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Épidémie
Épidémie
Épidémie
Livre électronique295 pages3 heures

Épidémie

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À propos de ce livre électronique

Barrington est une ville paisible ; amicale, charmante et accueillante.

Mais, comme tout autre ville, elle a son lot de secrets, mais pas autant que Dr Nichol, un scientifique talentueux dont l’existence mystérieuse est entachée par des commérages, des légendes urbaines et des spéculations exagérées. Résidant dans le manoir pittoresque sur la colline, les gens voient l’homme comme une goule, un paria qui expérimente sur des personnes innocentes. Pourtant, malgré leur volonté à prendre part aux ouï-dire, personne n’a jamais confirmé ces rumeurs malveillantes…

Puis, Dr Nichol reçoit un tragique coup de fil.

Un appel qui changera sa vie simple à jamais, un qui le dépouille de sa précieuse identité. À l’insu des habitants de Barrington, Dr Nichol est conscient des sentiments négatifs envers lui et, quand l’appel lui parvient, au lieu d’une visite à sa résidence, le blâme pour la perte appartient clairement à la ville en soi.

Avec sa vie en ruines et sa courtoisie professionnelle offensée, Dr Nichol élabore un plan pour une effroyable vengeance qui aura des conséquences terribles pour la population de Barrington.

L’épidémie est sur le point de commencer...

LangueFrançais
ÉditeurBadPress
Date de sortie21 mars 2018
ISBN9781547522194
Épidémie

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    Aperçu du livre

    Épidémie - Stuart Keane

    Écrit aussi par

    Stuart Keane

    ––––––––

    Auteur

    The Customer is Always...

    Charlotte

    All or Nothing

    Whispers – Volume 1: A Collection

    Cine

    Grin

    Whispers – Volume 2: A Second Collection

    89

    Awakening

    8 Church Field

    Amy

    Whispers – Volume 3: A Third Collection

    Collaborations

    The House That Hell Built

    (With Matt Shaw and Michael Bray)

    Gemini

    (With Matt Hickman)

    Éditeur

    Undead Legacy

    Kids Volume 1

    A-Z Series (Dark Chapter Press)

    Remerciements

    Comme toujours, merci à Julia et Neil pour avoir révisé et corrigé Épidémie. Vous avez accompli un travail remarquable et le résultat final a l’air splendide. Le revirement de tout cela était extrêmement serré et vous avez réussi pour moi. Merci !

    Un merci spécial à mes bêta et ARC lecteurs ; Mandy, Matt, Scott et Maxine. Votre support constant et votre rétroaction ont été inestimables durant le processus d’écriture et m’ont aidé à terminer le livre dans les délais.

    Un immense merci à mes multiples « amis zombies » à travers le monde ; que ce soit dans la littérature, les films ou les jeux vidéo, votre passion et votre inspiration pour le genre ont été un catalyseur énorme afin de compléter ce livre. Sur ces belles paroles, Oak Anderson, tu es une véritable star ! Merci d’avoir fourni une œuvre originale fantastique pour la couverture d’Épidémie. Je vais l’encadrer pour l’accrocher sur mon mur en temps voulu.

    Comme d’habitude, merci à Stephen King, Richard Laymon, James Herbert, Lee Child, Shaun Hutson et Clive Barker pour m’avoir mis sur la bonne voie dans la fiction d’horreur/thriller. Sans eux, je doute que je puisse faire ce que je fais.

    Enfin, je souhaite remercier mes lecteurs. Vous êtes la raison pour laquelle je continue d’écrire, alors n’oubliez jamais ça. Sentez-vous à l’aise de me rejoindre sur Facebook, Twitter ou sur mon site web www.stuartkeane.com.

    Profitez-en !

    Pour George A. Romero

    L’homme qui a donné vie aux morts-vivants, qui a inspiré trois générations de cinéastes en herbe et l’homme dont le travail ingénieux m’a terrifié quand j’étais enfant.

    Sans lui, ce roman n’existerait pas.

    PROLOGUE

    La fille décédée du Dr Nichol le fixait.

    Elle était morte depuis plusieurs heures ; l’apogée de secondes atrocement tortueuses était devenue des minutes insupportables, qui s’étaient transformées en des heures insoutenables, elles-mêmes semblant être des jours, des décennies, et même des siècles.

    Elle était partie ; ça ne faisait aucun doute. Ses yeux injectés de sang étaient stoïques et laiteux, les doigts de la mort repartis depuis longtemps. Sa poitrine ne se soulevait plus au mouvement rythmique de la vie ; sa peau était moite, rigide et froide, non plus chaude, lisse et douce. Ses boucles brunes ondulaient dans la brise froide qui émanait du système de climatisation au-dessus, celui-ci fournissant le seul son dans cette pièce silencieuse et oppressante.

