Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Rêves et fantasmes érotiques
Rêves et fantasmes érotiques
Rêves et fantasmes érotiques
Livre électronique373 pages4 heures

Rêves et fantasmes érotiques

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Rêves érotiques ou fantasmes ? Qu'est-ce qui les différencie ? Que penser, au réveil, des rêves d'infidélité, de pratiques homosexuelles, de scènes de viol ? Dissimulent-ils une perversion particulière ? Ou bien permettent-ils d'aborder autrement votre sexualité ? Sont-ils des facteurs de changement, d'évolution personnelle et d'amélioration de votre vie amoureuse ? Les rêves érotiques parlent davantage des aspects de votre personnalité que de votre sexualité proprement dite. Ils sont d'excellents indicateurs de l'estime de soi.

Et les fantasmes ? Que sont-ils : un jeu ? une simple histoire émoustillante ? la libération d'une sexualité étriquée ? ou encore la preuve d'une certaine perversion ? Faut-il les taire ou les raconter ? Devez-vous passer à l'acte et les mettre en pratique ? Quels sont les fantasmes les plus fréquents ? Sont-ils différents selon qu'on est un homme ou une femme ? L'analyse des fantasmes est un véritable travail d'introspection qui révèle, comme le rêve, les désirs inconscients.

Les rêves et les fantasmes relatés dans ce livre invitent le lecteur à explorer l'imaginaire érotique si différent d'un sexe à l'autre. Des désirs classiques aux plus insolites, tout témoigne ici de la merveilleuse richesse de la sexualité. Les rêves et les fantasmes sexuels les plus secrets sont abondamment commentés, initiant ainsi le lecteur à l'auto-interprétation. Laissez Christine Benoit vous apprendre à identifier les saboteurs d'une sexualité épanouie et vous présenter des solutions pour que la flamme de votre désir brûle toujours haut et fort.

Combattez la routine et triomphez des difficultés sexuelles grâce aux messages de vos rêves et de vos fantasmes..."
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie22 févr. 2012
ISBN9782896621439
Rêves et fantasmes érotiques
Auteur

Christine Benoit

Le parcours de Christine Benoit est très diversifié, tant par ses études (entrepreneuriat et communication) que par ses multiples activités (professeure d'économie, entrepreneure et sophrologue). Dynamique et déterminée, cette femme charismatique consacre son temps à l'écriture et la formation.

En savoir plus sur Christine Benoit

Auteurs associés

Lié à Rêves et fantasmes érotiques

Livres électroniques liés

Psychologie pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Rêves et fantasmes érotiques

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Rêves et fantasmes érotiques - Christine Benoit

    Édition

    Les Éditions de Mortagne

    Case postale 116

    Boucherville (Québec)

    J4B 5E6

    Distribution

    Tél. : (450) 641-2387

    Téléc. : (450) 655-6092

    Courriel : edm@editionsdemortagne.qc.ca

    Tous droits réservés

    Les Éditions de Mortagne

    © Copyright Ottawa 2005

    Dépôt légal

    Bibliothèque nationale du Canada

    Bibliothèque nationale du Québec

    Bibliothèque Nationale de France

    1er trimestre 2005

    Conversion au format ePub : Studio C1C4

    Pour toute question technique au sujet de ce ePub :

    service@studioc1c4.com

    ISBN : 978-2-89662-143-9

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) et celle du gouvernement du Québec par l’entremise de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour nos activités d’édition. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

    Christine Benoit

    RÊVES ET FANTASMES ÉROTIQUES

    Du même auteur chez le même éditeur

    • Réussir à coup sûr

    • Kôma

    • Les cauchemars réveillent qui vous êtes…

    À Chantal

    Introduction

    Tout le monde rêve, même si ce n’est pas tout le monde qui se souvient de ses rêves. Tous les rêves et les fantasmes ne sont pourtant pas érotiques ! Près de 70 % des femmes avouent faire des rêves érotiques, pour 80 % des hommes. La fréquence de ce type de rêves s’espace après l’âge de trente ans. Différentes enquêtes montrent que 90 à 95 % des hommes et des femmes ont des fantasmes sexuels. Si les comportements sexuels sont différents selon les pays et les cultures, il en est de même des fantasmes et des rêves !

