque j’ai commencé à éprouver des sensations intimes qui étaient peu conformes à la doctrine chrétienne.

    Je crois en Dieu, car il est en chaque individu, je sais qu’il se trouve aussi dans les Temples Divins tout comme je suis sûr qu’il visite également les rues, les supermarchés, les cafétérias, les écoles, les foyers et n’importe quel endroit du monde. Je ne vais pas philosopher sur la religion, ce n’est pas mon intention et j’admire autant les curés que les vendeurs des boutiques, tous sont des travailleurs qui obéissent à des normes imposées, en essayant de faire leur travail le mieux possible.

    Un jour, je me suis réveillé en pensant à ce que j’aime faire le plus, écrire.

    J’ai décidé de commencer à le faire en racontant des anecdotes et des expériences importantes qui me sont arrivées tout au long du chemin.

    Des histoires qui sont à mon avis intéressantes, certaines embarrassantes, d’autres amusantes, folles, choquantes, et même curieuses, que je vous raconte avec la même intensité que je les ai vécues, sans pouvoir m’empêcher de m’émouvoir à cause de la passion transmise à chaque moment.

    Tout au long de ces mémoires, j’essaierai que vous ressentiez au moins la passion que contient chacun de mes mots, sans prétendre offenser personne et bien entendu, en sauvegardant l’anonymat des personnages dont je me vois obligé de changer leur vrai nom, mais sans rien inventer.

    Je tiens à m’excuser d’avance pour beaucoup d’expressions que j’utilise pour m’exprimer, de même que lorsque j’assène des phrases vulgaires ou que j’exagère avec quelque chose tellement à la mode comme de mettre du texte entre astérisques. Je possède un langage dépouillé et il m’est beaucoup plus simple de me montrer tel que je parle normalement, sans avoir à recourir à des mots compliqués, exagérément recherchés.

    Je suis convaincu que la proximité d’un langage courant le rend beaucoup plus intime et fait en sorte que vous ressentiez comme si vous étiez à ma place, l’intensité de ce que j’ai vécu.

    Au cours de votre lecture, vous trouverez des histoires courtes de mystère, des intrigues, et même de la poésie qui vous divertiront tout en détendant vos esprits, saturés par le retentissement d’une quelconque chronique.

    Mon but est de divertir et de démontrer que n’importe quelle vie mérite d’être écrite, la vôtre, la mienne, celle de n’importe qui. Nous avons toujours tous quelque chose à raconter. Je me sens privilégié d’avoir l’occasion de le faire, de la refléter ici et de la coucher sur le papier, pour toujours.

    SOUVENIRS D’ENFANCE

    Nous nous trouvons dans un quartier maritime, ce qui suppose la proximité de la mer et il se situe à peu de kilomètres de la ville, il n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais un endroit avec beaucoup de charme, du moins de mon point de vue et il se peut peut-être que je dise cela, car je me sens de nulle part et si je suis sincère avec mes pensées et mon ressenti, je dois les exprimer tels quels. Bien qu’en revenant en arrière, par contre les histoires qui se déroulaient en son sein, m’ont toujours paru très intéressantes, et les gens si disparates, si joyeux, si tristes, si courageux, si incultes et à la fois si authentiques. Je parle d’inculture, non pas concernant les connaissances que l’on apprend dans les livres (car il y a toujours bien sûr des personnes qui sortent du lot et qui démontrent des connaissances approfondies dans différents domaines spécifiques, je parle d’une façon générale et dans le milieu qui m’entourait, des connaissances, des amis et des personnes d’un niveau culturel de classe moyenne basse).

    Avec une moyenne de 15.000 habitants, la plupart n’étant pas originaires de l’endroit, la moitié était des immigrants internationaux, et l’autre moitié venait de villages voisins, par contre, tous aidaient d’une certaine manière à la croissance du lieu, que ce fut pour un bien ou pour un mal.

    Une grande zone verte, une pinède avec beaucoup d’activités à faire et à partager en famille et avec vos êtres chers (si vous aimiez ça, bien sûr) et sinon, eh bien un endroit tranquille où méditer, écouter le son de la pluie qui tombait entre les arbres, le craquement des branches, les cris, les rires et les jeux des plus petits qui sautaient ça et là et pourquoi ne pas le dire, les voix entremêlées et confuses des adultes jouant aux cartes sur une petite table de camping, tandis que comme musique de fond, on entendait chanter un artiste de l’époque dans un vieux transistor portable probablement branché à une batterie de voiture.