    Dr Nichol avait le regard dans le vide, sa propre existence s’écroulant autour de lui.

    Felicity Nichol — quinze ans, une excellente élève avec un avenir brillant devant elle, un héritage, qui n’arrivera jamais, endommagé et gâché par les distractions habituelles de l’adolescence des années avant que tout se concrétise. Les garçons, la drogue, l’alcool et le sexe.

    Mais principalement les garçons.

    Fille d’un père célibataire, amie mondaine pour un nombre de jeunes immatures, riches et gâtés ; Felicity était une fille populaire dans sa bande. Belle, intelligente et habile — même si son père n’approuvait pas de telles qualités, il avait toujours voulu qu’elle lutte pour quelque chose, qu’elle soit elle-même et qu’elle ne se fit pas à sa richesse considérable — elle attirait les ennuis sans trop d’efforts. D’après son expérience, Nichol savait que plusieurs enfants riches grandissaient dans une bulle, se développant sans connaissance précise du monde réel à l’extérieur ; une qui, à leurs yeux, est un simple agacement sur l’historique de leur éducation fortunée. L’argent était vraiment tout pour eux.

    Il ne voulait pas ça pour sa fille, alors la responsabilité de Felicity relevait entièrement de lui. Il avait eu de la chance ; travailler comme scientifique à la maison signifiait qu’il pouvait remplir son rôle de père attentionné, faisant d’une habitude d’avoir des déjeuners et des dîners convenables, aidant avec les devoirs, assistant aux réunions de parents et aux pièces de théâtre de l’école. En tant que scientifique, il avait même pu avoir la discussion entre mère-fille de la puberté que les parents redoutaient. Ils avaient une relation amicale, civile et familière, pas cette habituelle relation d’amour et de haine entre un adolescent et son père. D’après les amis de Felicity, c’était un père « cool », même s’il doutait que ses mots soient proférés sincèrement en son absence.

    Sa femme les avait abandonnés quand Felicity n’avait que deux mois. Marianne était simplement partie, ni explication ni lettre. Au début, il pensait que c’était une mauvaise blague ou un symptôme d’une dépression post-partum, mais il était devenu vite évident qu’elle ne reviendrait pas. Après un mois, il avait arrêté de s’inquiéter, se plongeant dans son travail et ses recherches. Après deux, il s’ennuyait rarement d’elle et, après trois, il avait passé à autre chose. La vie était trop courte et Felicity nécessitait une éducation stable.

    Elle n’était jamais revenue et n’avait pas repris contact non plus.

    Pas une seule fois.

    Et maintenant ? Elle avait raté la mort prématurée de sa fille abandonnée.

    Nichol réprima une nouvelle vague de chaudes larmes à cette pensée et coinça une mèche lâche de cheveux bruns derrière l’oreille froide et bleutée de Felicity. Ses yeux parcoururent le cadavre, la silhouette pâle et svelte cachée sous un drap blanc propre.

    Pourquoi ?

    Pourquoi elle ?

    De tous les gens sur cette planète — pourquoi ma Felicity ? 

    La froideur de sa chair le fit frissonner jusque dans son échine vacillante et Nichol pivota pour s’éloigner, la tête entre les mains, un nouvel accès de larmes coulant à présent sur son visage taché. Il sanglota bruyamment, un hurlement de désespoir s’élevant au creux de son ventre vide.

    Nichol regarda le plafond, les yeux humides et les joues détrempées, attendant en vain que le son des pas légers de sa fille vienne marteler l’escalier. Il attend le vrombissement et le sifflement familiers du chauffe-eau, celui qui émettait un grognement agréable à chaque fois qu’elle entrait dans la douche, deux fois par jour, tous les jours. La normalité pour une adolescente. Il attend les pas patients tandis qu’elle retournait à sa chambre pour s’habiller. Ses yeux errèrent sur l’escalier —un moment normalement brillant et excitant à chaque matin, d’une harmonie empreinte d’existence et de bonheur familial — et il réalisa que seul les ombres y résidaient à présent, des formes menaçantes et profondes dans les ténèbres qui risquaient de pousser le médecin dans une dépression nerveuse énorme.

    Felicity ne descendit pas les marches, ne bondit pas pour venir l’embrasser sur la joue et ne lui vola pas une bouchée de son toast au beurre d’arachides avec un sourire en coin sur son jeune visage. Elle ne dit pas : « Bon matin, papa ». Elle ne se pavana pas jusqu’à la porte, un abandon, que seul les jeunes avaient, dirigeant ses moindres caprices.