    Faire l’amour dans des lieux insolites, éveiller les désirs les plus fous d’un partenaire merveilleux ou même de plusieurs partenaires, ressentir un orgasme exceptionnel tout en étant prêt à recommencer aussitôt… Rêve ou fantasme érotique ?

    Certains désirs sont inavouables, mais le fait de les imaginer en état d’éveil procure une formidable excitation. D’où provient cette imagination sexuelle ? Que traduisent vos rêves et vos fantasmes érotiques ?

    Étrangement, ce n’est pas parce l’expression sociale de la sexualité est plus libre de nos jours que les problèmes affectifs ou liés au sexe sont moins inhibés. C’est peut-être même l’inverse ! La relation amoureuse idéale allie amour, sexualité et communication intime. Au quotidien, ce n’est pas facile de concilier le désir de l’autre avec le sien, encore moins d’aborder le sujet avec son partenaire !

    Le psychisme humain fonctionne selon le principe de plaisir, c’est-à-dire qu’il recherche le plaisir et évite le déplaisir. Le plaisir est une sensation agréable, liée à la satisfaction d’un besoin ou à la réalisation d’un désir. Durant les premiers mois de la vie, le bébé est soumis au « principe de plaisir » défini par Freud. Ses demandes étant toutes satisfaites, il a l’illusion d’être tout-puissant. Au fur et à mesure de son développement, il se heurte à la réalité, qui oppose les désirs intérieurs à la vérité extérieure. L’enfant apprendra à supporter progressivement l’absence de sa mère en utilisant un objet transitionnel : la doudou, le nounours, le mouchoir, la tétine… C’est en fantasmant qu’il va pallier le manque et développer son imaginaire.

    Dès la plus tendre enfance, l’individu est soumis à des règles qui lui apprennent à se comporter en société. L’enfant, soucieux de plaire à ses parents, souhaite inconsciemment obtenir leur amour en contrepartie de ses efforts. Il apprend à obéir à des normes qui déterminent ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, ce qui est bien et ce qui est mal, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, ce qui se dit et ce qui ne se dit pas… Enfreindre ce code entraîne la punition, s’y conformer attire la récompense. L’éducation que vous avez reçue a mis en place cet ensemble de croyances. Désormais, ce sont elles qui gèrent votre vie.

    Il arrive que vous n’atteigniez pas tous vos buts, personnels ou professionnels. Vous pouvez faire face à un certain nombre d’obstacles qui vont provoquer de la frustration. Vous vous trouvez ainsi privé de la satisfaction attendue et vous devez vous adapter à la situation. Les rêves et les fantasmes sont alors une formidable porte de sortie.

    Le rêve refuse de se plier à la norme et à votre juge intérieur. Pendant le sommeil, il se travestit, il se cache derrière des personnages et des symboles pour ne pas être reconnu par votre conscient. Il transgresse votre cloisonnement, ignore la morale, les interdictions et les tabous. La production des rêves érotiques témoigne de l’importance de la sexualité dans l’équilibre personnel. Ils permettent d’échapper au quotidien, de vaincre des peurs et de lever des inhibitions. Le rêve sexuel parle davantage de certains aspects de votre personnalité que de votre sexualité proprement dite. C’est un excellent indicateur de l’estime de soi.

    Au matin, les rêves érotiques paraissent étonnants, torrides et même parfois très gênants. Que penser des rêves d’infidélité, de pratiques homosexuelles, de viols… Que signifient-ils ? Ont-ils un sens ? Dissimulent-ils une perversion particulière ? Devez-vous leur accorder de l’importance ? Permettent-ils d’aborder autrement votre sexualité ? Sont-ils facteurs de changement, d’évolution personnelle et d’amélioration de votre relation amoureuse ?

    En outre, certains rêves n’ayant a priori rien d’érotique le sont en réalité bien plus que ceux qui vous laissent émoustillé au réveil. Ils comportent des symboles sexuels qui échappent à la conscience personnelle. Les rêves ne fonctionnent pas d’une manière logique, mais sous forme d’allégories. Les rêves les plus torrides, sous forme d’images sensorielles, ne parlent souvent que de la vie, de vos relations avec les autres et avec vous-même. Les autres, apparemment banals, peuvent évoquer votre sexualité. L’analyse des rêves permet de détecter les résistances et de découvrir soi-même l’explication d’un frein au plaisir ou l’interprétation d’un désir. Comme le rêve, le fantasme érotique peut paraître clair (relation sexuelle avec son partenaire) ou difficile à comprendre (relations violentes ou perverses).