    Mon premier souvenir de ces après-midi en famille... Je revois encore les images, comment mon père, mon oncle et un de mes cousins revenaient au loin, de retour de la plage, en traînant les pieds à cause de la prétendue fatigue d’avoir emmené les enfants avec eux et de vouloir ainsi avoir l’air, qu’on ne peut pas se reposer tranquillement un dimanche, si on doit s’occuper d’enfants (moi, je ne voulais jamais aller avec eux, je m’ennuyais beaucoup et l’excursion ne me semblait pas du tout intéressante). Par ailleurs, se trouvaient les femmes de la maison, ma mère et mes tantes qui restaient là, à préparer les tables avec d’interminables quantités de nourriture qu’elles avaient préparées à l’avance, des omelettes aux pommes de terre, des salades, du ragoût de lapin, du poulet en sauce, des croquettes et plusieurs choses encore qu’elles sortaient de leurs gigantesques paniers en osier, au fur et à mesure que la compagnie les engloutissait – Alors, vous êtes déjà fatigués de la balade ? – Dit María en levant les yeux vers son mari et en posant sa main droite en forme de visière sur son front, à cause de l’éblouissement des rayons du soleil. Rober opina du regard et lui sourit.

    María est ma mère, jeune pour être mère, les cheveux blonds et longs jusqu’à la taille, le teint blanc, les yeux couleur noisette et la peau lisse et ferme, toujours trop mince à mon goût (même maintenant à ses soixante et quelques années), mais elle adore être au-dessous de son poids, très bonne cuisinière, mais avec très peu d’appétit. Toujours sous le regard attentif du mâle alpha, mon père, bien qu’avec les années, il ait complètement changé, car tout évolue bien sûr, sinon, où irait-on ? Une maîtresse de maison des pieds à la tête, très protectrice des siens, extrêmement attentive à tout ce qui se passe autour d’elle, obsédée par le bien-être de ses enfants, poussant parfois cette obsession jusqu’à l’absurde, mais personne ne pouvait ni ne peut lui faire voir autre chose que sa vérité à elle, à la fin, c’est sa manière d’être, et je me demande : - Pourquoi changer une personne qui veut seulement bien faire, ne serait-ce que parce que c’est ainsi qu’elle croit devoir s’y prendre ?

    ––––––––

    Ensuite, il y a mon frère Iván, un enfant introverti de cinq ans, avec ses cheveux blonds et frisés, très blanc de peau lui aussi, les yeux bleus comme le ciel, maigrichon, toujours dans son monde à jouer avec des petites voitures en métal, parfois achetées et d’autres fabriquées manuellement par mon père, il ne voulait jamais rien partager et lorsqu’il acceptait de le faire, il devait être toujours le meilleur dans tous les jeux, le personnage principal, le gentil de l’histoire, le sauveur de la princesse, le courageux astronaute qui sauve la terre d’une attaque d’extraterrestres d’Ulas (j’expliquerai ensuite qui sont cette espèce d’extraterrestres appelés Ulas), enfin bref, qui qu’il fût, il voulait toujours gagner, il est comme ça mon frère, on s’entendait bien mais on se bagarrait toujours pas mal, c’est marrant mais c’est vrai.

    La plupart des samedis ou dimanches après-midi se passaient comme ça, ensuite, on rentrait à la maison, normalement sales et pleins de terre, parfois mouillée par la pluie tombée la veille, ou plein d’épines des buissons qui étaient partout et se collaient à nos chaussures lorsqu’elles se mélangeaient avec la résine de l’écorce des pins.

    Je me souviens spécialement de cet après-midi-là, la nuit tombait déjà et ma mère m’avait demandé de descendre la poubelle. Quand je me disposais à la laisser appuyée à côté du réverbère en face de l’entrée de l’immeuble, j’ai rencontré ma meilleure amie Gloria, une très belle fille, d’aspect angélique, de petite taille et avec un accent un peu bizarre, qui zozotait de temps en temps, j’imagine que c’était parce qu’on ne lui avait pas mis un correcteur dentaire ou du palais à temps, même comme ça, c’était une poupée.

    Je devais avoir onze ans et elle un an de moins. – Qu’est-ce que tu fais à cette heure-ci dans la rue ? Lui demandai-je curieux. - Son père était un homme assez strict avec les horaires et il lui imposait presque toujours une heure pour rentrer, cela me surprit, il devait être environ 21h00, bien qu’il faille tenir compte que nous habitions dans le même immeuble. – Rien, moi aussi j’ai descendu la poubelle comme toi et j’étais sur le point de remonter, mais je veux te raconter quelque chose de très important. (À présent je me demande ce qu’on peut se raconter d’important à cet âge-là, car à nous, ça nous le semblait). Elle me raconta que Jesús, un garçon de l’école plus âgé que nous, lui avait demandé si elle aimerait qu’ils soient fiancés), ce n’était pas un garçon normal, MON DIEU ! C’était le mec le plus beau du monde entier, de notre monde entier, brun, la peau douce, les yeux noirs, un sourire parfait, un charme unique, sportif, ouah ! Je mourrais d’amour pour lui, je l’ai tellement détestée pendant quelques instants, que j’ai imaginé que je lui collais une paire de baffes et qu’elle se mettait à pleurer comme une folle pendant que je lui disais : - Mais qu’est-ce que tu fous avec lui, tu ne vois pas que t’es trop jeune ? Et moi, j’étais si mûr et si grand...