    Et elle ne le ferait plus jamais.

    C’est là qu’il réalisa enfin et qu’il confronta lentement la situation. Il se mit à accepter que Dieu lui eût donné une mauvaise main.

    Dieu. Que savait-il ?

    - Putain, dit-il, essuyant la morve sur son nez.

    Dr Nichol était athée, il n’espérait pas l’intervention de Dieu et il n’utilisait pas cette entité imaginaire comme une piètre excuse pour ses échecs. Il était un homme de sciences, un homme de faits — quelque chose en quoi il croyait qui le plaçait au-dessus du citoyen moyen en société, un trait qui lui permettait d’accepter que Dieu, avec toute cette fanfare, se foutait de tout ça. Complètement.

    Elle était partie.

    Morte. Décédée. Elle était passée de vie à trépas.

    Dr Nichol préférait le mot « décédé ». Par contre, le mot avait une finalité lourde ; c’était comme de refermer un livre excellent pour la dernière fois. En ce qui concernait sa petite fille, Nichol refusait de refermer ce livre, d’accepter l’inévitable et d’admettre sa disparition.

    Elle était partie, mais ce n’était pas terminé.

    Non, loin de là, pensa-t-il.

    Il se retourna, les larmes cessant alors que ses sourcils se froncèrent. Il se caressa le menton.

    Dr James Nichol savait à propos de la vie privée de sa fille ; il était au courant de son parcours social turbulent. Père célibataire pendant plusieurs années, sa priorité principale avait toujours été le bien-être de sa fille. Il avait aperçu ses activités quelque peu douteuses sur de nombreux profils de réseaux sociaux, ses livres et ses tweets, ainsi qu’une quantité de sites fades tous identiques. Les enfants ne socialisaient pas, plus maintenant ; ils communiquaient et existaient à travers leurs appareils électroniques et leurs tablettes, ils avaient une « présence numérique ». Ils le devaient ; c’était la tendance de nos jours.

    Felicity était très attirante, le portrait craché de sa pauvre mère, alors elle avait l’entière attention de la population masculine de l’école. Quand il la déposait aux grilles de l’école le matin, il voyait plusieurs garçons la reluquer, l’observer et la déshabiller des yeux. Il aimait penser que sa fille était un ange et prenait ses études au sérieux, qu’elle en faisait une priorité. Il savait aussi qu’elle était une adolescente et que la biologie était une chose simple, qui avait tendance à interférer avec tout le reste.

    Après tout, Nichol était médecin. Il avait vécu la même chose. Il connaissait ça.

    Il essuya son visage à l’aide d’une serviette et se tint à côté du corps froid de sa fille. Parcourant sa chair de ses yeux, cherchant tout signe de blessure, il caressa d’un doigt tremblant l’avant-bras mince, le bout de ses doigts saisit par la peau froide. Il avait touché un millier de cadavres dans le passé, mais pour la première fois, il frémit.

    Felicity était partie.

    Fermant les yeux, il se dirigea vers la fenêtre et regarda sa ville. Il soupira profondément. Une nouvelle larme coula sur le revers de sa veste, résonnant avec un bruit sourd, qui sembla emplir la pièce vide de son écho. Nichol savait que son imagination lui jouait des tours, son chagrin amplifiant ses sens, mais tout lui semblait irréel. Le bruit ramèna son être primal à la réalité.

    À la réalité et aux conséquences.

    Ses yeux se posèrent sur la ville de Barrington.

    La ville merdique et déprimante qu’il appelait son chez-soi et ce, depuis dix-sept ans. Ses yeux furieux passèrent des bâtiments en brique rouge aux magasins locaux en passant par un monument distinctif et des gens anonymes, son dégoût et sa haine grandissant à chaque seconde. Il sentit une rage bouillant à l’intérieur de lui et, quand ses yeux trouvèrent l’école secondaire, Barrington Secondary, il mordit sa lèvre gercée, perçant la peau. Du sang gicla de la blessure et coula sur son menton.

    Nichol s’en foutait.

    Barrington. Vous êtes à l’origine de tout ça, se dit-il.