    Phantasme ou fantasme ? Les deux orthographes sont possibles, mais en français la deuxième tend à s’imposer. Le mot trouve son origine dans le latin phantasma, qui signifie « fantôme ». Seraient-ce les fantômes qui peuplent l’inconscient ? Le mot fantasme traduit également l’allemand phantasie utilisé par Freud pour désigner l’imagination au sens de l’activité créatrice. Pour Freud, les fantasmes sexuels sont l’expression infantile de la vie sexuelle. Des recherches américaines prouvent que ce sont les personnes les plus épanouies sexuellement qui ont le plus de fantasmes.

    La personne qui fantasme joue un rôle d’action ou d’observation. Scénario imaginaire, le fantasme a pour but de déclencher une excitation érotique. C’est une véritable mise en scène intrapsychique, tirée de l’expérience réelle mais pas forcément vécue. Il s’accompagne ou non de la masturbation, se vit seul ou se partage dans l’imaginaire avec son partenaire. À l’instar du rêve, il relève du psychisme et, plus particulièrement, de sa partie inconsciente et il est déformé par des processus défensifs. Son analyse donne accès aux désirs inconscients et refoulés. Le fantasme est une solution toute trouvée pour stimuler le corps et, en ne permettant pas l’assouvissement total, il permet la réactivation à l’infini.

    Les fantasmes apparaissent généralement entre onze et vingt ans. Dans 51 % des cas, ils correspondent à la première masturbation. Des différences d’aspiration existent entre les deux sexes et découlent de la construction initiale de la sexualité. Les scénarios sont construits autour de partenaires à la sexualité active et impétueuse ou au comportement tendre et romantique. Les hommes y introduisent volontiers plusieurs partenaires et des femmes avec qui ils n’ont jamais eu de liaisons. Les femmes aiment imaginer des rapports de soumission. Les scénarios évoluent avec l’âge du rêveur et le développement des pratiques échangistes depuis 1990 ouvre la voie à des scripts communs.

    Les fantasmes ont pour but d’augmenter le désir et le plaisir au cours de l’acte sexuel. La libido et l’intérêt sexuel peuvent être revigorés par les fantasmes. Incongrus, obscènes, violents, parfois immoraux, ils permettent d’imaginer l’impossible. Sont-ils le signe d’une certaine perversion ? Devez-vous mettre vos fantasmes érotiques en pratique ? Faut-il les garder pour vous ou les raconter ? Est-ce que le fantasme est un jeu, une simple histoire émoustillante ou la libération d’une sexualité étriquée ? Faut-il le mettre en pratique, passer à l’acte ? Quels sont les fantasmes les plus fréquents ? Sont-ils différents selon le sexe ? Pour quelles raisons les scénarios ridicules sont-ils excitants ? L’analyse des fantasmes est un véritable travail d’introspection qui dévoile, comme l’analyse du rêve, les désirs inconscients.

    Chapitre 1

    LE RÊVE IMPUDIQUE ET IMMORAL

    Le rêve a lieu pendant une des phases du sommeil que le neurologue Michel Jouvet a nommée le sommeil paradoxal. L’adjectif rend compte du contraste étonnant entre l’absence totale de tonus musculaire et l’intense activité cérébrale du cerveau, qui émet les mêmes ondes qu’en période d’éveil. Votre respiration, qui était devenue lente et régulière au moment de l’endormissement, se met à s’accélérer. Votre rythme cardiaque aussi. Des hormones sont sécrétées comme si vous étiez en état de stress. Vos yeux ont des mouvements rapides. Le sang afflue au cerveau et, chez l’homme, dans les corps caverneux du pénis, provoquant une érection même si le rêve n’a rien d’érotique ! Bien sûr, tous les rêves ne sont pas érotiques et la fréquence des rêves sexuels dépend de l’importance que vous accordez à la sexualité dans votre vie quotidienne.