    Je me suis limité à avoir l’air surpris, je l’ai serré dans mes bras et je l’ai encouragée en lui disant que c’était génial, que le lendemain à la récréation du matin, ils se promèneraient ensemble en se tenant par la main pour que tout le monde les voie et que j’étais très content, qu’elle ne devait pas y penser à deux fois et qu’elle devait lui dire oui.

    Entre-temps, nous étions remontés par l’ascenseur, tandis que je commençais à manigancer un plan pour qu’ils se séparent tout de suite, quels stratagèmes et mensonges je pourrais commencer à mettre en pratique pour griller cette relation, comment j’allais me débrouiller pour qu’on punisse ma meilleure amie et qu’ainsi, on ne la laisse pas sortir jouer dans la rue et rester avec les autres, et surtout, pour qu’elle voie le moins possible ce canon.

    Et est-ce que l’esprit d’un enfant peut être en vérité si cruel ? Eh bien, je crois que je l’étais, parfois, j’ai peur de penser que je l’ai été, mais c’est le souvenir que j’en garde, et c’est là que commence ma première méchanceté, j’ai passé toute la nuit à réfléchir et... Le temps m’a récompensé. Quelques jours passèrent et Jesús tomba malade. Gloria était très inquiète car bien sûr, comme il était deux ou trois classes au-dessus de nous, nous n’étions pas en contact avec ses camarades et nous étions sans nouvelles de la progression de sa maladie, qui n’était autre qu’une simple grippe. Je lui ai conseillé de ne rien dire à personne et d’attendre, qu’il allait sûrement guérir, elle se tranquillisa, mais j’avais un atout dans ma manche. Ah, sa petite sœur était une de mes amies et pouvait me faire rentrer chez lui sans problème, en plus, je savais qu’il m’aimait bien. Cet après-midi-là, après avoir fini mes cours, avec un culot monstre, je suis entré dans sa classe et j’ai expliqué à son professeur que j’allais lui rendre visite pour voir comment il allait, en profitant que sa mère était la modiste du quartier et que je devais lui apporter une commande de la part de la mienne, sans aucun scrupule, j’ai offert de lui amener les devoirs en retard, afin qu’il puisse les faire chez lui jusqu’à ce qu’il guérisse et de cette façon, ne pas accumuler trop de retard dans les leçons à son retour et Mademoiselle Ramos accepta avec joie.

    J’ai donc préparé un faux message pour le remettre à Jesús, où je lui écrivais et je lui expliquais que j’étais une fille de sa classe qui était amoureuse de lui et que s’il laissait tomber cette gamine avec qui il était, il pourrait me toucher et m’embrasser autant qu’il le voudrait dans le terrain vague du quartier.

    Dans le petit champ, comme nous l’appelions, il s’agissait d’une esplanade où on avait démoli une vieille maison à moitié en ruines, son étendue était d’environ soixante mètres carrés, entourés d’arbustes, de fourrés mélangés avec des ordures de tout type que les gens, les drogués et les clochards jetaient de temps en temps, comme des restes de nourriture, des vieux appareils électroménagers, des téléviseurs et tout type de trucs inutilisables ou cassés.

    Presque dans le centre, trônait un majestueux figuier centenaire, avec de longues, grosses et dures branches, toujours tachées de ce lait collant qui suinte de l’arbre, où nous attachions une corde pour nous lancer et nous balancer avec l’objectif de sauter à la moitié de la trajectoire pour voir celui qui sauterait le plus loin, en faisant des marques sur le sol avec n’importe quel bout de bois et en dessinant sur la terre, la marque de notre record.

    Je rendis visite à Jesús et lui remis le petit mot, il sourit en le lisant, mais ne me dit rien de plus.