    Il pointa presque en direction de l’école, un bâtiment rectangulaire dominant, fait de briques grises, positionné sur une colline à l’arrière de la ville, niché derrière une grille en fer forgé mangée par le temps, la rouille et les graffitis. De vieux arbres bordaient la structure audacieuse et il contempla tandis que les branches nues égratignaient silencieusement le ciel comme des griffes. Ses muscles tendus et serrés sous sa veste blanche. Sa main resta sur le rebord de la fenêtre, les ongles plongés dans le chêne verni. Il entendit un ongle craquer sous sa poigne. La douleur l’envahit, mais il ne la sentit pas. Il ne broncha pas.

    Vous allez tous payer, putain.

    Il ferma les yeux en se remémorant l’appel.

    La police l’avait appelé — ce n’était pas une visite de courtoisie — pour lui dire que sa fille unique, sa plus grande fierté, était morte. Nichol avait dit à son interlocuteur de ne plus l’ennuyer, en pensant que quelqu’un lui faisait une blague de très mauvais goût. La police lui avait demandé de passer au poste.

    Ce n’était pas une mauvaise blague.

    Une heure plus tard, il fixait sa fille, son corps violenté jeté comme un steak dont on ne voudrait plus, sur un plateau d’argent sale à la morgue de la police.

    Il avait pleuré comme un bébé.

    Comment osent-ils ?

    - Puis-je la ramener à la maison ? avait-il demandé.

    - Non, nous devons déterminer la vitesse de la mort, avait répondu un des agents anonymes. Nous avons besoin de faire une autopsie.

    - Je peux le faire. Je suis médecin.

    - Sauf votre respect, monsieur, je pense que ce serait contraire à l’éthique.

    - Pourquoi ?

    - Nous avons une procédure.

    Procédure.

    Prenez votre procédure et mettez-la-vous dans le cul.

    Vous m’appelez et espérez que je sois d’accord avec tout ça ?

    - Puis-je avoir un instant seul avec elle ?

    Les agents naïfs avaient hoché la tête comme prévu et quitté la pièce.

    C’est alors que Nichol était passé à l’action. Fouillant dans une boîte sur le côté, il avait trouvé deux courroies et trois draps blancs. Enveloppant sa fille dans un drap, puis en utilisant les courroies pour l’attacher à la civière, il l’avait couvert des deux draps restants, roulé à travers le petit couloir jusqu’à la sortie et jusqu’à l’arrière de sa camionnette.

    Vingt minutes plus tard, elle était dans son laboratoire.

    Dr Nichol avait insisté pour faire l’autopsie et ils avaient refusé. C’était contre le protocole, avaient-ils dit. J’emmerde le protocole. Je suis un médecin respecté dans cette ville et vous ne pouvez même pas envoyer une maudite voiture de patrouille pour me l’annoncer. Je l’ai appris à travers le bouche-à-oreille électronique.

    Quel manque de respect. Ils n’ont même pas pris la peine de s’excuser pour leur incompétence.

    Néanmoins, j’ai eu le dernier mot, alors allez vous faire foutre.

    Felicity était enfin de retour à la maison.

    Elle a besoin d’être à la maison. Sa place est ici.

    Nichol regarda sa montre à contrecœur. Il estima qu’il lui resta encore quelques minutes.

    Quelques minutes de plus avant que la police vienne pour lui. Aucune sirène ne se faisait entendre, ce qui confirma son estimation.

    Bien assez de temps.

    Laissez-les venir.

    Il se remémora les résultats horribles de l’autopsie dans son esprit une fois de plus, pour la centième fois en une heure, une dernière fois inutile pour une clarté absolue. Les découvertes étaient concluantes et choquantes. Nichol jeta un regard à sa petite fille, une cicatrice de regret et de tristesse marquant sa vision de façon permanente. La peau froide de Felicity éblouit sous la lumière, un blanc brillant et insipide. Sa chevelure brune était dépourvue de toute vie ou caractère, la couleur atténuée et vieillie. Il caressa tendrement les cheveux et renifla, se souvenant des débris qu’il avait trouvé. Un ongle, de la poussière, de la terre et du sang séché.

    La mâchoire de Nichol se serra lorsqu’il se rappela les autres observations. Les grandes lèvres déchirées, l’hymen abîmé. Les égratignures et les marques pourpres sur ses cuisses et ses seins, les contusions sombres sur les fesses. L’œil au beurre noir et la lèvre fendue. La nuque brisée.

    Violée et tuée. Par un jeune animal de l’école.

    Sa fille de quinze ans.

    Son bébé.

    La salive sur les marques sauvages de morsure sur son cou resterait non identifiée — il n’avait pas le temps de recueillir les résultats d’ADN — mais il présuma que c’était un homme blanc, d’une famille riche, de quinze ans ou plus. Probablement dopé aux stéroïdes, à la cocaïne de qualité et aux boissons énergisantes. Il avait probablement six avocats payés avec l’argent de papa assis devant lui comme un mur blindé qui défiait la loi, attendant seulement que la police arrive.