    Certains psychanalystes pensent que survient une masturbation inconsciente au cours du sommeil, résultat de la force des pulsions. D’autres pensent au contraire qu’aucun lien ne peut être établi entre l’érection et le désir. Masturbation ou non, il s’est écoulé environ quatre-vingts minutes depuis que vous vous êtes endormi. À la fin du rêve, qui dure environ de quinze à vingt minutes, l’activité du cerveau ralentit et un deuxième cycle commence, vous plongeant dans un sommeil à ondes lentes. Les périodes de rêve occupent de 20 à 25 % d’une nuit de sommeil. C’est au matin que la durée du rêve est la plus longue. Les « inconditionnels du matin » savent maintenir et utiliser l’érection de la nuit. Cependant, l’étude des émissions involontaires de sperme pendant le sommeil montre une décroissance au fil du temps. Ces émissions nocturnes sont très importantes durant l’adolescence. Leur fréquence diminue avec l’âge : elle passe de 33 % pour les hommes de cinquante ans à 14 % pour les hommes de soixante ans.

    Les rêves érotiques ne connaissent pas la pudeur et sont exempts de tabous. Le terme « tabou », qui est d’origine polynésienne, signifie « interdit » et « sacré ». Par exemple, la masturbation infantile est un acte instinctif. Ce sont les parents qui rendent cette action inconcevable en société, soit par l’interdiction assortie d’une punition soit par l’introduction de valeurs morales qui peuvent faire intervenir la honte, la pudeur, le péché… Le comportement social de l’enfant s’adapte aux convenances sans pour autant faire disparaître l’instinct. L’éducation lui impose donc une censure. Si, un jour, en tant qu’adulte, il est soumis à un désir sexuel violent que réprime sa moralité, ce désir sera également censuré. Il le repoussera au plus profond de lui-même. Cet acte inconscient automatique se nomme le refoulement.

    Dans les rêves, la conscience sommeille. La censure diminue très fortement, mais il reste un petit fond de conscience qui fait que les idées et les personnages apparaissent sous forme déguisée. Les rêves expriment pendant la nuit tout ce que vous avez refoulé dans l’inconscient durant la journée. Ce refoulement est une soupape de sécurité qui évite à votre personnalité d’être menacée par vos pulsions. En effet, c’est une opération par laquelle vous chassez vos instincts et maintenez des pensées, des images, des souvenirs dans votre inconscient. Si le refoulement n’existait pas, nous serions des êtres primitifs soumis à nos instincts et à nos impulsions premières.

    Tout au long de votre vie, et particulièrement dans la petite enfance, votre inconscient a accumulé des informations, des expériences ou des émotions que vous avez oubliées à l’état conscient. Ce travail s’est réalisé à votre insu, de manière automatique, afin de vous protéger de tout ce qui pouvait mettre en danger votre équilibre psychique. Ce mécanisme libère votre conscience de pulsions qui pourraient être, dans un premier temps, source de plaisir mais qui, par la suite, provoqueraient du déplaisir à cause de la morale et des règles sociales. L’analyse de vos rêves permet d’accéder à vos souvenirs, aux émotions agréables ou désagréables, à tous vos instincts (y compris vos instincts sexuels) et aux non-dits de la vie quotidienne.

    Sigmund Freud, psychiatre autrichien (1856-1939), a établi que l’inconscient individuel contient des traumatismes vécus et des pulsions principalement d’origine sexuelle impossibles à satisfaire. Le désir non assouvi est repoussé dans l’inconscient. Tout ce qui peut être formulé par le langage relève du conscient. « Je pense, donc je suis », disait Descartes. La parole est à la fois notre manière d’être et notre mode de communication. En revanche, tout ce qui se manifeste sous la forme d’images et d’émotions se rattache à l’inconscient. L’inconscient est donc « histoire personnelle » et « mémoire ».

    Le rêve, selon Freud, serait le gardien du sommeil, protégeant le dormeur des stimuli extérieurs (par exemple, le bruit) ou intérieurs (par exemple, la fièvre, la soif). En même temps, il permettrait à l’inconscient de combler ses désirs insatisfaits, soit parce qu’ils ne sont pas réalisables soit parce qu’ils sont interdits. Le refoulé cherche à « faire retour » dans les rêves. Dans sa vie, l’individu est constamment obligé de choisir et de faire des compromis, ce qui fait naître des frustrations. Pour Freud, la sexualité est conflictuelle, frustrante et culpabilisante.