    Les jours passèrent et lorsque tout revint à la normale, avec la différence que ma pauvre amie n’avait plus de fiancé, pauvre âme en peine, que feras-tu ? Ici, tu as une épaule pour pleurer et t’épancher. CHOUETTE ! Je m’étais débarrassé d’un problème et j’avais l’air d’un gentleman, maintenant, je mettrais en marche la seconde partie du plan, je n’avais qu’à mettre un autre message dans le sac à dos de mon bien-aimé en lui donnant rendez-vous à une heure concrète dans le petit champ et c’est ce que j’ai fait. Je lui ai assuré que s’il était là tôt le matin le dimanche suivant, je l’attendrais sans petite culotte sous le figuier pour ainsi pouvoir jouir de nos corps sans les regards envieux de toutes ces chiennes du collège, perturbées par lui. À cette époque-là, j’utilisais déjà ce langage particulier que j’avais appris en lisant les revues pornos que mon père cachait en haut de l’armoire. Le jour arriva, et quand je me suis présenté, il n’y avait personne, j’ai attendu et attendu en désirant de toutes mes forces que mon prince vienne, je l’imaginais, en train de sortir de derrière les broussailles en me souriant avec un air coquin, car il était certain que la mystérieuse admiratrice c’était moi, parce que j’avais l’intuition qu’il connaissait mon amour pour lui, et comme il était plus âgé, il m’expliquerait que c’était normal de ressentir des papillons qui virevoltaient dans mon estomac lorsqu’il s’approchait de moi et que cela n’avait aucune importance, que le monde allait s’arrêter lorsque nous unirions nos lèvres, car de même que les filles et les garçons s’aimaient, nous aussi nous avions le droit de ressentir la même chose parce que ça nous était égal, ça nous était égal, ça nous était égal... Et ça lui a été égal ! Car il me laissa là, planté comme un arbuste.

    Quelques mois plus tard, un matin, sans raison apparente, je jouais devant chez moi et il s’est approché de moi, il faisait un soleil incroyablement radieux, mais il ne faisait pas chaud. – Tiens, – il m’a mis un morceau de papier dans la main et il m’a regardé dans les yeux (j’aurais pu l’exprimer un peu plus poétiquement, mais ce fut assez rapide et froid). - Ne m’adresse plus jamais la parole, minus ! - Il a fait demi-tour et il a disparu. Je suis resté gelé, tout d’un coup immobile, j’étais nerveux, curieux de savoir s’il s’agissait du même mot que je lui avais remis ou d’un autre écrit de sa main que mon galant m’avait dédié. J’ai fait demi-tour et je suis arrivé à l’entrée de l’immeuble, je me suis assis et je l’ai ouvert, effectivement, c’était mon dernier message avec des ratures de stylo à encre rouge.

    Il ne m’a plus jamais adressé la parole et je n’y ai plus repensé, j’ai sûrement pensé : - Je vais appeler Gloria pour voir si on peut aller acheter un esquimau et faire une balade dans la halle...

    Lors d’une autre occasion, mon premier baiser, hétérosexuel, complètement forcé, planifié, étudié, manigancé, grâce à ma bonne amie Susí, ce fut avec Raquel dans le hall de l’immeuble d’à côté du mien. Je crois que nous étions en train de jouer dans la rue et comme les groupes d’amoureux étaient à la mode dans les bandes... Le fait est que comme il n’en manquait plus que deux à mettre en couple, eh bien ce fût mon tour et moi, je ne voulais pas l’embrasser. Raquel rentra dans le hall de l’immeuble et elle attendait, Susí me supplia : - Eh ben vas-y, qu’est-ce que ça te coûte ? Elle est belle et c’est ma meilleure amie aussi et tu lui plais, sérieusement, embrasse-la et comme ça, on pourra tous être en couple, s’il te plaît, s’il te plaît. – D’ACCORD, CASSE-PIEDS ! J’ai accepté, je l’ai embrassée, je n’ai rien ressenti, mais ça ne m’a pas plus, une autre preuve de plus pour mon subconscient que j’aimais les garçons.

    Je me sentais de plus en plus bizarre, je crois que je ne me suis pas rendu compte de la façon dont peu à peu, je m’enfermais dans mon monde en cristal et sans pouvoir l’expliquer, je savais que si mes amis apprenaient que j’aimais les garçons, ils se moqueraient tellement de moi que je ne saurais plus où me cacher et ils me laisseraient seul et écarté de tous, je croyais cela à cause de l’insécurité, de la peur du rejet et parce que j’étais un enfant.

    Et qu’en a-t-il été de ces découvertes sexuelles de l’enfance... ?

    CES DÉCOUVERTES SEXUELLES

    Un après-midi, dans l’entrée de l’immeuble (je sais bien que vous pensez que si le hall de l’immeuble pouvait parler...), un autre ami du quartier, Carlos, m’a demandé, tandis que nous étions en train de jouer aux capsules avec des bouchons de boissons que nous décorions nous-mêmes : - Nat, mon nom est Natael, - tu t’es déjà touché en bas ? – Il me l’a demandé avec les yeux grands ouverts et en regardant vers ma braguette.

    - Tu veux dire si je me suis déjà branlé ?

    - Oui, la vérité, c’est que je me suis touché parce que de temps en temps... Ça ne t’arrive pas à toi que tu te lèves le matin et qu’elle est toute dure ?