    Son meurtrier allait s’en tirer, il en était certain. Le garçon en riait probablement en ce moment, sincère dans son innocence implicite.

    Eh bien, c’est ce qu’il pense.

    Nichol se craqua le cou et rit avec véhémence.

    Il ne s’en tirera pas comme ça.

    Nichol n’avait pas de nom et il n’en avait pas besoin. Le garçon, qui qu’il soit, paierait.

    Ils paieraient tous.

    Cinq minutes.

    Nichol frappa la table en métal, l’impact faisant rebondir la tête de Felicity légèrement.

    Cette ville, Barrington, avait été son chez-soi pendant dix-sept ans. C’était un scientifique, alors le doute, la colère et même le manque de respect, ça faisat partie de son travail. C’étaient les risques du métier. Est-ce qu’il expérimentait sur les gens ? Est-ce qu’il gardait des cadavres dans son placard ?

    Pfff.

    Vrai, évidemment. Il ne pouvait pas révéler ça à ses voisins, par contre.

    Les gens avaient le droit à leurs opinions, leurs pensées et leurs interrogations et elles devaient toutes être entendues, peu importe à quel point elles étaient idiotes ou naïves, ou dans certains cas, raisonnables. La science divisait les masses et les religions et tout entre les deux, mais la science se basait sur des faits. On ne pouvait pas contester l’évolution quand des millions d’années de faits scientifiques venaient confirmer. Nichol vivait pour ce qui était réel, luttait pour la vérité ; c’était tout ce qui avait du sens dans un monde empli de haine, d’incompréhension et de mensonge.

    La vérité. C’était tout ce qu’il voulait pour sa fille.

    Pourtant, ils refusaient de la lui donner. Par conséquent, il la prendra lui-même.

    Ce jour-là, Ils lui avaient manqué de respect pour la dernière fois.

    Les enfoirés menteurs, malhonnêtes et traîtres de Barrington.

    Des gens qui ne l’avaient jamais pris au sérieux — même s’il détestait l’admettre, c’était la vérité ; il le réalisait à présent. Des gens qui n’avaient rien de mieux à faire que de juger le scientifique privé qui résidait sur la colline, le père célibataire dans sa maison isolée et dispendieuse avec une fille qui avait probablement subi de graves sévices ou qui avait été une volontaire non consentante à ses expérimentations.

    Alarmistes et commères — ils n’étaient bons qu’à ça.

    Je les emmerde, pensa-t-il. Laisse-les répandre des rumeurs ; laisse-les exister dans un monde de mensonges et de jugements.

    - Ça n’aura plus d’importance dans peu de temps, chuchota-t-il pour lui-même.

    Trois minutes.

    Nichol sourit et souleva une seringue vide de la table à côté de lui. Il la tapota, comme s’il la préparait pour une injection, observant patiemment tandis que la dernière gouttelette de sérum noir suinta de la pointe. Le sourire plissa ses joues douloureuses, la peau bouffie par les larmes et l’agonie soudaine et insoutenable. Il caressa doucement son visage.

    Nichol regarda Felicity.

    Il vit les petites marques de piqûres sur sa nuque, juste en haut de la colonne vertébrale.

    Deux minutes.

    - Au revoir, Barrington.

    Felicity bougea.

    Très légèrement au début, puis ses bras glissèrent contre ses hanches. Son pied tressaillit, ballottant la surface métallique sous elle. Un gémissement sourd et guttural fut émis profondément à l’intérieur de son petit corps et sa tête tourna lentement sur le côté dans un craquement. Les yeux morts regardant calmement vers son père.

    Nichol ouvrit grand les bras et se mit à parler, du soulagement dans la voix.

    - Felicity, mon trésor. Content de te revoir. Tu, nous... Nous te vengerons de tous ceux qui nous ont déjà doublé, qui ont déjà douté de nous et, surtout, de tous ceux qui nous ont déjà blessé.

    Felicity se retourna et s’assit lentement. Sa colonne vertébrale et ses muscles morts craquèrent sous l’effort alors que la science obscure et contre nature éclipsa la rigidité cadavérique. Nichol hocha la tête rapidement, ses yeux frénétiques, d’émerveillement, sous le choc et un léger scepticisme. Il mit ses mains devant sa bouche, tapotant des doigts contre ses lèvres.

    Ça a marché.

    Putain, ça a marché ! 

    Felicity tourna la tête, désorientée, et regarda son père

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