    À ces images individuelles, Jung, un autre psychiatre (1875-1961), ajoutera des images primitives qui appartiennent à l’histoire de l’humanité. Ces images nommées archétypes (modèles primitifs) constituent l’inconscient collectif qui organise la vie humaine de manière à la rendre conforme aux schémas préexistants. Elles sont des modèles psychiques universels. Le rêve, selon Jung, permettrait l’individualisation, c’est-à-dire l’expression de ce que l’individu a de plus intime et de spécifique.

    De plus, Jung a considéré que l’on pouvait refouler une fonction de sa personnalité en réaction à des attitudes parentales et compenser par l’augmentation d’une autre. C’est le cas du petit garçon qui réclame toujours des câlins de sa maman et qui finit par être repoussé ou par susciter la moquerie de son père. Il se sent coupable de son excès de sentimentalité non conforme à la virilité que l’on attend de lui. Pour devenir un homme et faire plaisir à ses parents, il refoulera ses sentiments et sa demande affective. En contrepartie, il renforcera inconsciemment sa pensée logique. Il deviendra un homme rationnel et perfectionniste voulant tout maîtriser. Il refoulera sa partie féminine et n’osera plus se laisser envahir par l’affectif.

    Les recherches menées sur l’inconscient montrent que l’individu est en perpétuelle évolution et que les informations et les savoirs acquis au cours de son existence se développent à son insu. C’est l’inconscient cognitif qui permet cette mémorisation. Les rêves favoriseraient également l’activation de la mémoire. Le rêve érotique comme le fantasme vont s’approvisionner dans la mémoire à long terme.

    L’influence sociale joue un rôle important dans la construction de votre personnalité et tend à orienter votre comportement vers la conformité au groupe. Les normes sociales influencent la distinction entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Elles ont posé au cours du temps des interdits pour différencier l’homme de l’animal et faire régner l’ordre social. Si certains tabous sont aujourd’hui dépassés, il n’en demeure pas moins qu’ils ont la vie dure dans l’inconscient collectif.

    L’interprétation de vos rêves vous permettra de mieux vous connaître, d’éliminer les fausses croyances qui empoisonnent votre relation avec l’autre et de lutter contre la névrose qui empêche souvent de grandir.

    Chapitre 2

    SEXUALITÉ ET NORMES SOCIALES

    La sexualité humaine est avant tout un comportement social, alors que le comportement sexuel des animaux est instinctif. L’homme a la capacité d’avoir des relations sexuelles à tout moment, contrairement à la plupart des animaux qui sont limités à la saison des amours. La reproduction de l’espèce par le coït vaginal avec éjaculation a longtemps été inscrite comme innée dans le comportement sexuel humain. De nos jours, la sexualité est avant tout la recherche et l’obtention du plaisir intense, physique et émotionnel, par la stimulation sensuelle du corps, jusqu’à l’orgasme, selon les préférences sexuelles et les pratiques de chacun.

    La société est intervenue dans le mariage – elle a interdit l’inceste, par exemple –, car elle a besoin de règles qui régissent le comportement des citoyens et qui organisent leurs relations. Les normes sociales constituent un code de vie commune et diffèrent d’une société à une autre. Les différentes cultures se traduisent par des systèmes de valeurs différents et des codes sociaux allant du tabou à la quête hédoniste, voire à la sacralisation de la sexualité. D’après une étude transculturelle de J.W. Prescott, il semblerait que les sociétés où le plaisir est culturellement admis soient des sociétés où l’on remarque peu de violence physique.

    Pratique licite et pratique illicite ou transgressive de la sexualité s’opposent. Ainsi, la polygamie, interdite dans certains pays, constitue une norme dans d’autres. De même, les liens amoureux et sexuels entre personnes de même sexe ou de même famille ont été condamnés, marginalisés ou tolérés selon les époques et les lieux. Les pharaons égyptiens pouvaient épouser leur fille, mais sous la Ve République, une femme n’avait pas le droit d’épouser son gendre divorcé. Dans la Rome antique, les coupables d’inceste étaient jetés de la roche Tarpéienne. À d’autres époques, à Rome, les jeux sexuels et les carnavals étaient permis.