    - Bien sûr, après, elle met longtemps à redescendre, alors un jour, je me suis beaucoup touché et je l’ai agité de haut en bas et à la fin, j’ai senti un plaisir intense et il en est sorti une espèce d’eau un peu blanche. Toi, tu ne l’as pas fait ? Tu dois essayer. – Je suis resté pensif et nous n’y avons pas accordé plus d’importance. En arrivant ensuite à la maison, tandis que ma mère préparait le dîner et que mon frère jouait assis à ses pieds avec ses voitures, je lui ai dit : - Maman, je vais dans la salle de bain prendre une douche, préviens-moi quand le dîner sera prêt. – Je suis entré rapidement dans la chambre de mes parents et j’ai été jusqu’à la cachette clandestine où ALI BABA cachait leurs trésors pornographiques, j’ai pris mon pyjama et je suis entré dans la salle de bains, j’ai tourné lentement le robinet pour qu’on entende en bruit de fonds le crépitement de la pression de l’eau dans le lavabo, j’ai baissé mon pantalon, j’ai regardé ces merveilleuses images et j’ai commencé à me masturber, j’aimais cette sensation, tout cela était nouveau, je me sentais adulte, j’étais comme ces hommes des revues de mon père avec leurs énormes attributs qu’ils remuaient dans la bouche et dans le mont-de-vénus de ces modèles hyper-maquillées avec des seins gonflés, et sans avoir de force de volonté, mon esprit pensait que je désirais être l’une de ces chiennes, espérant être contrôlé et possédé par de tels mâles. ET C’EST SORTI ! Quelques secondes de plaisir extrême et absolu firent tressaillir mon front comme s’il s’agissait d’un défilé de fourmis, beaucoup de liquide blanc, comme disait Carlos, très juteux, j’imagine que jusqu’à ce que le sperme se crée bien dans le testicule, il n’épaissit pas assez et c’est pour ça qu’il sort si liquide, c’était fait et cela m’avait plu.

    Les semaines suivantes, j’ai continué mes pratiques, et les mois suivants aussi.

    Un soir que nous étions en train de dîner dans la maison de campagne de mon oncle et ma tante, après avoir terminé, les adultes se mirent à parler de leurs histoires dans leurs conversations en prenant le café et moi, je suis parti avec mon frère et ma cousine Sonia, dans la chambre. Ma cousine était une petite fille rondelette, aux cheveux raides et longs, châtains clairs, très turbulente et nerveuse, un peu en avance sur son âge à mon goût, concernant l’éveil sexuel. Elle me proposa : - Cousin, pourquoi on ne jouerait pas au papa et à la maman ? – Je fis oui de la tête, elle n’arrêtait pas de m’expliquer que j’étais le papa et que je revenais du travail, et que comme on n’avait pas d’enfants, il fallait en faire et qu’on les faisait en me mettant sur elle et en nous frottant l’un contre l’autre, elle appuyait ses lèvres sur les miennes et sortait même la langue. QU’EST-CE QUE TU FAIS T’ES FOLLE, nous frotter, c’est bien, mais pas avec la langue, ça me dégoûte.

    Elle, sans gêne, prit ma main et l’amena sous sa jupe pour que je caresse sa zone clitoridienne virginale. Dans tout ça, je ne me souviens pas du rôle que jouait mon frère, peut-être épiait-il tout cela, peut-être jouait-il dans son coin, je ne sais pas.

    Suite à cela, j’ai commencé à penser que ma cousine était une cochonne, pas moins que moi, mais je continue à penser la même chose et je l’aime.

    Il me vient juste à la mémoire ces après-midi où nous étions tout le groupe d’amis au complet dans la rue et où nous jouions au mouchoir, je vous explique, cela consistait à ce que l’un d’entre nous se plaçait au centre, en tenant un mouchoir en tissu, ensuite les groupes se situaient par équipe, de chaque côté, à une distance de cent pas, et quand celui du centre donnait l’ordre avec le cri de : MAINTENANT ! Nous sortions un par un et le premier qui l’attrapait devait se retourner en courant, et essayer de l’apporter à ses coéquipiers sans que l’adversaire ne l’attrape.

    L’objectif était de laisser l’équipe adverse sans joueurs. L’un de ces après-midi, après avoir terminé les jeux, les filles sont rentrées chez elles et nous sommes restés assis sur le trottoir à parler de nos histoires et comme il fallait s’y attendre, le sujet du sexe fut de nouveau abordé.