    D’autres sociétés, comme la Grèce, ont utilisé la fête et les orgies pour pratiquer la sexualité de groupe. Dans l’Antiquité, sont condamnables les pratiques où l’homme grec subit le chevauchement par une femme ou se laisse traiter sexuellement comme un esclave, et sont acceptables les rapports sexuels avec des femmes autres que la sienne. Certaines normes font l’objet de lois, de règlements, de circulaires… d’autres ne sont pas écrites. Le non-respect de la norme entraîne une sanction allant de l’exclusion à la peine de mort.

    De l’Antiquité jusqu’aux textes écrits lors de la Révolution française, la femme avait un statut d’infériorité, l’homme étant considéré comme le sexe fort. La différence entre les sexes s’appuyait sur une approche dualiste selon laquelle les hommes avaient le pouvoir social, économique et politique, tandis que la femme était cloisonnée dans l’espace domestique et assignée au devoir conjugal. Elle devait subir « l’acte » ; au Moyen Âge, la femme qui y prenait du plaisir était coupable de sorcellerie et pouvait finir sur le bûcher !

    Dans l’Antiquité grecque et romaine, les rapports sexuels entre hommes servaient à l’initiation du jeune homme et n’étaient ni exclusifs ni déterminés par le choix d’un partenaire précis. L’iconographie illustre à merveille la sexualité de cette époque. Les actes sexuels étaient représentés sur des objets quotidiens. En Crète, le jeune homme, avec l’accord des parents, résidait à la campagne pendant deux mois avec un amant. Un jeune homme qui ne trouvait pas d’amant pour l’initier était couvert de honte. Au temps de Socrate, on est convaincu que l’armée invincible est celle qui aurait sur un même rang l’amant et l’aimé. Toute une littérature évoque, depuis le Banquet de Platon jusqu’à Plutarque, l’amour entre garçons. À cette époque, les actes sexuels avec un partenaire de même sexe ne sont pas considérés anormaux. Les hommes libres se devaient d’être virils, que ce soit avec les adolescents, les femmes ou les esclaves. La femme, pour sa part, avait pour devoir d’être fidèle et d’assurer la filiation. À Rome, la sexualité se détermine comme en Grèce par la notion de rôle passif ou actif joué par la femme et par l’homme. Ainsi, la sodomie est licite, la fellation ne l’est pas.

    Les religions monothéistes (chrétienne, juive et islamique) confinent les rapports sexuels dans le mariage et condamnent fermement l’homosexualité (terme datant de la fin du XIXe siècle) : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. » (Lv 18, 22) L’islam prescrit les peines les plus sévères : flagellation, lapidation ou condamnation à mort. L’éthique sexuelle chrétienne est déterminée au Ve siècle par saint Augustin puis, à partir du XIIe ou du XIIIe siècle, par le mariage chrétien, monogame et indissoluble. Le mariage, fondé sur l’union sexuelle de l’homme et de la femme, est avant tout une réalité économique, sociale et religieuse. La sexualité n’est possible qu’au sein du mariage, dans sa finalité de reproduction. Les relations sexuelles du couple marié sont codifiées et accompagnées d’interdits tels que la concupiscence et le plaisir. La féminité est liée à la notion de fertilité. Le mariage permet aux hommes d’avoir une descendance légitime. Pendant longtemps, le fantasme est considéré comme un péché par l’Église. La masturbation est vue comme une pratique contre nature, comme toutes les autres activités sexuelles non reproductrices : activités buccogénitales, anales, hétérosexualité entre personnes ne pouvant pas procréer, homosexualité, bestialité ou zoophilie.

    Le mariage chrétien ne suppose aucunement le plaisir : il est fondé sur l’idée de continuation de la famille. La monogamie est loi dans un système purement patriarcal. Par la confession des péchés de la chair, les prêtres du Moyen Âge veillent à la vie morale des fidèles. La femme adultère de la Bible est lapidée. Jésus prendra sa défense : « Que celui

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1