    Daniel proposa : - Qu’est-ce que vous en dîtes, si on allait aux toilettes de la pinède et qu’on se branlait un peu ? – Personne ne dit mot, mais nous nous sommes tous levés. En chemin, nous parlions des seins de l’une, du petit cul d’une autre, de comment celui-ci allait la prendre s’il la chopait, que celle de l’autre était en train de durcir et d’autres bêtises du même genre. Tout d’un coup, Luis, le plus culotté et le plus chapardeur de tous, sortit la sienne et s’assit dans l’herbe :

    Allez Nat, t’en veux pas mec, tu ne veux pas la toucher un peu, elle est dure. – C’était le premier pénis que je voyais, il me semblait beau, impressionnant, tentant, très tentant. J’ai regardé leur visage à tous tandis qu’ils souriaient et ils baissaient la tête en se touchant eux aussi par-dessus leur pantalon, (nous ne devions pas avoir plus de douze ans), et sans y réfléchir à deux fois, je me suis agenouillé face à ce phallus en érection, j’ai posé ma main et j’ai commencé à le masturber, les autres commencèrent à s’allonger sur le dos avec leur petite bite à la main (bien qu’elles me parussent gigantesques), et un par un, je les ai masturbés, tous ont joui, moi, je ne me suis même pas touché, j’ai éjaculé tout seul. Je ne garde pas le souvenir du retour à la maison, mais celui de cette première expérience en groupe de laquelle j’ai appris une chose importante pour la vie LE PREMIER VIENT APRÈS LE SECOND, de toute expérience, on tire quelque chose de positif.

    Dans les jours qui suivirent, j’ai rencontré Maria Dolores un après-midi, une connaissance du quartier qui pleurait toutes les larmes de son corps, assise au bord d’un canal d’irrigation, sur le chemin de l’école. Je dois expliquer que pour pouvoir arriver jusqu’au centre, il fallait marcher sur un sentier de gravillons, entouré sur les côtés par des marais et des cannaies, contenant de l’eau stagnante qui servait à arroser certains légumes et des arbres fruitiers que les maraîchers de la région plantaient, de l’eau qui émergeait des profondeurs de la terre. - Qu’est-ce qui t’arrive, pourquoi t’es triste ?

    - Tire-toi, j’ai envie de parler à personne. – Ses pleurs ne trouvaient pas de consolation.

    - Ah bon, - J’ai pris sa main droite et je l’ai serré avec force. – Dans vingt minutes, ils fermeront les portes et le concierge ne te laissera pas entrer, ils te mettront une faute d’assistance et après...

    - Ça m’est bien égal, Oscar (un autre chef de bande crâneur qui rendait folles toutes les filles avec ses muscles), m’a dit tout à l’heure qu’il ne veut plus me voir, que j’embrasse hyper mal et que j’ai des petits nichons, et que jusqu’à ce que j’apprenne à bien le faire et qu’ils poussent, il ne veut rien avoir à faire avec moi, que je l’oublie et moi, je l’aime, je l’aime, Nat ! Tu ne te rends pas compte, qu’est-ce que je vais faire maintenant ? - J’imagine que pour elle, c’était la fin du monde.

    - Je peux t’apprendre à embrasser si tu veux, j’ai pratiqué plein de fois devant la glace. - Je me sentais adulte, comme le maître qui conseille et qui tranquillise l’élève qui ne voit pas d’autres alternatives à son problème, donc j’ai approché mon visage et mes lèvres des siennes et je l’ai embrassée. Ce fut un baiser sucré, doux et velouté, avec une délicatesse et un parfum de femme que je n’avais jamais pensé auparavant qu’il puisse avoir ce goût, alors elle se tranquillisa, quelques secondes passèrent et nous avons ouvert nos bouches, timidement, j’ai introduit ma langue jusqu’à ce qu’elle s’unisse à la sienne et elles se sont entrelacées dans un agréable échange de fluides avec un goût de jeunesse. Après le baiser, nous avons commencé à marcher vers l’école et ceci fut mon premier contact réel avec une fille, une expérience, laquelle je ne sais pas si elle fut agréable mais elle fut très rassurante, cela m’a plus mais ne m’a pas confondu sur ma nature. J’ai eu d’autres rencontres moins fortuites avec des filles de mon âge, des tripotages occasionnels, des caresses, des baisers avec moins de chance, mais toujours enrichissantes pour les ajouter à mon journal intime, lequel, jusqu’à ce moment-là, ne parlait que de mes confusions mentales concernant mes amis et les petits copains de mes amies, en regrettant qu’ils ne soient pas comme moi, je commençais à avoir à raconter et à écrire autre chose à part les méchancetés froidement planifiées pour défaire ces couples qui me dérangeaient tant sans aucun motif.

    Le temps passait rapidement, avec des changements importants pour nous, le progrès de la science fit des ravages et arriva jusqu’à chez moi.

    Comme chaque samedi matin, ma mère nous préparait le petit-déjeuner à tous dans la cuisine, du chocolat au lait et des petits gâteaux fourrés avec du beurre et de la confiture, miam, miam. – j’adorais l’odeur du café que buvaient les adultes le matin, cependant, je n’aimais pas son goût amer, c’est l’un des autres arômes qui font que je me rappelle avec envie et nostalgie de ces merveilleuses années. Ensuite, ma mère nous donnait nos vêtements, presque toujours identiques ou de la même couleur, pour que nous soyons assortis et elle nous parfumait avec de l’eau de Cologne fraîche. Ce matin, nous étions arrivés au centre commercial habituel, elle restait dans la partie des comestibles tandis que mon père, mon frère et moi, nous allions fouiner dans la section des téléviseurs, des disques, des films, etc. Je me suis approché d’un stand où formait une tour plus haute que ma taille, plus d’une douzaine d’ordinateurs de table qui étaient empilés, de la marque Amstrad 64 k, c’était hallucinant, un écran de PC avec un convertisseur pour le connecter à la télévision, un lecteur inséré dans le clavier, pour reproduire des cassettes de jeux, je le voulais. Mon ami Carlos avait un ordinateur de marque Spectrum mais il était loin d’être aussi moderne et avec un design bien sûr beaucoup moins attirant et futuriste que celui-là. À cette époque-là, quand mon père achetait le journal hebdomadaire au kiosque du quartier le dimanche, il m’achetait une revue d’ordinateurs et comme ça, je m’imprégnais bien des dernières nouveautés qui sortaient sur le marché.

    - Papa, papa, t’as vu ça, c’est le dernier cri en technologie ! - Le gars nous regarda et sans hésiter nous dit : - Vous le voulez ? - Il prit une des boîtes scellées et la mit dans le caddy. Mon père était comme ça, il ne nous a jamais rien refusés, que ce soit quelque chose de nécessaire ou un caprice, il avait toujours de l’argent à dépenser, il fallait s’attendre à ce que ma mère ne trouve pas ça raisonnable, mais nous l’avons tout de même emmené à la maison.

    Les week-ends suivants, mon frère et moi, nous avons appris à faire fonctionner cet appareil qui nous permettait même de regarder la télévision dans la chambre depuis notre lit, c’était tout un luxe.

    Un après-midi, j’ai invité mon groupe d’amis pour jouer un moment et pour qu’ils le voient. Carlos m’a demandé si je n’avais pas plus que deux jeux, et je lui ai répondu que c’étaient ceux qui étaient vendus avec l’ordinateur... Mais ça m’a fait réfléchir, et manigancer de nouveau une autre de mes méchancetés. J’AVAIS UNE IDÉE ! La prochaine fois qu’on irait faire les courses et sans que mes parents s’en rendent compte, je volerai quelques jeux pour augmenter ma nouvelle collection, en impliquant mon frère dans le vol en lui faisant commettre l’acte pour ne pas me faire prendre et c’est comme ça que j’ai fait, en lui introduisant sous sa veste dans la taille de son pantalon tenu par un élastique, toute une rangée de jeux, mon frère n’avait pas trop envie de le faire mais il a accepté lorsque je l’ai convaincu que nous aurions plein de jeux de lutte et de courses de voiture qui était ce qui lui plaisait le plus, et sans aucun problème, nous les avons emmenés et personne ne s’en est jamais aperçu. Peu à peu, on nous faisait cadeau de compléments, comme le joystick pour supprimer les boutons du clavier qui faisaient les fonctions de monter, descendre et tirer que les jeux nécessitaient, le volant pour les courses de voiture et beaucoup d’autres choses encore dont on avait besoin au fur et à mesure qu’il y avait des nouveautés.

    Un autre jeu qu’on avait inventé, c’était de monter dans un vaisseau spatial comme ceux qu’on voyait dans les films, le vaisseau (le lit double de mes parents), il ne lui manquait aucun détail, les moteurs latéraux étaient les coussins du divan du salon, le tableau de bord était le clavier de l’ordinateur, les écrans étaient les couvertures à rayures des cahiers d’école, on avait même des armes (des pistolets à laser) que nous avaient apportées les Rois Mages et qui émettaient quatre sons différents. Il va de soi que le capitaine était toujours Ivan, et moi seulement le méchant et cruel extraterrestre qui vivait sur la planète inhospitalière où il atterrissait pour l’explorer, j’étais le Sedi Ula, pourquoi ce nom ? C’était une invention maison, ce nom nous amusait et nous avions baptisé ainsi ce personnage et c’était en plus la seule chose que je pouvais dire en tant qu’extraterrestre, comme je ne parlais pas la langue des terriens, à la fin on se disputait toujours pour décider de qui gagnerait les batailles, moi j’acceptais toujours que ce soit lui le héros, ça m’était complètement égal, je trouvais beaucoup plus drôle d’être le méchant dans n’importe quel jeu, le répudié, le différent, ça me rendait plus fort et ça m’endurcissait, sachant qu’un jour je trouverais dans un film ou dans un jeu, une fin comme celle que j’aimais, dans laquelle les méchants gagnaient.

    On s’amusait tellement bien...

    Déjà, à 13 ans, à la limite de l’adolescence, mon corps commençait à percevoir des changements très visibles et désagréables pour moi, je me suis transformé en un enfant grassouillet, avec le nez plein de petites taches de rousseur de couleur chocolat au lait, je n’étais pas le moche du groupe mais le gros et ça c’était un problème pour moi parce que j’adorais la minceur, je désirais ardemment avoir un corps dépourvu de graisse, comme celui de la plupart de mes amis, bien qu’à ces derniers, peu semblait leur importer mon état physique, ils ne l’ont jamais dit non plus et encore aujourd’hui, lorsque nous nous réunissons et nous parlons de cette époque-là, en nous remémorant des anecdotes, personne ne fait référence à ce détail à mon sujet. Bien sûr que si ma mère ne m’avait pas gavé de viennoiseries pour le goûter, peut-être que mon métabolisme aurait réagi différemment et à cette époque, il arriva que pour couronner mon look, ma mère m’emmenât chez le dentiste afin qu’il me mette un appareil dentaire, j’avais le palais très étroit, ce qui obligeait mes dents à se chevaucher les unes les autres et les poussait vers l’avant. Je ne l’ai porté que pendant la moitié du traitement, les petites plaques métalliques qu’on vous colle sur chaque dent et qui sont à leur tour accrochées à un fil de fer et fixées aux dents (qu’on vous révise périodiquement et qu’on resserre pour élargir la dentition), n’arrêtaient pas de sauter, ce qui me rendait très nerveux, alors, lorsque j’ai vu que mes dents étaient plus ou moins alignées, j’ai demandé au médecin de me l’enlever, une norme primordiale de mon dentiste était que l’enfant ne devait le porter que le temps qu’il le déciderait, sans compter sur la décision de ses parents.

    Lorsqu’il me manquait deux années scolaires pour terminer l’école primaire et ayant redoublé le CM2, je n’ai jamais été un élève très appliqué, sauf en langue et en dessin, c’était la coutume que les élèves de dernière année de primaire firent un voyage de fin d’études et pour cela, ils devaient vendre des billets de tombola pour tirer au sort un jambon ibérique que le professorat achetait pour cet événement et j’avais décidé d’aider mon ami Luis à les vendre, en lui proposant un marché. Luis était un garçon de grande taille, très blond aux yeux bleus, un corps pas très athlétique mais avec un charme spécial, toujours protecteur des plus jeunes, un autre candidat à être mon prince charmant dans mon monde fantastique d’imagination homosexuelle, je le respectais, je l’idolâtrais, telle était mon admiration pour lui que j’allais jusqu’à lui écrire des poèmes en secret. J’en ai retrouvé un il y a quelques années dans un vieux carnet, chez moi, dans le grenier.

    Dis-moi pourquoi tu ne m’as jamais remarqué de la même façon que moi.

    Dis-moi pourquoi tu me souris à chaque fois que je te regarde.

    Dis-moi pourquoi tu ne m’apprends pas à sentir le toucher de ta peau frôlant la mienne.

    Parce que je mourrais pour un de tes baisers, pour une attention qui irait au-delà d’une banale amitié et pour oublier les gens et le monde qui nous entoure.

    De la pluie, des jours tristes, des nuits sans étoiles, de ne pas t’avoir à mes côtés chaque seconde de mon existence pour me blottir contre toi dans les froides nuits d’hiver. Pourquoi m’as-tu privé de ces caresses que je n’ai jamais senties ? Dis-moi pourquoi tu ne m’aimes pas...

    Dis-moi pourquoi.

    J’ai dû ressentir quelque chose de très spécial, ce fut le premier à qui j’ai dédié quelques mots dans mon carnet de poésie.

    - Eh Luis, qu’est-ce que t’en dis, si je t’aidais à vendre des billets de tombola et comme ça, tu finirais avant les autres ? Moi, ça ne me dérange pas de le faire si ça te permet d’être le premier à terminer et comme ça, t’en seras débarrassé.

    - C’est parfait pour moi, à condition qu’on ne te gronde pas et qu’on ne te punisse pas pour m’avoir aidé, demande si on te donne la permission de le faire – Il était toujours aussi attentionné, je lui ai dit de ne pas s’inquiéter pour ça. - IL ÉTAIT À CROQUER ! – A midi, l’horaire

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